Axslnyz, la planète des écrivains
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 [X1999] L'Absent (terminé)

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Shaniah
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyVen 14 Avr - 19:57

Si c'est Kamui/Subaru, Sei va nous faire une attaque cardiaque XD

14 viens que je te console, Sakurazukachéri Very Happy
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyDim 16 Avr - 12:34

ça, il serait pas trés content... mais je n'en dis pas plus!^^
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 20 Avr - 20:06

Titre : L’absent- chapitre V
Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, à priori pas trop OOC, quelques spoilers mais rien de bien méchant et… je crois que c’est tout !
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j’ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m’appartiennent et c’est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) ! Ah, j’oubliais, les pensées des personnages sont entre guillemets !


Il ne s’était même pas rendu compte qu’il s’était endormi, tant il avait sombré rapidement après s’être affalé sur son lit.
Il ne s’était même pas déshabillé avant de s’effondrer sur le matelas et de se rouler en boule entre les draps.
La seule chose dont il se souvenait était qu’il s’était lui-même surpris à penser à Kamui en gravissant les escaliers.
Le lycéen était décidément un garçon adorable et semblait vraiment l’aimer. Une fois de plus, il s’était interrogé sur les sentiments qu’ils avaient dû partager pour que l’adolescent soit attaché à lui de la sorte car il l’avait longuement observé durant le dîner et après, lorsque Kamui était venu lui parler dans sa chambre.
Malgré le fait que le garçon soit aussi gentil et sympathique envers lui et les autres, il était, du moins lui semblait-il, beaucoup plus distant que lorsqu’il se retrouvait seul avec lui.
Il paressait alors beaucoup plus prompt à sourire et à laisser s’exprimer ses sentiments.
Il devait se sentir en sécurité avec lui, et semblait avoir très envie de se confier, sans oser le faire pour autant.
Réaction que Subaru comprenait parfaitement maintenant qu’il y réfléchissait : il ignorait tout des relations qu’ils avaient partagés avant son accident, il était apparu comme un inconnu aux yeux de l’adolescent, ce qui expliquait son apparente réticence.
Pourtant, il aurait aimé comprendre ce qui tourmentait le jeune lycéen. Il n’était pas dupe, Kamui n’était pas un garçon comme les autres. Ses yeux lavande reflétaient la tristesse et le désarroi de ceux qui ont vu l’horreur du monde de prés. De trop prés même. Une expression qu’on ne devrait jamais voir chez un garçon de 16 ans à peine.
Il semblait toujours en proie à une détresse immense qui donnait l’impression qu’il souriait et riait uniquement pour faire bonne figure devant les autres, quelque chose qu’il ne parvenait pas à cacher (en tout cas entièrement) même lorsqu’il était heureux et qui paressait peser atrocement sur ses épaules.
Subaru aurait voulu connaître le pourquoi d’un tel désespoir, il se mettait à espérer qu’un jour, Kamui lui fasse suffisamment confiance pour lui révéler les tourments qui le rongeaient. La parole avait un pouvoir si libérateur…
- A quoi penses-tu ?
Il sursauta et se retourna vivement.
C’était elle, la jeune femme qui marchait dans ses rêves. Et tout autour de lui, il s’aperçut que l’obscurité avait laissé la place au paysage idyllique qu’il connaissait bien, à la différence cette fois-ci que le soleil était haut dans le ciel vide de tout nuage, d’un bleu si beau qu’il semblait peint à l’aquarelle.
Il se retourna. L’arbre était toujours là, surplombant le pré dont les brins d’herbe ondulaient toujours sous une légère brise et étincelaient sous le soleil comme autant d’un océan de bijoux.
Deux bras enserrèrent soudain son cou et il sentit le contact humide des lèvres de sa compagne sur sa joue.
- Je suis si contente de te voir ! s’exclama-t-elle lorsqu’elle le lâcha. Si tu savais comme tu m’as manqué ! Et ton rêve est toujours aussi beau ! Quel endroit de choix pour un rendez-vous !
Elle sautillait sur place, esquissait de petits pas chassés, apparemment des plus joyeuses.
Subaru la regardait, souriant. Elle portait toujours ses mêmes amples habits blancs, ses cheveux ébènes à peine plus longs que les siens étaient en désordre, ses yeux si semblables aux siens riaient autant que sa bouche.
Elle avait la même taille que lui, les mêmes petites fossettes au creux des joues, ce même petit grain de beauté là, sur la nuque, dissimulé par quelques cheveux fous…
Il avait l’impression de se regarder dans un miroir magique qui lui montrerait sa version féminine.
- Tu m’as l’air bien pensif, Subaru, murmura la jeune femme.
Il sursauta. Elle s’approcha et se posa un doigt sur les lèvres.
- Tu te souviens de la question que tu m’avais posé la nuit dernière ? Je veux bien te révéler la réponse…
Elle s’approcha encore et murmura, au creux de son oreille :
- Hokuto.
Puis s’éloignant, elle lança, enjouée :
- C’est beaucoup plus agréable de dialoguer avec une personne lorsqu’on peut la nommer, n’est-ce pas ?
Subaru, d’abord surpris, se sentit soudain joyeux. Oui, c’était effectivement beaucoup mieux.
Hokuto s’assit en tailleur dans l’herbe et levant les yeux vers lui, elle rajouta malicieusement :
- Quant à mon nom de famille, c’est un secret-défense ! De toute façon, tu l’apprendras bien assez tôt…
Subaru avait envie de demander pourquoi.
- Mais…, commença-t-il finalement. Existes-tu véritablement ?
Hokuto parut étonnée et Subaru se tut.
- Evidement ! s’exclama la jeune femme. On aurait dit que tu en doutais !
- C’est juste que… je ne t’ais jamais vu au Campus ou ailleurs…, balbutia le rêveur, un peu gêné.
Hokuto sourit largement.
- Non, tu as raison de te demander cela ! Comment pourrais tu croire à l’existence d’une fille que tu connais à peine simplement en l’ayant vu dans tes rêves ! Mais je peux néanmoins t’affirmer que j’ai réellement vécue !
- Je me demandais simplement pourquoi je ne t’avais jamais vu, que jamais personne ne m’ait parlé de toi.
Hokuto soupira tristement et détourna les yeux.
- C’est normal, murmura-t-elle. Je suis morte.

