Axslnyz, la planète des écrivains
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 [X1999] L'Absent (terminé)

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[X1999] L'Absent (terminé) Empty
MessageSujet: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyVen 24 Mar - 20:54

Titre : L’absent- prologue
Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, spoilers de la scène de l’arrivée à l’hôpital de Subaru dans le volume 12 et… je crois que c’est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j’ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m’appartiennent et c’est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) !


- … Multiples blessures et contusions, celle à la hanche est la plus sérieuse, œil droit crevé, perte importante de sang…
- Il doit être hospitalisé au plus vite !
- LAISSEZ PASSER, BON SANG !! POUSSEZ-VOUS TOUS !!!
Mal. Tout son corps n’était plus que souffrance.
Les voix affolées autour de lui se transformaient peu à peu en un bourdonnement continuel, semblable à celui d’un insecte.
Il avait à peine conscience que le brancard sur lequel on l’avait déposé roulait à toute vitesse.
Son œil gauche, à demi recouvert de sang coagulé, l’empêchait de voir les personnes présentes, il entrapercevait seulement par éclat les lumières crues du plafond défilant au dessus de lui.
Ses sens s’émoussaient peu à peu, les images se ternissaient, les sons se brouillaient.
Il sentit confusément une main se refermer autour de la sienne et la serrer avec force.
Son nom fut soudain crié, couvrant par sa surprenante netteté le bruit blanc et continu des autres voix.
- SUBARUUUUU !!!!
Il cligna de l’œil et tenta de tourner la tête vers l’origine de cette voix.
Il croisa le chemin de 2 yeux améthystes emplis de larmes qui le fixait avec désespoir.
- Ka… Kamui… ?
Cette main qui le serrait si fort, c’était la sienne ?
- Pardonne moi Subaru ! hurla soudain Kamui. Pardon, j’étais là, je n’ais rien pu faire pour… l’en empêcher !
Pourquoi Kamui s’excusait-il ? Il ne comprenait pas, il ne comprenait plus, il faisait si froid tout d’un coup…
La seule source de chaleur provenait de la main du jeune leader refermée autour de la sienne.
Il l’entendit encore une fois l’appeler puis les lumières s’éteignirent, les voix se turent.
Il sombra dans les ténèbres.

§ § § § §

La porte de la salle d’opération se referma dans un claquement retentissant.
Le cœur en lambeaux, Kamui s’accrocha désespérément à la poignée et plaqua son front contre le métal froid.
Il ferma les yeux et les larmes retenues à grand peine devant l’exorciste se mirent à couler.
Il n’entendit pas une infirmière arriver à pas menus derrière lui.
- Vous ne devriez pas rester là, jeune homme. Venez patienter en salle d’attente.
Kamui releva la tête et la fixa d’un air perdu.
L’infirmière sourit et posa sa main sur son épaule.
- Je sais bien que vous êtes inquiet mais attendre ici ne fera pas accélérer sa guérison. Regardez vous, vous semblez épuisé, allez donc vous reposez.
- Non…
Sa voix ressemblait à un gémissement de petit chiot. Ses yeux embués par les larmes fixaient toujours la grande porte de métal comme si ils pouvaient la transpercer.
- Laissez moi… allez vous-en.
- Allons, c’est ridicule, vous…
- LAISSEZ MOI ! hurla soudain le jeune homme. PARTEZ !! VOUS NE COMPRENEZ PAS ?!! C’EST A CAUSE DE MOI QU’IL EST LA !! A CAUSE DE MOI !! C’EST… c’est de ma faute… tout est de ma faute…
Sa voix s’étrangla. Il tourna la tête et aperçu la femme qui le fixait.
- Bien, fit-elle. Comme vous voudrez.
Mais Kamui ne la regardait pas, pour lui, elle n’existait déjà plus. L’infirmière se demanda un instant ce qui avait bien pu arriver pour rendre ce jeune homme si triste, qu’avait-il bien pu se passer ?
Kamui n’entendit même pas le bruit de ses escarpins qui s’éloignaient. Mais le poids de son remord et son sentiment de solitude se fit soudain plus oppressant.
- Subaru…

§ § § § §

- Réveillez-vous !
Kamui grogna imperceptiblement. Une main venait de lui agripper l’épaule et le secouait lentement.
Il ouvrit les yeux et croisa un regard amical, agrandit par des lunettes de vue et visiblement soulagé.
Clignant des yeux tel une chouette, Kamui se redressa et regarda autour de lui.
L’endroit ne lui disait rien, il était couché sur un banc dans une petite salle d’un blanc aseptisé, à côté d’un tas de revues disparate.
- Vous vous êtes endormi devant la salle d’opération, reprit l’homme. Un infirmier vous a porté jusqu’à la salle d’attente.
Kamui tourna la tête et le fixa, soudain complètement éveillé.
Il ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Visiblement, il attendait que le médecin parle le premier.
- L’opération de M. Sumeragi est terminée.
- Comment va-t-il ?!
- Tout s’est déroulé normalement, ses jours ne sont plus en danger…
Kamui sentit soudain un poids énorme quitter ses épaules. Il s’affaissa sur le banc, en proie à un profond soulagement.
- Alors il va bien…
Le médecin sourit mais son visage redevint sérieux.
- Oui, il dort toujours, nous le réveillerons demain matin, c’est une question de prudence.
Kamui hocha la tête presque sans s’en rendre compte, éperdu de soulagement.
- Mais malheureusement , l’œil droit de votre ami…
Le jeune dragon du ciel leva la tête vers l’homme.
- Il… Il ne…
- Il ne verra plus. Je suis désolé.
- C’est… C’est impossible ! Où est-il ?!
- Nous l’avons transféré en service de réanimation. C’est au deuxième étage, chambre 406.
Kamui était déjà parti.
Alors qu’il courrait le long des corridors, les dernières paroles de Subaru lui revenaient en mémoire.
« Il l’a fait car… je le souhaitais. »
Mais pourquoi ?! Pourquoi donc désirer perdre cet œil ?!
A cause… du Sakurazukamori ?
Il ne connaissait que peu les épreuves que Subaru avait traversé hormis ce qu’il lui avait confié lors de sa « plongée » au fond de son subconscient. Il était celui des dragons du ciel qui en savait le plus sur le passé du magicien et bizarrement, cela l’avait toujours réjoui, que Subaru lui ait fait suffisamment confiance au point de lui livrer ses secrets…
Cet assassin qui lui avait pris sa sœur, avait perdu son œil droit en le protégeant.
Cet assassin qu’il aimait pourtant…
Se pouvait-il que Subaru se sente redevable et qu’il ait accepté de se faire blesser par Fuma afin de payer sa dette ?
Kamui n’eut pas le temps de s’interroger davantage, il se trouvait devant la porte marquée du nombre 406.
Il la poussa.
Autour du lit où reposait l’exorciste, des infirmières et des médecins s’affairaient, prenant des notes sur son état actuel et en déduisant les mesures qui s’imposaient.
Une des infirmières remarqua enfin la présence du jeune dragon du ciel.
- Que faites vous ici ? demanda-t-elle. Vous êtes de sa famille ?
Kamui la transperça du regard, comprenant qu’il n’obtiendrait rien si il répondait par la négative.
- Oui.
La jeune femme s’écarta et Kamui aperçut Subaru.
Le jeune homme était d’une pâleur marmoréenne, seule la légère respiration qui régulièrement faisait se soulever sa poitrine prouvait qu’il était encore en vie.
En apercevant le bandage qui recouvrait son œil droit, il sentit les larmes lui monter aux yeux.
La pensée que cette prunelle-là ne verrait plus jamais lui faisait presque mal.
Autour d’eux, le personnel médical se dispersait et lorsque la dernière doctoresse quitta la pièce, Kamui s’approcha du lit avec lenteur et s’assit sur un petit tabouret posé au chevet du malade.
Subaru était si impassible qu’un observateur non averti aurait pu le croire mort, son corps était presque dans son entier recouvert de bandage et de son bras partait une perfusion.
Le jeune dragon du ciel hésita encore un petit instant puis, comme si il craignait de le tirer du sommeil par ce simple geste, il attrapa la main inerte et froide pour la presser contre sa joue.

- Tu es cruel, Fuma, murmura-t-il pour lui même. Mais moi… je ne suis qu’un imbécile.


Fin du prologue.


Dernière édition par le Jeu 17 Aoû - 22:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyVen 24 Mar - 20:55

Titre : L’absent- chapitre I
Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, spoilers de la scène de l’arrivée à l’hôpital de Subaru dans le volume 12 et… je crois que c’est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j’ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m’appartiennent et c’est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) !


La chaleur était étouffante. Il avait l’impression de se trouver dans une étuve.
Ses oreilles bourdonnaient désagréablement et son corps le lançait d’endroits de plus en plus nombreux.
Mais par dessus tout, c’était comme si sa tête allait éclater comme un ballon trop gonflé.
Il ouvrit les yeux.
Le blanc immaculé de la pièce l’aveugla un instant et ses douleurs se faisaient plus lancinantes au fur et à mesure que ses sens s’éveillaient.
Où donc était-il ?
Baissant les yeux jusqu’à sa main, il bougea lentement les doigts un à un et, tel un automate, la porta à son visage.
Il sentit soudain la matière rêche de la gaze à l’endroit où aurait dû se trouver son œil droit.
Que ce passait-il ? Que faisait-il ici ?!
Perturbé, il tournait la tête dans tous les sens, comme si les réponses aux questions qui affluaient dans sa tête se trouvaient autour de lui.
Un léger ronflement attira son attention et il s’aperçut que quelqu’un assit sur un tabouret et à moitié couché sur son lit dormait profondément.
Il fronça les sourcils puis repoussa les draps, arracha la perfusion attachée à son bras et sauta à terre.
La sensation du linoléum sous ses pieds lui fit l’effet d’une décharge électrique, il grimaça pour ne pas crier alors que ses multiples blessures et contusions se rappelaient à lui avec véhémence.
Il chercha son équilibre pendant quelques instants puis, s’apercevant avec un certain soulagement que ses mouvements ne le faisaient pas trop souffrir, il s’approcha d’un pas mal assuré de l’unique fenêtre de la chambre.
De plus en plus dérouté, il contempla longuement le reflet que lui renvoyait la vitre translucide : celui d’un homme d’une vingtaine d’années flottant dans le pyjama de l’hôpital et dont la partie droite du visage et celle nue de ses bras étaient recouvertes de bandages.
Prudemment, il avança sa main et toucha le reflet de son œil valide, immense et vert émeraude, du bout du doigt.
Une voix lui parvint soudain de derrière lui, lui glaçant le sang dans les veines.
Il se retourna comme si on venait de le frapper.
Derrière lui se tenait la personne qui avait dormi prés de lui, c’était un jeune garçon d’environ 15 ou 16 ans, à la chevelure en bataille et aux grands yeux améthystes. Ses joues étaient rougies, comme si il avait pleuré et les cernes sous ses yeux dénotaient le manque de sommeil.
- Tu es réveillé Subaru !
Un soulagement sans nom faisait vibrer sa voix.
Acculé au mur comme un chien aux abois, il cherchait à qui le garçon pouvait bien s’adresser.
- Comment te sens-tu ?
Mais il n’y avait personne autour d’eux, c’était donc bien à lui que son vis-à-vis parlait. Une panique qu’il ne parvenait pas à s’expliquer s’empara soudain de lui, balayant toute pensée rationnelle sur son passage.
Le garçon s’approcha jusqu’à se trouver tout prés de lui et le malade s’écarta brusquement, comme si il voulait éviter tout contact.
Kamui fronça les sourcils.
- Pourquoi tu ne me réponds pas ?
On aurait dit que l’exorciste ne le reconnaissait pas.
- Subaru, est-ce que… ça va ?
L’exorciste semblait terrifié.
Inquiet, Kamui vit Subaru porter sa main à sa gorge et sa voix s’éleva, éraillée, comme si chaque mot qu’il prononçait le brûlait à la limite du supportable.

- Qui… qui est-tu ?

Interloqué, Kamui le regarda fixement pendant de longs instants, n’osant croire à ce qu’il venait d’entendre.

- Mais… c’est moi, c’est Kamui ! Tu ne me reconnaît pas ?!

Mais le magicien ne l’écoutait déjà plus, il avait de nouveau sur le visage cette expression de bête traquée, tournant sa tête dans tous les sens à la recherche d’une sortie.
Soudain la porte s’ouvrit et un infirmière entra, poussant devant elle un chariot rempli de matériel médical.
- Mon Dieu ! s’exclama-t-elle en apercevant Subaru. Mais que faites-vous debout…
Elle n’eut pas le temps d’en dire davantage. Le magicien la bouscula violemment, la faisant s’écrouler à terre et répandant le contenu de son chariot sur le sol.
Il passa la porte en courant et disparut dans le couloir.
- SUBARUUUU !!
Soudain paniqué, Kamui partit au pas de course, contourna la malheureuse et s’élança à la poursuite de l’exorciste.

§ § § § §

Il courrait à perdre haleine.
Une sortie ! Il lui fallait trouver une sortie au plus vite !
Courbé en deux comme pour se protéger d’assaillants imaginaires, il avait à peine conscience des cris que sa fuite provoquait ni des corps dans lesquels il buttait sans cesse, ni des mains qui tentaient de l’arrêter.
Il fallait qu’ils s’écartent tous, qu’ils le laisse partir, il DEVAIT sortir à tout prix !!
Soudain, quelque chose se plaça au milieu de son chemin, il rentra dedans de plein fouet.
C’était une forme gigantesque et sombre, vaguement humanoïde et ça ne bougeait pas.
Qu’était-ce donc ? Son œil lui faisait défaut, les objets autour de lui semblaient déformés, comme si il regardait au travers d’une vitre embuée.
Ses oreilles sifflaient, il avait l’impression que sa tête allait exploser.
Il eut vaguement conscience que le sol se rapprochait à toute vitesse.
Il perdit connaissance.

