Axslnyz, la planète des écrivains
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Axslnyz, la planète des écrivains

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 [X1999] L'Absent (terminé)

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Kestrel21
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Mogyoda
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyVen 16 Juin - 23:45

enfin un chapitre que j'avais pas déjà lu XDD
j'aime bien comment Sei s'y prend pour parler avec Sub sans qu'il puisse le fuir
et puis Kamui ^^' il y va franco lui, débarquer dans la chambre de Sub pour dire une telle chose, et en plus ça a fonctionné...
/me emprunte le chemin de la chambre de Sub...

et prends ton temps pour le 14, peaufine nous un beau chapitre qu'on aura toujours autant plaisir à lire
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Onyx
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Onyx


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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptySam 17 Juin - 9:21

Ca fait toujours autant plaisir un nouveau chapitre ^__________^
mdr Kamui qui prend feu^^ J'avoue que je ne m'attendais ABSOLUMENT PAS à sa demande!
Seïshiro est poignant, malgré le fait que Subaru aime Kamui il ne peut pas s'empecher d'esperer... Mais que va-t-il lui faire?
Pour la remarque que je t'avais faite, c'est un tout petit truc qui m'avait un peu chiffoné mais qui n'enlève aucun interet à l'histoire, ne t'inquiète pas!
Fais-nous un beau petit chef d'oeuvre, qu'on puisse le lire avec autant de plaisir! Mais... prends pas trop ton temps quand même, hein? (oui je sais je suis trèèèèèèèèèèèèès exigeante)

PS: Moga, attends-moi, je viens avec toi! XD
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Alea
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptySam 17 Juin - 10:11

ALORS LA !!!! OoO
Si je m'attendais à CA !!
Je n'imaginais pas Kamui aussi pervers... XDDD *cruche* Le pauvre Subaru, il a été entrainé dans le tourbillon de l'horrible Kamui... XDDDD *a pété un cable*
/me =====>>>
...
Bon, je suis un peu calmée...
Le debut du chapitre est vraiment bien écris et je t'avoue que c'est ma partie préférée. (Oui, parce qu'après ça a été le moment de toutes les désillusions... XDDD) On ressent bien la résignation de Seishiro et... la sollicitude (?) de Subaru. C'est quand même dommage qu'ils n'aient pas réussi à se remettre ensemble. TT.TT (Si ça se trouve, une fois que Sei sera mort, Subaru retrouvera ses souvenirs, s'apercevra qu'il l'aime et se suicidera... XDD *N'importe quoi*)
Après... (XD) gros bug total... O_O
Bon, je trouve que la suite est assez osée parce que Kamui qui demande à Subaru de faire l'amour avec lui, c'est assez improbable. Mais, en même temps ce n'est pas choquant et pis ils s'aiment et pis ils sont trop mignons... ^^
La SUITEUH ¤_¤ (Mais prends ton temps, hein ? Il faut que ce soit magnifiqueuh *o*)

PS : je ne pensais pas ce que j'ai dit au début du post... c'était juste l'après-coup... >.<
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Kestrel21
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyDim 18 Juin - 19:58

définitivement, vos commentaires sont toujours aussi plaisants!^^
je suis contente de voir que la scène Subaru/ Kamui ne vous a pas fait (trop) pousser de hauts cris! j'avais hâte de voir les réactions en tout cas et je m'étais attendu à bien pire (de la part des inconditionelles du Seï/ Subaru notamment) et je suis ravie de voir que cette scène ne vous a pas trop déplu.
pas d'estimation pour le chapitre 14 donc, surtout que je suis sensée... [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 129g préparer mon oral de bac mais les vacances vont aider je pense^^!
merci encore pour vos reviews, ça motive vraiment pour écrire! [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 129d
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KTL
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyVen 21 Juil - 17:02

J'ai tout lu, ça y est *o*
Alors... j'aime, j'aime tout, l'écriture, l'histoire, la façon dont tu mets les personnages en scène...
*w*
J'adore >w<
Je dois être très perverse, j'étais quasi certaine que Kamui venait demander ça à Subaru xD"
En tout cas il y va franco mwahaha
La suite ? é-è
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyJeu 17 Aoû - 22:05

L'Absent - chapitre XIV

Voilà. C’est le dernier mais je ne compte pas l’épilogue qui suit. J’espère que cette fin vous plaira.


Kamui eut un petit sursaut, ouvrit les yeux. D’abord il ne vit rien mais s’accoutuma en quelques secondes à la pénombre ambiante. Se redressant sur le coude, il parcourut la pièce du regard.
Elle était telle qu’il l’avait quitté en commençant à sommeiller. A deux différences prés, et non des moindres.
La fenêtre était ouverte et Subaru n’était plus là.
Il eut soudain envie de vomir.
Se relevant brusquement, il repoussa des deux pieds la couverture qui le recouvrait, à la fois dans un excès de chaleur et de colère. Il s’approcha de la fenêtre.
Avec la même précipitation mêlée de désespoir que si Subaru se trouvait encore face à lui et qu’il lui eût encore été possible de le retenir.
Agrippant le rebord de bois avec la même force qu’il eût désiré étreindre le corps du médium, ses ongles lacérant le bois tendre ainsi que des griffes, il se pencha. Mais ne vit rien, ce qui n’était pas étonnant.
Il savait pertinemment qu’il n’y verrait que les arbres ondulant sous la brise et dévoilant au gré des fantaisies du vent les lumières de la ville et pourtant… Il avait espéré, rien qu’une brève seconde…
Une écharde lui pénétra le doigt, alors même qu’une autre lui entrait dans le cœur. Combien de temps avait-il dormi, paisible, naïf et bienheureux, combien ?!
Pourquoi donc n’avait-il pas su voir que Subaru semblait étrange lorsqu’il était venu le trouver quelques heures auparavant ? Pourquoi n’avait-il pas vu qu’il s’était passé quelque chose, n’avait-il pas compris qu’il allait se passer quelque chose ?
Pourquoi nom de Dieu avait-il été si égoïste, uniquement préoccupé par son propre désir et ses propres envies qu’il avait pu passer à côté de… De cela, incapable de prévoir… ?
Il lui apparût alors qu’il n’avait jamais fait que dormir, que vivre dans des rêves qui soudain allaient dans le sens du bonheur qu’il avait toujours désiré. Et qu’il venait soudain d’en être tiré, de la pire manière qui soit.
Par un vide. Par une absence.
L’air de la nuit cependant semblait atténuer sa sensation de nausée et la caresse que le vent distillait sur sa peau nue lui donna le frisson. Il se rappela soudain la manière dont Subaru l’avait caressé, la manière dont lui-même avait pu toucher Subaru et sa colère comme son sentiment de culpabilité furent un instant dissipés par le souvenir du plaisir indicible qu’il avait ressenti.
Ce souvenir le rasséréna tout autant qu’il l’excita. Se retournant vers l’obscurité de la chambre, son regard se posa sur la couverture qui gisait au pied du lit. Elle ne le recouvrait pas lorsqu’il s’était endormi, il en était certain. Alors, c’était Subaru… ?
Il la reconsidéra un instant, se figurant sans trop savoir pourquoi la manière dont elle avait été posée sur lui, comme si ce détail s’était avéré primordial pour entrevoir les intentions du médium.
Il essaya de se souvenir, à son réveil, comment l’avait-il retrouvée ? Il avait dû la repousser de plusieurs coups de pied, elle n’avait pas d’elle-même glissée sur le sol au premier mouvement.
Subaru semblait l’avoir placé avec soin, non avec hâte, comme une protection. Comme une manière de dire…
« Fais-moi confiance… »
Kamui se sentit apaisé. Rien ne venait étayer son interprétation mais il savait pourtant qu’il ne se trompait pas.
- Promis…, murmura-t-il dans le noir, son regard se portant à nouveau au delà de la frontière du feuillage, là-bas sur la ville illuminée. Je ferais de mon mieux…