% % % % %

La stridente sonnerie annonçant que le dernier cours de la journée touchait à sa fin retentit, lui vrillant les oreilles d’une façon presque agréable.
Prestement, il referma son livre et son classeur de mathématique, les fourra sans douceur dans sa sacoche, se leva et gagna la sortie, la perspective d’une soirée de travail gâchant en partie la joie d’en avoir fini avec une longue journée de classe.
Il songea alors à Subaru, qui acceptait si gentiment de l’aider chaque soir ou presque. Les compensations font oublier les petites souffrances, comme disait le proverbe.
Cette pensée l’aida à se sentir un peu plus léger et il dévala les escaliers en compagnie d’une foule dense d’élèves heureux tout comme lui d’en avoir terminé et quitta d’un bon pas le bâtiment des sciences, appréciant le contact de l’air frais sur sa peau réchauffé par le chauffage de la salle.
Il sonda rapidement les alentours, à la recherche hypothétique de Sorata ou Arashi. Le moine d’Osaka était aisément reconnaissable à sa haute taille, au contraire du leader céleste que la plupart des élèves de seconde dépassaient d’une tête.
Ce fut alors qu’il avisa un jeune homme plus grand que les autres qu’il voyait également inspecter l’endroit bondé à la recherche visible de quelqu’un.
Il plissa les yeux et se figea. Peut-être avait-il mal vu… mais non, c’était bien Subaru.
Il eut un sourire, agita le bras aussi haut qu’il le put avant de se frayer un chemin au travers de la foule pour le rejoindre.
Le médium, le voyant accourir vers lui, sourit.
- Bonjour Subaru ! commença Kamui, un peu essoufflé. Je ne pensais pas que tu irais venir me chercher…
L’instant suivant, il se morigéna. Peut-être n’étais-ce pas lui que l’amnésique était venu retrouver, il était probablement prétentieux de penser cela.
Mais Subaru lui adressa un doux sourire.
- Je me suis dit que comme je n’avais pas pu te voir ce midi, je viendrais te chercher. Et puis… il faut que je te dises quelque chose.
Le lycéen, surpris, le dévisagea longuement, sans se rendre compte que le rythme de son palpitant s’était légèrement accéléré.
Subaru était venu pour lui parler, à lui, tout seul. Le souvenir de sa mauvaise après-midi fut aussitôt effacé alors qu’il s’exclamait, sans même chercher à cacher sa joie :
- D’accord ! Où veux-tu aller ?
- Heu… au petit kiosque, tu veux bien ? demanda Subaru, qui malgré son hésitation, semblait avoir déjà réfléchi à cela.
Quelques minutes plus tard, ils s’asseyaient l’un en face de l’autre autour de la petite table en bois.
- De quoi voulais-tu me parler ? demanda Kamui après un petit instant de silence, entrant tout de suite dans le vif du sujet.
Subaru, qui semblait jusque là avoir trouver un formidable intérêt pour les rainures du bois, leva les yeux pour fixer son vis-à-vis.
Il ne répondit pas tout de suite, ne sachant trop par où commencer. Il voyait Kamui le regarder avec attention mais Subaru ne distingua aucune forme d’impatience dans son attitude.
Il paressait décidé à lui consacrer autant de temps qu’il le désirait.
- J’avais envie de te parler…, commença-t-il avant de s’arrêter un instant, réfléchissant à ce qu’il voulait effectivement dire à Kamui. Car après tout, c’était peut-être stupide de souhaiter discuter de cela mais il avait très envie de savoir. Et puis l’adolescent semblait le connaître si bien…
- Je fais souvent des rêves étranges, en ce moment, fit-il, reprenant sa phrase là où il l’avait laissé. Et j’y vois toujours une jeune femme, toujours la même. Elle me parle, elle laisse des énigmes derrière elle.
Kamui écoutait avec attention, encourageant par son silence Subaru à continuer.
- La nuit dernière, elle m’a révélé son nom et… qu’elle était morte.
Il butta légèrement sur le dernier mot mais se reprit.
- Dés que je l’ais vu, j’ai su qu’elle me connaissait avant. Et il m’a semblé presque impensable de ne pas la reconnaître, et ça m’attriste…
Son regard jade avait rencontré celui du jeune leader céleste et celui-ci y lut une silencieuse supplication.
- J’aimerais savoir de qui il s’agit, et j’ai pensé que tu pourrais me renseigner…
Kamui ne répondit pas immédiatement mais il savait, il connaissait l’identité de cette personne, bien que lui-même ne l’ait jamais rencontré.
Il se souvenait comme si c’était hier de cette rencontre unilatérale, celle qui s’était déroulée au fond de son cœur torturé, alors que Subaru était venu le sauver de la folie. C’était à cette occasion qu’il avait put connaître un peu le passé de cet homme qu’il n’avait pourtant encore jamais vu. Et en se réveillant et découvrant le visage épuisé de Subaru penché sur lui, il avait eu l’agréable impression d’avoir enfin retrouvé une personne chère disparue depuis des années.