§ § § § §

Kamui stoppa net.
A quelques mètres de lui, Subaru venait de s’écrouler.
Il fut prés de lui en même temps que le médecin de garde..
- Mais il est complètement fou !! vociféra celui-ci. RAMENEZ LE VITE A SA CHAMBRE !!
Quelqu’un s’approcha avec un brancard, hissa le magicien inconscient dessus et l’emmena.
Kamui s’apprêta à le suivre lorsqu’une voix connue cria son nom.
Il se retourna et aperçut Sorata et Arashi qui avançaient vers lui, se frayant un passage parmi les patients et le personnel que la fuite inattendue de Subaru avait déboussolé.
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyVen 24 Mar - 20:56

Chapitre 01 - seconde partie

- C’est incroyable! Cela ne devait se faire que ce soir, c’est dangereux pour les malades lorsqu’ils se réveillent seuls d’une anesthésie générale !
Le médecin semblait inquiet. Il se trouvait au chevet de l’exorciste, entouré des 3 Sceaux.
Kamui paressait profondément dérouté, il posait sur Subaru un regard empli d'angoisse et d’un sentiment dont Sorata ne parvenait à déterminer la nature exacte.
Il était possible que le réveil brutal du magicien et tout ce qui s’était ensuivi devait avait été perturbant pour son jeune leader qui se sentait toujours coupable de l’état actuel de Subaru.
Kamui ne sentait pas le regard scrutateur du moine sur lui, il fixait le visage endormi du chef Sumeragi et ses dernières paroles résonnaient dans ses oreilles, le chamboulant presque autant que lorsqu’il venait de les prononcer.
Cette unique phrase, une question. Une question sur son identité.
Subaru ne se souvenait pas de lui.
Sur le moment, il avait cru à une erreur, à un choc dû au réveil, il avait alors pensé que l’amnésie ne serait que temporaire mais le comportement complètement fou de l’exorciste par la suite l’avait ébranlé.
Non, c’était impossible ! Subaru ne pouvait pas l’avoir oublié !
Peut-être aurait-il mieux fait d’en parler au médecin lorsque celui-ci, ayant appris que Kamui avait été l’unique témoin de son réveil, l’avait pressé de questions mais il était tellement persuadé que cela n’allait pas durer qu’il n’en avait soufflé mots.
Peut-être parce qu’il ne voulait pas leur donner plus d’inquiétudes qu’il n’en avait déjà…
Non, c’était idiot d’essayer de s’en persuader ! Pourquoi se voiler la face, cela lui faisait peur.
Subaru avait-il donc pris une telle place dans sa vie au point qu’il nie avec force ce qui semblait déjà être une réalité ? Il se sentait même capable de croire à un tour particulièrement mauvais de son imagination.
- Kamui ?
L’interpellé sursauta, cela faisait 5 bonnes minutes qu’il fixait obstinément le visage endormi de Subaru. Il se tourna vers Sorata.
- Tu viens ? Nous ne pouvons rien faire pour lui pour l’instant.
Kamui le regarda, comme si il venait de prononcer une aberration.
Sorata sourit.
- Je sais que tu préfèrerais rester mais il faut tout de même que tu te reposes. Il est entre de bonnes mains ici. Tu n’as pas à t’inquiéter.
Kamui ne répondit pas. Il savait que le moine avait raison mais il voulait rester ici, le repos pouvait attendre. Il voulait être rassuré… et il ne voulait pas l’avouer mais il aurait aimé être la première personne que Subaru verrait en sortant du sommeil…
Arashi posa sa main sur son bras.
- Nous reviendrons demain sans faute, ne t’inquiète pas.
Le jeune Sceau soupira puis se laissa entraîner par la prêtresse après avoir jeté un dernier regard à Subaru.
- Vous nous tenez au courant si il se passe quoi que ce soit surtout ! fit Sorata en quittant la pièce.
Le médecin acquiesça.
C’est donc partiellement rassuré que Kamui quitta l’hôpital mais l’angoisse restait toujours bel et bien présente.
Mais après tout, il serait toujours temps de voir…

§ § § § §

Kamui poussa un profond soupir et se retourna dans son lit. Il ne parvenait pas à s’endormir.
Il avait beau se répéter les paroles rassurantes de Sorata, il se sentait toujours aussi mal et coupable.
A cause de sa faiblesse, un quartier entier de Tokyo avait été détruit et Subaru gravement blessé.
Etrangement, ce deuxième fait l’avait marqué beaucoup plus profondément que le premier, d’ailleurs il avait presque oublié la destruction de kekkaï mais en passant un peu plus tard devant ce qui restait d’Ikebukuro et les ruines encore fumantes du Sunshine 60, son sentiment de culpabilité avait été renforcé jusqu’au paroxysme.
Certes, il se sentait coupable, coupable d’avoir été si faible face à Fuma, d’avoir laissé mourir tous ses gens et détruire ce kekkaï mais ce n’était rien comparé à l’anxiété qui l’étreignait à ce moment là.
Comment allaient-ils faire si il ne se souvenait de rien ?! Comment allait-il faire… lui ?

§ § § § §

Subaru ouvrit les yeux… puis les referma.
Mais lorsqu’il les rouvrit, rien n’avait changé, il se trouvait toujours dans cette pièce étrange et inconnue.
Une pièce blanche, sans aucune décoration, impersonnelle… une chambre d’hôpital.
Que faisait-il dans une chambre d’hôpital ?
Il secoua la tête, dans l’espoir de s’éclaircir les idées mais peine perdue, cela ne fit qu’achever de l’embrouiller encore plus.
Repoussant les draps, il se leva et s’approcha de la fenêtre. Il l’ouvrit et regarda au dehors. Un parc vert parcouru de larges allées de graviers dans lesquelles déambulaient une dizaine de personnes. Rien de bien anormal en somme.
Il avait l’impression que son cerveau était envahi d’un brouillard opaque, lui cachant les réponses aux questions qui se bousculaient dans sa tête.
Il referma la fenêtre et entendit son ventre se mettre à crier famine. Depuis combien de temps au juste se trouvait-il ici, il avait l’impression qu’il venait de se réveiller après des années de sommeil…
Il décida de quitter la chambre, histoire de voir si quelqu’un pouvait le renseigner. Baissant les yeux, il décida que cet immense pyjama bleu dans lequel il flottait était acceptable pour déambuler dans les couloirs aujourd’hui mais comment allait-il faire pour se vêtir lorsqu’il sortirait ? Parce qu’il sortirait, n’est-ce pas ?
A ce stade de ses réflexions, il se rendit soudain compte qu’il ignorait pourquoi il se trouvait ici, pour quelles raisons il avait bien pu être hospitalisé. Il se sentait pourtant en pleine forme, si ce n’est cette sensation de faim qui lui nouait les entrailles et les bandages qu’il pouvait apercevoir sur ses bras. Ces blessures ne semblaient guère importantes mais les circonstances dans lesquelles elles étaient apparues lui étaient inconnues.
Résolu à comprendre, il se dirigea vers la porte lorsque celle-ci s’ouvrit en grand.
Surpris, Subaru fit un bond en arrière et manqua de s’écrouler sur le sol. Deux personnages venaient d’apparaître sur le seuil, deux femmes vêtues de blanc. La plus âgée s’arrêta net en le voyant et étouffa un cri de surprise tandis que la seconde s’était précipitée pour l’aider à se recoucher. Sous le coup de l’étonnement, Subaru se laissa faire mais lorsque l’infirmière passa la porte presque en courant et que la doctoresse posa sur lui son regard fixe et pénétrant comme si il venait de faire une bêtise impardonnable, il commença à s’inquiéter.
- Depuis combien de temps êtes-vous debout ? demanda la femme abruptement.
Subaru s’agita, mal à l’aise. 2 minutes, 3 heures, pour être honnête, il n’en avait aucune idée.
Une question lui brûlait les lèvres mais le médecin attendait visiblement une réponse plus précise qu’un vague haussement d’épaules.
- Je n’en sais rien, fit-il finalement en se sentant parfaitement idiot.
La praticienne marmonna quelque chose dans sa barbe puis se pencha en avant afin de regarder l’exorciste par dessus ses lunettes.
- Cela fait plus de 3 jours que vous dormez. Vos amis commençaient réellement à s’inquiéter !
Subaru la regarda, étonné.
- Mais, commença-t-il. De… de quels amis parlaient vous ?
Le médecin le regarda quelques instants avec un air qui convoyait la plus parfaite interrogation. Subaru soutint son regard sans ciller, persuadé de la pertinence de sa question.
- Hé bien… vos amis. Ils sont venus vous voir tous les jours depuis cette fameuse scène où vous avez mis le service en émoi !
L’absence totale de réaction de la part de son patient la fit douter.
- Enfin, ne me dites pas que… mon Dieu ! murmura-t-elle pour elle même.
Subaru l’entendit.
- Quel est le problème ?
- Vous ne vous en souvenez pas, n’est-ce pas ?
L’exorciste aurait volontiers demandé de quoi il était supposé se souvenir mais secoua la tête en signe de négation.
- Et avant votre accident… vous vous souvenez de certaines choses ?
Subaru fouilla sa mémoire. Et c’est presque sans surprise qu’il constata qu’aucun souvenir antérieur à son réveil ne lui revenait, comme si il venait de naître ou qu’il se réveillait d’un coma qui aurait duré toute sa vie.
- Vous souvenez vous tout de même de votre… identité ? demanda le médecin, semblant redouter la réponse qui allait suivre.
Comme Subaru ne répondait pas, la femme sortit son calepin médical et dit, d’une voix qui prouvait qu’elle n’y croyait guère :
- Votre nom est Subaru Sumeragi. Vous êtes âgé de 25 ans.
Comme elle s’y attendait, le jeune homme n’eut aucune réaction.
La porte s’ouvrit soudain et la jeune infirmière entra.
- J’ai prévenu ses proches conformément à leur vœu, fit-elle en désignant l’exorciste. Ils seront là d’ici une vingtaine de minutes.
- Parfait.
La porte se referma et la praticienne fixa Subaru droit dans les yeux.
- Vous vous sentez prêt à les recevoir ?
Le magicien ne répondit pas mais restait plutôt perplexe. Comment accueillir des gens qui se disaient ses amis alors que lui même n’avait aucun souvenir d’eux ? Comment allaient-ils réagir ?
Finalement, il releva la tête.
- Oui, fit-il.

A suivre…

Bon, voilà la fin du premier chapitre ! Si vous aimez, faites le moi savoir !!!^-^
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyVen 24 Mar - 23:26

Kyaaaaaaaaaaaaaaaaa XD j'adore! Tu écris trop bien! bravo!!! [X1999] L'Absent (terminé) 129ga Bon on veut la suite maintenant! Rah... et puis... Subaru qui pert la mémoire... diantre! c'est une excellente idée Very Happy parce que plus d'Hokuto, plus de Seishirou, plus de fin du monde [X1999] L'Absent (terminé) 129g
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptySam 25 Mar - 4:50

Un Subaru/Kamui??? *O*
j'adooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooore!!!!!!!
/me veut la suite tres vite
/me va surement aller la lire sur ffnet pour eviter d'attendre

Bref, j'aiiiiiiiiime (mais je l'ai deja dit, je crois XD)
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Mogyoda
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptySam 25 Mar - 13:54

lol Mogy pas patient XDD
bon cette fois je laisse des comm'
j'adore l'idée de faire un Subaru amnésique, ou comment laisser le champ libre à Kamui sans le rappel du Sumeragi à chaque fois
mais je préfère toujours le Sei-Sub XDDD
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyDim 26 Mar - 21:01

Merci à toutes pour vos reviews!!

Titre : L’absent- chapitre II
Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : J’ai tout oublié, quand tu m’as oubliééééé !!!
Kamui : Les ultrasons…
Subaru, blasé et qui après cette idée stupide d’amnésie n’est plus étonné de quoi que ce soit en ce bas monde: Je te rappelle que ce n’est pas une song-fic…
K21 : Ah ouais, mince ! Bon ben… c’est yaoï, à priori pas trop OOC, il y a quelques spoilers mais rien de bien méchant et sinon… ben c’est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j’ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m’appartiennent et c’est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou/et Seïshiro !) !


- QUOI ?!!
Le cri de Sorata fit sursauter Kamui qui passait près de lui, l’arrachant à ses préoccupations.
Le moine venait de décrocher le téléphone et visiblement, à l’étonnement se mêlait le soulagement. Kamui se dirigea vers lui.
- Oui, bien sûr ! Nous arrivons immédiatement ! Oui, oui, à tout de suite !
Sorata reposa sans douceur le combiné sur son socle et se tourna vers le jeune Sceau.
- C’était l’hôpital de Shinjuku ! Subaru s’est réveillé ce matin et…
Il n’acheva pas sa phrase, Kamui venait de s’emparer de son blouson et se trouvait déjà devant la porte.
- Bon ! fit le moine, souriant devant tant d’empressement. Tu viens avec nous ma belle ?
Arrivant dans la pièce, Arashi acquiesça sans protester contre le surnom.
Kamui sortit presque en courant et Sorata referma la porte derrière la prêtresse.
Regardant Kamui, il sourit avec attendrissement.
- J’espère que ça ira mieux pour lui à présent. Voilà trois jours qu’il ne mange quasiment plus et qu’il reste hermétique à tout ce qui ne concerne pas Subaru. Jamais je n’aurais cru qu’il se serait tellement attaché à lui !
- Subaru lui a sauvé la vie quelque part, murmura Arashi. Kamui doit se sentir très intime avec lui depuis cette « plongée » dans son cœur.
- Beaucoup plus intime qu’il ne le sera probablement jamais avec nous, en tout cas !
- …

§ § § § §

Assis dans son lit, Subaru gardait le regard fixés sur la petite table de nuit.
Là s’entreposaient les cadeaux offerts par ses soit-disant amis d’après le médecin.
Il s’étonnait de ne pas les avoir remarqué plus tôt, surtout le superbe bouquet d’orchidées blanches et jaunes.
Il y avait également un bouquet plus modeste, composé de quelques tulipes et un petit lapin en peluche posé contre le vase.
Mais ce qui éveillait le plus sa curiosité était un vase contenant des plantes dont il ne parvenait pas à déterminer la nature, car il était caché derrière les orchidées. Poussé par l’envie de savoir de quoi il s’agissait, il passa outre l’interdiction des médecins de se lever et s’approcha. Repoussant les plantes, il aperçut un vase opaque dans lequel trempait 3 branches de cerisier couvertes de pétales blancs mais dont l’extrémité se colorait de rouge. Subaru laissa transparaître sa surprise, les fleurs de ces arbres n’étaient-elles pas d’un blanc uniforme d’habitude ? Il lui semblait en avoir vu un tout à l’heure par la fenêtre et elles ne possédaient pas cette couleur si singulière…
Les pétales semblaient si doux au toucher, il tendit la main avec hésitation, comme si il craignait de les abîmer et effleura à peine l’une des fleurs délicates. Un étrange sentiment de bien-être l’envahit, il approcha son visage et une odeur anormale le frappa de plein fouet, le faisant reculer. Une odeur de… cadavre. Inquiet, l’exorciste se pencha et jeta un œil à l’intérieur du vase. L’eau était sombre, trop sombre. Il y trempa légèrement son doigt et le regarda, bouche bée.
Les branches trempaient dans du sang ! L’odeur aigrelette du liquide et sa couleur vermillon ne pouvait tromper !
Totalement stupéfait, Subaru ne remarqua pas que la porte s’ouvrait. Mais il entendit sans peine la voix stridente :
- On vous avez pourtant ordonné de ne vous lever sous aucun prétexte ! Vous êtes incorrigible, M. Sumeragi !
L’interpellé tiqua. Il ne parvenait pas à s’habituer à ce nom qu’on disait le sien.
L’infirmière l’attrapa presque à bras le corps et le recoucha sans ménagement. Subaru, toujours troublé, se demanda un instant si il fallait parler de ces fleurs étranges mais la jeune femme le coupa.
- Vos amis sont ici.

