Houla houla ! J'vais essayer de finir à temps ^^'
J'ai presque écrit la moitié ^^
Très bon sujet pour un concours, je suis contente de vous avoir donné une miette d'idée ^.^v
[edit] Je me sens un peu seule, mais j'ai fini ^^' Alors je post ici [je n'en suis pas très très fière, mais je n'aurais pas le temps de l'améliorer avant demain midi >_<]
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Fin ?
- Arrêtons-là.
Ma voix reste ferme. Pas de trémolos, pas de failles. Coralie lève ses grands yeux bleus sur moi.
- Arrêtons là, dit-elle aussi.
Je la sens moins sûre que je ne le suis. Pour couper court à toute tentative de discussion, je me lève du canapé. Je prend mon manteau et sors. Elle n’a pas bougé. Je referme la porte de notre petit studio.
De son petit studio.
J’enfile ma veste et marche sous la neige qui tombe doucement. Les rues sont tapissées d’une fine couche blanche.
Mes sourcils se froncent, je hais cette sensation. J’ai pourtant tout bien fait et nous sommes d’accord : notre relation n’ira pas plus loin. Il ne faut pas penser relation comme une vulgaire petite escapade amoureuse, mais comme une relation de quatre longues années. La chose est différente.
Je ne T'aime plus
Mon amour
Je ne T'aime plus
Tous les jours
J’ai le goût amer de la déception dans ma bouche lorsque je pense à tout ce gâchis. Je ne reviendrais plus vers elle, elle ne reviendra plus vers moi, c’est mieux ainsi. Nous pourrons être heureux l’un sans l’autre, retrouver notre indépendance. Je vais peut-être pouvoir m’amuser et profiter de ma solitude.
La solitude...
Elle me reprochait de la laisser seule trop souvent le soir et elle détestait ça. Elle craignait tant de choses qui auraient pu arriver qu’elle se bouffait la vie. Ses jérémiades sur mes absences, ses inquiétudes sur ma fidélité -dont elle me parlait chaque soir, son magasine féminin préféré lui disant sans doute de se confier un maximum à son partenaire… Tout cela m’a donné envie d’essayer, d’aller voir ailleurs.
Oui je l’ai fait.
Je l’ai trompée. Ma maîtresse était très gentille, un peu paumée, comme moi. Je ne l’ai vue que deux ou trois fois puis je l’ai avoué à Coralie. Non pas parce que j’avais honte, mais parce que je ne voulais pas la faire souffrir plus longtemps.
Je n’aimais pas ma maîtresse, je pensais ne plus aimer Coralie.
J’ai décidé de tout lui dire, en lui expliquant ce que je ressentais, les doutes qui m’assaillaient.
Parfois J'aimerais mourir
Tellement J'ai voulu croire
Elle n’avait rien vu, rien compris. Les insultes avaient volé bas, très bas, la tension entre nous était devenue infernale. C’est vrai que dans notre couple les disputes avaient été régulières et virulentes, mais jamais à ce point. J’étais si triste, je me souvenais d’elle, de nous, avant tout cela.
Lorsque nous avions emménagé ensemble, nous avions été si prévenants l’un envers l’autre. On s’était retrouvés devant la porte noire de son petit studio, Coralie m’avait glissé à l’oreille qu’elle comptait sur moi pour mettre un peu de gaieté là dessus, je riais doucement, nerveusement. Elle avait sorti le double de sa clef et me l‘avait confié. Elle m’avait alors embrassé sur la joue, tout près de mes lèvres. J’avais ouvert et nous étions entrés en file indienne, nous tenant par la main. La porte aussitôt refermée je l’avais entraînée dans sa chambre, désireux de prendre possession des lieux de manière agréable.
Parfois J'aimerais mourir
Pour ne plus rien avoir
Je me rappelle encore de l’officialisation de notre relation. Nous nous étions fiancés à notre façon. Nous passions une après-midi arrosée avec tout nos amis respectifs, nous buvions trop, sa meilleure amie plaisantait sur nous et notre toute fraîche relation. J’étais euphorique et ce qu’elle disait m’énervait, je lui criai haut et fort que nous étions très amoureux et que, tiens, d’abord, si elle voulait quelque chose de plus officiel et d’inoubliable j’allais lui montrer de quoi j’étais capable, foi d’Armand !
Tout le monde me dit que je suis méconnaissable rempli d’alcool.