Il eut un imperceptible soupir, tout cela lui semblait si loin à présent.
Il allait lui répondre lorsqu’une impulsion soudaine l’en empêcha.
- D’accord, fit-il. Mais… pourquoi m’avoir demandé à moi ?
Subaru parut surpris mais répondit néanmoins.
- Je ne sais pas trop, avoua-t-il. Ça m’a parut logique de t’en parler à toi, je n’y ais pas vraiment réfléchi à vrai dire. Comparé aux autres, tu es celui qui semble me connaître le mieux. De fond en comble même, ajouta-t-il. Je doute d’avoir été ami avec toi comme j’ai pu l’être avec Sorata ou Yuzuriha.
Se taisant, il constata avec stupéfaction que Kamui rougissait.
- Que t’arrives-t-il ?
Kamui releva brusquement la tête et tenta autant qu’il le put d’éviter de le regarder.
- Rien, ne t’inquiète pas…, murmura le jeune homme avec embarras.
Subaru jugea bon de ne pas insister.
Il y eut un court silence puis Kamui se redressa et demanda d’une petite voix :
- Pourrais-tu me dire son nom ?
- Hokuto, le renseigna Subaru d’une voix neutre.
- Hokuto…, répéta le lycéen d’un air pensif bien qu’en réalité, tout soit très clair dans sa tête. Seulement, quelque chose l’empêchait d’en faire part au médium.
En effet, comment lui parler de sa sœur sans évoquer son assassin, le Sakurazukamori ?
Pour une raison obscure, il ne voulait pas parler du gardien du Cerisier au médium, même si cela revenait à lui cacher la principale clef de son existence.
Non, il ne pouvait se résoudre à lui raconter comment cet homme avait piétiné sa vie comme ces cadavres dont il nourrissait l’Arbre millénaire mais il ne pouvait malgré tout pas lui mentir en lui assurant qu’il n’en avait jamais entendu parler.
Subaru s’était adressé à lui en espérant qu’il l’aiderait à déchirer ce voile de mystère entourant sa vie passée, il aurait après tout très bien pu en parler à quelqu’un d’autre, même si eux auraient été incapables de le renseigner.
Subaru lui faisait confiance. Et il ne voulait pas trahir cette confiance.
- Elle s’appelait Hokuto Sumeragi, fit-il. C’était ta sœur.
- Ma sœur ?! s’exclama l’exorciste, incrédule.
- Jumelle, précisa Kamui.
Subaru ne dit rien. A la lumière de la révélation du jeune homme, c’était vrai que ça ressemblance physique avec la jeune femme était des plus troublante maintenant qu’il y songeait. Cependant, une question le taraudait mais, sans savoir pourquoi, il hésitait à la poser. Etrangement, Kamui semblait s’en douter car il détourna les yeux au moment où le médium se pencha sur lui.
- Kamui, dis moi… de quoi est-elle morte ?
L’interpellé tressaillit, il avait redouté cette question, bien qu’elle fut immanquable.
- Elle a été assassinée.
Lui même n’en revint pas de la froideur avec laquelle il avait révélé cela.
L’espace d’un instant, il vit le regard du médium s’assombrir. Ses yeux étaient fixés sur lui mais il ne le voyait pas pour autant. Un frisson le traversa, ce regard vide et inexpressif lui faisait peur.
Subaru ne disait toujours rien et le lycéen, tendu comme un arc, attendait et redoutait la question qui allait suivre. Car elle viendrait, c’était inévitable.
Et pourtant, Subaru se taisait.
- Kamui…, commença-t-il soudain.
- Je n’en sais rien !! s’écria soudain l’adolescent en réponse à cette question muette. Je ne sais pas qui l’a tué ! Je ne peux pas te répondre…
Sa voix s’apaisa soudain et il s’aperçut qu’il s’était levé et s’était penché sur Subaru, ses mains à plat sur la table de pierre.
Le visage de l’exorciste exprimait la plus totale stupéfaction et Kamui, piteux, finit par se rasseoir.
- Excuse-moi, bredouilla-t-il. Je ne sais pas ce qui m’a pris.
- Ce n’est pas grave, le rassura Subaru ave gentillesse.
C’est vrai que la réaction pour le moins violente du lycéen l’avait surpris mais il se l’était déjà expliqué avec facilité : Kamui avait probablement connu Hokuto de son vivant et le fait de n’avoir jamais su qui était son assassin l’avait sans doute profondément marqué.
Peut-être même qu’il paressait tant l’aimer parce qu’il reconnaissait la jeune femme en lui…
- Tu la connaissais bien, Hokuto ?
A cette question, Kamui sursauta.
- Euh… c’est à dire que…, balbutia-t-il, embarrassé. Il ne pouvait tout de même pas lui dire qu’il connaissait effectivement la sœur défunte de Subaru, mais sans l’avoir rencontré une seule fois.
- Non, pas vraiment. En fait, je la connaissais surtout par toi, répondit-il, ce qui, après tout, était la vérité nue.
- Ah bon, fit éloquemment Subaru. Cette explication venait de faire s’effondrer toute sa théorie.
Kamui était décidément un jeune homme bien curieux.
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 20 Avr - 20:07