¤ ¤ ¤ ¤ ¤

Subaru se retourna une nouvelle fois. Ce ne fut une fois de plus que pour constater que la rue était vide de toute autre présence humaine. Rien, ni personne. Rien d’autre que le silence et les ombres mouvantes et démesurées des papillons de nuit tournoyant là-haut, autour des lampadaires.
Sans doute était-ce cela, d’apercevoir du coin de l’œil ces mouvements fugitifs qui lui donnaient cette sensation étrange…
Tout autant que désagréable. Comme s’il était suivi, épié. Son souffle demeurait toujours aussi saccadé que les battements de son cœur, réveillés par sa cavalcade.
Il avait quitté le Manoir très agité, comme en proie à une transe frénétique, une transe dans laquelle il se complaisait, elle le grisait, faisait tourner des images dans son esprit en une folle farandole. Il avait alors envie de rire, de crier une joie qu’il n’identifiait pas mais qu’il ressentait jusque dans les moindres fibres de son corps.
Mais cet étrange état d’esprit le quitta graduellement, au fur et à mesure de son avancée dans le parc vide et obscurci du Campus.
Pour le déserter tout à fait lorsqu’il en sortit et céder la place à d’autres sentiments, si différents de cette bizarre exaltation qui l’habitait encore voilà quelques instants mais tout aussi violents et en apparence injustifiés.
Cela ressemblait à de la peur, une peur que rien de rationnel n’était en mesure d’expliquer. Mais qui le prit au ventre si brusquement qu’il ne put l’ignorer.
Il essaya pourtant. Tentant de l’étouffer comme il le put, il s’était mis à avancer, le cou rigidifié comme pour s’empêcher de regarder en arrière, les mains au fond des poches, pressées contre le tissu comme pour contenir leur tremblement. Lui qui avait presque chaud quelques minutes auparavant, il resserrait maintenant les pans de son manteau de manière quasi maladive.
Il tenta de penser à autre chose qu’à ce sentiment si irrationnel et qui pourtant faisait durement et sourdement cogner son cœur contre ses côtes, au point qu’il en souffrit. Non, ne pas penser… Et bien malgré lui, il s’était mis à courir, à toute vitesse sans jamais un regard en arrière de peur d’apercevoir quel prédateur inconcevable le poursuivait.