Je m’étais alors rué dehors en entraînant Coralie avec moi. Au supermarché du coin, j’avais mis en tremblant une pièce dans le distributeur de bonbons et de gadgets, j’avais eu du premier coup une bague jaune avec une espèce de petit rubis rouge. Coralie dut réessayer plusieurs fois avant de tomber sur une grosse bague noire en plastique avec un monstre vert sur le dessus. Riant encore comme deux gamins, nous étions remontés au salon et avions officialisé en bégayant n’importe quoi sur notre relation.
Nos grains de folie s’étaient faits beaucoup plus rare avec le temps.
Parfois J'aimerais mourir
Pour plus jamais te voir
Mes pas me mènent à un petit parc fermé. Il est tard, mais je saute par dessus la grille. Je me sens un peu détaché de toute légalité, j’ai déjà fait pire, et ma tristesse m’empêche de réfléchir à autre chose qu’à nous.
En m’asseyant sur un banc blanc, je me souviens y être déjà venu avec Coralie.
**
Je ne pleurerai pas. Non jamais, parce que c’est fini.
- Arrêtons là.
Je regarde Armand fixement.
- Arrêtons là, dis-je plus doucement que lui.
Je le vois partir et je ne cherche même pas à le retenir. Il sait qu’il doit le faire.
A quoi bon forcer les choses ? La passion n’est plus là, les défauts ont pris la place des qualités. Ce qui me plaisait chez lui m’horripile maintenant, je ne peux plus le regarder sans éprouver de la rancune.
Surtout depuis qu’il m’a avoué sa liaison.
Quel machisme… Il m’a dit qu’il ne supportait plus que nous parlions de nous, qu’il avait besoin d’autre chose. J‘ai alors compris que je me trompais sur lui. Il était comme tous les autres, un homme ingrat, imbu de sa personne, voulant une relation purement sexuelle. Bien sûr, avec une gentille maîtresse, aucun problème, aucune discussion, juste du réconfort physique.
Un pauvre mâle.
Je me sens nauséeuse. Je ne comprend absolument pas comment on a pu en arriver là. Les choses ont empiré à une vitesse affolante.
Je ne T'aime plus
Mon Amour
Je ne T'aime plus
Tous les jours
J’ai l’impression qu’hier encore nous nous embrassions pour la première fois. J’étais ivre de bonheur et lui aussi.
Nous nous étions trouvés dans le même train, dans le même compartiment. Bien entendu j’étais venue le rejoindre, la place à côté de lui étant restée vide. Il était adorable, tellement timide. Je voyais ses yeux fuyants se poser tour à tour sur mon cou, mes lèvres, ma cuisse. Et moi je lui parlais, de tout, mais surtout de rien. De ce qui me passait par la tête, des oiseaux, de la pluie qui mouillait le carreau, de mon métier de photographe. Je lui parlais de mon amour pour les portraits en noir et blanc que j’avais fait d’une grande dame qui dormait sur le palier de mon immeuble à Paris, et lui m’a soudainement regardée dans les yeux.
Son regard brillait de passion, d’une assurance nouvelle, il me laissait passer tant d’émotions, de désir, qui auraient pu être palpables dans l’air, tellement il me dévorait des yeux. Un instant je cru même qu’il comptait vraiment me dévorer.
Parfois J'aimerais mourir
Tellement Y'a plus D'espoir
N’obéissant plus à rien je parlais encore et encore, et je ne semblais pas le saouler par mes paroles. Il me voulait et je le voulais. Je connaissais le trajet par cœur, et je savais que nous approchions d’un tunnel.
Il le savait aussi. J’ai vu sa main frôler ma hanche. J’ai frissonné sous cette caresse dont je ne savais pas si elle était volontaire ou non. Je me suis calée contre le siège, j’ai doucement renversé ma tête. J’ai tourné mes jambes vers lui, et ma tête aussi. Sa main s’est posée entre nous deux et il m’a regardée, encore, mais cette fois de haut en bas. Puis il s’est arrêté sur mes yeux et je lui ai souris. Je lui ai donné le feu vert.
Un vacarme d’enfer, le noir total. Et ses lèvres sur les miennes. Mon corps n’a pas résisté. Le baiser fut aussi profond qu’il fut court. Lorsque nous sommes sortis du tunnel, c’était terminé. Mais il avait passé sa main autour de mes épaules et j’avais la mienne sur sa cuisse.
