Présages. ~> Partie II : chapitre 1

Allie-chan a écrit:

Un orage. Ce beau temps ne pouvait pas durer, évidemment.

Dans mes braaaas \\^0^//
Orage POWAAAA *s'enflamme*

*s'auto-jette un seau d'eau pour se calmer*

J'ai beaucoup aimé ce chapitre, Ange et Adrien sont kawaii tous les 2 ^^
Et puis Kaya toujours aussi mystérieuse *-*
Je trouve le dernier paragraphe à la fois tres interressant et énervant puisque je veux en savoir plus sur Hikage maintenant. D'ailleurs je veux en savoir plus tout court...
En clair : je veux lire la suite Allie, pitiéééé
(mais en ce moment le rythme de parution est parfait, surtout ne change rien XD)

Kaya-chan>>>mdr, aimer les orages à ce point, quand même...
bien, donc Kaya te plaît, tant mieux, tout de même ^^"
tu en sauras plus... petit à petit (c'est à dire pas avant la partie II, j'en ai peur ^^")

___

Chapitre dix-sept :

Mathilde s’éjecta du RER à la station Luxembourg, en se débattant un peu parce que bon, il y avait du monde, beaucoup. Elle remit de l’ordre dans sa coiffure, dans sa tenue, remonta la lanière de son sac sur son épaule et se dirigea vers la sortie.
Cole était déjà là, patientant près de l’entrée du jardin du Luxembourg. Mathilde sourit. Elle n’avait jamais été aussi contente que quand il l’avait appelée. Savoir si elle était libre. Si elle voulait qu’ils se revoient.
Oui, oui, oui !
Mathilde rejoignit le jeune homme d’une démarche un peu sautillante, un peu dansante. Elle était ailleurs, elle était heureuse.
« - Je suis en retard ? demanda-t-elle.
- Je viens d’arriver, répondit le jeune homme. »
Ce qui n’était pas exactement une réponse à sa question, mais Mathilde ne releva pas. Au lieu de ça, elle passa les grilles du Luxembourg, suivie de près par le jeune homme.
Pendant une longue minute, ils marchèrent en silence. Une minute, le temps pour eux de trouver un sujet de conversation, n’importe lequel, c’était juste pour parler.
« - Tu as toujours vécu à Paris ? demanda Cole.
- Toujours ! Et j’en suis fière !
- C’est pour ça que tu connais tellement la ville…
- Rien à voir. Je connais aussi très bien Lille, et je n’y vais que deux semaines par an.
- Donc c’est juste que tu es maladivement curieuse. »
Mathilde y réfléchit un moment. Ça semblait assez exact, mais ça semblait assez peu flatteur, aussi. Après tout, on disait bien que la curiosité était un vilain défaut. Mathilde n’avait jamais cru à ce proverbe.
« - Oui. C’est ça, confirma-t-elle. »
Cole sourit. Curieuse, comme Amina, mais pourtant les deux jeunes filles n’avaient rien à voir. Amina était curieuse mais posait ses questions de manière discrète, subtile, et parfois, elle passait inaperçue. Mathilde n’hésitait pas à mettre les pieds dans le plat, visiblement prête à tout pour glaner une trace d’information supplémentaire. Mathilde savait tout et voulait tout savoir.
Cole se demanda si elle savait déjà quoi faire de son avenir. Journaliste, peut-être. Lui n’allait pas poser la question. Il finirait forcément par l’apprendre, alors quelle importance ?
Car Mathilde était aussi pressée d’apprendre autant que possible que de raconter sa vie – et celle des autres.
« - Ils sont donc tous allés voir ce film, disait justement Mathilde. Je ne sais pas si tu connais, c’est l’histoire d’un homme qui… Ah mais oui, bien sûr que tu connais, c’est un film américain ! »
Cole hocha la tête.
« - C’est le film où… »
Le jeune homme s’interrompit, surpris. Une seconde. Comment est-ce que…
« - Et comme j’habite aux Etats-Unis, je suis censé avoir vu tous les films américains ? demanda-t-il.
- Non, mais tu es cinéphile, non ?
- Si, mais comment…
- Je sais tout, Cole, déclara Mathilde.
- Oh, c’est vrai.
- Il est bien, le film ? demanda Mathilde.
- Si on aime le genre. Elle l’aime, il l’aime, ils se haïssent pendant une heure trente, il s’en va, elle le rattrape grâce à un pneu crevé, ils s’embrassent et tout le monde est content.
- Oui, ça, je sais.
- Alors pourquoi est-ce que tu poses la question ?
- J’ai juste demandé s’il était bien, répondit Mathilde en haussant les épaules. Et… tu aimes le genre ?
- Bof. J’attends encore qu’ils sortent un film à l’eau de rose qui ne se termine ni sur un baiser, ni sur un double suicide. »
Mathilde rit, et son rire était éclatant, pur et frais comme un torrent dévalant le flanc d’une colline.
« - Ça n’arrivera jamais, ça ! dit-elle. Ça ne plairait pas aux spectateurs, John et Vanessa qui se séparent à deux minutes de la fin. Surtout s’ils ne se retrouvent pas dans les deux minutes suivantes.
- Ça plairait à au moins un spectateur, rectifia Cole.
- J’ai bien peur que ça ne suffise pas.
- J’en ai bien peur aussi. »
Mathilde rit de nouveau. Elle riait souvent, et Cole trouvait ce rire très agréable. Communicatif, aussi. Il était dur de ne pas se laisser emporter par l’humeur perpétuellement joyeuse de la jeune fille.



Eliette était tombée, encore. Ça lui arrivait souvent, ces jours-ci. Elle devait manquer sérieusement de pratique. Elle était trempée, elle était gelée. Elle était heureuse. Elle avait mal partout, était courbaturée, couverte de bleus. Elle était heureuse. Elle était fatiguée, elle avait fait des rencontres, elle s’amusait comme une folle. Elle était heureuse.
Mais il lui manquait quelque chose.
Il lui manquait un sourire un peu mauvais, un peu distant ; il lui manquait les frôlements de mains qui la faisaient rougir, la chaleur soudaine dans ses joues, il lui manquait son visage et sa voix.
Il lui manquait Julien.
Eliette prit appui sur ses bâtons de ski pour se relever, non sans difficulté. Enfin, elle se remit debout, cherchant des yeux…
« - Att… ! »
Le cri était sans doute prévu pour être un « attention », mais il fut brutalement interrompu comme un jeune homme la dépassait à toute vitesse, la frôlant, la heurtant presque, avant de s’écraser à moitié contre un sapin. Immobile.
Eliette grimaça et s’avança jusqu’à lui.
« - Est-ce que ça va ? s’inquiéta-t-elle.
- Ouais, ouais. »
Le ton de sa voix, la carrure du jeune homme, les quelques mèches brunes dépassant de son bonnet, et Eliette sentit son cœur accélérer brusquement.
« - Euh… tu… tu es… »
Il se retourna ; l’instant passa.
« - Je suis ?
- Non, rien, répondit Eliette, déçue. »
L’espace de quelques secondes, elle y avait cru, tellement fort… Mais ce n’était qu’une illusion de plus, une partie de son obsession, une simple lubie d’adolescente amoureuse. La vie n’était pas un film à l’eau de rose. Elle ne le verrait pas ici.

Eliette ramena les skis qu’elle avait loué pour la journée. Ça suffisait pour aujourd’hui, les chutes et les surprises, et les accidents, et les déceptions.
Elle avait vraiment cru que c’était Julien. Pourquoi ? Mystère. Ce n’était pas comme si Julien avait la moindre chance d’être ici. Admettons qu’il soit parti au ski, lui aussi, combien de chances qu’il soit précisément ici ? Aucune. Alors inutile de se faire de faux espoirs.
Et même s’il était ici, encore fallait-il le croiser. La station de ski était grande, le village encore plus.
Et merde, il n’était pas ici, point final.
Pourtant, quand une main effleura son épaule, Eliette rougit de nouveau ; de nouveau, son cœur battit plus fort, à en éclater.
Elle se retourna.
Fausse alerte. Bien sûr.
« - Bonjour. »
Un jeune homme bronzé, teint éclatant, dents blanches, yeux cachés par ses lunettes de soleil, cheveux blonds sous son bonnet.
« - Tu veux un café ? Je t’invite. »
Eliette n’hésita même pas avant de refuser. Il était mignon, non, beau, vraiment, et grand, et musclé, et tout ça, mais non.
Il n’était pas Julien.
Eliette regarda le jeune homme s’éloigner, l’air à peine déçu, et poussa un long soupir. Il lui manquait, il lui manquait vraiment.