§ § § § §

- Alors ? Comment va-t-il ?
Le médecin reporta son attention sur Sorata.
- Il est en pleine forme, aucun souci de ce côté-là. Ses blessures ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Par contre, il y a une question que je tiens à vous poser. Quelles sont les circonstances de son accident ?
Les Sceaux s’entreregardèrent un instant, en une concertation silencieuse puis Kamui s’avança.
- Lui et moi nous trouvions prés du Sunshine 60 au moment de son effondrement.
Sa réponse sembla trouver un écho en la doctoresse.
- C’est donc ça…, fit-elle.
- Quoi donc ?! demanda Kamui d’une voix plus agressive qu’il ne l’aurait voulu, trahissant son inquiétude.
Il eut soudain le sentiment qu’il n’allait pas aimer ce qui allait suivre.
Ses pires craintes se virent confirmées lorsque la praticienne, en le regardant particulièrement, répondit d’une voix sans timbre :
- Je suis désolée de devoir vous l’annoncer aussi abruptement mais votre ami a perdu la mémoire.
- COMMENT ?!
La nouvelle frappa Sorata presque physiquement. Non, c’était impossible ! Impensable !
Derrière lui, Arashi affichait une expression stupéfaite, si rare sur son visage qu’elle gardait habituellement vide de toute émotion.
Kamui avait baissé la tête, soustrayant ainsi ses yeux au regard du moine mais celui-ci put apercevoir le léger affaissement de ses épaules.
- Il m’a malgré tout certifié qu’il se sentait prêt à vous recevoir.
- Mais…, bégaya Sorata, visiblement en état de choc. Il est possible qu’il ne se souvienne pas de nous, nous ne nous connaissons que depuis peu mais… se souvient-il au moins de sa vie antérieure ?!
La doctoresse le regarda, semblant hésiter à fournir une réponse.
- Je ne voudrais pas vous donner de faux espoirs mais j’en doute fortement. Il a oublié jusqu’à son propre nom.
La voix de Kamui s’éleva soudain, à peine un chuchotement, comme si il craignait de trahir ses émotions.
- Je voudrais… le voir.

§ § § § §

La porte s’ouvrit timidement, Subaru tourna la tête pour voir apparaître trois personnes dans l’encadrement.
Il sentit une légère panique l’envahir, comment allaient-ils le prendre ?
Mais visiblement, ils avaient été prévenus, à en juger par l’air inquiet qu’ils affichaient en le regardant.
Le plus jeune des trois, un garçon brun aux immenses yeux améthystes s’approcha en le fixant sans ciller. L’espace de quelques secondes, Subaru eut peur qu’il ne se jette sur lui pour le serrer dans ses bras. Il s’abstint heureusement, sentant que la situation était aussi délicate pour l’exorciste que pour lui, le magicien l’en remercia silencieusement.
L’atmosphère était tendue mais un autre garçon, resté plus en arrière aux côtés d’une jeune fille, sentant que la situation ne devait se prolonger plus longtemps, décida de briser la glace :
- Bonjour Subaru ! fit-il en souriant amicalement.
L’interpellé hocha la tête en guise de salut, ne sachant trop comment réagir. A son grand soulagement, l’adolescent pris les devants :
- Je m’appelle Sorata, cette charmante demoiselle, Arashi et ce mignon petit jeune homme, Kamui !
Les deux interpellés le saluèrent, le garçon nommé Kamui semblait le plus conscient de la gêne que ressentait Subaru, il ne dit rien pour compléter l’intervention de son ami, semblant perdu dans ses pensées.
- Bien ! fit… Sorata, il se promit de faire un effort pour se souvenir de leurs prénoms. D’après les médecins, tu pourras bientôt sortir d’ici !
Le moine espérait que son inquiétude ne transparaissait pas trop, il s’efforçait de jouer au mieux le rôle de joyeux luron qu’on lui connaissait mais le cœur n’y était pas.
D’ailleurs, Arashi semblait l’avoir remarqué ou bien éprouvait-elle la même anxiété que lui et y trouvait-elle un écho dans ses réactions. Cela signifiait qu’elle commençait à bien le connaître et à se rendre compte que son apparente frivolité n’était qu’une façade…
Quoi qu’il en soit, une même peur les agitaient. Comment allaient-ils faire sans Subaru ? Il était certain que cette amnésie les avait privés d’un allié précieux. Leur dernier espoir aurait été que Subaru ait juste oublié les évènements récents mais visiblement, elle lui avait prit intégralement le souvenir de sa vie mais aussi probablement le contrôle de ses pouvoirs et son souhait de dragon du ciel.
Mais si Arashi partageait ses angoisses, ce n’était pas le cas de Kamui. Son jeune leader ne semblait pas vraiment s’inquiéter de la suite des événements et de ce que l’accident de Subaru impliquait pour eux tous. Seul l’exorciste semblait compter. Il le voyait dans ses yeux lavande où une foule de sentiments disparates semblaient se bousculer.
La prêtresse avait vu juste le concernant. La plongée de Subaru dans l’âme du jeune garçon les avait étroitement liés…
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyDim 26 Mar - 21:02

Subaru poussa un profond soupir et s’enfonça dans les oreillers. Alors qu’il fermait les yeux, les souvenirs de l’entrevue lui revinrent.
Ces gens lui semblaient plutôt sympathiques même si il était difficile de se prononcer après seulement un quart d’heure en leur compagnie. La doctoresse lui avait annoncé quelques minutes auparavant qu’il quitterait l’hôpital d’ici deux ou trois jours, il s’en réjouissait et le redoutait tout à la fois. Il en avait assez de devoir rester couché à longueur de journée même si on lui avait permis dans la matinée de faire un tour dans le parc qui jouxtait le bâtiment sous la bonne garde d’une infirmière mais il savait qu’en sortant, il se retrouverait dans un lieu totalement inconnu avec des personnes toutes aussi peu identifiables qui en plus prétendaient le connaître, et cette perspective était plutôt effrayante.
Il bailla, sentant la fatigue s’abattre comme une chape de plomb sur ses épaules. Il tâtonna un instant pour trouver l’interrupteur et s’apprêtait à plonger la pièce dans le noir lorsqu’un mouvement furtif attira son attention.
Derrière lui, la lumière blafarde d’un lampadaire filtrait à travers les persiennes entrebâillées. Il fixa quelques instants la fenêtre et aperçut soudain une ombre.
Complètement réveillé à présent, Subaru se leva lentement et s’approcha. Le cœur battant, il ouvrit la fenêtre et son œil valide s’écarquilla de surprise.
Un jeune homme tout vêtu de noir se tenait perché en équilibre sur l’extrême bord de la fenêtre, le regardant ironiquement par dessus ses petites lunettes de soleil.
- Bonsoir…
L’expression de son visage jeta un froid glacial dans le corps de l’exorciste.
- Qui êtes-vous ?! Que faites-vous là ?!!
Un éclair de surprise passa dans le regard sombre (1) avant d’être masqué.
L’inconnu sourit sardoniquement et, sans prévenir, se laissa tomber et se fondit dans l’obscurité.
Subaru resta pétrifié un instant puis se pencha soudain, surpris de n’avoir entendu aucun bruit, il était pourtant au cinquième étage, le malheureux avait dû s’écraser comme une crêpe !
Mais le seul bruit troublant le silence de la nuit était le bruissement des feuilles secouées par le vent.

§ § § § §

- Alors ?! Alors ?!
Sorata venait à peine de passer la porte que déjà, Yuzuriha le pressait de questions, le fixant de ses yeux anxieux.
Le moine allait répondre lorsque la porte s’ouvrit, révélant un Seïishiro essoufflé dans l’encadrement.
- Ah, vous êtes là Sorata, s’exclama-t-il en respirant bruyamment J’ai quitté la rédaction aussitôt que j’ai pu. Alors ? Comment va Subaru ?
- Vous auriez pu nous attendre Inuki et moi, avant d’aller le voir, protesta la collégienne, ne laissant pas à Sorata le temps de placer un mot. Il va bien ? Il a aimé mon cadeau ?
Le moine aurait probablement rit devant tant d’obstination si la situation s’y était prêtée. Mais il ne se sentait pas le courage de plaisanter.
- Yuzu, il ne sait pas qu’il est de toi.
- Quoi ! Tu veux dire que tu ne lui as pas dit ? Mais pourtant…
- Il a perdu la mémoire.
La question de la fillette resta coincée dans sa gorge. Un lourd silence accueillit la déclaration.
Yuzuriha avait inconsciemment porté sa main à sa bouche, en une expression stupéfaite. Les oreilles de son unigami pendaient lamentablement de chaque côté de sa tête et les yeux du journaliste s’écarquillèrent derrière ses lunettes, le faisant plus que jamais ressembler à une chouette.
La collégienne cligna des yeux, sentant les larmes s’y accumuler. Elle secoua la tête, d’où venait donc cette soudaine envie de pleurer ? Car après tout, maintenant qu’elle y pensait, Subaru n’était pas vraiment le plus touché par cette affaire, du fait de la perte de ses souvenirs.
En réalité, ce qui la rendait malheureuse, ce n’était pas les conséquences de cet accident pour la suite des événements, ça, pour être honnête, elle n’y avait même pas songé.
Savoir que lorsqu’elle irait le voir, Subaru la regarderait comme une inconnue la rendait triste. Jamais elle n’aurait cru que l’exorciste deviendrait aussi important pour elle, lui qui ne l’avait jamais vu autrement qu’un Dragon du Ciel, qu’un allié, qui n’avait jamais vraiment eu un mot gentil ou une attention particulière pour elle, qui se contentait d’être là avec eux tout en étant loin, dans son monde à lui. Mais la fillette s’était habituée à sa présence silencieuse, et malgré le fait qu’il ne parle quasiment jamais, lorsqu’il n’était pas là quand ils étaient réunis, la pièce semblait vide. Ses compagnons semblaient ressentir la même chose qu’elle, même si ils ne semblaient pas vraiment comprendre la raison de cet attachement qui les liaient à l’exorciste.
Subaru s’était toujours montré froid et distant envers eux, il semblait si peu concerné par la Prophétie et son devoir de Sceau, ne se préoccupant que de ses problèmes personnels. Mais il y avait pourtant dans son regard à la couleur si singulière une mélancolie et une souffrance à laquelle on ne pouvait que compatir. Et pourtant, loin de leur faire ressentir de la pitié à son égard, il leur donnait l’envie de partager son sentiment afin de le délester de la charge qu’il semblait porter sur ses épaules.
Elle poussa un soupir et sentit le corps chaud d’Inuki se presser contre sa jambe. La fillette se pencha et le gratta doucement derrière les oreilles.
Non, il y avait autre chose.
Le regard de Kamui, son expression si triste. On aurait dit que toute lumière avait abandonné ses yeux indigos.
Son regard, vide de toute émotion, avait durement frappé la collégienne.
Elle connaissait ce regard, il était semblable à celui qui ne l’avait pas quitté des jours durant, suite à la mort de Kotori et la trahison de Fuma.
Détail troublant, seul Subaru avait été capable de le sortir de l’enfer où son leader s’était lui-même plongé…
- Il rentrera au Campus d’ici trois jours.
La voix de Sorata la sortit de ses pensées.
- Karen m’a dit de te dire qu’elle ne serait pas là ce soir. Je l’appellerai tout à l’heure pour lui… annoncer.
Le moine ne put qu’acquiescer.

§ § § § §

La pluie tombait drue en ce milieu de nuit.
Mais il ne s’en souciait guère, pas plus que les rafales de vent qui faisaient claquer son large manteau de cuir.
Il avait conscience des deux yeux posés sur sa nuque et il ne faisait aucun doute que l’autre le savait.
Il attendait le bon moment pour se retourner, cela devenait presque un jeu entre eux deux, un jeu qui l’amusait beaucoup.
Il n’eut pas à patienter plus longtemps, la voix amusée de l’autre s’éleva, rompant le silence.
- Je t’ai vu à Ikebukuro, tu sais ?
Faisant volte-face, le Sakurazukamori enleva ses lunettes et son œil doré se posa sur Fuma, perché sur un échafaudage.
- Tu m’avais remarqué, naturellement, fit-il d’une voix où perçait une pointe d’ironie.
Son leader fit un bond et se retrouva à la hauteur de Seïshiro, il secoua la tête, envoyant voler une myriade de gouttelettes.
- On dirait que ce Dragon du Ciel a un lien avec toi…, murmura-t-il d’un air pensif.
Un ricanement agita les larges épaules de l’assassin, il sortit un paquet de cigarettes de sa poche.
- J’ai fait un pari sans intérêt avec lui, autrefois…
Il en porta une à sa bouche puis se tourna vers Fuma.
- Tu es trop jeune pour la cigarette ou bien… ?
Le leader terrestre sembla hésiter, le briquet cliqueta et une fine fumée s’échappa des lèvres de Seïshiro.
- Je suis allé le voir à l’hôpital tout à l’heure.
L’Ange retira le bâtonnet blanc de sa bouche et recracha la fumée, les yeux clos, semblant totalement oublieux de la présence de son vis-à-vis.
Fuma, adossé à une large barre de fer, regarda le nuage translucide s’évaporer dans le ciel gris.
- Il m’a demandé qui j’étais.
Bien vu. La réplique avait fait mouche. Seïshiro le regardait à présent, l’étonnement se lisant clairement dans son œil miel.
Il haussa les épaules.
- Comment aurait-il pu ne pas te reconnaître, tu te fiches de moi ?
Fuma sourit.
- Trois Sceaux sont passés le voir en fin d’après-midi, fit-il, conscient que, à son insu probablement, le Sakurazukamori était suspendu à ses lèvres. Apparemment, toute sa vie antérieure a été effacée de sa mémoire.
- QUOI ?!
En un éclair, Seïshiro s’était approché de lui, allant jusqu’à le toucher, le dominant de toute sa hauteur.
- Tu as parfaitement entendu, fit Fuma sans se laisser démonter par la réaction violente de l’assassin. Et tu as également compris ce que cela implique, je le vois dans ton regard. La Prophétie et son devoir en tant que Sceau ne signifient plus rien pour lui.
Le Sakurazukamori n’avait pas bougé, se contentant de dévisager le leader terrestre avec haine.
- Et je suis certain que…, fit-il, sachant parfaitement que Seïshiro ne resterait certainement pas sans réagir lorsqu’il aurait achevé sa phrase. Je suis certain que s’il te croisait dans la rue, il ne te reconnaîtrait pas.
Deux mains puissantes enserrèrent soudain son cou. Souriant, Fuma leva les yeux vers l’Ange.
Une lueur de rage brillait dans son regard, il sentait les doigts autour de sa gorge frémir.
- Vas-y, murmura le Kamui d’une voix doucereuse. Serre donc, tu en meurs d’envie…
Seïshiro continuait de le fixer avec haine. Il ressemblait à un dément, sa mâchoire tremblait imperceptiblement.
- Tu sais que ça ne changera rien, murmura Fuma. Mais fais-le… si tu t’en sens capable…
Il y eut quelques instants de silence complet, uniquement troublé par la rumeur de la ville et le bruit de la pluie.
Seïshiro poussa soudain un grognement et relâcha Fuma comme si son contact lui était soudain devenu insupportable.
De sardonique, le sourire du leader terrestre devint presque amical mais l’assassin ne le vit pas.
Il tournait le dos à Fuma à présent, le regard fixé sur la métropole à ses pieds mais ne paressant pas la voir pour autant.
Un tressaillement incontrôlable le parcourut soudain, il se passa une main sur le visage.
Fuma jugea le moment opportun pour s’éclipser et le temps d’un battement de cil, il avait disparu.
Seïshiro ne s’en aperçut même pas.