Et à présent il se trouvait là, essoufflé et comme à contre-temps. Il avait couru sans s’arrêter, sans même faire attention à sa destination. Courir, droit devant, toujours, ne pas se retourner…
Pour aller où, même à présent que son malaise se dissipait, c’était bien le cadet de ses soucis. Que pouvait bien lui importer une quelconque destination, quoi qu’il fasse, où qu’il aille, il trouverait. Où il serait trouvé.
Peut-être même lui suffisait-il de rester immobile, ici, dans cette rue vide autant qu’obscure, qu’aucune lumière ne parviendrait sans doute jamais à percer… Il le pouvait, il n’avait sans doute qu’attendre.
Mais quelque chose en lui refoula cette idée. Non, on ne le trouverait pas car c’était à lui de trouver. Il n’attendrait guère plus.
Il était attendu.
Sans réfléchir davantage, il reprit sa marche et il lui apparut bientôt que son corps paressait se mouvoir de son propre gré, sans qu’il ne fit rien pour le commander. Comme si la partie primitive de son être devinait exactement la façon dont tout ceci allait se terminer.
Quelque chose passa devant ses yeux, flottant paresseusement sur un souffle d’air. Instinctivement, Subaru referma sur lui sa main, avant de lentement la rouvrir pour le contempler.
Serrant le poing, il froissa et écrasa consciencieusement entre ses doigts le fin pétale odorant.
Il était arrivé.
Devant lui se dressaient les hautes grilles de fer forgé du parc Ueno. Largement ouvertes, comme en plein jour. Un souffle dans son dos lui apparût comme une invite, il franchit les portes du sanctuaire. Les portes qui ne se refermèrent pas derrière lui, ainsi on ne le garderait pas prisonnier.
Il lui sembla que le froid ici semblait s’être fait plus vif, le vent plus mordant, la nuit plus noire que jamais.
Le large chemin dallé s’étendait à ses pieds mais il le distinguait à peine, tout autour de lui, les cerisiers achevant de se départir de leurs fleurs jaillissaient de l’ombre tels des vaisseaux fantômes.
Il avait le sentiment d’avancer sous l’eau, totalement immergé, à des kilomètres de la surface, écrasé sous la masse de l’eau noire car le ciel était vide.
Parce que le silence était oppressant, obsédant, parce qu’un étau lui enserrait la poitrine, écrasant ses poumons et ralentissant à l’excès les battements de son cœur, parce que chaque inspiration le brûlait.
Mais on l'espérait, il le savait, comme si venait de fuser dans les airs un appel silencieux, à la manière des fusées de détresse maritimes.
Cette comparaison lui parût que les clameurs qui semblaient émaner de tous les coins du parc à la fois, s’ils étaient inaudibles, créaient des ondes qu’inconsciemment, il s’était mis à suivre.
Le tapis de pétales qu’il foulait lui apparût soudain plus abondant, plus épais. De même que le vent sifflait de plus en plus fort à ses oreilles, la parure tombée des arbres se mouvait autour de lui comme si elle eût été vivante, s’enroulait sur elle-même, retombait ensuite comme un animal abattu.
Une lumière changeante et froide filtrait par intermittence entre les troncs, Subaru coupa à travers bois pour en découvrir la source.
La source qui n’était autre qu’un autre arbre mais un arbre qui lui était douloureusement familier, un cerisier au tronc monstrueux, aux branches démesurées et lourdement chargée de pétales blanc rosés, aux racines noueuses. Il était l’unique arbre du parc à être toujours totalement pourvu de ses fleurs, ce qui outre l’aura lumineuse qu’il dégageait renforçait encore sa beauté surnaturelle.
Une silhouette massive toute vêtue de noir était adossée contre le tronc corpulent, dissimulée à la fois par sa position et par l’ombre que les branches à la floraison opaque jetaient sur lui.
Subaru distinguait à peine son profil.
- Je t’attendais.
- Je sais.
Dans l’ombre, Seïshiro eut un petit sourire dépourvu de joie.
- Non, tu ne sais pas. Comment peux-tu seulement avoir idée du temps que j’ai laissé passé dans l’espoir de ton retour.
Le ton malgré sa douceur et sa lassitude s’était fait péremptoire.
- Mais je pense que tu ne l’ignore pas, au fond…
- Je doute. Je ne peux plus faire que cela. J’aurais aimé ne t’avoir jamais rencontré. Un poison me ronge le ventre, et tu en es l’unique responsable.
La silhouette massive du Sakurazukamori lui parut soudain plus proche, sans qu’il l’ait aperçu faire le moindre mouvement. Si son visage demeurait toujours dans l’ombre des branches épaisses, la quasi-totalité de son corps était rendue visible grâce à l’aura lumineuse que l’arbre dégageait.
- Que voilà un étrange compliment…, commenta-t-il en exhalant la fumée de sa cigarette.
Il parût un instant vouloir ajouter quelque chose mais se ravisa, laissant sa phrase en suspens dans les airs.
Subaru sentait une peur irrationnelle l’envahir peu à peu, par vagues successives. Une peur qui ne méritait en réalité guère ce nom car il s’y mêlait comme de la confiance et un autre sentiment, semblable à…
A quoi ? A du désir ? Au désir de voir l’homme qui lui faisait face quitter l’ombre protectrice de l’arbre, le désir de le voir s’approcher, d’apercevoir l’espace d’un instant son propre reflet dans la prunelle fauve… De voir la manière dont il se reflétait, qui il en était sûr, lui apprendrait tant de choses…
Peut-être _ sans doute ?_ Seïshiro perçut-il tout cela car il se désolidarisa du tronc rugueux auquel il était adossé et son regard pair croisa celui de Subaru.
- Que cherches-tu ? demanda le Sakurazukamori comme s’il lisait dans ses pensées. La preuve que tout ceci n’est qu’un rêve, un rêve que tu penses pouvoir quitter à tout moment. Tout ce que tu vois autour de toi est un mirage et tu ne peux en sortir que grâce à ma mansuétude. Et je n’ai en ce qui me concerne aucune envie de te laisser partir.
Seïshiro se tût, observa Subaru qui le fixait, raide et immobile, il chercha un instant à décrypter l’expression de son visage.
Mais ne trouva pas. Il lui sembla un bref instant être revenu plusieurs heures en arrière, à l’intérieur de ce rêve qu’il avait contraint Kakyo à tisser. A se trouver ainsi, impuissant, avec de l’autre côté de ce ridicule paravent, Subaru. Subaru dont il devinait à peine la silhouette, silhouette qu’il était capable de reconnaître entre mille mais qui lui avait paru alors si peu désireuse de lui ouvrir son cœur. Ce qu’exprimait à cet instant son visage fermé. Fermé au point qu’il en ait mal.
L’assassin se refusa à songer à ce temps où sa simple présence faisait perdre à Subaru tous ses moyens, faisait tomber toutes ses défenses, où il le haïssait pendant que Seïshiro l’aimait, où il répondait passionnément à son étreinte en se promettant d’un jour venger la mort de sa sœur et ses années d’errance.
- Que se passera-t-il ? demanda Subaru d’une voix blanche et pourtant sereine à la fois. J’ai… J’ai confusément l’impression de ne pas vouloir t’oublier malgré tout. Est-ce donc l’unique manière… ?
- La seule, répondit Seïshiro d’une voix douce. La seule grâce à laquelle je pourrais vivre au travers toi.
Il eut un léger soupir tandis que sa bouche s’ornait d’un heureux sourire. Il s’approcha de Subaru, qui ne recula pas, qui ne détourna pas les yeux. Il sentit la main de Seïshiro se poser sur sa nuque, ébouriffer les courts cheveux noirs
- Pour que je demeure à jamais en toi… Pour toujours car c’est ce que je désire. Quoi qu’en dise le Kamui des Dragons, mon souhait n’a jamais varié, au contraire de la personne qui est pour toujours la seule à se trouver digne de le réaliser.
Subaru eut un instant le désir de s’enfuir, de se mettre à courir à toute vitesse, pour échapper non pas à Seïshiro mais à ce qui allait se passer. Mais le Sakurazukamori le maintenait prisonnier de la pire des manières, en le touchant à peine, rien qu’avec son amour et son inébranlable conviction.
Et Seïshiro le savait, devinait qu’il ne se déroberait pas.
- Face à ce qu’il t’est arrivé, comment continuer de croire au Destin ? demanda l’assassin, sa voix se réduisant à un filet ténu. Tu m’as mis très en colère, Subaru. On dit les Sakurazukamori incapables de sentiments et pourtant j’ai souffert… Est-ce donc ce qui tu as subi durant toutes ces années ? Jamais je ne me l’étais imaginé, auparavant…
Sa main se déplaça avec lenteur, de sa nuque jusqu’à sa joue, que Seïshiro effleura d’un doigt caressant. Subaru fut un instant tenté de la repousser mais ses doigts se refermèrent sur ceux de Seïshiro sans finalement la moindre pression pour les éloigner. Sans même qu’il en soit pleinement conscient.
Le visage du tueur se figea, il lâcha brusquement la main de Subaru, laissa tomber à terre sa cigarette à demi consumée, où il rougeoya encore un instant avant de s’éteindre définitivement.
- … La cendre allait tomber sur ta main, murmura-t-il en guise d’explication.
Subaru aurait voulu pouvoir sourire devant l’ironie de la situation, il n’y parvint pas, l’expression de son visage demeurant d’une confondante neutralité.
Seïshiro s’en trouva attristé.
- Tu as tellement changé, Subaru… Et ce n’est pas moi qui t’ait changé. Mais peut-être cela me servira-t-il…
Subaru haussa les sourcils, lui aussi à présent paraissait triste.
- De quelle manière ? s’entendit-il questionner.
Seïshiro sourit.
- J’ai toujours pensé que ta nature si profondément gentille et tendre ne t’autoriserait jamais le meurtre… Mais qui sait ? Peut-être n’es-tu plus aussi gentil…
- Je ne sais pas, avoua Subaru. J’ignore si je suis capable de mener à bien ce que tu me demandes.
- Ne t’en fait donc pas pour cela. Tu n’es pas seul.
Ce disant, Seïshiro attrapa entre les siennes la main de Subaru, la serra fortement un très court instant puis la plaça contre son propre ventre.
- Il faut que le Destin s’accomplisse, Subaru…, murmura-t-il en se penchant sur lui tandis que derrière eux, l’arbre frissonnait. Il nous faut devenir le reflet du passé dans le miroir des évènements.
La main de Subaru frémit, il tenta de la dégager mais Seïshiro la maintenait avec fermeté.
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyJeu 17 Aoû - 22:08