Hôtel de Ville, quartier de Shinjuku 18 h 09…

J’en ais assez. Je me sens seul. Ça fait combien de temps qu’elle n’est pas venue ?
Je ne sais pas. Je ne saurais pas dire si cela fait 5 minutes ou 10 ans qu’elle n’est pas venue me voir. Elle me manque. Je serais tellement plus content si elle était là mais on dirait qu’elle ne m’aime plus. Si elle était contente d’être avec moi, si j’étais vraiment son meilleur et son seul ami comme elle me le susurre si souvent, alors pourquoi m’abandonne-t-elle ?
Est-ce parce qu’elle préfère être avec lui ? Et si elle préfère être avec lui, ça veut dire qu’il est mieux que moi ?
En tout cas, je ne l’aime pas, celui-là. Avant, je ne savais même pas qu’il existait. Mon univers se résumait à elle, à sa peau, au son de sa voix. Mais un jour, je l’ais vu me quitter et partir avec lui, en me laissant terminer seul ce que nous avions commencé.
Qu’elle me quitte, c’est toujours douloureux et je ne le supporte qu’en sachant qu’elle va revenir le lendemain. Mais cela fait longtemps qu’elle ne vient plus me voir. Trop longtemps pour moi. Je me sens presque triste. Je me sens si vide quand elle n’est pas là, avec moi.
Pourquoi le préfèrerait-elle, lui ? Peut-être que je ne lui plaît plus. Est-ce qu’elle délaisse ainsi tout ce qui l’ennuie ? L’oubliera-t-elle lorsqu’il ne l’amusera plus ?
Non, elle ne m’a pas oublié. Elle me l’a dit qu’elle m’aime. Plus d’une fois. Mais c’était il y a combien de temps ? Je n’en sais rien. Je n’ais plus aucune notion du temps depuis qu’elle est partie. Elle est la seule chose qui rythme mes journées. Et je l’aime trop pour qu’elle m’abandonne.
J’aimerais bien lui dire de revenir, que je m’ennuie, qu’elle me manque. Mais elle ne le comprendrait pas, même si elle est la seule qui puisse me comprendre vraiment.
J’aimerais bien le tuer, lui, et lui faire mal, pour qu’elle le laisse et qu’elle revienne. Que ça redevienne comme avant, quand on se ressemblait tellement, quand elle était mon unique amie et que j’étais son unique compagnon.

J’en ais assez, je me sens seul.

Ça fait combien de temps qu’elle n’est pas venue ?

% % % % %

- Tu reprendras bien encore un peu de thé, Satsuki ?
La jeune fille tendit sa tasse vide avec un sourire et Yuto y versa un peu du liquide brûlant. Elle le remercia et porta le récipient à ses lèvres.
- Cela fait longtemps que tu n’as plus été voir Beast, non ?
Satsuki leva vers le jeune homme blond un regard surpris.
- Bientôt deux jours, pourquoi ?
- Je ne sais pas… je pensais que peut-être, il s’ennuyait tout seul.
De plus en plus étonnée, elle reposa sa tasse sur la petite soucoupe qu’elle tenait en main.
- Pourquoi donc Beast s’ennuierait-il ? Il ne connaît pas la solitude, c’est une erreur que de lui prêter des sentiments humains.
- Pourtant, tu lui parles toi. Ne te réponds-t-il pas, à sa manière ?
Elle haussa les épaules.
- C’est différent. Je suis sa récréation de quelques heures par jour, c’est tout. Je ne pense pas qu’il soit attaché à moins au point de se sentir seul.
Yuto l’écoutait, jouant distraitement à faire monter et descendre la fermeture éclair de sa veste.
- Je ne crois pas, répondit-il finalement. Je dis peut-être une bêtise mais il a vraiment l’air de t’adorer. Peut-être est-il même jaloux lorsqu’il te voie avec moi.
- Non. C’est idiot ce que tu dis ! répliqua la brune avec mauvaise humeur, sans qu’elle ne sache trop pourquoi. Pourquoi serait-il jaloux ?
- Parce que tu passe plus de temps en ma compagnie qu’avec lui, murmura le dandy blond avec emphase.
- Tu dis n’importe quoi…, trancha la jeune fille brune tout en portant à nouveau la tasse à ses lèvres.