Eliette commanda un chocolat chaud, pianota un moment sur le comptoir. On lui tendit une tasse fumante qu’elle souleva précautionneusement avant de se diriger vers la terrasse.
A peine avait-elle mis le pied dehors que le froid lui mordit cruellement les joues. Oui, mais tout de même, elle préférait s’installer dehors.
Eliette posa un pied sur la terrasse du café. Un peu trop enneigée, un peu verglacée, peut-être, car la jeune fille glissa. Tomba. Un bras vola à son secours, la retenant par ses épaules ; une main se referma sur la tasse de chocolat. Eliette retrouva son équilibre. Tressaillit. Rougit. Et son cœur savait déjà ce que son esprit essayait désespérément de percevoir.
On l’entraîna jusqu’à une table vide ; on y déposa le chocolat chaud. Pas une goutte n’était renversée. Eliette n’osait plus espérer ni respirer. Elle s’était arrêtée de vivre. Il lui fallut une voix, au ton inhabituellement doux et calme, à moins que ce ne soit juste sa perception qui était brouillée, une simple voix pour que son cœur reparte, plus vite et plus fort que jamais.
« - Tout va bien, Eliette ? »
Alors seulement la jeune fille s’autorisa à tourner son regard vers Julien.
La vie était devenue un film à l’eau de rose.

« - J-j-julien, bégaya Eliette. »
Elle était plus rouge qu’une écrevisse, et Julien se demandait bien pourquoi. Ce n’était pas comme s’ils se retrouvaient tous les deux seuls pour la première fois. Encore que, en y réfléchissant, c’était bel et bien la première fois.
« - Tu es sûre d’aller bien ?
- O-o-oui, répondit la jeune fille.
- Tu es très rouge.
- C-c… c’est juste le froid.
- Et tu bégayes.
- … »
Les deux jeunes gens échangèrent un long regard, et Julien lut dans les yeux d’Eliette un mélange de détresse, de gène et d’autre chose, peut-être, quelque chose qu’il ne reconnaissait pas ou refusait de reconnaître. Et d’habitude, ce genre de regard lui était indifférent mais cette fois, il ne put s’empêcher de ressentir une vague compassion pour la jeune fille rougissante.
Julien s’assit à côté de son amie, posant un café mousseux devant lui.
« - T-t-tu-tu… balbutia Eliette. »
Elle s’interrompit, respira un bon coup.
« - Tu restes ? s’étonna-t-elle.
- Je te dérange ? la taquina Julien.
- Non ! Non, pas du tout…
- Et bien alors ?
- Je… oh, non, rien. »
Rien du tout. Plus tard, elle lui dirait ça plus tard. Pour l’instant, elle voulait juste profiter un peu de ce bonheur si pur…
Julien était là.
Et il ne lui manquait plus rien.



Claude s’arrêta en vue de l’hôpital, puisqu’il était incapable d’avancer d’avantage. Il avait tout de même voulu venir, comme ça, il ne savait pas trop pourquoi. Peut-être qu’il voulait savoir qu’elle était là, tout près. Peut-être qu’il espérait que, même s’il n’allait pas la voir, elle pourrait sentir sa présence.
C’était idiot.
Il s’en foutait.
Et de toute façon, c’était le mieux qu’il pouvait faire. La seule chose dont il était capable, le plus près qu’il pouvait aller.
Claude repéra un banc, s’y laissa tomber assez rudement, et ramena ses genoux contre lui. Puis il laissa ses pensées dériver.
Vers Kaya. Etrange comme, depuis que la jeune femme avait débarqué dans leur vie, tout semblait renvoyer à sa présence, à ses remarques, à ce qu’elle leur avait appris et à ce qu’elle n’avait pas dit. Par exemple, elle n’avait pas dit comment elle avait su qu’ils étaient tous réunis. Bien sûr, il y avait cette annonce que Etoile avait fait circuler, mais si c’était ça, pourquoi est-ce qu’elle n’en avait pas parlé ?
Et puis, il y avait autre chose.
Claude faisait partie de ceux qui, comme Ange, comme Marie et Marc, comme Mei et Vera, comme Aaron, n’avaient pas besoin d’un contact visuel, d’un contact direct, pour que son pouvoir ne fonctionne. Mais ça ne l’empêchait pas de mieux ressentir cette douleur que tout le monde portait, au fond, seuls les degrés variaient, quand il croisait le regard de quelqu’un.
Claude aurait aimé croiser le regard de Kaya.
Parce qu’il y avait quelque chose d’étrange, chez elle. Comme une douleur rentrée, presque imperceptible, presque totalement étouffée, mais présente tout de même.
Il ne comprenait pas.
C’était comme si Kaya s’était tellement habituée à cette souffrance qu’elle ne la ressentait même plus. Enfin, quelque chose comme ça.
Et puis il y avait ces énormes lunettes qu’elle portait. C’était étrange, tout de même. On ne pouvait pas dire que le soleil était éblouissant, en ce moment.
Alors, est-ce qu’elle avait autre chose à cacher ?
Claude soupira. Qu’est-ce qu’elle aurait bien pu avoir à cacher ? Il était trop méfiant, trop nerveux, c’était tout.
Et puis, il y avait…
Le cri des sirènes se répercuta tout au long de la rue. Une ambulance passa en trombe, filant vers l’hôpital. Claude sursauta, grimaça de douleur.
D’accord.
La prochaine fois, il le saurait : choisir de s’installer face à l’entrée était une mauvaise idée.

Il est absolument génial, ce chapitre ! Un peu d'eau de rose, tout à fait ce dont j'ai besoin, là *o*
La phrase "La vie était devenue un film à l’eau de rose." est excellente xD
Le rendez-vous entre Cole et Mathilde est hilarant...
Mais je m'inquiète un chouïa pour tous les persos u_u

*-* ....
quel chapitre kawaiiii
Allie qui verse dans l'eau de rose, ou presque XDDDD
J'ai bien peur que cela ne dure pas helas u_u
Je trouve que tu t'es vraiment surpassée concernant l'humanité de tes persos (je ne sais pas si j'arrive à bien m'exprimer mais bon ><)
c'est génial...ze veux la suite >___<

KTL>>>merci XD
oui, ben c'est vrai : y avait combien de chances pour qu'ils se croisent, là, comme ça, à part dans un film ? XD
mais non, mais non, ne t'inquiètes pas (pas tout de suite)

Kaya-chan>>>mdr
*ça y est, je suis fichue T_T*
non, ça ne durera pas, c'est sûr, c'est normal ;p
et si, si, tu t'exprimes bien ^^ merci ^^

Des chapitres comme celui-là, il faut les savourer *w* (Parce que ça ne dure jamais longtemps XD)
Vraiment, je les aime beaucoup, Mathilde et Cole, ils sont très mignons ^^ Et puis, leur discussion sur le cinéma m'a beaucoup plue, elle avait quelque chose de spécial que j'ai adoré *o*
"la curiosité était un vilain défaut" Mais le premier pas vers la connaissance ^_-
Ah, Eliette était attendrissante, vu la manière dont elle attendait Julien ^^ (Qu'elle n'aurait eu aucune chance de rencontrer si ce n'était pas Allie l'auteur XD) Et puis, bien sûr, quand il est enfin entré en scène... ¤_¤
Le pauvre Claude, qui ne peut toujours pas voir sa mère... ><
Enfin, j'ai hâte d'avoir la suite *-*

Kawaii ^o^ !
J'ai bien aimé le comportement de Eliette à toujours espérer voir Julien tant elle est éprise de lui ^^
Et la façon dont tu as clos ce chapitre avec la dernière pensée de Claude m'a beaucoup plue
Nyo, vivement la zuiite !

Deux chapitres de suite. Le bonheur absolu. (je suis tellement sous le choc que j'en oublie d'être hystérique^^) Allie ze t'aiiiiiimeuh!!!!!!! *a récupéré XD*
J'aime trop Eliette, c'est mimi quand elle croit reconnaître Julien à chaque minute (c'aurait été drôle qu'elle passe à côté de lui sans le voir... non? *cou d'oeil furieux d'Eliette* lol)
Une autre fin possible à un film à l'eau de rose... hum... un baiser puis un double-suicide XD (ça donne des résultats bizarres quand le romantisme et le sadisme cohabitent dans un même être ;p)
Sinon... j'ai peur. Les pensées de Kaya (et de l'auteur) pendant son récit laisse présager un fin un peu... alliesque? Et puis généralement quand Allie se met à faire des couples c'est pour avoir le plaisir de les défaire ensuite... Enfin bon Kaya va sans doute tirer bénéfice de la situation, alors c'est pas grave^^ (j'avais déjà dit que c'était mon perso préféré? Non? Bah c'est fait)
(Les autres: Dis, tu peux arrêter de parler de nous comme si on étaient déjà morts et enterrés?
Moi: Mais c'est le cas depuis que c'est Allie qui écrit l'histoire!
Les autres: Pas faux, ça. -_-' XD)
A quand un prochain chapitre?^^

très mignon tout ça
j'ai une préférence pour notre petite Eliette qui rêve de son prince charmant toute la journée et qui a du mal à en croire ses yeux et ses oreilles quand il la rattrape XD
et puis il y en a quand même pour se poser des questions sur Kaya, bien ce petit Claude et j'adore sa conclusion sur le fait de s'installer face à l'entrée de l'hôpital, espérons qu'il puisse finir par y rentrer un jour

Astrid>>>ptdr oui, tout à fait ^^ profites-en bien ^__^
oooh oui c'est sûrement la devise de Mathilde ^^
XDDD tout à fait ^^ Julien et Eliette se sont rencontrés grace à moi. c'est bien, hein ? ^_^

Kokoroyume>>>(pour une fois ;p)
merci beaucoup ^^ la suite maintenant (ça fait pas 2 en 1 jour, ça ?)