- Non, je ne te laisserais pas partir, souffla-t-il, semblant soudain manquer d’air. Je ne te laisserais plus partir, plus jamais !
Son expression se fit exaltée, sa voix forte. Subaru ouvrit de grands yeux, contre sa paume, il sentait presque malgré les vêtements la chair chaude palpiter d’anticipation.
- C’est cela et uniquement cela qui te permettra de retrouver tes souvenirs, de te rappeler combien je te suis cher. Le moyen de te garder prisonnier du Cerisier. Et cette fois, pour toujours…
Le prenant par surprise, Subaru dégagea prestement sa main, recula de quelques pas, ses yeux plissés par la méfiance.
- Que veux-tu dire ? s’exclama-t-il. Je sais que te tuer ne te fera jamais disparaître, bien au contraire, cela t’incrustera encore davantage dans mon existence.
Sans trop savoir pourquoi, il songea à Kamui.
- … Mais je ne serais plus prisonnier. Je serais libre, pour toujours.
Seïshiro l’observa quelques instants, comme médusé. Puis partit d’un tonnant éclat de rire qui, se répercutant contre le feuillage qui les emprisonnait, parût remplir tout l’espace.
- Ne sais-tu donc pas ce qu’il advient de qui tue le Sakurazukamori ? demanda-t-il, se radoucissant. Il en devient le successeur, c’est inévitable.
Subaru le considéra un instant, la bouche entrouverte. Seïshiro avait retrouvé ce sourire qui lui était si particulier, mélange d’attendrissement et de férocité.
Subaru ne disait rien, n’esquissait pas le moindre geste, comme s’il analysait patiemment ce que cette révélation signifiait. Puis son regard croisa celui de Seïshiro, qui y lut avec stupeur de l’amusement.
- Tu l’as dit toi-même, face à tout ce qui est arrivé, peut-on continuer de croire en une Destinée choisie par avance ? Certainement pas.
Il y avait dans la voix du médium une détermination prête à glacer le sang.
- … Certainement pas pour moi, acheva-t-il dans un souffle. Je choisirais moi-même mon destin.
Le Sakurazukamori se tint coi. Mais en un instant, son sourire se fit condescendant et comme empli de tristesse.
- Peut-être avais-je besoin de cette preuve…, murmura-t-il. La seule chose qui me manquait pour être tout à fait convaincu du bienfait de cette action.
- Il n’en existe aucun.
Subaru avait à nouveau reculé en disant cela, comme s’il s’apprêtait à tout instant à se retourner puis à disparaître.
Seïshiro parut alors perdre patience, son expression était désappointée.
- Bien plus que tu ne le crois.
Il avait déclaré cela à quelques centimètres du visage de Subaru, ayant en moins d’une seconde couvert la distance qui les séparait.
Le médium sentit alors qu’il croisait le regard de l’assassin quelque chose se mettre à courir le long de son corps, quelque chose de dur et d’étrangement chaud. Il voulut bouger, courir mais se trouva dans la totale incapacité d’user de ses bras et de ses jambes, complètement entravé qu’il était par les racines du Cerisier, derrière lui sorties de terre en créant un cratère monstrueux.
Il s’immobilisa, devinant que la moindre de ses tentatives de fuite ne ferait que se resserrer l’étau des branchages. Les fleurs qui les recouvraient dégageaient elles aussi cette odeur si reconnaissable, ce parfum de cadavre en décomposition et Subaru entendait lui parvenir un bruit d’écoulement quasi imperceptible quoique continu. Un son qui lui évoqua le sang s’instillant et parcourant l’arbre entier en voyageant sous la fine écorce.
Seïshiro était tout proche de lui à présent, son habituel sourire étirant à nouveau ses lèvres. Le médium surprit une main passer derrière sa nuque, les longs doigts du Sakurazukamori s’entortiller dans ses cheveux, les tiraillant. Puis une brusque poussée vers l’avant.
Seïshiro l’embrassa. Subaru le mordit et le goût du sang envahit sa bouche. Seïshiro ne le relâcha pas pour autant, cherchant au contraire à approfondir davantage leur baiser, ignorant le sang qui coulait et tâchait son menton. Sentir le goût de son propre sang sur les lèvres de Subaru l’excita terriblement, il avait soudain le sentiment de sceller le pacte qui les lierait à jamais.
Subaru prit soudain conscience que le prise des branchages autour de ses membres allait en s’amenuisant, il fut quelques instants plus tard totalement libre de ses mouvements.
Peut-être le Cerisier avait-il senti qu’il ne désirait plus partir… Le goût du sang de Seïshiro l’enivrait trop pour cela, plus que de raison. Dés que ses poignets furent libérés, il posa sa main droite sur la nuque de l’autre homme, l’attirant encore davantage contre lui, ce à quoi Seïshiro se montra particulièrement réceptif.
Son autre main glissa sans même qu’il en prenne conscience le long du ventre de l’assassin, caressant pensivement la chair souple et qui lui apparût brûlante. La main du Sakurazukamori vint se poser sur la sienne, l’emprisonnant, il la serra puis la pressa.
La pressa…
- N’hésite plus…
Subaru n’hésita pas.
Il perdit alors pied avec la réalité, sentit à peine le sang qui jaillissait contre sa paume, sa chaleur moite se répandant le long de son bras entier.
Seïshiro n’eut pas une plainte mais son corps massif s’alourdissait contre Subaru d’une manière suffisamment éloquente, il s’affaissait progressivement, ses doigts se refermèrent convulsivement dans le dos de Subaru, s’agrippant à son manteau blanc.
Subaru fut alors parcouru d’un violent spasme. Incrédule, il scruta le dos de Seïshiro, au travers duquel sa propre main apparaissait. Il l’observa encore et encore, les yeux égarés puis la retira d’un coup sec.
Le sang poisseux dégoulina à flots sur le sol et ses jambes, il s’agenouilla brusquement, soutenant de son mieux le corps immobile du tueur, il cala la tête de Seïshiro contre sa propre épaule, de manière à voir son visage.
- Seï…
L’autre entrouvrit à demi les yeux, comme si la lumière lui était soudain trop crue. Son regard égaré voyagea un instant dans le vague mais lorsqu’il aperçut Subaru penché sur lui, un sourire éclaira son visage. Un sourire semblait-il, de pure félicité.
- J’aurais tant aimé que tu ne cesses jamais de poser un tel regard sur moi…, murmura-t-il en levant une main à peine tremblante vers le jeune homme. Subaru ferma les yeux alors que les doigts du Gardien effleuraient ses paupières, sa bouche.
- Sais-tu quelle à été la dernière œuvre de ta sœur avant sa mort ? questionna alors Seïshiro tandis que son souffle se faisait de plus en plus court.
Subaru secoua la tête.
- Son plus grand désir était de ne voir aucun de nous deux mourir…, répondit-il à sa propre question. Si j’avais tenté de te supprimer de la même manière qu’elle, ma technique se serait retournée contre moi. Sans doute espérait-elle que cela nous réunirait, et non dans la mort…
Subaru déglutit, lorsque sa voix s’éleva, elle n’était plus guère que l’ombre d’elle-même.
- Peu-être est-elle satisfaite du cours qu’ont suivi les évènements… Malgré le fait qu’elle soit morte en vain…
Seïshiro soupira, sa bouche se tordit légèrement et sa main désormais d’une pâleur qui la rendait translucide se crispa sur sa blessure.
- Plus rien de ceci ne m’importe. Tu es là et nous sommes à jamais liés… Et je sais qu’un jour, tu te souviendras de moi comme je l’ai désiré…
- Je ne te comprendrais jamais ! s’exclama soudain Subaru avec colère, une larme esseulée dévalant sa joue. Comment peux-tu être heureux… ?!
Ses derniers mots moururent sur ses lèvres avant même de les franchir tandis que la caresse de Seïshiro sur son visage s’intensifiait.
- Tu es trop attaché à la vie et tu viens pourtant de donner la mort… Moi je n’étais attaché qu’à toi et grâce à ma mort, tu m’appartiens à nouveau, n’ai-je donc pas de raison d’être heureux ? Un Sakurazukamori ne peut mourir que de la main de l’être qu’il aime le plus… Sans doute un jour comprendras-tu qu’il n’y a pas plus grande volupté au monde…
Disant ces mots, il ferma les yeux, son souffle se faisant erratique et douloureux. Se penchant sur lui, Subaru resserra spasmodiquement son étreinte sur son corps immobile, les doigts engourdis et de plus en plus froids de Seïshiro glissèrent le long de son visage…
- Subaru…
La main du Sakurazukamori retomba sur le sol, figée et Subaru sut que c’était fini.
Desserrant son étreinte, Subaru n’en resta pas moins un long moment immobile, ses joues à présent humides de larmes qui coulaient sans qu’il s’en aperçoive. Tout était parfaitement silencieux, et l’air autour de lui semblait se refroidir progressivement, tandis que toute trace de chaleur désertait le corps qu’il abritait contre lui.
Il se sentait inexplicablement mélancolique et abattu, comme s’il venait de laisser s’envoler une partie de son âme, ce qui à la fois le faisait se sentir plus léger mais dont l’absence le tiraillait jusqu’à la douleur.
Les frontières du mirage autour de lui achevaient de s’estomper lorsque le cadavre de Seïshiro se mit à luire étrangement, dégageant à présent une aura lumineuse semblable à celle du Sakura. Le regard de Subaru se porta sur la main qui gisait sur le sol, dont les doigts commençaient à s’effriter curieusement. Abasourdi devant ce phénomène, Subaru resta immobile et silencieux jusqu’à ce que l’ensemble du corps de Seïshiro se fut désagrégé sous forme de pétales de cerisier qui s’éparpillèrent au gré du vent, se mêlant et se confondant à la parure des arbres du parc.
La main de Subaru se referma sur l’un d’eux et lorsqu’il ouvrit son poing pour le contempler et le sentir, il lui apparut que l’odeur du sang l’avait totalement déserté.
L’aura lumineuse de l’arbre et du corps s’étant évaporées, il se retrouva dans la plus totale obscurité. Cela ne le gêna pas outre mesure, il se complaisait dans cette brusque cécité.
Il tomba alors sur le sol, resta les bras en croix, raclant de ses ongles la terre gorgée et encore humide du sang de Seïshiro, les yeux clos.
Quelque chose se passa alors. Son esprit sembla quitter son corps et se projeter dans une autre dimension, dans des lieux, derrière des paroles qui soudain lui parurent familières, des images désordonnées, qui se superposaient les unes aux autres de manière chaotique, dont il ne parvenait à saisir que quelques bribes éparses.
Des images qui véhiculaient des émotions du virulence rare, d’une violence qui le secouait tout entier