A suivre…

Reviews ?*yeux mouillés et lèvre inférieure tremblotante*

Voilà, fin du chapitre 2 ! C’est vrai qu’il ne fait pas vraiment avancer l’histoire mais au moins, tous les gens concernés par l’amnésie de Subaru sont au courant à présent !
Bisou à tou(te)s et encore merci de me lire !
A bientôt pour le chapitre 3 !!

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Les inévitables notes de l’auteur :

(1) J’ignore totalement la couleur des yeux de Fuma, gomen !
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyDim 26 Mar - 23:32

Il sont noisettes en temps normal, et virent au rouge par moment ou au bordeaux ^^ mais la couleurs des yeux dans X est insoluble pour pas mal de personnages!

[X1999] L'Absent (terminé) 129i Kyaaaaaaaa j'adore l'idée que Seishirô soit tout destabilisé!!! La suite!!! laaaaaa suite!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptySam 1 Avr - 11:06

J'ai tout lu ^^
J'aime bien ton histoire, c'est une excellente idée d'avoir rendu Subaru amnésique (mon pauvre chou TTT__TTT).
Seïshiro qui perd son sang froid, ça fait bizarre, j'ai du mal à le visualiser XD. Mais il a quand même toujours autant la classe :p

Ah, j'ai particulièrement adoré le moment où Sub découvre le bouquet du Sakurazukamori, c'était bien prenant!

La suite, s'il te plaît! [X1999] L'Absent (terminé) 129j
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyDim 2 Avr - 8:45

Oo chouette un Subaru/Kamui!^^ c'est une bonne idée ça! (toute contente ^_^)
Alors j'aime beaucoup, et l'idée d'un Subaru amnésique me plaît bien. Le passage avec Seïshiro bouleversé est très bien fait (quoique j'ai du mal à l'imaginer sans son expression impassible et son sourire horripilant)
mdr le bouquet de Seïshiro! Il s'est jamais dit que ça risquait de traumatiser le patient? (et les infirmières, elles ont laissé sur la table des branches de cerisier baignant dans du sang?!...)
Allez vite la suite!


Dernière édition par le Lun 3 Avr - 11:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyDim 2 Avr - 18:46

Merci à toutes pour vos commentaires!

Titre : L’absent- chapitre III
Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, à priori pas trop OOC, quelques spoilers mais rien de bien méchant et… je crois que c’est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j’ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m’appartiennent et c’est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) ! Ah, j’oubliais, les pensées des personnages sont entre guillemets !


La porte était légèrement entrouverte, Kamui hésita un instant avant de jeter un œil dans l’embrasure.
Debout devant la fenêtre, Subaru observait avec un intérêt certain les allées et venues des élèves du Campus Clamp.
- Je peux entrer ? demanda finalement Kamui après quelques instants.
Subaru eut un léger sursaut et s’écarta de la fenêtre.
- … Oui.
Kamui poussa complètement la large porte et fit quelques pas dans la pièce inondée de soleil.
- Tu as besoin d’aide pour t’installer ?
L’exorciste secoua la tête en signe de négation et jeta un nouveau regard à l’extérieur.
- C’est grand…, murmura-t-il. C’est là que tu vas au lycée ?
- Oui.
Kamui se demanda un instant si il devait lui dire que Subaru y était lui même inscrit en tant qu’élève de fac mais décida que non. Le jeune homme semblait suffisamment désorienté comme ça. Et Sorata avait déjà dû en avertir Imonoyama.
- Je ne vais pas tarder à y aller, fit le jeune homme en se rappelant soudain le but de sa venue. J’étais venu te dire que… si tu as besoin de quoi que se soit, n’hésite surtout pas à me demander… et aux autres aussi d’ailleurs ! ajouta-t-il avec précipitation.
Subaru le regarda, puis hocha la tête.
- D’accord.
Kamui sentit ses lèvres s’étirer en un sourire et contempla quelques instants Subaru qui regardait à nouveau au dehors, apparemment fasciné par ce qu’il voyait.
Ne sachant trop que faire, le plus jeune dansait nerveusement d’un pied sur l’autre lorsque la voix de Sorata le héla du premier étage :
- Kamui ! Descends, on va bientôt partir et tu n’as encore rien avalé ! Dépêche-toi !
L’interpellé hésita un instant, il n’avait vraiment pas envie d’aller en classe. En fait, il ne voulait pas quitter le manoir, il voulait rester ici avec Subaru. Il était rentré au manoir la veille en fin d’après-midi en sa compagnie et celle de Sorata et avait fait ainsi connaissance avec les autres Dragons du Ciel et découvert cet univers qu’il avait oublié.
Peut-être que Sorata comprendrait…
La porte s’ouvrit soudain, les faisant sursauter alors que le moine apparaissait dans l’encadrement.
- Ah ! s’exclama-t-il en apercevant Kamui. Je me doutais bien que je te trouverais ici ! Tu penseras à descendre j’espère !
Se tournant vers l’exorciste, son sourire s’élargit.
- Content de te voir réveillé ! Alors, bien dormi ?
Subaru acquiesça.
- Tu veux quelque chose à déjeuner ?
- Heu… je n’ais pas très faim pour le moment… mais merci quand même ! fit Subaru précipitamment, de peur de paraître impoli.
- C’est à toi de voir, répondit le moine. Mais n’oublis pas de te nourrir tout de même ! Et toi, tu viens avec moi ! fit-il en se saisissant du bras de Kamui pour l’entraîner à sa suite. A tout à l’heure et surtout, fais comme chez toi !
Subaru les salua et la porte se referma.
Une fois dans le couloir, Kamui se dégagea de la poigne du moine de Koya.
- Sorata, est-ce que je… ne pourrais pas rester ici aujourd’hui ?
- Et en quelle honneur ? demanda le sollicité avant que ses lèvres ne s’étirent en un sourire entendu. Ah, j’y suis ! Je me doutais que tu allais me demander ça à un moment où à un autre !
Kamui sentit une désagréable chaleur venir s’amasser dans ses joues.
- Je suis désolé de te décevoir mais il n’est pas question que tu sèches les cours, même pour Subaru. Bien que je me doutes que ce soit une raison suffisante, continua le moine avec toujours ce sourire en coin qui acheva de faire ressembler Kamui à un tomate bien mûre.
- C’est bon, je te taquines ! s’exclama le plus grand. Et tu n’as pas à t’inquiéter, il ne restera pas seul bien longtemps, Karen sera bientôt là !

% % % % %

Subaru descendit les grands escaliers de marbre.
Le manoir semblait désert, il ne croisa pas âme qui vive jusqu’à la lourde porte en bois menant vers l’extérieur.
Il quitta l’enceinte du manoir et traversa les innombrables allées du campus, désertes à cette heure où la plupart des élèves se trouvaient enfermés dans leurs salles de classe.
Le campus était encore plus impressionnant que ce qu’il en avait aperçu de la fenêtre de sa chambre.
Des arbres de toutes sortes poussaient à perte de vue et encadraient de larges allées de pierres.
Au loin, il apercevait les bâtiments scolaires qui étaient parfaitement proportionnés par rapport au complexe et à la hauteur des ambitions de leur directeur, c’est à dire gigantesques, impressionnants.
Il se demanda un instant combien d’élèves à la fois ce genre de bâtiment pouvait accueillir lorsque une bonne centaine des élèves en question envahirent les allées jusqu’ici tranquilles et silencieuses du parc.
Déboussolé, Subaru tenta de fuir vers un endroit moins fréquenté mais se heurta à une foule d’élèves peu encourageante.
Une voix plus forte que les autres, criant à son attention apparemment, parvint à ses oreilles.
- Sumeragi-san !
Une main lui attrapa le bras et l’extirpa du groupe.
Reprenant son souffle, Subaru baissa le regard vers son sauveur, un jeune homme blond à l’air enjoué. Les yeux bruns du garçon pétillaient de malice.
- Content de voir que vous êtes sorti de l’hôpital, Shiro me l’a appris ce matin ! s’exclama-t-il. Il sembla remarquer le bandage recouvrant son œil mort. En tout cas, je vois que ce n’était pas pour rien !
Subaru le fixait, mélange d’incompréhension et d’étonnement.
- J’espérais que ça rende Shiro plus joyeux, vous l’auriez vu ces derniers jours, un vrai zombie ! Bien sûr, il a tout de même l’air d’aller mieux mais j’ai l’impression qu’il y a autre chose. Il s’inquiète vraiment pour vous, vous savez !
- Shiro, il s’agit bien de Kamui ? demanda Subaru, lui coupant la parole.
Le blond s’arrêta à l’instant.
- Bien sûr que je parle de Kamui ! fit-il, un peu surpris. Vous connaissez beaucoup de Shiro vous? Ce n’est pourtant pas un nom si courant…
Une autre voix retentit soudain, coupant court au bavardage du jeune homme.
- Subaru ?! Mais qu’est-ce que tu fais ici ?
Kamui accourut vers eux, essoufflé. Il se planta devant l’exorciste et le fixa de ses yeux mauves.
- Je… je regardais simplement, fit Subaru, sentant que le plus jeune désirait une explication. Il ne fallait pas ?
Kamui le regarda un instant, déconcerté puis souffla.
- Si, si, murmura-t-il. J’avais cru que… mais ce n’est pas important. Au fait, fit-il en se tournant vers son camarade. Je te présentes Keïchi Segawa, c’est un ami.
- Mais nous nous connaissons déjà ! s’exclama le-dit Keïchi, surpris.
Mais il le fut plus encore lorsque Subaru le salua, courtois, comme si ils venaient de se rencontrer.
- Je t’expliquerais, lui chuchota Kamui.
- Heu… d’accord, fit le blond en se grattant le crâne. Bon, moi je vais en permanence, on se retrouve à la pause ?
Kamui acquiesça et Keïchi s’éloigna en les saluant de la main.
- Tu ne voulais pas aller avec lui ? demanda l’exorciste une fois qu’ils furent seuls.
Kamui, surpris, ne répondit pas tout de suite.
A vrai dire, cela ne lui était même pas venu à l’idée. Pourquoi aurait-il désiré rester avec Keïchi alors qu’il avait l’occasion de passer du temps avec Subaru ? Son état d’esprit devait se lire sur son visage car le magicien n’insista pas.
- Tu viens avec moi ? demanda finalement Kamui en sortant de ses pensées.
Il commença à avancer.
- Où allons-nous ?
Kamui nota l’emploi du « nous » et en ressentit un certain plaisir.
- C’est… un endroit que j’aime bien, fit-il en guise de réponse. Subaru sembla s’en contenter.
La première idée du lycéen avait été de l’emmener sur le lieu où le magicien l’aidait à faire ses devoirs jusqu’à avant son accident, avec l’espoir inavouable que l’endroit lui rappelle des souvenirs. Depuis l’annonce de son amnésie, il se raccrochait à n’importe quoi pour se rassurer et gardait l'illusion que sa mémoire reviendrait. Il essayait parfois inconsciemment de faire rejaillir des souvenirs enfouis avec des paroles, des gestes ou des lieux comme ce petit patio où Subaru et lui travaillaient auparavant.
- C’est joli ici, apprécia le magicien en regardant autour de lui, il prit place sur le banc.
Kamui refoula la déception qui commençait à lui nouer la gorge, s’installa courageusement face à Subaru et posa sa petite sacoche de cuir sur la table.
Spontanément, il commença à sortir ses manuels, comme il le faisait à chaque fois qu’il se retrouvait ici avec l’amnésique.
Subaru le regarda faire un instant.
Il n’était pas aveugle aux efforts du garçon, le simple fait de l’avoir amené ici n’était pas innocent. Apparemment, la perte de sa mémoire l’attristait plus que tous les autres.
Il songea que Kamui et lui avait probablement été très proches avant, la tristesse qui se lisait dans les yeux du jeune homme parlait d’elle-même. Il était possible qu’il ait tenté de stimuler sa mémoire en l’emmenant ici, lieu qui semblait lui être familier.
Subaru était désolé que cela n’ait pas provoquer une quelconque réaction, aussi décida-t-il de dire quelque chose, tout était préférable à ce regard de chiot abandonné que Kamui posait sur lui.
Voyant le lycéen sortir ses livres scolaires, il saisit l’occasion au vol.
- Ce sont tes cours ?
- Oui, fit le plus jeune en semblant recouvrer un semblant de vie.
- Tu as des devoirs à faire ?
Kamui hocha la tête.
- Des exercices en anglais et du japonais.
- Tu es bon en classe ?
Le jeune homme fit la grimace.
- Pas tellement, concéda-t-il. D’ailleurs, Sorata m’aide souvent pour mes devoirs.
Subaru se rappela les avoir vu faire la veille.
- Mais le problème, c’est qu’il fait autant de fautes que moi, si ce n’est plus. C’est vraiment gentil de sa part et je ne sais pas si j’y arriverais mieux seul. Mais je ramasse souvent des mauvaises notes.
- Tu veux que j’essaye de t’aider moi ? demanda l’exorciste.
Kamui parut surpris puis une lueur s’alluma au fond de ses yeux. Subaru supposa que sa proposition n’était pas si anodine qu’elle en avait l’air au premier abord.
- J’aimerais beaucoup, fit Kamui qui paressait plutôt enthousiaste. Mais… j’espère que ça ne te gênera pas.
- Au contraire, fit l’exorciste. Je n’ais rien à faire de mes journées et je pense que cela arrangera Sorata.
Kamui sourit.
- Fais moi voir tes exercices.