Onyx>>>ptdr mercii ^^
XD j'ai failli le faire ! (la faire passer sans le voir XD)
une fin alliesque, que c'est bien dit ¤_¤ oh oui, une fin bieeen alliesque ^o^
O_o quoi ? mais non, quand je fais un couple c'est pour de bon, généralement... ;p
(moi : mais non, mais non, ne l'écoutez pas, je ne vais pas vous tuer...
les autres : merci é_è
moi : enfin, pas tous
les autres : T_T)

Moga>>>^^ (ça va pas durer)
XD normal, quand on pense tellement à quelqu'un, on y croit plus quand il est là...
*espérons, espérons... ça finira bien par arriver XD (note pour plus tard : donner à Claude une trèès bonne raison d'entrer à l'hôpital *o*)*
___

Chapitre dix-huit :

Mei avait obtenu, grâce à son travail, encore une fois – elle trouvait qu’elle faisait beaucoup de choses grâce à son travail, ces derniers temps -, une autorisation de consulter les archives nationales de la Bibliothèque de France. Elle voulait vérifier quelque chose, et elle ne trouverait sans doute qu’ici.
Vérifier quelque chose sur Etoile, Marc, Ange, Claude, Marie. Elle aurait bien cherché pour tout le monde, mais elle était en France, alors elle se débrouillerait avec les français.
Donc…
Il fallait qu’elle cherche les certificats de naissance, les certificats de décès. Remonter leur arbre généalogique, pas à pas, jusqu’à trouver…
Elle ne savait pas trop quoi. Pas encore. Mais elle n’allait pas tarder à en avoir une petite idée.
D’abord, les Verne – Marc et Marie. Ils étaient moins nombreux, ça irait plus vite.
C’était étrange…
C’était un peu comme ça qu’elle avait rencontré Kelly, aussi…



Mei avait eu vingt-quatre ans la veille. Vingt-quatre ans, un bel âge, et ça lui semblait important. Vingt-quatre ans.
Elle avait fêté son anniversaire dans l’avion qui l’emmenait en Angleterre. Pour son travail. Un poste d’interprète dans une ambassade, ça ne se refusait pas, non, surtout à son âge. Un anniversaire, qu’est-ce que c’était, à côté de ça ?
Et voilà. Elle avait passé la soirée, la nuit, et une partie de la matinée à dormir. Puis elle s’était installée. Et elle devait commencer demain, et la première chose qu’elle avait fait, c’était de se rendre dans la salle d’archive, la bibliothèque de l’ambassade.
Elle aimait les bibliothèques. L’odeur des livres, la sensation de calme, le silence. Elle pourrait y passer des heures, sûrement.
Et là, c’était important. Elle avait besoin de s’imprégner de l’endroit, de s’y habituer. Elle était sûre d’y passer la majeure partie de son temps.
Mei avait fait le tour de l’endroit, plusieurs fois. Elle avait parcouru rapidement les rayonnages – une moitié chinoise, une moitié anglaise. Puis elle ressortit. Faire le tour du quartier.

Le lendemain, elle retourna à la bibliothèque. Cette fois-ci, elle avait une recherche à faire, et c’était important, bien sûr. Un test d’embauche, ou quelque chose du même style. Elle aurait dû s’en douter, ç’aurait été trop simple sans cela.
Il fallait qu’elle prouve qu’elle était vraiment polyglotte. Mais il fallait aussi qu’elle prouve sa capacité à travailler, à rechercher… et à trouver, sans aucun doute.
Mei avait une mémoire excellente. Elle alla donc directement vers les étagères contenant les archives commerciales – des chiffres, des noms, des entreprises.
Et ne trouva pas.
Mei cilla, déconcertée. Elle était pourtant sûre que c’était là. Alors que…
« - Vous cherchez ça, peut-être ? »
Mei se retourna. Surprise. Elle pensait être seule, ici.
Une jeune femme aux cheveux bouclés et aux yeux vifs se tenait devant elle. Le dossier qu’elle cherchait en main.
« - Oui, répondit Mei. »
La jeune femme lui tendit l’objet.
« - Je viens de finir. Vous avez de la chance.
- …
- Je m’appelle Kelly Wood, se présenta la jeune fille.
- Mei Lin.
- Oh. Vous devez être… interprète ? supposa Kelly. »
Mei haussa un sourcil.
« - Comment… ?
- Ah, ça, c’est mon secret ! »
Kelly sourit, secoua brièvement la tête, recula d’un pas.
« - Et bien, bonne chance, Miss Mei Lin. »
Elle fit demi-tour et quitta la bibliothèque. Le son de ses talons aiguille frappant le sol dallé perturbant le silence de la pièce. Et Mei resta longtemps immobile, le dossier en main, stupéfaite par cette rencontre qui lui semblait parfaitement surréelle.



Aaron se servit une grande tasse de café et fit de son mieux pour devenir invisible. Parce que Ludovic et Katja discutaient ferme, assis en face de lui, et que Katja arborait un immense sourire, et que lui, il avait l’impression très forte de gêner.
Oui, mais il était hors de question qu’il sorte avant d’avoir fini son café, désolé.
Tout de même, les deux jeunes gens tournaient autour du pot depuis bien trop longtemps. Aaron se demandait fortement pourquoi Ludovic n’avait toujours pas proposé à Katja de sortir avec lui, alors qu’il était évident qu’ils n’attendaient que ça, l’un et l’autre.
Et Aaron commençait à les fuir, surtout quand ils étaient ensemble. C’était terrible, il avait l’impression d’être entre deux réacteurs nucléaires prêts à exploser à tout moment.
D’ailleurs, il avait un peu la même impression quand il était auprès de sa sœur, et pour des raisons totalement différentes…



Quand est-ce que ça avait commencé, tout ça ? Quand il était petit, sans doute, trop petit pour même s’en souvenir.
Pourtant, à l’époque, ce n’était pas comme ça.
Froideur et indifférence.
Au tout début, la guerre qui les opposaient les réchauffait comme un jeu de gosses. D’ailleurs ils étaient des gosses, et c’était peut-être bien un jeu. Et puis ça avait changé…
Ce jour-là, il était sorti avec Kelly et seulement Kelly pour la première fois. Kelly avait douze ans, Aaron dix, bientôt onze.
Un an et un mois les séparaient.
Un fossé qu’ils ne pourraient jamais combler.
Kelly n’était pas encore une femme, à peine une jeune fille. Mais elle était grande, avec des cheveux châtain qui bouclaient épais et des yeux fins, un peu en amande. Les garçons lui tournaient souvent autour et elle adorait ça.
Ce jour-là, le garçon était grand, âgé, et Aaron ne l’aimait pas. Brun, les yeux verts, il regardait sa sœur avec un air envieux qui ne plaisait pas au petit garçon.
Aaron tira sur la manche de sa sœur, une fois. Kelly se tourna aussitôt vers lui, agacée d’être distraite de son activité très importante – ajuster son rouge à lèvres.
« - Kelly… le garçon, là-bas, te regarde depuis tout à l’heure. »
Kelly regarda le garçon en question, rosit légèrement, sourit.
« - Je sais, dit-elle. »
Et elle retourna à ses affaires.
C’est ça, fait semblant de ne pas me voir…
Aaron sursauta, ouvrit des yeux ronds. Le garçon n’avait pas desserré les lèvres, pourtant… c’était lui qui avait parlé. Aaron en était sûr.
Mais c’était impossible, comment…
Mais tu en as envie autant que moi, je le sais…
Aaron frémit. Il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas ce type, il n’aimait pas cette voix, il n’aimait pas ces paroles. Il aurait voulu dire à sa sœur de s’en aller, s’il te plait, on rentre, j’en ai assez. Kelly aurait refusé, forcément.
Kelly avait douze ans ; elle en faisait facilement quatorze ou quinze. Sans doute pour ça qu’elle attirait les garçons plus âgés. Pour le plus grand malheur d’Aaron, bien sûr.
Et puis…
Oh, tu vas voir…
Et le garçon s’avança vers eux. Aaron recula d’un pas. Tenta d’attirer à nouveau l’attention de sa sœur.
« - Kelly, il approche.
- Je sais. Laisse-moi.
- Je n’aime pas ça…
- Aaron, fous moi la paix ! »
Aaron grimaça. Et voilà. Kelly avait retrouvé le ton sec qu’elle prenait toujours avec lui, comme s’il ne pouvait pas comprendre parce qu’il avait un an de moins qu’elle, un an et un mois.
« - Kelly… »
Kelly, hein ? Joli prénom. Elle a l’air…
Encore cette voix, venue de nulle part, et qui résonnait directement dans son esprit. Aaron frémit. Quand Kelly le dépassa, allant à la rencontre du type, le jeune garçon s’agrippa à sa manche par réflexe.
« - Attends !
- Aaron, merde, tu… »
Elle pivotait déjà. Prête à le repousser. Prête à le gifler. Mais cette fois-ci, Aaron n’était plus en état de s’en rendre compte.
Pour la première fois, son pouvoir s’était éveillé.
Et pour la première fois, des voix, des sons, puis des images floues et imprécises explosèrent dans son esprit.