« Je ne t’aime pas Subaru… Parce que tu n’es pas comme les autres ! »

Il entendait la pluie, à défaut de la sentir sur son corps. Il revoyait une petite fille qui disparaissait presque sous son parapluie jaune, son sourire si candide alors qu’elle énonçait cette cruelle vérité sans l’ombre d’un remord, cette même fillette qui quelques jours auparavant lui tendait si gentiment son petit mouchoir blanc…

« Hum, voyons… Comment dit-on déjà lorsqu’un jeune homme se doit de raccompagner sa fiancée ? »

Cette attention qui le ravissait mais faisait implicitement de lui une femme…

« Ne devines-tu donc pas ? Que des cadavres sont enterrés à ses pieds ? »

Cette odeur qui lui était maintenant si familière…

« Il a presque couru, tant il était pressé de vous apporter ces bananes… Il savait qu’il s’agissait de votre fruit préféré… »

Une nouvelle victime sacrifiée sur l’autel de l’argent, de la jeunesse, de cette diarrhée démographique dont la terre souffrait déjà tant, pour l’illusion du bonheur. Une victime consentante mais contrainte, comme toujours…

« Allons Seï, ce n’est pas le moment de faire des manières ! Avoue que tu es complètement obsédé par les fesses des garçons ! »

« - Pourtant Seïshiro a l’air bien trop gentil pour être un assassin.
- Oui, c’est vrai. Il a « l’air » gentil… »


Qui en le voyant ainsi eut pu s’imaginer… ?

« Et pendant qu’ils me déshabillaient, ils riaient, ils disaient que c’était un jeu, qu’ils voulaient juste s’amuser… Mais moi… J’aurais préféré mourir… »

« - J’étouffe… J’ai mal… Maman ! Maman, venge-moi de cet homme ! Punis-le !
- Maï… MAÏ !! Que dit-elle, je ne l’entends pas ! Dites-le moi, je vous en supplie !! »


L’impuissance…

Tout ceci le traversait vivement, comme des éclairs lumineux, des éclats de verre émoussés ou au contraire dangereusement affûtés, il se recroquevilla en position fœtale sur le sol, se prit le visage entre les mains, ferma les yeux de toutes ses forces.

« La plupart des gens aiment chanter des chansons d’amour tragiques… Sans doute ont-il ainsi l’impression de ne pas être seuls au monde… »

- Seul au monde… Ne le suis-je pas finalement ?
Il avait murmuré cela à l’intention de quelqu’un dont il ne devinait pas l’identité. Il aurait voulu à cette minute que quelqu’un l’entende et puisse répondre à ces questions…

« Yuya attend une greffe de rein depuis trois ans! Il avale chaque jour tellement de médicaments que ma main ne peut les contenir ! Et trois fois par semaine, il subit une dialyse !! »

« Si mes larmes pouvaient lui ramener la vue, Subaru… Alors je pleurerais, je pleurerais jusqu’à en perdre la raison ! »


- Seïshiro…
Il ne reconnut même pas sa propre voix, tant elle lui parût étouffée, enfantine. Il avait envie de vomir…

« Peut-être… Peut-être avais-je peur que Seïshiro me déteste… ? »

« Je n’éprouve pas de sentiment. Pas le moindre. Jamais »

« Je voulais tant que tu possèdes quelque chose de spécial ! Quelque chose pour lequel tu puisses dire : Je me moque de ce que pensent les autres ! Pour lequel enfin tu vives… »


« C’était donc cela ton dernier souhait, grande sœur ? Celui pour lequel tu as donné ta vie ? Ais-je donc réussi à honorer ta mémoire ? »
Subaru ne savait pas.

« Je n’irais plus en classe, c’est terminé. Comment le vaincre tel que je suis… ? »

Il ouvrit les yeux. Tout autour de lui se dessinait progressivement le contour des objets, éclairés par la pâleur du jour naissant. Une lumière qui lui sembla hideuse. Il avait marché sans en prendre conscience, il était à présent adossé contre le pilier de bois d’un petit temple au toit cannelé dont il avait gravi les marches.
Il se passa une main sur le visage, puis son regard fut attiré par une petite flaque d’eau au bas de l’escalier de bois, derniers vestiges des pluies récentes. Il se releva et s’en approcha, marchant comme un homme ivre, il tomba à quatre pattes et observa longuement le reflet de son visage dans l’eau croupie.

« Alors j’aimerais que, même lorsque tu es fatigué et que tu as beaucoup de travail, tu n’oublie jamais de me dire ‘Bonjour’… »

Il tendit une main maladroite vers son image, vers son œil vert qui semblait concentrer à lui seul toute la luminosité du matin naissant. Il effleura l’onde, son reflet se troubla.
- Bonjour, grande sœur…

« Ta sœur te ressemble… ? Non, je ne vois personne là-haut dont le regard soit aussi triste que le tien… »

Se relevant, il grimpa à nouveau les marches puis s’accroupit à l’entrée du temple, abrité par l’auvent. Il avait froid et se sentait plus seul que jamais. Scrutant la cime du cerisier monumental marquant l’entrée du temple, il songea à Seïshiro.

« Peut-être alors que… Que tous les gens qui font du mal sont tristes… »

Sa bouche s’orna d’un maigre sourire, il avait envie d’éclater de rire.
- Tu as gagné Seïshiro…, murmura-t-il, les yeux au ciel. Je ne connais personne au monde qui soit moins abattu et amer que toi…
Portant sa main à son visage, il effleura la paupière qui recouvrait son œil infirme.

« -Pourquoi… Ressembles-tu à Seïshiro… ?
- Mais voyons… Parce que tu le souhaites. »
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyJeu 17 Aoû - 22:09

Entourant ses jambes de ses bras, il se recroquevilla sur lui-même, la tête entre les genoux.
- A qui parlais-tu ?
La voix, douce et calme, le tira net de la torpeur qui le gagnait. Redressant brusquement la tête, son regard abasourdi croisa celui de Kamui. L’autre le fixait depuis le bas de l’escalier, les mains au fond des poches de son blouson. Son souffle créait une légère buée qui masquait à peine la rougeur de sa bouche.
Subaru voulut dire quelque chose mais ses lèvres bougèrent en vain, tant il était surpris par cette apparition. Kamui, sans un mot de plus, gravit les marches qui les séparaient, considéra un instant Subaru recroquevillé à ses pieds puis s’assit à ses côtés, se contentant de le fixer sans un mot de plus.
Le médium s'examina alors, se voyant soudain tel que Kamui le considérait. Blotti dans un coin, sous l’avant-toit du temple comme un chaton mouillé, couvert de boue et de sang.
Kamui devinait probablement ce qu’il s’était passé, songea-t-il mais l’expression de l’adolescent demeurant neutre et tranquille, impossible de savoir s’il en concevait ou non de la joie.
Kamui continuait de le scruter en silence mais à présent son attitude trahissait son appréhension. Il détourna alors le regard, paraissant attendre quelque chose, sans doute un mot de la part de Subaru, tout en semblant le redouter également.
Subaru désirait, lui, que se prolonge le silence, voulait apprécier ce moment de sérénité, d’autant plus agréable en comparaison de la tempête qu’il venait de subir.
La présence de Kamui avait toujours eu le don de le rasséréner, sans doute grâce à cette extraordinaire communion d’esprit qu’ils partageaient depuis ce jour…