- Pfiouu ! souffla Kamui après un moment. Je ne penserais pas que ça irait si vite ! Mais ça me paraît beaucoup plus simple quand tu expliques.
Il se redressa et fixa Subaru.
- Tu t’es souvenu de tes cours ?
- Heu… pas vraiment, mais ça me paressait plutôt facile. Jusqu’où suis-je allé à l’école ?
Lui-même fut surpris de sa question. C’était la première fois qu’il demandait une information sur sa vie avant l’accident et cette constatation le plongea dans une profonde perplexité.
- Tu m’as dit avoir quitté l’école alors que tu étais à peu prés au même niveau que moi actuellement, lui apprit Kamui.
Subaru ne répondit pas. Le plus jeune se demanda un instant si c’était sa réponse ou sa propre question qui le troublait comme cela.
Le silence s’installa, au grand désarroi du leader céleste.
Alors qu’il cherchait quelque chose à dire, son regard se posa sur le petit cendrier de plastique continuellement posé sur la table.
- En tout cas, tu ne fumes plus maintenant, commença-t-il, à défaut de trouver autre chose à dire.
Subaru sortit de ses pensées et regarda Kamui, surpris.
- Je fumais ?
- Oui. Tu m’avais dit un jour que tu en avais besoin si tu voulais vaincre le Sakura…
Le reste de sa phrase mourut sur ses lèvres alors que ce qu’il venait de réaliser faisait lentement son chemin à l’intérieur de lui.
Bien entendu, il le savait, en théorie mais n’avait pas encore réfléchi à tout ce que cela représentait et impliquait, trop obnubilé qu’il était par ce que la perte de la mémoire de Subaru allait entraîner pour eux et signifiait pour lui.
Lorsqu’il avait revu Subaru pour la première fois depuis l’annonce de son amnésie, quelques jours plus tôt, la première chose qui l’avait frappé était qu’il était différent, de façon inexplicable, il ne parvenait pas à mettre un nom sur ce changement apparent qu’il ne pouvait définir avec précision.
Maintenant, il le voyait, c’était même si évident qu’il s’étonnait de ne pas l’avoir compris plus tôt.
Son regard, le miroir de son âme, avait changé. Il s’était départi de cette constante et triste mélancolie, de cette haine, dissimulée mais pourtant bel et bien présente, de cette impression qu’il supportait tout le poids du monde sur ses épaules.
Et ce, pour la simple raison qu’il avait oublié jusqu’à l’existence du Sakurazukamori et de la façon dont l’assassin avait détruit sa vie, le plongeant dans l’enfer et la solitude pendant neuf longues années où Subaru, malgré son désir de vengeance, n’avait songé qu’à lui, et pour des raisons toutes autres que sa rancœur.
- De qui parlait-tu ? demanda soudain l’exorciste.
- Hein ? Quoi ?! s’exclama Kamui, sorti brutalement de ses pensées.
Se reprenant, il baissa les yeux vers son manuel d’anglais.
- De personne…, marmonna-t-il en espérant que Subaru ne pousse pas plus loin ses investigations.
Le silence s’installa jusqu’à ce qu’une voix connue ne s’élève juste derrière eux.
- Hé ! Shiro !!
Kamui ne put s’empêcher de sursauter. Il se retourna et aperçut Keïchi.
- J’espère que je ne vous dérange pas ! s’exclama ce dernier en regardant Subaru en particulier, lequel le fixait avec un étonnement poli.
Le leader céleste avait envie de répondre par l’affirmative mais Keïchi lui souriait si gentiment qu’il n’en fit rien. Mais il se demanda un instant pourquoi le blond insistait toujours tant pour déjeuner avec lui. Kamui aurait préférer rester ici avec l’amnésique mais il n’avait à présent plus l’excuse de l’aide aux devoirs. Il se leva donc et rassembla ses livres. Puis il leva les yeux vers le médium.
- Vas-y, ne t’inquiète pas pour moi, murmura celui-ci.
Kamui sourit puis s’éloigna en compagnie de son camarade, après un petit signe de la main à Subaru.
Ils cheminèrent jusqu’à un petit banc dissimulé par un bosquet ombrageux, Keïchi meublant la conversation comme à son habitude, Kamui répondant distraitement, perdu dans ses pensées.
- Dis Shiro… ?
Kamui, surpris, se rendit soudain compte que le jeune homme avait cessé son babillage et le dévisageait maintenant avec circonspection.
- Oui ?
- Si ça t’ennuyait que je déjeune avec toi tous les jours, tu me le dirais n’est-ce pas ?
Le brun en resta coi, il ne s’attendait pas à cette question !
- Heu… non, finit-il par répondre. Pourquoi ?
- Je ne sais pas, fit Keïchi en détournant les yeux. Tout à l’heure, tu ne semblais vraiment pas content que je vienne te chercher. Tu aurais peut-être préférer rester avec Sumeragi-san.
- Non, non, fit Kamui en ayant l’impression d’être sincère. Et puis de toutes façons, je crois que ça l’aurait dérangé…, ne put-il s’empêcher de rajouter avec une légère amertume dans la voix.
Le blond sourit, un peu tristement et n’ajouta rien. Kamui se sentit soudain mal à l’aise.
- Bon, à part ça, fit Keïchi en retrouvant le sourire. Tu as apporté quoi à déjeuner ?
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyDim 2 Avr - 18:48

Le téléphone sonna.
Karen se saisit du combiné et l’approcha de son oreille.
- Manoir Imonoyama, j’écoute ?
Ce fut une voix de femme froide et sèche comme un rude hiver qui lui répondit.
- Bonjour. Pourrais-je parler à Subaru Sumeragi ?
La jeune femme se raidit.
- De la part de qui est-ce ? demanda-t-elle finalement.
- Annoncez-lui le douzième chef du clan Sumeragi. Je suis sa grand-mère.
Karen manqua de laisser tomber l’appareil.
- Heu…, balbutia-t-elle en se reprenant tant bien que mal. C’est à quel sujet ? demanda-t-elle en espérant ne pas commettre d’impolitesse.
Il y eut un silence au bout du fil et la vieille femme finit par répondre, d’une voix agacée prouvant qu’elle la gratifiait d’un immense honneur en lui révélant la raison de son appel.
- J’ai du travail à lui confier, une affaire délicate. Êtes-vous l’un des sept Sceaux mademoiselle ?
- Oui, répondit celle-ci, un peu dérouté par ce brusque changement de conversation. Je m’appelle Karen Kasumi.
Nouveau silence. La jeune femme avait la vague idée de l’occuper en lui parlant mais elle ne se faisait que peu d’illusions : la grand-mère de Subaru ne semblait pas le genre à se laisser distraire par des propos anodins sur la pluie et le beau temps.
- Pourrais-je parler à mon petit-fils, je vous pris ?
- A vrai dire, il est absent et j’ignore où le trouver. Mais peut-être que…
La porte s’ouvrit soudain sur Sorata et Arashi, de retour du lycée.
Karen se retourna vers les nouveaux arrivants et ceux-ci comprirent instantanément qu’il y avait un problème.
La femme rousse reprit le combiné et les deux jeunes gens tendirent l’oreille.
- Oui. Peut-être est-il chez lui, je ne possède pas son numéro mais… oui, d’accord. Au plaisir bien sûr ! Au revoir madame Sumeragi.
Sans jeter un regard au deux Dragons du Ciel, elle raccrocha lentement le combiné sur son socle.
- Elle va appeler chez lui n’est-ce pas ? demanda Sorata, brisant le silence tendu qui s’était installé.
- Oui, répondit Karen d’une voix sans timbre.
- On est mal, recommença le moine. Elle va forcément rappeler ici tôt ou tard et on ne pourra pas lui cacher éternellement ce qui est arrivé à Subaru !
Karen se posa un doigt sur les lèvres.
- C’est évident, fit-elle, pensive. Et elle m’a dit que c’était pour lui donner du travail, une affaire délicate, ajouta-t-elle, reprenant les mots de la vieille femme.
Sorata soupira.
- Ça, le clan Sumeragi risque de traverser une période difficile mais pas moins que nous, c’est certain. Surtout qu’il ne peut plus se servir de la magie !
- Et nous ne lui avons pas parler de la Prophétie ou d’autres choses, acheva Arashi. Mais au fait, savez-vous où il est ?
Sorata la regarda et se gratta le crâne, semblant réfléchir. Karen prit la parole.
- Pour être honnête, je n’en ais pas la moindre idée.
- J’espère seulement qu’il n’a pas quitté le Manoir seul…
Le moine fut interrompu par le grincement de la large porte de chêne.
Les trois jeunes gens firent volte face et leurs regards convergèrent vers le nouvel arrivant.
- Ah, Kamui ! Tu tombes bien ! Tu n’aurais pas vu Subaru par hasard ?
Une voix basse s’éleva de dehors au moment où Kamui ouvrait la bouche.
- Je suis ici.
Il y eut un silence et celui-ci demeura jusqu’à ce que la porte ce fut refermer derrière le magicien.
- Où était-tu ? demanda Arashi en espérant ne pas avoir prit ce ton trop dur qui lui était pourtant coutumier et qui était celui qu’elle employait généralement pour s’adresser à Sorata, un mélange d’âpreté et d’indifférence qui semblait peiner le moine de Koya malgré sa bonne humeur et son optimisme apparent.

D’habitude, elle se fichait des sentiments que ses actions et paroles faisaient naître dans le cœur des gens mais depuis quelques temps, elle sentait qu’elle commençait à s’en soucier davantage.
La proximité des autres Sceaux avait dû aider et les paroles de la Miko d’Isé lui revenaient régulièrement en mémoire.

« Tu rencontreras beaucoup de gens. Des gens qui auront de l’affection pour toi, d’autres qui te seront hostiles et aussi des gens qui t’aimeront. »

Lorsqu’elles avaient été prononcées, ces affirmations avaient jeté un grand trouble dans son esprit, trouble qui se semblait pas vouloir s’effacer. L’affection et l’amour était deux formes de sentiment bien distinctes, les autres Dragons du Ciel l’appréciaient-elle parce qu’elle se battait pour leur cause ou bien pour elle même ? N’étant pas expansive de nature, elle ne s’était jamais intéressée à la palette extraordinairement vaste des sentiments humains et manquait par conséquent d’expérience en la matière, elle ne parvenait pas à trancher et cette indécision constante l’empêchait de leur témoigner de la gentillesse ou même tout simplement de l’intérêt.
Même avec Sorata, surtout avec Sorata en vérité.
L’amour, le véritable, celui que le moine disait éprouver pour elle, n’avait toujours été qu’une suite de lettre sans signification, ou quelque chose de si grand et inconnu qu’il en prenait une dimension presque mystique.
Peut-être aurait-elle pu croire qu’il était sincère si il n’y avait pas eu cette « déclaration » pour le moins inhabituelle.
Comment pouvait-on choisir quelqu’un de cette façon pour la seule raison qu’un vieil halluciné lui avait un jour prédit qu’il donnerait sa vie pour une femme ?
Et les blagues ou remarques plus ou moins douteuses qu’il sortait à longueur de journée comme si tout cela n’était qu’une grosse farce et qu’elle ne comptait pas plus à ses yeux que comme le Sceau qu’elle était.

« Si les gens sensés m’aimer le feront de la même manière que lui, je ne vois vraiment pas l’intérêt de leur témoigner de l’affection ! » lui arrivait-il de penser parfois.

Mais avec Subaru, elle avait réagi différemment. Cela pouvait paraître étrange mais elle se l’expliquait avec facilité.
Du fait de sa perte de mémoire, il n’était plus concerné par leur cause et elle était persuadée que Subaru les prenait pour des gens normaux, pas pour des « demi-dieux » luttant pour le salut de la terre.
Avant elle réagissait pareil avec lui qu’avec tous les autres mais maintenant… ce n’était plus la même chose. Il lui paressait beaucoup plus innocent, plus enfantin, il n’avait plus ce masque d’indifférence, il ne cachait plus ses émotions.
Si un jour, en se posant sur elle, son regard exprimait de l’affection, elle savait que ce ne serait pas feint.
Et c’est pour cette raison qu’elle ne voulait pas le blesser d’une quelconque manière car il était maintenant le seul à pouvoir l’aimer et l’apprécier comme elle désirait l’être.
Sincèrement.

- Je… j’étais allé me promener dans le parc, bredouilla Subaru, sentant tous les regards posés sur lui. Et j’ai rencontré Kamui…
- Il m’a aidé à faire mes devoirs ! s’exclama soudain Kamui avec précipitation.
- Tu… comment ?! fit Sorata. Tu veux dire que… tu t’es souvenu de tes cours ?
Subaru ne put s’empêcher de sourire à cette question, elle était mot pour mot la même que celle de Kamui quelques heures auparavant.
- Je me suis beaucoup aidé de ses manuels scolaires mais j’avoue que les exercices m’ont parus plutôt faciles.
Rêvait-il ou bien le moine semblait déçu ? Peut-être voulait-il conserver sa place d’aide auprès de Kamui ou bien pensait-il que ses souvenirs revenaient en lui et regrettait finalement que ce ne soit pas le cas.
Décidément, les gens qui se disaient ses amis avaient des réactions bien étranges mais après tout, comment leur en vouloir, ils avaient cru revoir un ami et s’étaient retrouver avec un quasi-inconnu. Malgré cette pensée, il ne put s’empêcher de se sentir quelque peu énervé. Et de savoir que cette idée était des plus égoïstes ne faisait que renforcer son agacement.