Parfois J'aimerais mourir
Pour plus jamais te revoir
Qu’avais-je fait ? J’avais cédé à mes impulsions, comme une bête incontrôlable. Aujourd’hui je crois que je regrette. Si nous ne nous étions pas enflammés, tout ne se serait pas enchaîné aussi rapidement. J’avais beau jouer la femme forte et indépendante, je n’en restais pas moins une femme blessée et anciennement trahie. Je ne voyais pas d‘issue, mais surtout pas de piège.
Seulement dès notre première rencontre, nous nous étions désirés.
C’était à une fête, comme tant d’autres que nous fîmes plus tard. Nous avions des amis communs qui nous avaient présentés. Il m’avait fait de l’effet, bien sûr. Grand, les cheveux un peu longs, bruns, lui glissant sur le visage. Ses yeux gris étaient rêveurs et mélancoliques, il avait de petites lèvres qui souriaient ironiquement. Il était là et ailleurs à la fois. Rêveur et conscient de tout ce qui se passait autour de lui.
Timide, il m’avait gentiment fait la bise, et je lui avais souri avant de m’asseoir en tailleur sur le fauteuil en face de lui. Je jouais avec mes longs cheveux auburn, les enroulant autour de mon doigt. Je buvais tranquillement, m’abreuvant des histoires de mes amis, un peu artistes, un peu comme moi. Ma meilleure amie m'avait soudain sauté au cou. Elle rentrait tout juste d’un voyage en Inde, radieuse. Elle se moquait de moi et de mes cheveux, je lui répondais que mes cheveux et moi nous portions très bien, merci, qu’elle nous avait un peu manqué et que nous attendions avec impatience qu’elle nous fasse le récit de ses exploits.
Armand regardait ailleurs, par la fenêtre je crois, mais il me dit plus tard que rien de la conversation ne lui avait échappé, et que je lui avait paru drôle et prétentieuse.
Au bout d’un moment, après quelques bières, nous avions décidé de descendre au parc en plus petit comité.
Armand aussi était venu.
Parfois J'aimerais mourir
Pour ne plus rien savoir
J’aurais voulu oublier cette soirée où nous étions restés côte à côte sur ce banc à regarder les étoiles, sans parler…
Dans cet appartement vide je me sens seule. Je voudrais tout effacer, passer aisément à autre chose. Mais quelque chose me retient. Quelque chose s’est brisé, pourtant je ne pourrais pas oublier, je l’ai trop aimé. Trop fort, trop longtemps, trop passionnément, nous avions fusionné. Que faire contre ça ? Que faire contre le passé ?
Énervée, je balance la première chose qui me tombe sous la main contre le mur. Il s’agit de sa bague. Il l’a enlevée sans que je ne m’en aperçoive. Est-il encore temps de discuter sans recourir au meurtre ? Je me lève, détache mes cheveux, et pressée par une impulsion -que je redoute, je sors sous la neige, n’emportant avec moi qu’une écharpe pour oublier le froid, et la bague, pour oublier la solitude. Je marche, je marche encore. Inexorablement je sais où j’irais. Cette nuit et une autre nous nous sommes retrouvés.
Je ne suis pas surprise de le voir sur ce banc.
Lui si.
**
Il la regarde, étonné, ses yeux perdant un peu de leur rêverie.
- Tu ne peux pas quitter l’appartement sans ça, c’est à la fille de jeter sa bague de fiançailles à la tête du mec, lui-dit elle sans réfléchir.
- Ah. Oui peut-être.
Il récupère simplement la bague, et attend, interrogateur, patient.
Il l’attend.
- Que fait-on maintenant ? lui demande-t-il finalement.
- Peut-être devrions-nous attendre un signe des étoiles, je ne sais pas.
- Oui peut-être.
- Ou alors on se sépare comme ça, et un jour, qui sait, on se rappellera.
- Pourquoi pas, je sais où tu habites et j’ai ton numéro.
- Oui, moi aussi.
Coralie se lève et enroule son écharpe. Les mains dans les poches et la tête haute, elle s’apprête à sortir du parc. Armand l’arrête, pas tout à fait sûr de lui.
- On n’oublie rien, hein ?
- Jamais Armand, toi et moi c’était de l’amour.
Elle lui sourit et lui aussi. Elle lui fait un petit signe de la main et rentre chez elle. Ils ne sont plus sûr que tout soit réellement terminé.
Leur histoire est belle.
Je ne T'aime plus
Mon amour
Je ne T'aime plus
Tous les jours…