« Alors, Kamui, pour ton souhait… Reviens… »

Songeant que ces mots étaient ces propres mots, il fut étonné de voir à quel point rien n’avait finalement beaucoup changé. Il avait désiré au fond de lui voir revenir Kamui à ses côtés, il était arrivé. Et Kamui était venu de son plein gré, son souhait sans aucun doute changé depuis cette époque. Lui aussi.
Cette époque qui lui paraissait si lointaine qu’il lui était difficile d’imaginer y avoir vécu. Et y avoir pris une part active d’autant plus.
Baissant les yeux vers le sol tapissé de pétales au bas des escaliers, il songea à cette nuit et dissimula malgré lui sous son manteau son bras recouvert jusqu’au coude de sang caillé.
Ce sang qui le recouvrait était à présent la dernière preuve accessible de l’existence de Seïshiro, Kamui comprendrait-il s’il avait du mal à s’en séparer… ? Faire le deuil du Sakurazukamori, faire par là même le deuil de toute une vie qu’il venait à peine de redécouvrir, y parviendrait-il lui-même ?
Le temps semblait se réchauffer, au fur et à mesure que le soleil s’élevait dans le ciel, Kamui quitta sa veste, paraissant à présent sur des charbons ardents. Subaru sursauta presque en sentant sur sa joue la main du jeune homme. Celle-ci la caressa d’une manière absente, se retira après quelques instants et Subaru observa Kamui, qui lui-même scrutait sa main rougie.
- C’est le seul endroit où j’ai trouvé ton propre sang…, murmura l’adolescent en guise d’explication en refermant le poing. Jolie balafre…, apprécia-t-il.
Subaru en resta confondu. Passant lui-même sa main sur sa joue droite, il constata en effet la présence d’une fine mais profonde coupure achevant de coaguler.
Les branches de cerisier, songea-t-il d’abord. Puis lui revint en mémoire ce fugace instant où l’ongle du pouce de Seïshiro avait creusé sa joue, en ce dernier mouvement qui avait été le sien. Juste sous l’œil…
Comprenant qu’il en garderait sans doute à vie une cicatrice, un sourire sans joie lui vint, ce qui étonna visiblement Kamui.
- … Effacer ainsi une marque infligée par un autre que lui, voilà bien une idée de Seïshiro, se contenta-t-il de murmurer.
Kamui ne répondit pas, son expression était alors si accablée que Subaru sentit son cœur faire un bond.
- Kamui…
- Que vas-tu faire maintenant ?
Malgré le ton soudain dur employé par Kamui, Subaru comprit qu’il ne s’agissait que d’une simple question, que quelque soit sa réponse, Kamui ne s’y opposerait pas.
Il prit une légère inspiration, se pencha pour chercher le regard de Kamui, qui avait baissé la tête.
- Comment savoir ? fit-il parce que réellement, il se le demandait. Qui sait de quoi le futur sera fait lorsqu’il n’est guidé par personne d’autre que soi-même… ?
Une telle déclaration sortie de la bouche d’un Dragon du Ciel avait quelque chose à la fois de comique et d’infiniment réconfortant. Kamui eut un heureux sourire auquel Subaru répondit. Un sourire qui quoi que faible ne révéla aucune trace de mélancolie.
Ragaillardi, Kamui se releva et, fixant Subaru dans les yeux, lui tendit la main pour l’aider à se relever. L’exorciste la considéra un instant, hésitant à s’en saisir. Une hésitation qui la veille encore n’aurait pas eu lieu d’être.
C’était le point du non-retour, un choix définitif entre l’avenir que lui offrait cette main et le passé qu’incarnait le sang qui tâchait ses vêtements et s’écoulait de sa blessure…
Kamui eut l’air blessé mais sembla néanmoins comprendre que ce geste avait pour Subaru beaucoup plus de symbolique qu’il ne l’avait imaginé, bien qu’il ne comprit pas réellement de quelle manière.
Subaru n’esquissait pas le moindre geste, que se fut pour se saisir de cette main tendue où se relever par ses propres moyens. Il les fixait juste, les cinq doigts tendus en un geste d’invite d’un jeune homme qui eut pu totalement disparaître de sa vie lorsque Seïshiro l’avait quitté et que sa mémoire l’avait repris.
« Je choisirais moi-même mon destin… » Sa propre déclaration lui revint brusquement en mémoire. D’un geste brusque et presque irréfléchi, comme on se jette dans le vide, il se saisit de la main de Kamui et se redressa de toute sa hauteur.
Ils se jaugèrent alors de longs instants, chacun analysant ce que signifiait ce choix, pour l’avenir, pour le passé comme pour le présent.
Mais Kamui cessa bientôt d’y penser, pour se consacrer uniquement au bonheur qu’il ressentait. Se dressant sur ses pieds, il prit entre ses mains le visage de Subaru, masquant volontairement de ses doigts la coupure encore fraîche et lui baisa délicatement les lèvres. Il sentit distinctement Subaru sourire contre sa bouche.
Puis, l’adolescent se détacha de lui et amorça sa marche en direction de la sortie, observant Subaru lui emboîter aussitôt le pas.

« A partir de maintenant, vous allez former une ‘paire’ et être heureux ensemble… »

Ce fût l’une des dernières paroles qui lui vinrent à l’esprit, tandis qu’il marchait aux côtés de Kamui en direction du Campus, alors qu’il commençait à évoquer au garçon cette nuit qui serait à jamais pour eux la nuit du changement, la nuit où il avait réellement décidé et comprit à la juste valeur ce souhait qui le guiderait jusqu’au jour de la Promesse…