% % % % %

- Où sommes-nous ?
- Heu… je ne sais pas…, reconnu le jeune homme en observant les alentours.
Il se trouvait dans un immense champ d’herbe verte ondoyant sous une brise légère. Au dessus de lui, le ciel se teintait de bleu pâle alors que les dernières étoiles mouraient, cachées par la lumière beaucoup plus vive des premiers rayons du soleil qui commençait à apparaître à l’horizon.
Il regarda autour de lui une nouvelle fois et aperçut au loin une petite butte, sur laquelle poussait un cerisier solitaire recouvert de feuilles vert tendre.
La silhouette gracieuse de l’arbre commençait à peine à se découper à contre-jour devant le soleil naissant et des rais de lumière filtraient faiblement à travers son feuillage dense.
- Je ne sais pas où nous sommes mais en tout cas, c’est très beau ! s’extasia la personne non loin de lui.
Il reporta son attention sur elle et la détailla un instant, il s’agissait d’une jeune femme d’environ son âge, aux cheveux d’ébène coupés courts, elle portait d’amples vêtements blancs et son regard émeraude pétillait de joie de vivre.
S’étirant, elle inspira avec délice et fourragea dans l’herbe de son pied nu.
- Cette herbe est vraiment douce ! s’exclama-t-elle. Et, sans préambule, elle s’y laissa tomber, les bras en croix, un air heureux sur le visage.
- On dirait un rêve…, murmura-t-elle après un instant d’écoute des petits pépiements d’oiseaux. Remarque, fit-elle en se redressant sur les coudes. C’en est sûrement un !
Elle se laissa retomber et caressa l’herbe du plat de la main. Bientôt, une petite coccinelle courrait entre ses doigts.
- 1… 2… 3… 4… 5 ! compta-t-elle à voix haute. 5 points, le nombre d’années dans lesquelles je célèbrerais mon mariage !
Perplexe, le jeune homme la fixait et finit par s’asseoir aux côtés de la jeune femme allongée.
Souriante, celle-ci souffla légèrement sur sa main et la petite bête rouge et noire s’envola dans le ciel mauve de l’aube.
Elle la regarda disparaître puis soupira de bien-être en tournant la tête vers lui.
- En tout cas, je te félicite ! Ton rêve est vraiment très agréable, Subaru !
L’interpellé sursauta.
- Comment connaît-tu mon nom ?!
- Ne t’inquiète pas ! lança-t-elle. Il n’y a rien d’étonnant à cela !
Elle se tut un instant puis reprit doucement, une note de tristesse transparaissant dans sa voix.
- Et il n’y a rien d’étonnant non plus à ce que tu ne me connaisses pas…
Subaru s’aperçut de la soudaine mélancolie qu’exprimait son visage et s’en sentit très malheureux, sans qu’il ne sache trop pourquoi.
Mais sa compagne retrouva bien vite le sourire. Son regard embrassa le paysage autour d’eux.
« Et dire que ce cerisier aurait dû être en fleurs… », ne put-elle s’empêcher de songer.
Le silence s’était installé entre eux, léger et agréable. Du coin de l’œil, elle observait Subaru.
Les genoux ramenés sous lui, il contemplait le ciel qui s’éclaircissait, semblant perdu dans ses pensées.
Un souffle balaya soudain le pré, faisant danser les innombrables brins d’herbes et les hautes feuilles de l’arbre.
La jeune femme se redressa et murmura :
- Le vent se lève… je vais m’en aller.
Déjà, elle s’était levée et commençait doucement à s’éloigner.
- Tu… tu t’en vas ? murmura Subaru. Où ?!
Elle lui sourit avec tendresse mais ne répondit pas.
- Est-ce que… on pourra se revoir ? finit-il par demander, anxieux.
- J’adore cet endroit ! répondit-elle. Nous nous y retrouverons à nouveau, ne t’en fais pas !
Elle était à présent en lévitation dans les airs, suivant le tracé d’un chemin invisible qui montait vers les nuages cotonneux.
Alors qu’elle commençait à disparaître, Subaru sembla sortir d’une sorte de transe dans laquelle la scène l’avait plongé.
- Attends ! s’écria-t-il. Dis moi ton nom, s’il te plaît !
Elle s’évapora à cet instant alors que le soleil commençait déjà à réchauffer le corps du rêveur et envoyait des reflets d’argent sur cet océan de verdure.
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyDim 2 Avr - 18:49

Il flottait.
Dans de l’air, dans de l’eau, ailleurs…
Comment savoir avec les rêves ?
Lui-même avait appris depuis longtemps à ne plus s’en soucier. Il ne sentait même pas le sol sous ses pieds, le haut et le bas étaient, comme le ciel et la terre, devenues des notions abstraites et sans sens.
Il ne faisait ni chaud ni froid, ni même tiède, tout était noir et nébuleux.
Etait-il aveugle, sourd ? Il lui arrivait fréquemment de se le demander… avant quand il ne voyait pas ses bras pâles pourtant tendus devant lui et n’entendait pas le battement de son propre cœur.
Mais le monde immatériel du sommeil et des songes faisait fi des lois élémentaires régissant le monde terrestre.
D’ailleurs, le pays des rêves lui était beaucoup plus familier et connu que celui des humains et il lui arrivait souvent de le préférer à l’autre.
Ici, il était capable de se mouvoir sans l’aide de personne et d’aller où bon lui semblait alors que, dans la « réalité », il était condamné à rester allongé dans un lit entouré d’épais rideaux de laissant filtrer aucune lumière et ne survivait que grâce à des dizaines de perfusions lui permettant de se nourrir.

Une onde traversa soudain l’espace, faisant vibrer l’air autour de lui. Il baissa les yeux et aperçut des rides se formant dans une sorte de lac noir d’encre dont il pouvait maintenant distinguer la plénitude et l’immensité.
Comme une goutte d’eau tombant dans cette étendue liquide et calme, en brisant l’immobilité et l’ordonnance parfaite.
Mais cette surface plane et sombre redevint bientôt lisse comme un miroir.
Seulement, il savait ce que cela signifiait.
Comme en apesanteur, il descendit lentement et sentit soudain la surface dure comme de la pierre et froide comme la glace sous son pied nu. Il s’agenouilla sur le « sol » et, posant ses mains à plat devant lui, il se baissa jusqu’à laisser ses cheveux blonds balayer l’étendue glaciale.
Ses yeux d’un bleu limpide fixait obstinément le sol à présent comme si son seul regard avait le pouvoir de le faire fondre.
Durant un moment incalculable, il ne distingua rien mais bientôt, des formes et des couleurs apparurent, légèrement déformées par la glace sur laquelle il reposait.
Un immense pré où l’herbe verte ondoyait sous la brise, reflétant la lumière du soleil levant.
L’herbe était très fournie et paressait si douce… il aurait tellement voulu pouvoir la fouler de son pied ou s’y allonger comme le faisaient le garçon et la fille là-bas, au pied de la butte.
Mais il lui était impossible de traverser cette barrière aussi dure et transparente que le verre, marquant la frontière entre ce rêve et lui. Comme toujours, il ne pourrait que le « lire »…
Ce rêve appartenait au jeune homme, l’un des sept Sceaux vraisemblablement, de sa prison de glace, il pouvait ressentir une importante concentration de pouvoirs.
Quant à la jeune femme, il comprit bien vite qu’elle faisait partie intégrante du songe.
Etait-ce une morte ? Oui, probablement bien qu’il n’ait pas l’air de la reconnaître, ou même de la connaître tout court.
Ce qui étrangement, ne semblait pas être le cas pour elle.
Le vent se mit soudain à souffler avec plus de vigueur, bien que lui ne sente rien, la jeune femme se redressa et commença à s’éloigner, en lévitation dans les airs avant de disparaître complètement, se fondant dans les nuages.
Après son départ, son compagnon resta debout pendant un long moment, les yeux levés vers l’endroit de sa disparition.
Ce fut la dernière image qu’il put voir, bientôt le rêve se brouilla, s’effaça et reprit sa couleur originelle, celle qu’il voyait toujours, celle qui lui laissait tout imaginer, celle qui lui faisait sentir le poids de sa solitude.

Le noir.

% % % % %

Il avait l’impression de marcher sur une étendue d’eau liquide, des ondes se formaient sous ses pas.
Kakyo ne l’avait pas entendu.
Il était couché non loin de lui, ses cheveux blonds argent ramenés sur son visage et ses amples vêtements blancs déployés autour de son corps fin et pâle qui donnait l’impression qu’il se briserait à la moindre pression comme le cristal le plus pur.
Il regarda autour de lui puis baissa les yeux à l’endroit où l’image idyllique de la prairie s’effaçait définitivement.
Il releva la tête et regarda le liseur de rêve gisant comme mort par dessus ses petites lunettes de soleil.
- Qu’as-tu vu ?
Kakyo ne l’entendit pas.
Le nouvel arrivant s’avança, le prit délicatement dans ses bras et le souleva de terre. Il sentit alors les mains fragiles et enfantines s’accrocher à son cou et le corps léger comme une plume se presser contre son torse.
Lentement, le leader terrestre s’agenouilla et le serra contre lui, comme il le faisait généralement à la sortie des rêves, pour le consoler ou le rassurer. Il était comme un petit enfant qui accueillait avec bonheur les bras protecteurs de sa mère après une nuit peuplée de cauchemars et de monstres terrifiants.
Mais ici, Fuma ne sentait pas son petit corps agité de soubresauts ou de sanglots étouffés, juste un apparent besoin de contact et de chaleur.
Les longs ongles de Kakyo s’enfonçaient dans la chair de son dos tandis qu’il enfouissait son visage pâle comme la lune dans le creux de son cou et que son corps entier se lovait contre son large torse.
Ils restèrent longtemps ainsi, jusqu’à ce que le yumémi ne relève la tête et ne pose sur lui ses grands yeux bleus, presque transparents, reflétant comme toujours une infinie tristesse.
- L’un des Sceaux a rêvé, fit-il d’une voix épuisée.
- Qu’as tu vu Kakyo ? demanda Fuma d’un voix douce.
- Un champ d’herbe verte, murmura le liseur de rêve en se souvenant des reflets argentés dans cet marée de verdure et du soleil apparaissant au loin, derrière le cerisier. Il était avec une morte qu’il ne reconnaissait pas… qu’est-ce que cela signifie ?
Fuma ferma les yeux un instant , paressant réfléchir. Kakyo laissa aller sa tête sur son épaule, exténué.
- Je crois qu’il s’agit du rêve du treizième chef du clan Sumeragi, qui a récemment perdu la mémoire.
Le yumémi tressauta légèrement.
- Mais… alors… ?
- Il n’est plus capable de créer un kekkaï, son souhait a été emporté avec ses souvenirs.
Kakyo ne dit rien, se contentant de remuer ses pieds pensivement.
Un choc. Une pierre tombant dans ce lac si sombre et si tranquille qu’il en paraît recouvert de glace.
Fuma embrassa Kakyo sur le front et le remit doucement sur ses jambes, le liseur de rêve trembla sous le contact du sol froid et le départ soudain de la chaleur de l’Ange.

- A tout à l’heure, murmura ce dernier avec un doux sourire.

- Monsieur, monsieur !!

Une petite main le secouait, il ouvrit les yeux et la lumière éblouissante du soleil de cette fin d’après-midi l’aveugla un instant.
Il embrassa du regard la large place découverte de la galerie marchande d’Ebisu et la propriétaire de la main qui agitait son épaule, une petite fille avec des couettes.
- Si tu dors ici, tu vas attraper une insolation ! Et en plus, on ne sait jamais quand un tremblement de terre va se déclencher, il ne faut pas trop s’attarder !
Il sourit et se redressa.
- C’est pour ça que tu m’as réveillé ?
- Oui !

A suivre…
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyLun 3 Avr - 11:54

Ah un nouveau chap! et long en plus! ¤_¤
J'aime beaucoup les passages avec Subaru (en fait j'aime beaucoup Subaru tout court^^) et Kamui. Bravo, et mets vite la suite!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyLun 3 Avr - 21:00

elle ne tardera pas!^^
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyMar 4 Avr - 1:54

Une seule critique, ça manque de Sakurazuka tout ça [X1999] L'Absent (terminé) 129c c'est bien la seule critique que je peux faire!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyMar 4 Avr - 17:43

ça manque de Sakurazuka tout ça? mais ne t'inquiète pas trés chère, ce cher Seïshiro n'est pas bien loin et il ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez!
merci pour ton commentaire!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyLun 10 Avr - 19:20

Titre : L’absent- chapitre IV
Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, à priori pas trop OOC, quelques spoilers mais rien de bien méchant et… je crois que c’est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j’ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m’appartiennent et c’est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) ! Ah, j’oubliais, les pensées des personnages sont entre guillemets !

C’est dingue comme le simple fait d’avoir des lecteurs donne envie d’écrire la suite ! Je remercie donc chaleureusement Naëlle pour son gentil message et Karura pour ses encouragements !


« … je suis absent pour le moment, veuillez me laisser un message après le bip, je vous rappellerais dés que possible. »

Bip.

- Subaru, vous êtes là, j’en suis sûre… répondez-moi.
Mais à l’autre bout du fil, il n’y avait toujours que le silence.
Elle soupira.
- Où êtes-vous, Subaru ? Répondez, je vous en conjure…
Mais il restait sourd à ses appels, il le restait toujours. Maintenant qu’elle y pensait, cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas entendu la voix de son petit-fils…
- Je sais que vous êtes ici, décrochez ce téléphone !
Elle se rendit compte avec une légère inquiétude que sa voix, reflétant comme toujours son attitude et son maintien inébranlable, avait à peine tremblé.
Mais à peine, c’était déjà trop.
Il était probablement sorti, elle allait laisser un message avec le lieu où il devait se rendre pour son travail ainsi que des instructions particulières.
Comme d’habitude.
- Il s’agit d’une affaire importante, je désire que vous vous rendiez au village de Shukugawa (1), je vais vous indiquez l’adresse…
Sans savoir pourquoi, elle se tut, incapable de prononcer un mot de plus.
- Allons, ne faites pas l’enfant ! s’exclama-t-elle soudain pour dissimuler son trouble. Répondez-moi, je sais que vous êtes ici !
Mais son injonction fut sans effet, tout comme les précédentes.
Se reprenant, elle baissa les yeux sur le morceau de papier qu’elle tenait en main, les coordonnées du client de son petit-fils.
Ces informations lui parurent soudain si futiles, tellement sans importance… elle sentit la colère l’envahir sans qu’elle put en déceler l’origine. Elle s’empêcha de justesse de déchirer la précieuse feuille sous l’effet de sa rage.
Pourquoi donc se sentait-elle si mal tout d’un coup, pourquoi cette conversation à sens unique la mettait-elle dans cet état ?!
Elle se détestait de s’abandonner ainsi à cette tristesse qui l’habitait pourtant depuis neuf longues années, de laisser ainsi ses émotions l’envahir même si personne ne pouvait la voir. Cette impuissance qu’elle ne s’imaginait pas posséder l’emplissait d’un mépris sans bornes pour sa propre personne.
Elle secoua la tête, refusant de penser à cela même si il s’agissait également là d’un signe de faiblesse inacceptable.
Elle regarda à nouveau son feuillet et d’une voix égale, calme, posée, normale, ne trahissant en aucun cas son état d’esprit, elle dicta l’adresse, donna les instructions et se tut à nouveau.
C’était étrange, même si elle n’avait plus rien à dire ici, elle ne pouvait se résoudre à reposer le combiné et à retourner vaquer à ses occupations. Elle gardait malgré tout l’espoir d’entendre au bout de la ligne le bruit sec du téléphone qu’on décroche et que ce silence oppressant soit remplacé par la voix du jeune homme…
Mais elle espérait en vain, comme d’habitude.
- Subaru, je vous en supplie… prenez soin de vous…
Le combiné retomba sur son socle avec violence.