Aaron avait rapidement appris à se fermer aux pensées des autres, évitant le choc, évitant d’être totalement paralysé dès qu’il se trouvait en présence d’un groupe.
Mais c’était trop tard.
Ce jour-là, Kelly avait dû le ramener à la maison, et tant pis pour le type dont elle ne connaîtrait jamais le nom. Aaron en était content. Kelly, elle, était furieuse.
Oui, c’était sans doute ce jour-là que leur guerre avait commencé…
Mais au fond, ça remontait peut-être encore plus loin. Ça remontait peut-être même à sa naissance, songea amèrement Aaron. Comment savoir ?
Ce n’était pas comme si ça avait la moindre importance.
Aaron finit son café, quitta la pièce, quitta l’appartement, laissant Katja flirter avec Ludovic.
Laissant ses souvenirs en arrière.



Mei souffla un coup. Bon, elle pouvait bien faire une pause maintenant. Elle avait trouvé ce qu’elle cherchait pour Marc et Marie, au moins.
La grand-mère maternelle de Marie était arrivée en France en 1947. Venu de loin – du Mexique. Elle était morte deux jours avant la naissance de sa petite-fille. Pour Marc, ç’avait été nettement plus rapide : son père était de nationalité Grecque, arrivé en France vingt ans plus tôt, mort dans un accident de voiture quelques semaines à peine avant la naissance de son fils.
Et de toute évidence, c’étaient d’eux que les deux jeunes gens tenaient leurs pouvoirs. En tout cas, ça paraissait logique : Kaya avait dit tenir les siens de son arrière-grand-mère. Il paraissait normal que les pouvoirs disparaissent le jour du décès de leur possesseur, refaisant surface chez le premier enfant né par la suite.
Mei se leva, s’étira longuement. Elle commençait à avoir des crampes. Ça, c’était la position atroce qu’elle prenait quand elle étudiait, complètement courbée, pliée en deux sur les dossiers s’étalant devant elle.
C’était Kelly qui lui avait fait remarquer, pour la première fois, qu’elle se tenait très mal, au fond. Mei secoua la tête.
Qu’est-ce qu’elle avait avec Kelly, aujourd’hui ?
C’était peut-être l’atmosphère de la salle pleine d’archives. Ça faisait tellement longtemps…



Mei s’était penchée sur un nouveau dossier – une traduction de contrat, et comme elle avait un peu de mal, elle comptait se reporter aux contrats précédents.
Et quand elle se penchait sur quelque chose, elle le faisait au sens propre comme au figuré. Ce fut dans cette position que Kelly la trouva.
Comme la première fois, Mei entendit la voix un peu insolente, un peu traînante, s’élever dans son dos.
« - Vous allez vous tordre le dos, à rester comme ça. »
Mei se redressa, surprise.
« - Voilà, c’est déjà mieux, poursuivit la voix. »
Mei roula des yeux, se retourna. Kelly lui souriait, visiblement enchantée de la revoir.
« - Alors, vous avez été retenue ? Oui, j’en suis ravie, bravo.
- Comment…
- Secret, je vous l’ai déjà dit, non ? coupa Kelly.
- Ce n’est pas ce que j’allais dire.
- Non ?
- Non.
- Alors quoi ? demanda la jeune anglaise.
- Comment pouvez vous entrer ici ? Vous ne travaillez pas à l’ambassade… »
Kelly pinça les lèvres, fronça les sourcils, secoua la tête.
« - C’est la même question, ça.
- Pas du tout, nia Mei.
- C’est la même réponse, et j’ai dit secret, alors, secret.
- D’accord, dit Mei. »
Et elle se replongea dans ses contrats. Elle entendit le soupir désemparé de Kelly et fit de son mieux pour l’ignorer.
« - Encore cette position, remarqua Kelly.
- Tant pis pour mon dos.
- Vous avez tort, Miss Mei Lin.
- Je sais. »
Et Kelly avait éclaté de rire.

Les deux femmes s’étaient revues à plusieurs reprises dans cette bibliothèque. Kelly avait engagé la conversation à chaque fois, pas découragée pour un sou par les réponses distantes de Mei.
Cette dernière devait bien admettre qu’elle était charmée par cette jeune femme directe, agaçante et qui, par-dessus tout, semblait dotée d’un humour inépuisable.
Elles avaient fini par se voir en-dehors de l’ambassade. Mei avait fini par découvrir que sa nouvelle amie n’avait que dix-huit ans, ce qui l’avait profondément choquée. Son père travaillait à l’ambassade, un poste élevé, ce qui expliquait au moins qu’elle traîne dans le bâtiment tel un fantôme.
Elle avait un frère dont elle évitait soigneusement de parler.
C’était tout ce que Mei savait et tout ce qu’elle voulait savoir. Ce qui comptait pour elle, c’était de s’être fait une amie. C’était quelque chose qui ne lui arrivait pas très souvent.
Mei fêta ses vingt-cinq ans dans un bar. Avec Kelly. Juste Kelly.
Elle n’avait jamais eu de plus bel anniversaire.



Mei secoua la tête, chassant ses souvenirs. Puis elle se pencha à nouveau sur cette recherche qui la menait elle ne savait trop où. Fontange, maintenant, et Delorme.
Etoile, Claude, Ange.
Elle trouva rapidement pour les deux derniers : l’arrière grand-père d’Ange était mort le jour même de la naissance de la jeune fille ; Claude, lui, tenait apparemment ça de son arrière-arrière-grand-mère à la longévité étonnante.
Et là, le moment était venu de vérifier sa théorie…
Elle remonta un peu plus loin dans la généalogie de Claude. Là. C’était ça. Le grand-père de son arrière-arrière-grand-mère venait d’Espagne.
Etoile lui donna du fil à retordre. Elle tenait ses pouvoirs de sa grand-mère, cette partie là était évident. Toutefois, il n’y avait aucune trace d’une quelconque migration de ladite grand-mère ou de ses ancêtres. En tout cas, pas de ses ancêtres directs. Ou bien, peut-être…
Là. Elle l’avait. Mais ça remontait à plusieurs générations. Origine indienne.
Bien.
Elle avait trouvée.
Mei rangea les archives, posa un dernier regard sur les étagères, et ressortit. A l’air libre. A l’air frais.
Elle avait appris deux choses, aujourd’hui. D’abord, ces pouvoirs venaient tous, à l’origine, de pays différents : France, Espagne, Inde, Mexique, Grèce, Etats-Unis, Algérie, Angleterre, Italie, Allemagne, Chine, Japon. Japon, justement, c’était étrange. Kaya était japonaise. Sho aussi. Sho avait des pouvoirs. Pourquoi, alors que tous les autres étaient, à la base, dispersés de part le monde, y avait-il deux pouvoirs au Japon ?
Ce qui l’amenait à un tout autre problème : Kaya avait menti sur au moins un point. Ils ne s’étaient pas tous réunis. Il manquait Sho. Mei le savait, et elle était apparemment la seule à le savoir. Mais Kaya en aurait su autant pour rater un élément aussi essentiel ? Peu probable.
Et puis…
Quand Kaya leur avait dit que le moyen le plus rapide d’en finir serait de trouver Hikage, elle avait visiblement omis de préciser que ladite Hikage était sûrement morte depuis longtemps…

excellente recherche Mei ^^
et j'ai adoré le parallèle entre Mei et Aaron qui se souviennent de Kelly...
au moins y'a quelqu'un au courant des mensonges de Kaya, je me demande ce que va faire Mei maintenant, à part se méfier de Kaya...