% % % % %

Elle exhala un profond soupir et un long frisson secoua son corps.
Elle remonta le fin drap de coton sur son buste en tremblant et se recroquevilla légèrement sur elle-même, tentant de conserver le peu de chaleur qui lui restait.
Elle leva la tête et contempla quelques secondes le reflet que lui renvoyait la glace placée en face de son immense lit à baldaquin. L’image d’un femme malade, clouée au lit par la fièvre et la fatigue. Elle eut un pauvre sourire, elle qui avait tellement peu l’habitude de s’apercevoir ainsi.
D’ordinaire, lors qu’elle se mirait dans cette immense psyché murale, elle se régalait de la vue d’une grande femme ombrageuse, aguichante, élégante et fière.
Qu’elle était pitoyable ainsi, elle éprouvait presque du dégoût à se voir comme ceci, exposée aux regards et tellement vulnérable.
Elle posa sa main aux longs ongles vernis de noir sur son front. Il était brûlant de fièvre et humide de sueur. Et pourtant, elle grelottait et claquait des dents alors même que la fenêtre de sa chambre était hermétiquement close.
Mais surtout, elle avait l’impression qu’une main glaciale lui broyait l’estomac, provoquant d’insupportables douleurs.
Si seulement cela pouvait cesser… mais quand son supplice s’achèverait enfin, elle n’en avait aucune idée.
Elle en connaissait uniquement la cause : Kamui.
Depuis que le jeune garçon les avaient rejoint, elle se trouvait dans cet état lamentable. Mais cela ne semblait guère attendrir leur leader.
C’était cette présence implacable, écrasante qui la rendait ainsi, cette volonté sans faille, cette envie, ce désir de tout détruire sur son passage, y comprit ses compagnons d’armes, qu’il ne paressait d’ailleurs pas considérer comme tels. Et également cette absolue indifférence, ce pouvoir formidable qui émanait de lui même alors même qu’il se trouvait en plein sommeil…
Un frisson la secoua et elle plaqua ses mains sur son ventre avec une grimace de douleur.
Elle avait envie de crier tant sa souffrance était intense mais seule un faible gémissement franchit ses lèvres entrouvertes.
Où pouvait bien se trouver Kamui ?


A suivre…
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Allie-chan
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 22 Avr - 19:31

j'ai tout relu, ce n'est pas nouveau, ça m'arrive régulièrement XD
et j'adore vraiment cette fic >_< ma préférée sur X je pense

j'aime beaucoup ta façon de mettre en scène tes personnages, surtout ^^
(et je ne m'étais pas rendue compte de la longueur des chapitres O_o c'est fou)
enfin bref: la suite, encore et toujours ¤__¤


Dernière édition par le Dim 23 Avr - 13:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 22 Avr - 19:57

Ce chapitre est génial, malgré un petit bémol : on ne voit pas assez Subaru !!!!! (bon, c'est vrai qu'il est présent dans les 3/4 du texte, mais c'est pas assez! J'en veut plus, toujours pluuuuuus!!!! [commentaire d'une droguée XD])
J'aime trop Kamui qui agresse Subaru tellement il est nerveux^^ J'imagine bien la scène, et le pauvre Sub complètement médusé! :p
La longueur des chapitres est toujours aussi agréable, même si on la ralongerait encore volontiers d'une quinzaine de lignes (ou plus^^) lorsqu'on arrive à la fin! C'est pour ça qu'une petite (m'enfin grande je prends aussi lol) suite ne serait pas de refus... elle est même attendue avec impatience... *ton menaçant (t'en fais pas, j'ai l'habitude de menacer les auteurs de fics que j'aime, même s'ils sont ponctuels, mais je les tue jamais (ben oui sinon ils pourraient pas écrire la fin! Pas bête! lol))*
Donc j'attends la suiiiiiiiiiiite!!!!!!! (mais tu l'as peut-être déjà compris XD)
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyDim 23 Avr - 13:00

Allie-chan: tout relu? ouahou... ta préférée sur X? aaaargh *défaille de joie* et oui... mais attention, ne spoile pas ceux qui lisent ici, ils ne savent encore rien du couple^^
merci encore pr ta review sur FFnet, 51, mon record à ce jour! elle m'a fait un immense plaisir (c vrai, ma seule lectrice fan de humhum / hum)
merci encore!