% % % % %

Le feu passa enfin au vert, faisant stopper net la longue file de voitures qui encombrait le boulevard, dans un concert de crissements de pneus et de coups de klaxons.
Les mains dans les poches, Subaru se dépêcha de traverser le passage piéton.
Décidément, il avait mal choisi son heure, songea-t-il une fois encore alors qu’il se frayait un chemin tant bien que mal au milieu d’une foule de plus en plus dense de travailleurs qui sortaient par centaines des immenses buildings et se faisait aspirer par les bouches de métro. Le soleil commençait déjà à disparaître derrière les bâtiments dont il ne parvenait même pas à voir le sommet sans en avoir le vertige
Il soupira. Cet endroit lui était décidément bien familier… pour la bonne raison qu’il était déjà passé par là un quart d’heure plus tôt. Il préférait ne pas savoir depuis combien de temps il tournait en rond mais une chose était sûre, être perdu dans Tokyo à l’heure de pointe n’était pas forcément la meilleure des choses, d’autant qu’il n’avait prévenu personne de sa sortie improvisée.
Et tous étaient plutôt du genre à rapidement se faire du souci pour lui, et tout particulièrement Kamui.
Ce jeune homme lui paressait vraiment des plus intriguant lorsqu’il y réfléchissait.
Il était clair que c’était celui que son amnésie semblait avoir le plus chamboulé. Bien entendu, les autres aussi en paraissaient ébranlés mais le cas du garçon aux yeux améthystes était encore différent. Il semblait vraiment être animé de sentiments particuliers à son égard, chose qu’il ne relevait pas chez les autres. A chaque fois que Kamui le voyait, son visage exprimait beaucoup de joie mais cette gaieté apparente était ternie par une pointe de mélancolique tristesse qui, bien que quasi indécelable, serrait le cœur de l’amnésique. Il lui semblait que Kamui attendait quelque chose de lui, quelque chose qu’il n’était pas en mesure de lui donner. Ou bien n’était plus en mesure de lui donner.
Les questions sur l’étrange comportement de l’adolescent étaient celles qui lui revenaient le plus souvent. Généralement, il ne questionnait jamais les autres sur ses vingt-cinq ans de vie partis en fumée, c’était souvent indépendamment de sa volonté qu’il apprenait de nouvelles choses, comme cette ancienne habitude qu’il avait de fumer par exemple.
Voilà encore un mystère qu’il ne parvenait pas à s’expliquer, il n’éprouvait pourtant jamais aucune gêne ou malaise lié au manque de nicotine malgré son arrêt brutal dû à son séjour à l’hôpital. Mais ce séjour avait-il été si court ?
Comment pouvait-il le savoir alors qu’il ne se souvenait qu’à partir de son réveil ? Sa tentative de fuite qui semblait tant avoir choqué le personnel hospitalier ne s’était en aucun cas rappelée à sa mémoire, au point qu’il s’était demandé si ceux-ci n’affabulaient pas.
Il secoua la tête, sentant l’énervement le gagner. Ce n’était pas le moment de s’interroger sur cela, il devait trouver un moyen de regagner le Campus.
Il n’avait pas de plan, aucun sou en poche pour prendre le métro mais peut-être trouverait-il une âme charitable qui consentirait à lui indiquer un chemin, songea-t-il en regardant autour de lui les hommes et les femmes pressés qui couraient en tous sens.
- Excusez-moi !
L’homme interpellé, un sémillant trentenaire à fines lunettes et chapeau de feutre enfoncé sur le crâne, s’arrêta et regarda autour de lui, se demandant probablement si cet appel lui était destiné.
Décidant de lui-même que non, il reprit sa route sans plus tarder, laissant un Subaru interdit à quelques mètres de lui.
Ne se laissant pas abattre, l’exorciste avisa un homme à la carrure imposante passant prés de lui, il l’interpella aussitôt.
- Excusez-moi !
L’individu interrompit sa marche et baissa la tête vers l’amnésique, le fixant de ses petits yeux noirs.
- Pourriez vous m’indiquer un chemin pour le Campus Clamp, s’il vous plaît ?
L’homme le dévisagea un instant sans mot dire puis sourit, révélant une dent en or sur le côté droit.
Sans trop savoir pourquoi, Subaru sentit un curieux mal-être l’envahir mais il fit de son mieux pour n’en rien laisser paraître.
Comme l’autre ne pipait mot, le jeune médium s’apprêtait à réitérer sa question lorsque son vis-à-vis le coupa.
- Vous êtes perdu ?
Subaru avait envie de répondre que cela ne le concernait en rien mais répondit néanmoins, de peur de paraître impoli.
- Oui. C’est la première fois que je viens à Tokyo. Alors, pouvez vous m’indiquer… ?
Le sourire du personnage gagna encore quelques degrés.
- La première fois…, répéta-t-il d’un air pensif. Effectivement, cela arrive régulièrement quand on ne connaît pas l’endroit. Et puis Tokyo est une ville immense.
Il posa une main affable sur l’épaule de Subaru.
- Si vous le voulez, je peux vous y déposer, ma voiture n’est pas loin.
L’amnésique haussa un sourcil, étonné et légèrement méfiant devant tant d’altruisme.
- Je préférerais que vous m’expliquiez comment m’y rendre, si ça ne vous dérange pas.
- Vous êtes attendu ?
- Heu… oui.
- Dans ce cas, on ne vous y verra pas avant un moment, l’endroit que vous cherchez se trouve à l’autre bout de la ville. Pourquoi ne prenez vous pas le métro ?
- Je n’ais pas d’argent.
Subaru était perplexe devant les propos de l’homme. Avait-il donc parcouru tant de chemin en l’espace d’un après-midi, au point d’avoir traversé la capitale d’un bout à l’autre ? Il en doutait.
Mais peut-être se faisait-il de mauvaises idées quant aux intentions cachées derrière cette bienveillance, peut-être était-il tout simplement devenu paranoïaque ?
Le souvenir des autres s’affolant complètement lui revint soudainement en mémoire, il contempla encore un instant le personnage debout devant lui, dubitatif. Mais après tout, si il se tenait sur ses gardes, que pouvait-il bien lui arriver ?
- D’accord, finit-il par répondre.
L’homme sourit et, faisant tinter une paire de clefs sortie de la poche de son pantalon, le guida jusqu’à une voiture grise et reluisante.
Subaru prit place sur le siège passager, claqua sa porte et la voiture ne tarda pas à démarrer.
Peu après, l’homme prit la parole, faisant sursauter Subaru qui avait jusque-là concentré son attention sur le paysage urbain défilant derrière la vitre.
- Au fait, quel âge avait-vous ?
- Vingt-cinq ans. Pourquoi ?
- C’est étonnant. Je vous en aurais donné dix-huit.
Devait-il prendre cela pour un compliment ? Il s’apprêtait à poser la question mais le conducteur répliqua sans préambule.
- Les jeunes hommes de moins de vingt ans étaient toujours les plus beaux que j’ai transporté dans cette voiture… Cette explication vous convainc-t-elle ? demanda-t-il avec un étrange sourire.
Mal à l’aise, Subaru ne prononça aucun mot et sentit soudain la main de son voisin effleurer son genou puis remonter sur sa cuisse. Il la repoussa d’un geste mais elle revint immédiatement à sa place.
- Pourriez-vous me lâcher ? somma-t-il d’un ton sec.
- Donnez-moi une bonne raison.
Estomaqué, l’amnésique ne répondit pas et s’aperçut soudain que le véhicule ralentissait, la voiture finit par se garer devant une petite aire de jeu déserte.
Le conducteur enclencha le frein à main d’un geste brusque. Subaru n’avait aucune idée de l’endroit où ils se trouvaient mais une chose était sûre, il préférait cent fois continuer à pied, du moment qu’il quittait cette voiture.
Il tenta d’ouvrir la portière pour prendre la poudre d’escampette au plus vite mais l’homme ne l’entendait visiblement pas de cette oreille.
Refermant son poing sur le bras de Subaru au moment où celui-ci passait la porte, il lui fit prestement réintégrer le véhicule avant d’attirer le jeune homme à lui.
Paniqué, le médium se retrouva écrasé contre le torse massif du conducteur et tenta de se dégager, se débattant comme un beau diable bien que son agresseur fasse au moins le double de son poids.
D’un geste presque machinal, l’homme lui bloqua les bras et, saisissant ses deux poignets dans sa seule main droite, les leva au dessus de la tête de Subaru, plaquant rudement celui-ci contre le siège alors qu’il se débattait avec toute l’énergie que lui fournissait la panique.
Posant sur lui un regard que l’on pouvait aisément qualifier de libidineux, l’homme se pencha vers l’amnésique prisonnier et murmura :
- Tu sais sûrement que ce serait bien plus agréable pour toi si tu te laissais faire.
Devant le regard qui se voulait haineux de sa victime, il eut un petit sourire amusé.
- Mais ce n’est pas grave après tout… Je sais comment apprivoiser les méchants garçons comme toi…
Une onde de peur fit vibrer le corps de l’exorciste, il sentit soudain la bouche répugnante de son tortionnaire se poser sur son cou.
- Allons, je suis sûr que tu aimeras ça…, l’entendit-il murmurer.
La portière s’ouvrit soudainement, avec une telle force qu’elle en parut arrachée de ses gonds.
-Comment savoir…, grinça une voix inconnue.
Un poing s’abattit brutalement sur le visage de son agresseur, manquant le sien de peu
et le nouveau venu empoigna l’homme par son manteau et le tira hors de la voiture.
Les coups se mirent à pleuvoir alors que les cris de douleur se mêlaient aux insultes et hurlements de rage.
Mais cela s’acheva si vite que Subaru n’eut même pas le temps d’apercevoir l’altercation. Il resta enfoncé dans son siége, comme paralysé. Bientôt, il n’y eut plus aucun bruit jusqu’à ce que l’inconnu ne monte à la place du conducteur, ne claque la porte et ne fasse démarrer la voiture.
Subaru sentit soudain une peur panique l’envahir et il constata avec horreur que le véhicule avait déjà prit trop de vitesse pour qu’il puisse le quitter.
- Calme-toi, murmura soudain l’homme sans quitter la route des yeux. Je ne te ferais aucun mal.
- Mais pourquoi m’avez-vous sauvé ?! s'écria Subaru, sentant une étrange colère le gagner et prendre le pas sur sa peur.
Il y eut un silence.
- … Il m’a semblé que c’était la meilleure chose à faire… mais peut-être aurais-tu préféré que je te laisses aux mains de ce type après tout…, répondit le conducteur d’une voix si calme qu’elle en paraissait indifférente et désintéressée.
Malgré tout, son ton était doux, il inspirait confiance mais Subaru ne se départit pas de sa méfiance pour autant.
Profitant que son voisin était concentré sur la route, il détailla longuement ce singulier individu.
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyLun 10 Avr - 19:21

Les épaules aussi larges que le possesseur de la voiture qu’il conduisait, de nombreuses mèches noires lui tombant sur les yeux, eux-mêmes cachés par des lunettes de soleil, un grand manteau de tissu gris (2) lui descendait jusqu’en dessous des genoux. Il dirigeait le véhicule d’une main sûre et calme, respirait la force brut et imposait le respect.
Portant soudain la main jusqu’à son visage, l’inconnu retira ses lunettes et tourna la tête vers Subaru.
Celui-ci eut un choc en constatant qu’il avait perdu un œil. Le droit, qui était d’un blanc laiteux, contrastait avec le gauche, couleur miel, qui le fixait avec intensité.
Presque inconsciemment, le médium porta la main à son propre œil droit, toujours recouvert par un bandage. Etait-ce un simple hasard… ? La voix du conducteur s’éleva :
- Dis moi, que t’est-il arrivé ?
Sa voix, polie et sans tonalité, avait quelque chose de désagréable. Subaru répondit néanmoins.
- Je n’en sais rien, fit-il, présumant que l’inconnu lui demandait de l’éclaircir sur les circonstances de l’accident.
Etrangement, son interlocuteur sembla se satisfaire de cette absence totale de réponse, il se contenta d’un « Tiens… ? » impersonnel en guise de commentaire, comme si il se fichait totalement de sa probable réponse et l’avait questionné uniquement par courtoisie. Ce qui après tout était peut-être le cas.
Le regard asymétrique de l’homme passait régulièrement de la route à Subaru, fixant celui-ci par le biais du rétroviseur.
- Je crois que ton problème est que tu fais confiance aux gens trop facilement. Pourtant, tout le monde n’est pas comme toi, animé des meilleures intentions du monde…
Il avait prononcé cette phrase d’une voix basse et calme, presque sur le ton de la conversation, comme si tout cela était parfaitement naturel.
Subaru, lui, en resta coi. Il aurait pu être totalement interloqué par le culot dont l’homme ne manquait apparemment pas mais que l’inconnu sache tout cela de lui était, à son sens, beaucoup plus surprenant.
- …Comment savez-vous cela ? balbutia-t-il.
L’interpellé eut un sourire sans joie et continua de le regarder au travers du rétroviseur, occultant délibérément sa question.
L’amnésique ne put rien en tirer de plus. Il lui semblait d’ailleurs que l’aura de l’inconnu avait changé, trop subtilement pour qu’il puisse comprendre en quoi, mais le malaise qu’il éprouvait en sa présence s’était soudain mué en angoisse.
Il s’aperçut soudain que la voiture avait stoppé. Surpris, il regarda au dehors et reconnut le large portail du Campus Clamp.
Médusé, il fixa un instant le conducteur qui, les yeux fermés en une expression détendue, allumait négligemment une cigarette sortie de la poche de son manteau.
Le médium se résigna à ne demander aucun détail quant à sa connaissance de sa destination, devinant que l’individu n’y répondrait pas.
Il le remercia donc et, ouvrant la portière, il s’apprêtait à sortir lorsqu’une main le retint, agrippant son poignet.
Il eut un sursaut, rêvait-il ou bien l’histoire se répétait ? Si cet homme avait réellement les mêmes intentions que l’autre, lui n’aurait cette fois aucune chance de s’en sortir.
Mais il n’en fut rien. Au contraire, lorsqu’il se retourna, l’individu souriait, légèrement moqueur.
- La prochaine fois que tu te promènes seul à Tokyo, évite de faire confiance à n’importe qui ainsi, je ne serais pas toujours là pour te sauver la mise. Alors fais attention, c’est une ville dangereuse….
Subaru, un peu désorienté, acquiesça, et quitta la voiture.
Celle-ci ne tarda pas à démarrer et l’inconnu regarda l’exorciste pénétrer dans l’enceinte du Campus jusqu’à ce que celui-ci fut hors de vue.
- Surtout en ce moment…, murmura-t-il pour lui même en exhalant la fumée de sa cigarette.