C'est très bien Mei, de faire des recherches *-* On apprend plein de choses, ça rajoute du mystère, et puis, ça me conforte dans l'idée que ton intrigue est superbe ^^ Encore une fois, tu prouves ton talent ^o^
Mdr, le pauvre Aaron, entre Katja et Ludovic XD
Kelly est quand même quelqu'un d'assez spécial... Pour l'instant, elle ne me plaît pas trop ^^" Contrairement à la plupart de tes persos, je n'ai pas été emballée d'emblée... Enfin, peut-être que tu me la feras apprécier au fil des chapitres ^^
Comme l'a dit Moga, le parallèle entre les souvenirs de Mei et Aaron était génial, j'ai beaucoup aimé ^^
J'espère qu'on aura la suite rapidement ¤_¤

Moga>>>oui, Mei s'est très bien débrouillée ^^
que va faire Mei...
*mdr, bonne question ^^"*

Astrid>>>XD on apprend plein de choses et ça rajoute du mystère ? lol
merci ^^
faire apprécier Kelly au fil des chapitres... est-ce qu'elle va revenir, déjà ? XDDD
la suite ce soir ^^

Vouivoui, tres bien joué Mei! *-*
Le pouvoir d'Aaron doit quand même être bien difficile à gerer ><
J'avoue que la réaction de Kelly (jeune) m'a un peu enervée XD

Enfin la suite demain (pour moi) *____* vivement!!

Bravo *trépigne d'impatience en attendant la suite*

Ah Mei commence à se méfier... Moi aussi je me demande comment elle va réagir... Sinon, j'adore les liens Aaron/Kelly/Mei, ou comment rapprocher certains persos^^ Mais j'aime pas Kelly du moins jeune...
Les recherches étaient une bonne idée, maintenant Kaya n'est plus la seule à en savoir un peu plus que les autres... Je me demande si les autres vont finir par réagir ou vont la laisser mener l'intrigue de bout en bout. Quoique je crois que Mei va lui mettre des batons dans les roues^^
Bref, c'est vraiment interessant, l'histoire se construit, on commence à comprendre où on va. J'attend la suite!^^

Kaya-chan>>>XD
bon, tout le monde applaudit Mei un grand coup ^o^
(la suite demain pour tout le monde, finalement XD)

Onyx>>>comment rapprocher certains persos... enfin, façon de parler ^^" vu que Mei connaissait Kelly, mais pas Aaron
les recherches, une bonne idée ? ça reste à voir, ça ;p

___

Chapitre dix-neuf :

Kaya rejoignit Vera et Mei dans un petit restaurant, un peu perdu, un peu invisible, près du métro Edgar Quinet. C’était Mei qui avait trouvé l’adresse, allez savoir comment. Enfin, Kaya, elle, se fichait bien de savoir comment. Tout ce qui comptait, pour l’instant, c’était d’avoir une occasion supplémentaire de connaître celles qui étaient destinées à être ses ennemies.
Non ?
Kaya n’en était plus si sûre. Elle était là depuis maintenant trois jours et, si elle trouvait Cole et Aaron particulièrement intéressants, mais c’était là un tout autre domaine, elle devait bien admettre qu’elle commençait à apprécier tout particulièrement Vera et Mei. Peut-être parce qu’elles étaient du même âge ou presque – Vera un peu plus jeune, Mei un peu plus vieille, mais ça ne comptait pas vraiment.
Kaya ne savait pas. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle trouvait leur compagnie très agréable. Alors autant en profiter tant que c’était encore possible.

Kaya avait sans doute fait une erreur en acceptant de les retrouver ici. Erreur, aussi, de commander un poulet frites. Maintenant, elle se débattait de toutes ses forces avec ces couverts auxquels elle n’était pas habituée.
« - J’ai horreur de ça, souffla-t-elle. »
Elle coula un regard d’envie vers Mei qui se débrouillait parfaitement avec ses propres ustensiles et avait presque fini son plat.
« - Je ne sais vraiment pas comment vous faites, avoua-t-elle à la jeune femme.
- Vous vous habituerez, répondit Mei. »
Kaya laissa échapper un ricanement moqueur.
« - Mais si, assura Mei. J’ai mis deux ans, mais je m’y suis habituée.
- Je n’ai jamais su me servir de ces choses, avoua Kaya.
- Alors… vous avez souvent voyagé ? demanda Vera. »
Kaya fronça les sourcils.
« - Oui mais… comment est-ce que… ?
- Vous avez dit que vous n’avez jamais su vous servir de ces couverts. Donc je suppose que vous avez déjà eu l’occasion de le faire. »
Kaya sourit, notant par réflexe la perspicacité de Vera. Décidément, elle et Mei seraient ses plus grands obstacles. Perceptives et intelligentes, les deux femmes pouvaient très bien la percer à jour. Surtout si elles s’y mettaient ensemble. Et finalement, la plus grosse erreur, c’était peut-être de rester avec elles.
Pourtant, Kaya restait.
« - J’ai beaucoup voyagé, répondit Kaya. Je vous cherchais, en fait. Mais je ne vous ai pas trouvés, ça aurait été bien trop beau. Je suis venue plusieurs fois en France, pourtant. D’ailleurs, maintenant que j’y pense… »
Elle s’interrompit, comme plongée dans ses pensées.
« - Oui ? demanda Mei.
- Oh, non, rien d’important. Et vous deux ? Oh, Vera-san , je ne sais pas, mais Mei-san, tu dois avoir souvent voyagé, non ? »
Mei sourit.
« - C’est vrai, oui.
- Tu as vu quels pays ? demanda Kaya. »
Elle mit un temps à réaliser ce qui lui semblait clocher dans sa phrase. Jusqu’à s’apercevoir qu’elle commençait à tutoyer la jeune femme.
« - Hum. La Chine, bien sûr, j’en viens, et le Japon, la Norvège, l’Espagne et l’Angleterre. Et d’autres. Je n’ai pas la liste, désolée.
- Le Japon ? releva Kaya. »
Ça, ce n’était pas forcément une bonne chose. Les opposés s’attirent, certes, mais ils ne sont pas les seuls ; les pouvoirs aussi s’attirent, et ça n’aurait pas étonné Kaya que Mei ait déjà croisé Sho.
Oui mais alors, pourquoi n’en avoir pas parlé ?
A moins que Mei ne soupçonne déjà Kaya de leur mentir.
A bien y réfléchir, ce n’était sûrement pas une bonne chose.
« - Tu y es restée longtemps ? demanda-t-elle.
- Quelques semaines, c’est tout. C’était il y a longtemps, j’étais en voyage scolaire.
- Ah. »
Ouf. Si c’était il y a longtemps et avec un peu de chance, Sho devait avoir été encore jeune à l’époque. Pas encore assez grand pour se servir de ses pouvoirs, ou bien pas assez grand pour parler. En tout cas, Kaya l’espérait.
Et il était rare qu’elle espère quoi que ce soit.
« - Et toi, Vera-san ? demanda-t-elle. »
Au point où elle en était, autant tutoyer tout le monde.
« - Moi ? Je n’ai vu que l’Italie. Et la France, maintenant. »
Mei et Kaya se tournèrent brusquement vers elle, effarées. Vera grimaça, vexée, et haussa les épaules.
« - Hé, moi, je ne suis ni chargée d’une quête vitale, ni une multinationale miniature. Je ne suis qu’une humaine normale qui voyage comme elle peut quand elle peut et qui ne parle qu’une langue et demi.
- Normale ? releva Kaya. »
Vera lui jeta un regard noir, signal d’explosion imminente qui passa loin au dessus de la tête de la japonaise, mais que Mei perçut très bien. Elle recula d’ailleurs prudemment sa chaise.
« - C’était une façon de parler, siffla Vera. »
Kaya rit, s’excusa, et changea très vite de sujet, soutenue par Mei dans cette courageuse tentative qui fut couronnée de succès.
Elles mirent deux heures à finir de manger, ce que Kaya aurait trouvé scandaleux, en temps normal. Elle avala enfin la dernière bouchée de son dessert – une copieuse part de tarte – et regarda sa montre.
« - Ah… c’est l’heure, dit Kaya. J’ai un rendez-vous que je ne peux pas rater. Désolée, mais je vous laisse là. Bonne journée. »
Elle partit. Vera et Mei la regardèrent partir. Sans la retenir, sans l’arrêter. Pourquoi l’auraient-elles fait ?
Kaya partait.
Vers son destin.
Leur destin à tous.