Onyx : étonnant comme remarque... c la première fois qu'on me fait remarquer l'absence de Subaru dans cette fic, alors que c lui le héros!
mais bon, on est droguée ou on l'est pas, j'imagine (dixit une accro à la Subaru Sumeragine!)
en tout cas, tes reviews me font toujours autant plaisir!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyVen 28 Avr - 19:47

Titre : L’absent- chapitre VI
Auteur : Kestrel21
Base : X/1999
Genre : Yaoï, à priori pas trop OOC mais par contre, SPOILERS du tome 13, vous êtes prévenus !!!
Résumé : Après son combat avec Fuma, Subaru a perdu la mémoire (j’ai toujours eu le don des résumés !).
Disclaimer : Aucun des persos de X ne m’appartiennent et c’est tant mieux comme ça tout le monde peut en profiter (quoi que je dirais pas non si on me proposait Subaru ou Seïshiro !) ! Ah, j’oubliais, les pensées des personnages sont entre guillemets !

- Kamui est parti ?
Arashi hocha la tête alors que Sorata s’emparait de quelques assiettes vides pour les déposer dans l’évier.
- C’est sympathique de la part de Daïsuke d’avoir accepté de l’accompagner pour voir cet homme… Comment s’appelle-t-il déjà ?
- Le professeur Tojo, le renseigna la prêtresse. Celui que Kamui avait tenté de sauver lors de l’effondrement du Sunshine 60.
- Je me rappelle, le président de cette énorme entreprise pharmaceutique, non ?
-Oui.
Sorata sourit, un sourire sans joie.
- Et je suppose que cela lui pèse gros sur le cœur… Mais de le savoir vivant doit déjà soulager sa conscience.
Ils s’entreregardèrent un bref instant puis soupirèrent de concert.
- Yuzuriha t’as dit qu’elle était parti en ville en emmenant Subaru ? interrogea soudain la lycéenne.
- Oui. J’ai trouvé que c’était une bonne idée. Tant qu’il ne lui fausse pas compagnie, ça va lui faire du bien de sortir un peu.
Arashi resta silencieuse. Surpris, le moine s’approcha.
- Qu’y a-t-il ? Tu n’es pas inquiète tout de même ? Avec elle, il ne risque rien.
- Je sais, je sais… Mais ce n’est pas ça. Ne crois-tu pas qu’il trouve cela étrange ? Que l’on lui permette de sortir en compagnie d’une collégienne alors que, seul, il n’en a pas le droit ?
Sorata se tut, indécis. Visiblement, il n’avait pas songé à cela.
- Tu as raison. Il doit trouver cela terriblement injuste, fit-il en souriant.
- Et pour cause, ça l’est ! Mais tout de même, il n’a plus l’âge de ce genre de réflexions. J’ai vraiment l’impression que vous le considérez tous que comme un enfant ! s’indigna-t-elle.
- Ne te fâche pas…, murmura le moine d’une petite voix d’enfant battu en essuyant une larme fictive.
Reprenant son sérieux, il tenta de s’expliquer.
- Tu n’as pas tort… mais je ne sais vraiment pas comment m’y prendre avec lui, concéda-t-il. Il est tellement différent du Subaru que j’avais appris à connaître. Il était froid, distant, énigmatique, toujours de mauvais poil… C’est au antipodes de ce qu’il est devenu. Il est timide, il rit, on lit en lui comme dans un livre ouvert.
- C’est vrai, acquiesça la jeune fille. Maintenant que j’y pense, il connaît la même évolution que Kamui.
Sorata sourit.
- Pas étonnant que ces deux-là s’entendent si bien !

% % % % %

- Oui, bien sûr que Kamui te le présenteras ! Tu verras, c’est un garçon vraiment très gentil ! Moi, c’est grâce à lui que j’ai rencontré Seïishiro, c’est son neveu, même si ça faisait quelques temps qu’ils ne s’étaient pas vu !
Yuzuriha s’interrompit un instant et leva les yeux vers Subaru.
- Pourquoi tu ne dis rien ? Tu es fâché ?
Subaru tressaillit et, confus, se passa une main sur la nuque.
- Excuse-moi, je… Je ne t’écoutais pas…
Croisant le regard de la fillette qui souriait, il continua :
- C’est très gentil de m’avoir emmené, au fait, je te remercie.
- Il n’y a vraiment pas de quoi, tu dois certainement t’ennuyer à rester seul toute la journée alors j’ai pensé que ça te ferait plaisir de sortir un peu !
Acquiesçant, Subaru crut soudain voir venir l’opportunité d’aborder le sujet qui l’intéressait.
- A propos, je voulais savoir… Y a-t-il une raison particulière pour que vous m’interdisiez ainsi de sortir ?
La collégienne cligna plusieurs fois des yeux et détourna les yeux. Visiblement, le sujet semblait plus délicat encore que ce qu’il avait crû, cela ne fit que renforcer sa curiosité et il espérait pouvoir profiter de cette excursion pour lui tirer les vers du nez.
Yuzuriha se taisait, Subaru s’arma de patience et se tût également, attendant.
- Et bien…, commença la fillette, marchant sur des œufs. Je ne sais pas si… Ne crois pas que je me défile mais je pense que Sorata et Arashi seraient certainement mieux pour t’expliquer… Mais enfin, je ne sais pas trop…
S’immobilisant subitement, elle ouvrit grand les yeux, un soudain sourire aux lèvres.
Attrapant le bras de Subaru, elle força celui-ci à s’arrêter et s’exclama :
- Tu veux bien m’attendre ici ? J’en ais pour 5 minutes, ne t’en fais pas !
Le jeune homme la fixa quelques secondes, surpris puis finalement acquiesça.
- Merci ! A tout de suite !
Accélérant, la fillette fendit la foule et quelques instants plus tard, Subaru la perdit de vue.
Il poussa un petit soupir las, songeant qu’il attendrait certainement plus longtemps encore.