Assis au sommet d’un immeuble, les jambes pendant dans le vide et une glace au caramel recouverte d’éclats de chocolat (3) encore intacte à la main, Fuma regarda la voiture grise s’éloigner en direction du centre-ville et finalement disparaître au détour d’un boulevard.
Il eut un petit sourire de tendre tristesse.
- Qui eut pensé que tu étais si maladroit pour tout ce qui ne concernait pas la mort, Seïshiro…

% % % % %

Kamui monta rapidement les marches et poussa la lourde porte de l’entrée principale du Manoir. Il n’eut pas le temps de laisser tomber son sac que Karen s’était précipitée sur lui.
- Kamui ! s’exclama-t-elle avec une légère panique dans la voix. Tu n’aurais pas vu Subaru ?!
- Pourquoi ? demanda l’adolescent. Il n’est pas ici ?
- Non. Lorsque je suis arrivé, il avait déjà disparu. Tu l’as vu aujourd’hui ?
- … oui. Il est venu m’aider pour mes devoirs et après il est parti. Je pensais qu’il était revenu ici…
Karen se posa sa main sur sa bouche, considérant ce que venait de lui dire son jeune leader.
- J’espère au moins qu’il n’a pas quitté le Campus… qui sait ce qui pourrait lui arriver seul dans Tokyo…
Kamui ne répondit rien et, laissant tomber son cartable, il fit demi-tour et ouvrit la porte.
- Où vas-tu ? s’exclama la jeune femme rousse en le voyant sortir sur le perron.
- Je vais le chercher.
- Mais… comment veux-tu…
- Depuis combien de temps est-il parti ?
- Je suis arrivé ici en début d’après-midi, il avait déjà disparu.
Le lycéen hocha la tête et sortit.

- Shiro !!
Kamui se retourna et aperçut Keïchi accourir vers lui.
Pendant un instant, il eut envie de l’envoyer balader, il n’était vraiment pas d’humeur à entendre le blond lui parlait de la pluie et du beau temps. Il était beaucoup plus important de rechercher Subaru.
- Que fais-tu ici ? Je croyais que tu étais rentré chez toi ?
- Je l’étais, répondit Kamui en essayant de ne pas laisser l’énervement le gagner. Mais Subaru a disparu, je suis à sa recherche.
- Sumeragi-san ? Je l’ais vu tout à l’heure en allant en classe, il sortait du Campus.
Le leader céleste eut un sursaut et fixa son ami avec des yeux ronds, hésitant de la marche à suivre. Devait-il l’embrasser pour lui avoir révéler qu’il ne se trouvait plus au Campus ou lui envoyer une gifle pour ne l’avoir laissé sortir ?
Il dépassa soudain Keïchi et se précipita vers la sortie.
- Shiro, où vas-tu ?! s’exclama le blond en le voyant s’éloigner.
- Merci Keïchi ! A demain, en cours !

Assise dans un des fauteuils du salon du Manoir, Karen rongeait son frein. Ne pouvant plus demeurer ainsi, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. Elle tapota légèrement la vitre d’un doigt nerveux puis se retourna et resta debout un moment sans savoir quoi faire car il était certain qu’elle ne pouvait pas retourner s’asseoir.
Elle ne préférait pas penser à ce qui pouvait arriver à Subaru si il était effectivement sorti seul dans Tokyo. Et dire qu’elle avait été assez idiote pour laisser Kamui partir à sa recherche.
Elle frissonna. Même si les 7 Anges n’avaient pas donné signe de vie depuis la destruction du kekkaï d’Ikebukuro, ils rôdaient assurément toujours dans les environs. Et pourraient sans aucun problème profiter de la présente vulnérabilité du médium.
Mais une question lui revenait fréquemment en tête, se pouvait-il que leurs ennemis aient déjà eu vent de leur mésaventure ? Elle n’en savait trop rien, ceux-ci étaient pleins de ressources mais si c’était le cas, il était probable qu’ils le laisserait passer son chemin sans encombre, elle devait le reconnaître, les Dragons de la Terre possédaient trop de sens de l’honneur pour s’attaquer à Subaru alors que celui-ci était vulnérable.
Cela la rassura quelque peu mais si ce n’était pas le cas, l’exorciste était perdu, sans aucune chance de secours car, incapable de créer un kekkaï, ses amis ne pouvaient le localiser et, en admettant qu’ils parviennent sur les lieux du combat, il serait certainement déjà trop tard…

D’un geste nerveux, elle consulta sa montre. Et eut un faible sourire en se souvenant que Seïichiro ne devait pas tarder à arriver. Le journaliste, pourtant peu enclin à faire des heures supplémentaires, ne sortait jamais très tôt de son lieu de travail et, de ce fait, ne se montrait que rarement au Campus. Mais aujourd’hui, il leur avait promis de passer, peu de temps bien entendu, afin de rendre compte de la situation. Puis il repartirait s’occuper de sa famille.

Elle soupira. Quelque part, elle enviait le maître du vent, d’avoir une vie si stable malgré sa condition de Dragon du Ciel. Il arrivait parfois à la jeune femme de se demander comment aurait été sa vie si elle avait eu une vraie famille, comme son coéquipier.
Peut-être aurait-elle eu quelqu’un pour se soucier de son sort au moins…
Elle secoua la tête, refusant de se laisser aller à de sombres pensées comme cela lui arrivait souvent avant de rencontrer les autres Sceaux.
La porte s’ouvrit soudain et les voix de Sorata, Arashi ainsi que Yuzuriha lui parvinrent dans le hall. Elle se leva brusquement et les rejoignit.
- Bonjour Karen ! la salua le moine. Kamui n’est pas encore là ? Il m’avait pourtant dis qu’il finissait tôt aujourd’hui. Et Subaru ?
- Subaru a disparu. Kamui est parti à sa recherche.
Sorata resta un instant interdit.
- Quel idiot ! s'écria le moine. Si encore ils n’avaient pas quitté le Campus !
- Si c’était le cas, ils seraient déjà là depuis longtemps, constata Arashi avec fatalité. Que faisons-nous ?
- C’est pas bon tout ça ! s’exclama Sorata. A par attendre, nous ne pouvons rien faire si ce n’est attendre ! Si d’aventure Kamui se faisait attaquer, nous n’aurions aucun mal à le localiser mais quant à Subaru…
- Peut-être Kamui aura-t-il eu de la chance, qui sait…, murmura la collégienne.
- Mais avec des « Qui sait », on peut aller très loin, c’est là le problème ! répliqua la maîtresse du feu.
C’est à ce moment précis que la porte s’ouvrit en grinçant.
- Kamui ?! s’écria le jeune moine en se retournant.
Mais ce ne fût pas lui qui répondit.

% % % % %

Kamui bondissait d'immeuble en immeuble, ressassant de sombres pensées. Subaru était introuvable, il avait ratissé la ville à la recherche de l’amnésique mais il n’y avait aucune trace de son ami.
Le jeune garçon accéléra l’allure, espérant que le vent qui lui fouettait le visage emmène avec lui ses idées noires. Il ne voulait pas penser à ce que Subaru risquait seul à Tokyo, surtout maintenant que le soleil avait totalement disparu derrière les buildings.
Autant chercher une aiguille dans une botte de foin.
Tout au long de cet après-midi de recherches infructueuses, il avait sans cesse craint de tourner au coin d’une rue et d’apercevoir une ambulance, toutes sirènes hurlantes, amenant le corps inerte de l’exorciste.
Rien de tel ne s’était produit mais l’angoisse lui serrait le ventre, comme un étau de métal.
Si par malheur, Subaru avait croisé le chemin d’un Dragon de la Terre…

Le Campus était en vue. Kamui arrêta sa course au sommet d’un édifice, ce qui lui permit d’admirer un instant ce morceau de la baie de Tokyo, et l’espace en forme d’étoile à cinq branches que formait le quartier général des Sceaux.
Que n’aurait-il pas donné pour retrouver Subaru, là-bas…

% % % % %

Subaru entendit la porte s’ouvrir et vit Kamui s’avancer vers lui. Il se leva et ouvrit la bouche et sentit deux bras enserrer sa taille et un corps se presser contre le sien.
Kamui s’écarta brusquement, le rouge aux joues alors que les autres pénétraient dans la pièce.
Faisant mine de ne pas s’apercevoir de la teinte plus qu’écarlate du visage de son jeune leader, Yuzuriha prit la parole :
- Subaru est revenu il y a à peu prés 2 minutes. Avec de la chance, vous vous seriez croisés à l’entrée du Campus…
Elle souriait, pour tenter d’adoucir l’atmosphère mais celle-ci était trop lourde pour souffrir une quelconque plaisanterie. Elle ne saurait dire quel était le sentiment qui dominait dans le groupe. Elle sentait de la gêne émaner de Subaru bien que son visage demeurât sans expression.
Kamui, au contraire, baissait les yeux et ne s’était toujours pas départi de sa rougeur, qui ne devait d’ailleurs pas être dû qu’aux regards qu’il sentait braqués sur lui.
Ce fut Subaru qui brisa le silence qui semblait lui peser d’autant plus qu’il en était en partie la cause.
- Je ne pensais pas qu’il était aussi interdit de quitter le Campus, personne ne m’avait rien dit à ce sujet et… Je sais que je n’aurais pas dû mais ne dites rien à Kamui, il n’est en aucun cas responsable!
L’adolescent leva un regard étonné autant que courroucé sur Subaru mais celui-ci lui enjoignit discrètement de se taire.
Etonnement, Sorata sembla se détendre soudain, ses épaules s’affaissèrent et il eut un petit soupir.
- Non, c’est vrai, concéda-t-il tout en sachant pertinemment que si Subaru avait songé à en parler, jamais aucun d’eux n’auraient accepté.
Il s’approcha et contempla Subaru de pied en cap avant de sourire.
- Bon, au moins, il ne vous est rien arrivé de fâcheux, c’est déjà ça !
Ce fût à ce moment là que la porte s’ouvrit sur Seïishiro et que les deux jeunes hommes se trouvèrent être un peu moins le centre des toutes les attentions.
Subaru, quant à lui, était perplexe, à les entendre il avait dit qu’ils avaient eu peur qu’il n’ait rencontrer le chemin de quelques monstres. Mais ses compagnons ne s’en inquiétaient que pour lui, tous avaient le droit d’aller et venir comme bon leur semblait.
Il se promit de les interroger sur cet étrange état de fait et de remercier Kamui de s’inquiéter autant pour lui…
En attendant, il était décidé à ne révéler aucun des détails de sa virée. Il ne s’était jamais perdu, n’avait jamais croisé le chemin d’un violeur et ne s’était jamais fait sauver par un homme étrange qui semblait connaître beaucoup de choses de lui… même si cela l’intriguait au plus au point.
Kamui, de son côté, observait l’exorciste du coin de l’œil. Même si il n’avait pas vraiment eu l’occasion de parler avec Subaru depuis leur retour au Manoir, il avait l’impression que quelque chose n’allait pas. Peut-être s’était-il passé quelque chose qu’il avait volontairement tu. Il croisa le regard de Sorata et ne put que constater qu’il n’était pas le seul à le penser.

Qu’avait-il bien pu se passer qu’il ne voulait révéler ?

A suivre…
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyMar 11 Avr - 1:33

Bon alors x_____________x j'hallucine tellement c'est bien voilà! Deja Subaru complétement paumé qui se fait attrapper par un pervers, c'est vraiment super glauque, et puis Seishirô qui est visiblement complétement destabilisé ça c'est vraiment génial Smile j'aime Fûma qui contemple tout d'en haut! J'ai vraiment grave halluciné:

"-Comment savoir…, grinça une voix inconnue."

XD XD XD !!!

Par contre fait attention, vers la fin de ton second post tu utilise Seishirô et non pas Seischiro et j'ai été perturbée lol
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Mogyoda
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyMar 11 Avr - 11:18

pauvre Sub', l'amnésie lui réussit pas, heureusement que Sei veille au grain
j'adore le commentaire de Fûma sur la manière de Sei de s'y prendre XDD
enfin je suppose que les Sumeragi vont pas rester sans réagir si Subaru ne fait pas son exorcisme, ce qu'il est incapable de faire en l'état actuel...
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Kestrel21
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyMer 12 Avr - 14:19

merci merci merci!!^^
la suite ne devrait pas tarder!
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Onyx
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyVen 14 Avr - 11:20

Je reviens sur le fo après une semaine de vacances et je retrouve un magnifique chapitre à mon retour ! Je suis gatée !^^ Merchi bcp!
(K21: Ben c'était pas spécialement pour toi tu sais... -_-'
Onyx: C'est pas grave, merci quand même! *cruche*)
ah là là, tu persécute mon subaru c'est pas gentil ça! [X1999] L'Absent (terminé) 129j Quand même, dès sa première sortie en ville tomber sur un pervers et se faire sauver par un assassin... faut le faire!
et Fûma qui mange sa glace sur le toit d'un immeuble... mdr
Bon, trop mimi^^ Mais finalement j'hésite : tu nous fait un Seï/Sub ou un Kamui/Subaru ?
PS: Les renvois (1) et (2) que tu a mis dans le texte, ils correspondent à quoi ?!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) EmptyVen 14 Avr - 17:43

merci ma petite Onyx (à qui, en tant que membre du forum, ce chapitre était tout autant dédié!)
et oui, Subaru va en voir des vertes et des pas mûres mais aprés tout, ça change pas vraiment du manga... mais j'ai une tendance à être assez sadique avec les persos que j'aime, c'est vrai^^
pour ce qui est du couple... AH AH AH! mystère et boule de gomme mais tu le devineras bientôt je pense!
pour les renvois en bas de page... ils correspondent... ben, à rien, j'ai dû les enlever parce que ça rentrait pas dans le format texte... mais je crois pas qu'ils soient indispensables de toutes façons!
encore merci et rendez-vous au prochain chapitre!
K21
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