Marie avait tourné en rond pendant plusieurs heures, entre l’ordinateur de Marc, et la bibliothèque de Marc, et la musique de Marc. Et elle commençait à en avoir marre de dépendre des affaires de Marc pour ses loisirs. Une seule solution, donc : Marie avait sorti son porte-monnaie, vérifié qu’il lui restait bien vingt euros, et avait quitté l’appartement. En oubliant le trousseau de clés fourni par la mère de son cousin à l’intérieur.
Zut.
Elle n’avait même pas paniqué : ce n’était pas la première fois que ce genre de choses lui arrivait ; elle avait son portable, elle avait de l’argent, elle appellerait Marc tout à l’heure, pour le prévenir, pour lui demander à quelle heure elle pouvait espérer que quelqu’un soit là pour lui ouvrir. Et en attendant, elle allait faire un tour à la FNAC toute proche…
Toute proche, mais pas tant que ça. Marie mit un bon quart d’heure à l’atteindre ; il fallait dire aussi qu’elle ne marchait pas très vite, c’était de famille.
Enfin, elle atteignit la FNAC et fila tout droit à l’étage des livres, au rayon science-fiction. Il y avait forcément quelque chose de bien qu’elle n’avait pas encore lu et qui lui ferait passer le temps, cet après-midi.

Marie avait passé une demi-heure, peut-être un peu plus, à parcourir les rayonnages. Elle aimait la FNAC. Elle aimait les livres. Ça aussi, c’était de famille.
Finalement, elle était repartie avec deux livres de Margaret Weis et Tracy Hickmann et l’impression d’avoir trouvé pile ce qu’elle cherchait. Elle régla ses achats, quitta la FNAC et partit en quête d’un endroit où s’installer.
Fouillant les environs du regard, Marie enfouit les livres dans son sac, en profitant pour sortir son portable. Elle songea vaguement à appeler Marc, mais elle n’avait pas trop envie de se faire sermonner. Elle préférait, et de loin, lui envoyer un texto, et le fit aussitôt.
Marie repéra finalement un banc. Parfait, elle ne demandait rien d’autre.
Elle s’assit, sortit le premier tome, lut le prologue, hésita, le referma, le rangea dans son sac, ressortit son portable. Appeler son frère, par exemple. Ça l’occuperait plus. Et puis ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas appelé Pierre, il serait content de l’entendre.
Pierre décrocha à la première sonnerie. Pierre décrochait toujours à la première sonnerie, une capacité qui émerveillait Marie.
« - Alloo ? »
Pierre avait aussi une capacité incroyable à doubler les voyelles quand il était de bonne humeur. Ça, ça émerveillait nettement moins Marie. Ça lui donnait un air un peu idiot, tout de même.
« - Pierre ?
- Marie ?
- C’est moi !
- Content de t’entendre. Tout se passe bien ?
- A merveille, répondit Marie. Ils sont tous très gentils.
- Pourquoi est-ce que tu m’appelles si tout va bien ? s’étonna Pierre
- J’ai oublié les clés.
- Comme toujours. Bonne chance pour ta journée. Ça risque d’être… long ?
- J’ai prévu de la lecture, précisa Marie.
- Comment peux-tu prévoir de la lecture quand tu oublies tes clés ? Ce n’est tout de même pas prémédité ?
- Mais non ! Oh, et au fait, toi, ça va ?
- Oui, et je suis ravi de voir que c’est la première question à laquelle tu penses, Marie, répondit le jeune homme, une trace d’ironie dans la voix.
- Tu sais bien que je ne pense qu’à toi.
- Très crédible.
- Ah tiens, Etoile te passe le bonjour.
- Etoile ?
- Une amie de Marc. Celle qui m’a fait venir. Tu la connais ? »
Il y eut un silence, signe que son frère se posait la question, lui aussi.
« - J’ai connu une Etoile, dit-il finalement. C’était peut-être la même. Je ne sais pas. »
Marie fronça les sourcils. Ça, c’était bizarre. Elle ne se rappelait pas du tout d’une Etoile, elle. Enfin, c’était un prénom rare, mais ça ne devait être qu’une coïncidence.
Après tout, Etoile lui avait dit ne pas connaître Pierre… ou bien c’était elle qui se trompait ? Il faudrait qu’elle repose la question à la jeune fille. Plus tard.



Etoile était encore arrivée la première. Et Marc arriverait encore le dernier, bien sûr. Normal, comme d’habitude, pas de quoi y faire attention. Etoile regarda autour d’elle. Bien sûr, pas de banc où s’asseoir devant le centre commercial, il ne fallait pas trop en demander. Elle se prépara donc à une longue attente passive, ce qui la changerait agréablement de ses maths, aurait dit Jeanne.
Oui mais non, Etoile n’aimait pas attendre. Elle s’ennuyait. Ça lui apprendrait à être en avance, aurait dit Marc.
Etoile décida de s’inquiéter un peu moins de ce qu’auraient dit ses amis et un peu plus de ce qu’elle pensait, elle.
La jeune fille marqua un temps de réflexion. Penser, c’était étrange, mais ce mot n’avait pas vraiment l’air familier.
Encore une remarque de Marc. Etoile soupira.
Adrien fut le premier à la rejoindre. Comme toujours, encore une fois. Etoile sourit, le salua, un peu ailleurs, un peu distraite.
« - Jeanne n’est pas là ?
- Cours de rattrapage, répondit brièvement Adrien.
- Oh. La pauvre.
- Oui, la pauvre, confirma le jeune homme. »
Ils furent rejoints par Marc. Etoile et Adrien s’émerveillèrent de la ponctualité soudaine de leur ami. L’ami en question ne daigna pas leur répondre.
Carine fut donc la dernière à arriver.
Avec Katja.
Etoile cilla. Marc cilla. Adrien cilla, mais lui, c’était parce qu’il ne connaissait pas du tout la jeune femme.
« - Katja ? s’étonna Marc. Que…
- Oh, elle m’a appelée pour savoir si on pouvait se voir, répondit Carine. Comme vous la connaissez tous…
- Non, pas moi, intervint Adrien.
- … je l’ai invitée à nous rejoindre, conclut Carine. Adrien, voici Katja, Katja, Adrien est un ami de Marc que nous tolérons parmi nous. Voilà, maintenant, tu la connais, ajouta-t-elle à l’adresse du jeune homme.
- Merci pour la présentation, ronchonna Adrien. »
Katja sourit, salua Adrien, salua Etoile et Marc. Elle était littéralement rayonnante. Marc se demanda longtemps pourquoi ; Etoile, elle, se demandait surtout si son cousin Ludovic allait toujours bien ou si elle devait commencer à s’inquiéter de son choix de logement.
Adrien regarda autour de lui, espérant un moment voir débarquer une autre invitée surprise. Mais non, bien sûr.
Pourtant, ça aurait été si bien, la revoir, comme ça, à un moment où elle ne pourrait pas lui reprocher de la suivre. Encore que.
« - Ange ne viendra pas ? demanda Adrien, dépité.
- Elle devait voir Kaya, je crois, répondit distraitement Etoile. »
Marc haussa les sourcils.
« - Pourquoi Kaya ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas. C’est important ? s’enquit Etoile.
- Peut-être. »
Etoile parut y réfléchir pendant au moins trente secondes. Puis elle haussa les épaules et se tourna vers Adrien.
« - Peu importe, elle ne viendra pas, donc.
- Hm. Qui est Kaya ?
- Une amie, répondit aussitôt Etoile. »
Personne ne releva. Personne ne le remarqua. Mais derrière la jeune fille, Marc et Katja échangèrent un regard éloquent. Une amie, vraiment ?
Mais ça ne faisait que trois jours qu’ils la connaissaient.
Une amie ?
Il était encore trop tôt pour le dire, non ?

J'aime beaucoup Marie, elle a des bons goûts je trouve^^ (FNAAAAC powaaaaa !!!!!!! lol) Oo Pierre connais une Etoile, comment c'est possible?! *maux de tête XD*
Un chapitre intriguant, et qui donne encore plus envie de connaître la suite! La suiiiiiiiiiiiiiiiiiite!!!!!!!!! (cri du coeur XD)

bizarre, bizarre... tous ces chemins qui se croisent et s'entrecroisent... Mei et Sho... Marie, Pierre et Etoile... Mei, Aaron et Kelly... couplons à ça les rencontres de ceux qui ont des pouvoirs avec les autres amis des français... bref que de coïncidences qui n'en sont pas à mon avis
mais comme Onyx, Marie a de très bons goûts, aller traîner à la fnac, passer pas mal de temps dans les rayonnages avant de trouver son bonheur...
la suiiiiiiiiiteeee

Kyyyaaaahh xD !!! (à chaque fois que je lis une fic, je commence comme ça, t'inquiètes pas^^)
J'ai TOUT lu !!! C'est super (comme d'habitude)!!!^^
J'adore tous les persos que tu as créés, l'histoire est prenante (bah, vi pour avoir lu 19 chap, il faut au moins ça xD) et pis... et pis... Vive Cole !!!XDDD
Je touve que tes personnages, comme l'histoire et ta façon de décrire les choses, sont très étudiés et évolués (ça veut rien dire -.-'). Tu ajoutes plein de touches d'humour pour alléger un peu et ça rend très bien^^.
J'aime beaucoup les relations que tu développes entre les protagonistes. (à part celle Cole/Mathilde, j'aime pas Mathilde !!! )
Les passages où Claude, Ange et Marc essaient de tirer les vers du nez d'Etoile sont très drôles. Toutes les allusions aux retards de Marc aussi.
Le "couple" Vera/Cole est super et... explosif ! Par contre j'aime pas Kaya ! è.é
Je me pose une pitite question... pourqui as-tu accordé autant de place à "ceux qui n'ont pas de pouvoir" s'ils n'ont pas de rapport avec l'histoire ?
Voilou !
La suiteeeuuuh !
Sukis^^ !