Fin… ?
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyJeu 17 Aoû - 22:14

L'Absent - épilogue

- Tu as peur ?
Subaru termina ostensiblement de boutonner sa chemise et leva les yeux vers Kamui, lequel l’observait, accoudé à la fenêtre.
- Qu’est-ce qui te fait croire ça ? demanda le médium en essayant de prendre un air détaché.
Kamui sourit.
- Je ne sais pas… Peut-être le fait que tes mains ne cessent de trembler, et que c’est pour ça que tu as mis deux fois plus de temps que nécessaire à boutonner cette chemise, par exemple…
Subaru eut un petit rire, s’approcha de l’adolescent.
- Bon, on dirait que mon jeu d’acteur n’est pas aussi bon que je l’espérais… Tu as gagné, je suis mort de peur.
Kamui donna une petite tape sur le bras du médium, laissa un rien traîner sa main.
- Dis-toi juste que tu l’as déjà fait, même si ce ne sont que des images. Je suis sûr que ça ira tout seul. Omi devrait arriver bientôt, non ?
- Oui. Ma grand-mère l’a convaincu de passer me chercher et m’accompagner. Il n’interviendra pas mais on ne me fait pas encore suffisamment confiance pour me laisser totalement seul.
- Tu t’en plains ? s’étonna Kamui.
- Non, pas du tout, répondit l’exorciste avec un petit sourire matois. Et je pense que sa présence sera rassurante. Peut-être même pourrons-nous devenir bons amis…
- Si tu dois travailler avec lui par la suite, ce serait préférable, reconnu Kamui.
A cela Subaru ne répondit rien, posa ses mains sur l’épaule du lycéen, pressa son visage contre ses cheveux noirs.
- J’aurais aimé que tu viennes avec moi…, soupira-t-il après quelques instants de silence. Mais les instructions étaient bien claires, la présence d’un tiers n’est pas tolérable.
Il eut un faible ricanement.
- Qu’il s’agisse du Kamui des Dragons du Ciel ou d’un simple quidam, d’ailleurs…
Il s’écarta de Kamui, ce qui provoqua chez le plus jeune un léger son de désarroi.
Il se retourna et observa Subaru, debout à côté de son lit, attraper entre ses mains une cravate unie et sombre pour la nouer autour de son cou.
Mais ses mains frissonnaient, les tentatives se succédèrent et Kamui voyait à son expression tendue qu’il commençait à s’énerver.
L’adolescent s’approcha d’un pas preste, ôta des mains gourdes du médium les deux pans de tissu, les arrangea d’un petit coup sec puis les noua ensemble avec dextérité.
Subaru le regarda faire, amusé. On eut dit qu’il avait fait cela toute sa vie.
- Merci…, murmura-t-il.
Kamui sourit, puis sans prévenir, tira d’un coup sec sur la cravate. N’ayant rien vu venir, Subaru fut attiré en avant et Kamui l’embrassa.
Une voix proche les fit sursauter, provenant de derrière la porte.
- Subaru, Omi est en bas, il t’attend.
Le lycéen sentit Subaru tressaillir légèrement.
- Bon, allons-y…
La voix du médium ne portait plus aucune trace d’inquiétude, juste de la déception de devoir écourter ce petit tête-à-tête.
- A tout à l’heure.

¤ ¤ ¤ ¤ ¤

- Heureux de vous revoir, Subaru-san.
Et la voix d’Omi ne contenait aucun sarcasme.
Subaru le salua à son tour, s’installa sur le siège passager, claqua la porte et le conducteur démarra au quart de tour.

¤ ¤ ¤ ¤ ¤

- C’est ici que je vous laisse, murmura le jeune homme. Je vous attends d’ici une heure. Et n’hésitez pas, si vous avez le moindre problème…
- Merci Omi, je pense que ça ira, répondit Subaru, souriant avec affabilité. A tout à l’heure.
- Bonne chance.
Subaru le remercia d’un sourire, quitta la voiture, s’engagea dans une allée sinueuse au dallage irrégulier, envahie par les herbes folles.
Quelques instants plus tard, il perdit la voiture de vue.
Il eut l’impression de cheminer des heures sur ce petit chemin avant d’arriver en vue de splendide maison de l’époque Meiji dont il avait reçu la description, haute et encadrée d’immenses arbres de toutes les sortes.
Son client été sensé l’attendre sur le perron mais il y était seul. Aussi observa-t-il l’endroit où il se trouvait avec davantage d’attention.
Son regard tomba alors sur un énorme cerisier paré de feuilles d’un vert éclatant, ses branches se mêlant à celle d’un érable rouge comme les bras enlacés de deux amants. Et il ne put plus en détacher son regard.
Il comprit alors que jamais il ne pourrait oublier, si la simple vue d’un cerisier le laissait ainsi, perdu, incapable de détourner les yeux.
Plus que jamais il aurait désiré avoir Kamui à ses côtés, pour ne plus songer à lui, pour ne plus s’attendre à le voir surgir de derrière ce cerisier à tout moment et s’approcher de lui, avec ce sourire railleur.
Mais au fond, n’était-ce pas aussi cela qui le portait, l’entendre respirer, le sentir vivre et se mouvoir derrière les lambris de sa raison…
- Désolée de vous avoir fait attendre…
Il se retourna brusquement. Face à lui se tenait une vieille femme de grande taille, mince comme une tige, étonnamment droite pour son âge. Elle portait une élégant yukata bleu roi décoré de narcisses, retenu à la taille par un obi de soie plus sombre, ses cheveux blancs prisonniers d’un chignon rigide.
- Excusez-moi…, fit-il, le cœur battant. Je ne vous avez pas entendu.
Elle noua ses mains parcheminées entre elle, le considérant sans un mot. Ses yeux noirs ne reflétaient rien.
- Venez avec moi…
Un dernier regard à l’arbre immense, une dernière pensée pour son amant qui l’attendait, il hocha la tête et il la suivit.

¤ ¤ ¤ ¤ ¤

- Avez-vous terminé ?
Subaru hocha la tête, sans sourire. Son visage devenu pâle n’exprimait rien.
- C’est fini. Mlle Yasuko ne vous tourmentera plus.
La vielle femme eut un haussement d’épaule dédaigneux.
- Elle ne me dérangeait pas réellement, en fait. Non, ce n’était pas vraiment pour ma tranquillité personnelle…
- L’enfant dans la chambre ne s’est même pas réveillé lorsque j’ai pratiqué l’exorcisme, se rappela Subaru avec calme. Etait-ce pour lui que vous m’avez fait venir ?
Un voile de douceur se posa sur le visage rigide et fripé.
- Mon petit Hideyumi est si gentil…, murmura-t-elle avec amour, les lèvres pincées. Il est mon unique petit-fils. Je l’élève depuis la mort de sa mère. Et il semblait presque l’oublier, oublier tout ce qu’elle lui avait fait subir, oublier son décès… Il a fallu que cette garce revienne le hanter, revienne raviver des souvenirs ignobles… Mais c’est bien fini à présent, grâce à vous.
La voix s’était faite équivoque et une sorte de joie immonde se lisait à présent sur le visage noble et émacié.
- Etrange manière d’évoquer votre propre enfant, se contenta de commenter Subaru, les yeux baissés. Le spectre de Mlle Yasuko était penché sur le lit où dormait votre petit-fils lorsque je suis entré. Elle paressait apaisée, murmurait à son oreille, caressait sa joue de la main. Et Hideyumi souriait dans son sommeil...
- Où désirez-vous en venir ?
La voix s’était faite venimeuse.
- Mlle Yasuko n’avait rien d’un esprit vengeur, continua le médium avec la même sérénité. La preuve est qu’elle ne semblait pas vous en vouloir. Son plus grand désir était finalement de pouvoir demeurer auprès de son fils, quelle que fut sa nouvelle forme.
- Taisez-vous, voulez-vous ?! s’exclama brusquement la vielle femme. Hideyumi n’a plus que moi au monde, peu importe ce que cette punaise a pu vous raconter ! Elle me haïssait, je l’ai toujours su ! N’est-ce pas triste, une enfant qui n’aime pas sa mère ?!
- Au moins autant qu’une mère assassinant sa propre fille rien que pour pouvoir se vanter d’avoir élevé l’héritier mâle d’une prestigieuse famille.
- En voilà assez ! Je n’ai de leçon à recevoir de personne ! Surtout pas de vous ! Toutes les grandes familles ont toujours eu besoin de donner la mort pour prospérer, vous le savez aussi bien que moi !
- Mlle Yasuko ne vous haïssez pas comme vous vous complaisez à le croire. Elle n’a fait jusqu’à sa mort que protéger son fils de votre convoitise. Au point que vous soyez forcée de la tuer pour parvenir à vos fins.
- Elle battait son enfant ! Elle frappait son propre enfant ! Un si gentil et beau petit garçon, elle est bien plus criminelle que je ne le serais jamais !
- Hideyumi adorait sa mère. Bien plus qu’il ne vous aimera jamais. Mais tout ceci est fini, Mlle Yasuko ne hantera plus son esprit… Ni le vôtre.
la vieille femme sembla se radoucir, sa voix se fit fielleuse.
- Toutes les grandes familles en viennent un jour à verser le sang qui servira à leur longévité…, murmura-t-elle, sentencieuse, en se s’approchant de l’exorciste silencieux. Vous ne l’ignorez pas, vous qu’on dit avoir été l’intime de l’ennemi juré de votre famille, un assassin assoiffé de sang…
Subaru eut un rictus méprisant.
- Sachez madame que j’ai été bien plus que l’intime d’un tueur…, souffla-t-il avec un petit rire. J’ai été son assassin, ce qui dans la tradition de la famille Sakurazuka ne peut signifier qu’une chose…
Soudain alarmée, la vieille femme recula d’un pas, dans ses yeux se mêlaient dégoût et effroi.
- Qu… Quoi ?! Vous voulez dire que… ?!
- Mais que cela vous rassure, je suis ici uniquement pour effectuer le travail prévu par mon clan. On dit la destinée immuable, qui a tué un Sakurazukamori ne peut lutter, il en sera l’héritier. Mais j’ai décidé de choisir moi-même mon destin.
Ces paroles parurent rassurer un rien son interlocutrice, qui eut à son tour un petit rire sans joie.
- Le treizième chef de l’ancestrale famille d’exorcistes Sumeragi, devenu un Sakurazukamori… Voilà qui ferait en effet se retourner vos aïeux dans leurs tombes…
Subaru sourit, son vis-à-vis frémit.
- Celui qui tue doit toujours se préparer à être tué lui-même. Qui a un jour déclaré les assassins sans cœur ? Je suis au contraire persuadé qu’il n’y a pas plus vivants que ceux qui prennent la vie… Et puis, se faire tuer par la personne pour laquelle on n’éprouve le plus d’amour, n’est-ce pas la plus belle des fins ? N’apprécieriez-vous pas de mourir de la main d’Hideyumi pour expier votre crime, pas exemple ?
- Pou… Pourquoi donc me dire cela ?!
- Ceci est mon premier travail, madame.
La femme haussa un sourcil interrogatif.
- Oui, en effet… J’ai entendu dire que vous aviez cessé toute activité durant un certain temps...
Subaru rit.
- C’est vrai. Mais ce n’est pas de ceci dont je parle.
Ce disant, il s’avança jusqu’à son interlocutrice, qui poussa un petit cri.
- Ne vous inquiétez pas, il ne se passera rien. Ma destinée semble programmée mais je la dirigerais moi-même, je l’ai décidé ainsi. Quoi que, si je devenais réellement le nouveau Sakurazukamori, je connais déjà mon successeur, la personne la plus chère à mon cœur…
Il avança encore.
- Tuer pour pouvoir choisir sa propre mort… Mais il est trop pur, probable que cette épreuve l’achèverait sans aucun doute. Il a tellement souffert, il a tellement été trahi…
« Tu le vivrais comme une trahison, n’est-ce pas Kamui… ? »
Mais quelques secondes plus tard, toute pensée avait déjà quitté son esprit, tandis qu’il se saisissait puis serrait contre son corps le cadavre de sa vieille employeuse.