- Attendez !
Incapable de courir au milieu de tout ce monde, la collégienne sautait sur place et agitait la main, dans l’espoir de se faire remarquer.
La foule s’éclaircit soudain et Yuzuriha se mit à courir à toute allure, les yeux fixés sur cette large et haute silhouette bien connue.
Un soudain choc. Elle poussa un petit cri alors qu’elle se sentait partir en arrière.
Mais deux mains puissantes attrapèrent ses épaules, lui permettant d’atterrir sur le trottoir pavé avec plus de peur que de mal.
Reprenant ses esprits, la fillette fixa un instant sur le garçon penché au dessus elle un regard éperdu.
Celui-ci la dévisageait avec douceur par dessus ses petites lunettes rondes.
- Ça va ? Tu ne t’es écorchée nulle part ?
Gênée tout autant que ragaillardie, Yuzuriha sauta sur ses pieds et s'écria :
- Tout va bien, ne vous en faites pas pour moi !
Se redressant à son tour, le jeune homme lui adressa un sourire éblouissant avant de reprendre sa route après un amical signe de la main.
La collégienne le fixa un instant puis se frotta les yeux, déroutée.
Non, elle avait dû mal voir… Et pourtant, ce sourire si bienveillant, ces yeux si pleins de gentillesse, cette expression ouverte…
- Ça alors ! Qu’est-ce qu’il ressemble à Kusanagi !

Adossé à une cabine téléphonique, Subaru observait avec plus ou moins d’intérêt les allées et venues incessantes des passants, attendant avec patience le retour de Yuzuriha.
Enfin, avec assez peu de patience pour tout dire. Depuis le départ de la collégienne, il se sentait étrangement mal à l’aise, peut-être était-ce parce qu’il ne s’était encore jamais retrouvé qu’une seule fois dans cette situation, qu’il avait depuis tenté de faire disparaître de sa mémoire sans pour autant y parvenir.
Car mine de rien, cette étrange rencontre l’avait beaucoup plus troublé qu’il ne l’aurait crû. Il se passait rarement plus d’une nuit sans qu’il se surprenne à penser à cet homme singulier. Plus il y réfléchissait, plus il avait du mal à croire à une simple coïncidence. Peut-être aurait-il était capable de s’en tenir à cela si l’homme n’avait pas eu cette attitude pour le moins surprenante, qui impliquait qu’il semblait bien le connaître.
En tout cas suffisamment pour ne pas ignorer sa destination ni l’un de ses principaux trait de caractère.
Mais pour Subaru, c’était déjà beaucoup trop, et cela finissait presque par l’inquiéter.
Pour arriver ainsi, au moment même où il se trouvait en danger, depuis combien de temps au juste le pistait-il ?
Pendant un instant, son regard scruta avec attention les alentours mais aucun des passants ne ressemblait de prés ou même de loin à son homme.
Il en ressentit un stupide soulagement, surtout qu’il le savait très éphémère.

- Attendez-moi ! Kusanagi !
A l’appel de son nom, le militaire fit volte-face et sourit en apercevant la fillette courir vers lui, essoufflée par sa course folle et un grand sourire aux lèvres.
A bien y réfléchir, il l’avait rarement vu avec un visage exprimant autre chose que le ravissement ou la joie de vivre.
Yuzuriha se campa devant lui, reprenant son souffle. Souriant, l’homme passa une main amicale entre les oreilles de l’inugami, qui plissa le museau de plaisir.
- Bonjour toi… Comment vas-tu Yuzuriha ?
- Bonjour Kusanagi ! Excusez-moi, je ne vais pas pouvoir vous parler trop longtemps, j’étais avec un ami et quand je vous ais vu, je me suis précipitée pour vous dire bonjour ! Mais je ne devrais pas le laisser seul trop longtemps !
Kusanagi sentit son sourire se crisper légèrement. Peut-être Yuzuriha s’en aperçut car elle s’exclama, le visage soudain rosissant :
- Mais ce n’est pas du tout ce que vous croyez ! D’ailleurs, Subaru a presque 25 ans !
Le Dragon de la Terre rit et se passa une main sur le crâne, gêné.
- Non, ne vous en faites pas, je ne pensais pas à cela !
Yuzuriha sourit, ses oreilles de chat frémissantes.