Onyx>>>XD oui, c'est vrai
*je trouve qu'elle a des bons goûts aussi XD*
comment Pierre peut-il connaître une Etoile ? ben euh... ;p

Moga>>>... ("le hasard n'existe pas, tout n'est que fatalité")
bon, le coup des coïncidences, c'est un peu gros quand ça arrive toutes les 5 minutes, en plus ^^"
vouiii *ça m'arrive régulièrement ça XD*

Alea>>>nyo ^^
merciii ^^
oui, en même temps y a pas forcément besoin d'alléger... pour l'instant ;p
é_è pourquoi tu n'aimes pas Mathilde ? *à part parce qu'elle tourne autour de Cole XD*
mdr, couple explosif, comme c'est bien dit ;p

Citation :

Je me pose une pitite question... pourqui as-tu accordé autant de place à "ceux qui n'ont pas de pouvoir" s'ils n'ont pas de rapport avec l'histoire ?

(tu te la poses ou tu me la poses ? XD)
ben déjà parce que rien ne dit qu'il n'ont pas de rapport avec l'histoire ;p
et ensuite parce que... ben en rapport ou pas avec l'histoire, ils font partie de l'univers des autres. ^^

*à part ça, la suite arrive ce soir*

Citation :

XD on apprend plein de choses et ça rajoute du mystère ? lol

Oui XD On a appris toutes les origines de leurs pouvoirs, et que Mei ait trouvé plusieurs choses, ça fait avancer l'histoire, mais le mystère sur Kaya reste entier, et je me pose toujours plus de questions mdr

Bon, le chapitre *w*
Kaya, Mei et Vera, c'était génial ¤_¤ La narration était comme toujours fabuleuse, et puis, leur conversation, le fait que Mei sait que Kaya ment, que celle-ci ne le sait pas, mais fait pourtant attention à ce qu'elle dit, qu'elles sont ennemies mais pourtant s'apprécient... Ca me fait penser aux situations d'espionnage compliquées, et j'adore *-*
Pour les livres et la FNAC, ça sent bien le vécu ^_- (Moi aussi je veux aller dans les grands rayons de livres de la FNAC ! ToT *espère repartir en France bientôt pour remplir sa bibliothèque*) Pour la relation Pierre/Etoile, je ne vais pas trop me poser de questions (puisque de toute façon, tu n'y répondras pas XD), je vais me laisser porter au fil de la lecture ^^
Sinon, pas mal, le dernier paragraphe ^^
Allez, la suite ce soir ¤_¤

mouahaha c'est génial *w*
La relation Mei/Kaya est particulierement interressante, j'ai hate de voir comment ça va évoluer...
Je veux en savoir plus sur Sho aussi >_<
Bref ze veux lire la suiiite

Astrid>>>ben... d'une certaine façon, c'est une situation d'espionnage compliquée XD
mdr, et vive la fnac ^^ *encore que, quand y a trop de monde, euh... >_<*

Citation :

Pour la relation Pierre/Etoile, je ne vais pas trop me poser de questions (puisque de toute façon, tu n'y répondras pas XD)

^__^

Kaya-chan>>>merci ^^
mdr, la relation Mei/Kaya...
*euh... comment ça va évoluer : vite ? XD*
___

Chapitre vingt :

Le centre commercial était grand, réparti sur trois étages, avec une FNAC et un supermarché et des magasins de vêtements à la pelle, et Katja l’adora aussitôt. Son compte en banque étant bien rempli, elle ne repartirait pas les mains vides…
Katja se tourna vers les autres. Carine regardait autour d’elle, l’air blasé ; Etoile avait les yeux perdus dans le vague ; Marc et Adrien discutaient jeux vidéos. Katja hocha la tête, déterminée. Bien, première étape : éloigner les garçons.
« - Etoile ? »
L’interpellée releva la tête. Revint à la réalité.
« - Oui ?
- Il n’y a pas quelque chose de spécial, ces prochains jours ? demanda Katja.
- … spécial ? répéta Etoile.
- Oui.
- Quoi ?
- Justement, je te pose la question… rappela Katja.
- Ben…
- Un anniversaire, une fête, je ne sais pas moi !
- … L’anniversaire d’Ange ? proposa Etoile. »
Une lueur de triomphe éclaira les yeux de Katja. L’anniversaire d’Ange, c’était parfait, c’était ce qu’il lui fallait. Elle se tourna vers les garçons.
« - L’anniversaire d’Ange… il faut lui trouver un cadeau, vous ne croyez pas ? »
Adrien hocha la tête, se demandant apparemment pourquoi elle leur disait ça, à eux. Mais c’était vrai : il fallait qu’il lui trouve un cadeau, la question étant : lequel ?
Katja grimaça, répéta sa phrase, en insistant, en échangeant un long regard avec Marc. Marc cilla, et comprit.
« - Katja… tu veux qu’on vous laisse ? demanda-t-il
- Oui.
- Il fallait le dire. On vous retrouve ici dans une heure, proposa-t-il. »
Marc prit Adrien par le bras, l’entraîna avec lui, et s’éloigna. Katja attendit que les deux garçons aient totalement disparu pour se tourner vers les filles.
« - Bien ! Et maintenant… »
Carine ne put s’empêcher de reculer devant le regard enfiévré de l’allemande. Etoile s’en fichait, elle, elle ne pensait pas à ça.
« - Carine ! s’écria Katja. »
Carine sursauta.
« - Q-quoi ?
- Tu n’as jamais entendu parler de maquillage ? »
Carine haussa les sourcils. Katja poussa un soupir découragé.
« - C’est bien ce que je pensais, dit-elle. Etoile, il y a un magasin de maquillage ici ?
- Etoile, ne réponds pas ! supplia Carine.
- En haut, répondit Etoile.
- Non !
- Bien, parfait, allons-y, dit Katja. »
Elle dut traîner Carine jusqu’au magasin, mais elles finirent par y arriver. Etoile les suivait, totalement indifférente à ce qui l’entourait.

Adrien tendit un doigt.
« - Tiens, c’est celui-là, dit-il.
- Hm ? Lequel ?
- Le nouveau RPG. Celui qui se joue en ligne.
- En ligne ? Ça existe en France, ça ? s’étonna Marc. »
Adrien lui jeta un regard atterré. Comment pouvait-on prétendre aimer les jeux vidéos tout en y connaissant rien ? Ça le dépassait. Lui aurait pu réciter le planning des sorties sur l’année par cœur.
« - C’est un jeu PC, Marc. Alors oui, l’option en ligne existe.
- Ah.
- Comment ça « ah » ?
- Et qu’est-ce que tu veux que je te dise d’autre, Adrien ? demanda Marc
- Je ne sais pas. Je croyais que tu aimais les jeux vidéos. »
Marc haussa les épaules. Oui, il aimait ça, mais il n’y connaissait rien. Et alors ? Ce n’était pas comme s’il avait l’intention de se lancer dans une partie en ligne, de toute manière.
« - Je pense que je vais le prendre, dit Adrien.
- Et pour Ange ? demanda Marc. »
Silence. Adrien rosit d’embarras.
« - Quoi, Ange ?
- Son anniversaire. Tu comptes lui acheter un cadeau ?
- Ah, euh, je… »
Marc se tourna vers lui, étrécit les yeux.
« - Je vois, dit-il simplement. »
Adrien haussa les épaules, prit le jeu et se dirigea vers la caisse à grands pas. Marc secoua la tête et le suivit.