- Mais que tu ne t’en fasses pas Kamui…, murmura-t-il pour lui-même en effleurant du doigt une cicatrice d’une merveilleuse éloquence sur sa joue. Je choisirais moi-même mon destin…


Fin.

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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyJeu 17 Aoû - 22:21

Bon alors, j'espère que cette fin vous aura plu, et encore désolée pour le retard, je pensais que les vacances me motiveraient, il faut croire que je me suis tellement appliquée à ne rien faire que ça a fait fuir l'inspiration... merci pour votre patience et surtout pour vos si gentils messages tout au long de la publication!!! [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 129d

sinon, autre chose: je lance un avis à mes lectrices et à la population du forum en général! écrire sur X maintenant que j'ai fini cette histoire va sûrement me manquer mais je suis un peu à cours d'idées alors si vous avez des idées à me soumettre, je sais pas moi, des songs-fics, des scènes qui vous aimeriez voir écrites, des couples originaux (yaoï et non yaoï^^), des trucs comme ça, n'hésitez pas à m'en faire part, je m'y mettrais avec plaisir si ça m'inspire! juste un bémol, que ça ne dépasse pas la longueur one-shot, j'ai vraiment pas envie de me replonger dans une longue histoire!^^° je les publierais dans mon topic de la section "one-shots!"
voilou!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyLun 28 Aoû - 14:33

L'Absent terminé... Ca me fait tout drôle! Comment je vais faire pour survivre, moi, sans devoir regarder si tu n'as pas posté la suite? TT-TT (réponse: je vais devenir accro à une autre fic illico^^")
Comme fin, c'est grandiose. Finalement, Subaru est toujours un peu avec Seï, un peu avec Kamui... La confrontation avec Seï est vraiment très émouvante, et les clins d'oeil au tome 16 sont très réussis. Je croyais aimer moyennement le couple Kamui/Subaru, mais quand Sub hésite à rester avec Kamui, je me suis surprise en flagrant délit guimauve, en train de me dire: "Pourvu qu'il accepte, pourvu qu'il accepte!" Tu sais, K21, je crois que ta fic a un mauvais impact sur ma tendance affligeante au romantisme... ;p Bref, cette fic a été un chef-d'oeuvre de bout en bout, et j'espère que tu nous régalera avec d'autres bijoux comme celui-ci!
Pour l'inspiration, j'aimerais bien pouvoir te donner un sujet, mais c'est pas vraiment mon point fort... Ah oui, autre chose, je ne suis pas DU TOUT d'accord avec ta décision de ne faire que des ones. C'est trop cruel; songe à tes pauvres lecteurs! [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 129j
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Kestrel21
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyMer 30 Aoû - 22:17

un chef-d'oeuvre de bout en bout...? ouaou, ca pour un compliment... #explose de joie, tombe en arriere et s'ecroule sur le plancher avec un gargouillis pathetique#. merci pour ce message en tout cas, je ne me lasse pas de le relire! j'avais vraiment peur de rater la scene de la mort de Seishiro mais c'est tres rassurant de voir que j'ai reussi a repondre a tes attentes! et qui plus est, te faire aimer un peu plus le Subaru/Kamui, c'est inespere! (excuse pour les accents...). pour ce qui est de ma decision de me consacrer aux one-shots, c'est juste le temps de souffler un peu, ca fait tellement de temps que je suis sur cette fic (ooooh, c'est fini, moi aussi ca me fait tout drole!)... et surtout parce que j'ai envie de me consacrer davantage aux originales pour le moment et revenir a X sans doute plus tard. mais comme ca me manquera surement un peu, j'ai fait passer ce message.
merci, merci pour ce commentaire!
K21
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Alea
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 EmptyJeu 31 Aoû - 12:28

Alors dsl, je suis un peu en retard (retour de vacances ^^') mais ta fic finit en apothéose !!
Finalement, je suis contente du sort de tout le monde : Seishiro est mort (TT.TT) mais il continue à vivre à travers Subaru; et celui-ci est heureux avec Kamui.
J'ai beaucoup aimé la manière dont tu as décris Subaru tout au long du dernier chapitre : fragile, résolu à construire son propre avenir (avec Kamui ?!!!); puis au contraire, dans l'épilogue, tu le décris d'une manière plus sombre, incapable de se défaire du spectre du Sakurazukamori...
Tout ça donne un contraste étonnant mais qui colle très bien au personnage.
Et ton style d'écriture permet de donner une dimension plus grande et plus profonde aux sentiments des persos.
A défaut de demander la suite : Un pitit oneshot ??? é.è
Sukis et merci pour cette fic qui m'a fait rêver et pleurer.
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 4 Empty

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