Ils se retrouvèrent à l’heure prévue. Pour une fois et sans doute grâce à l’intervention d’Adrien, Marc était à l’heure. Les filles les attendaient depuis quelques minutes à peine ; Carine, les joues roses, évitant soigneusement de regarder qui que ce soit, cachait quelque chose dans son dos. Adrien fronça les sourcils et se pencha sur le côté pour essayer de voir ce qui dissimulait la jeune fille. Carine se déplaça légèrement, lui cachant à nouveau la vue. Katja pouffa.
Etoile gardait le silence.
« - Qu’est-ce que tu caches, Carine ? demanda Adrien.
- Rien.
- Elle cache… commença Katja.
- N’y penses même pas ! l’interrompit Carine.
- Oh, allez ! Il n’y a pas de honte, Carine. C’est juste…
- Rien du tout, siffla Carine. »
Adrien feinta sur la droite, passa à gauche de Carine ; la jeune fille, distraite par Katja, ne réagit pas à temps.
Adrien vit le sac, vit la marque. Se figea. Se passa une main sur les yeux, incrédule.
« - Non, ce n’est pas vrai, souffla-t-il. Carine… cette marque… ce nom… ce n’est pas un magasin de trucs genre maquillage, enfin, des trucs pour fille quoi ? »
Carine rougit. Katja éclata de rire. Marc écarquilla les yeux.
« - Tu as acheté du maquillage, Carine ? s’inquiéta-t-il.
- Aah, la ferme, cracha la jeune fille. Pas la peine d’en faire toute une histoire. »
Mais c’était elle qui en faisait toute une histoire, jusque là.
« - Jeanne n’y croira jamais, fit Adrien. Et Mathilde va avoir droit au scoop du siècle.
- Parle de ça à qui que ce soit, Adrien, et je ferais de ta vie un enfer, menaça Carine, mortellement sérieuse. »
Adrien déglutit péniblement et jugea préférable de ne pas en rajouter. Carine, qui trouvait un changement de sujet encore plus urgent qu’Adrien, prit la tête des opérations, les menant hors du centre commercial, vers la place. Les autres la suivirent, riant, parlant de tout et de rien. Heureux, tranquilles.
Sauf Etoile. Etoile ne disait toujours rien, Etoile gardait le silence, Etoile était perdue dans ses pensées.
Il y avait un problème. Etoile en était sûre maintenant, il y avait un problème, quelque chose qui ne se passait pas comme cela aurait dû, quelque chose de décalé, quelque chose de dangereux. Il y avait un problème, mais elle n’arrivait pas à mette le doigt dessus. Pourtant, ça lui semblait important, tellement important… Vital, peut-être.
« - Il y a un problème, dit-elle. »



Amina se dressa sur la pointe des pieds. Retomba. Grimaça et patienta quelques minutes. Puis elle se redressa, aussi haut que possible. Mais rien à faire, rien à voir : la file d’attente était immobile, bloquée, et surtout tellement, tellement longue.
Debout à côté d’elle, Aaron était plus figé qu’une statue. Amina soupira. D’accord, c’était elle qui avait voulu visiter le Louvre, elle qui avait insisté. Aaron avait été assez gentil pour l’accompagner. Comme pour la Tour Eiffel. Mais elle n’imaginait pas que l’attente puisse être si longue…
« - Aaron… »
Le jeune homme se tourna vers elle, parfaitement calme. Elle ne comprenait pas comment il faisait.
« - J’en ai assez, avoua-t-elle.
- C’est toi qui voulait venir.
- Oui mais… c’est trop long ! »
Aaron sourit, secoua la tête.
« - On peut repartir, si tu veux. Mais tu es sûre ? Après avoir patienté si longtemps, c’est un peu dommage, non ? remarqua-t-il.
- C’est vrai, admit Amina. »
Elle s’efforça de rester calme. Comme Aaron. Rester calme, immobile, fixe, regarder devant soi, faire semblant de rien, faire comme si on ne pensait plus à rien et surtout pas à la patience rassemblée jusqu’ici, et…
« - Amina, arrête ça, supplia Aaron. Ça commence à me faire mal à la tête.
- Désolée. »
De la patience. Allons, elle en avait sûrement ! Amina croisa les bras, prit une profonde inspiration.
« - Non, dit-elle. Je ne peux pas. Il faut que je bouge. Il faut que je sorte d’ici. »
Aaron hocha la tête, s’étira légèrement, et lui adressa un sourire éblouissant. Pas plus dérangé que ça. Ça n’avait même pas l’air de le gêner d’avoir dû attendre si longtemps pour un de ses caprices.
« - Bien. Alors, on y va ? demanda-t-il. »
Amina hocha la tête, et les deux jeunes gens quittèrent la file d’attente. L’homme qui patientait derrière eux pris leur place avec un immense soupir de soulagement – une minute d’attente de moins pour lui.
Ils quittèrent le Louvre, s’arrêtant près du Jardin des Tuileries.
« - Et… où est-ce qu’on va ? s’enquit finalement Amina. »
Aaron se tourna vers elle, et il avait toujours ce sourire aux lèvres, et pour la première fois, Amina se sentit soulagée de voir ce visage. La jeune fille secoua la tête.
« - Bonne question, admit Aaron. Une idée ?
- Chacun son tour, protesta Amina.
- Hm. »
Aaron réfléchit. Où aller ? Question difficile, surtout pour lui. Il n’était pas vraiment du genre à sortir. Enfin, si, longtemps avant, avec Kelly. Mais plus depuis des années.
Alors quoi ? Le cinéma ? Un café, tout simplement ? Ou bien…
« - Je ne sais pas trop, avoua Aaron. On pourrait tout simplement rester dehors, non ? Il fait assez beau.
- D’accord. »
Amina sourit.
« - Un parc, alors ? On devrait pouvoir trouver ça… »



Ange avait attendu Kaya un bon moment. La jeune japonaise était finalement arrivée, un peu essoufflée, mais pas trop.
« - Désolée, je suis en retard, s’excusa Kaya. J’étais avec Vera et Mei, je n’ai pas vu le temps passer. »
Ange cilla.
« - Tu aurais pu emmener Vera et Mei, tu sais, dit-elle. Il ne fallait pas partir à cause de moi…
- Mais tu voulais me parler seule à seule, non ? répliqua Kaya. »
Ange hésita quelques secondes, puis hocha la tête. Oui, elle voulait lui parler seule à seule. Elle voulait comprendre. Comprendre ce qu’elle ressentait face à Kaya, comprendre pourquoi la jeune femme était venue. Alors…
« - Qu’est-ce qui se passe ? demanda Kaya. »
Ange allait répondre lorsqu’elle s’aperçut qu’il n’y avait rien à répondre. Que se passait-il ? Qu’est-ce qu’elle pouvait bien dire à Kaya ?
Qu’elle se méfiait d’elle tout simplement ?
Oui, bon, c’était bien l’idée générale, mais c’était un peu trop direct.



« - Il y a un problème, dit brusquement Etoile. »
Elle s’immobilisa. Marc et Katja se tournèrent aussitôt vers elle. L’allemande appela Adrien et Carine, leur fit signe d’attendre.
Etoile, paralysée, était plongée dans ses souvenirs. Elle avait raté quelque chose, quelque chose d’important, quelque chose dont leur vie dépendait…
C’était une chose vague, un souvenir presque effacé. Etoile ferma les yeux.
Quelque chose que Kaya avait dit.
Voilà, c’était ça, quelque chose qui n’allait pas dans ce que Kaya avait dit, quelque chose qu’elle aurait dû relever, quelque chose qui avait titillé sa mémoire, comme…
« - C’est grâce à toi que nous en sommes là, petit cœur. »
Tu tomberas, petit cœur, et tu entraîneras tous les autres dans ta chute…
Etoile sursauta violemment, fit demi-tour et se mit à courir. Elle entendit Marc l’appeler, puis quelqu’un se mit à la suivre. Elle s’arrêta, se tourna à moitié, hurla par-dessus son épaule :
« - Il faut retrouver Kaya, vite !
- Qui, et pourquoi ? demanda Carine.
- Pas le temps ! Elle est dangereuse !
- Et Ange est avec elle… souffla Marc. »
Etoile écarquilla légèrement les yeux et se remit à courir.
Mais au fond, elle savait déjà qu’elle arriverait trop tard…

OoO
*garde la bouche ouverte comme un poisson pendant 30 sec et 15 diziemes*
...KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH (fallait que ça sorte)
Naaan pas Ange TToTT j'adore ce perso moi!! Alliiiie ne lui fait pas de maaal >___<
maismaismais le pire c'est que le début du chap est bien marrant! Avec Carine et son maquillage! et là!!........
Aaaah c'est horriiiibleeee TTTT_TTTT Tu es trop sadique Allie...je t'en prie poste vite la suite, je ne tiendrais pas longtemps!!

oO raaaaaaaaaaaaaaah tu peux pas finir ce chapitre comme ça >.<
enfin il était temps qu'Etoile cogite mais que ça tombe sur Ange...
y'en a qui resteront pas là sans rien faire, je suppose