L’homme fendait la foule. Comme poussés par une force invisible, les tokyoïtes s’écartaient prestement de son passage, comme s’ils craignaient d’entrer en contact avec lui involontairement.
Le personnage n’était pas mécontent de cette situation. Ces humains ridicules le répugnaient tant, tous aussi laids et grouillants que des cancrelats et aussi nocifs que des virus. Mais cela allait bientôt changer, c’était certain et personne jamais ne pourrait rien y faire.
Comment pouvait-on donc désirer protéger tous ces hommes et ces femmes, que souvent, très peu de choses attachaient encore à leur vie miteuse et insignifiante ? Leur existence était aussi inutile qu’empoisonnante. Oui, empoisonnante, c’était le mot adéquat. Ils empoisonnaient la planète, empoisonnaient les autres et s’empoisonnaient l’existence.
La terre souffrait à cause d’eux, ils souffraient à cause d’eux-mêmes et certains poussaient le vice jusqu’à parvenir à être heureux.
Mais tout cela serait bientôt terminé, il souhaitait le changement, la terre souhaitait le changement.
Il avançait rapidement, regardant droit devant lui lorsque soudain, ses yeux s’étrécirent et il ralentit légèrement l’allure.
A quelques mètres à peine de lui se tenait un autre Dragon du Ciel, le second en l’espace d’à peine 5 minutes. Il sentait son aura, il sentait une grande concentration de pouvoirs et un petit sourire naquit sur ces lèvres alors qu’il reconnaissait celui qu’il tenait désormais comme le membre le plus intéressant du groupe qui s’opposait à lui.
Subaru Sumeragi. Pour ce jeune homme debout non loin de lui, ce nom n’était qu’un nom semblable à cent mille autres noms, et non pas celui de la famille d’exorciste la plus puissante et la plus réputée du Japon. L’évocation de la fin du monde ne lui arracherait certainement qu’un petit sourire amusé, celui de l’homme pour qui cette prédiction paraît totalement ridicule alors, qu’ironie du sort, il en était l’un des principaux protagonistes.
Affichant un air affable jugé de circonstance, il s’approcha du jeune homme.

- Quelle est la cible aujourd’hui ?
Une pluie de chiffres binaires envahi soudain la totalité des écrans immenses.
La jeune fille sourit alors que des centaines de connectiques pénétraient sa peau, provoquant d’agréables chatouillements.
- Shinjuku… parfait.
Les dizaines de milliers de 0 et de 1 cédèrent la place à une vision panoramique du quartier, noir de monde à cet heure-ci.
- Allons-y… Beast…

- Drôle d’idée de choisir Shinjuku comme lieu de promenade… surtout un jour comme aujourd’hui… Vous ne trouvez pas ?
Subaru fit volte-face et fixa avec autant de méfiance que lui permettait sa surprise l’adolescent de haute taille qui venait de l’aborder.
- Que voulez-vous ?
L’autre sourit avec nonchalance, un petit sourire aux lèvres.
- Ne soyez pas si méfiant, après tout, je ne faisais que vous posez une question. Alors, ne trouvez vous pas ? Moi personnellement, je trouve ça étonnant, décider de parcourir ce quartier un jour pareil, voilà une idée bien digne des humains.
- Pourquoi dites-vous cela ? s’enquit l’exorciste, à présent étonné par cet étrange monologue.
L’adolescent le contempla un long moment sans un mot. Puis, semblant décider que cette question était finalement recevable pour mériter une réponse, il murmura :
- La plupart de ces gens n’envisagent certainement pas de mourir aujourd’hui, c’est vrai que cela paraît difficile à concevoir lorsqu’on y songe…
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? demanda Subaru, agacé.
- D’ailleurs, si j’étais vous, je ne m’attarderais pas ici. C’est une question de confiance, ajouta le jeune homme avec un sourire charmant.
- Allons, c’est ridicule ! s’exclama Subaru, en détournant un instant les yeux. Comment se peut-il… ?
Mais lorsqu’il chercha de nouveau à rencontrer le regard du jeune homme, il ne vit que du vide, plus personne ne se tenait à ses côtés.

- Oui, je vous assure ! Ce garçon vous ressemblez beaucoup ! Enfin, pas vraiment physiquement…
- Pas physiquement ? Que veux-tu dire ?
Yuzuriha rit, embarrassée.
- C’est vrai, c’est idiot… Mais son expression était si chaleureuse, il avait votre sourire.
Kusanagi fronça les sourcils et eut un petit rire dépourvu de joie.
- Ça, ce n’est pas vraiment bon signe…
La collégienne parut stupéfaite.
- Pourquoi dites-vous cela ? Vous connaissez ce garçon ?
Le militaire soupira.
- Peut-être…
Yuzuriha s’apprêtait à répondre lorsque, se raidissant imperceptiblement, elle balaya les alentours d’un regard inquiet.
- Que t’arrives-t-il ? demanda l’homme, percevant son trouble.
- Vous n’avez pas entendu ?
- Entendu quoi ?
La fillette paressait angoissée à présent.
- Je ne sais pas…, murmura-t-elle, sentant sa nervosité augmenter d’un cran. Un cri, un cri très aigu, comme une plainte…
Ce fut à ce moment précis qu’elle sentit le sol se mettre à vibrer sous ses chaussures, d’abord peu, puis avec de plus en plus de violence.
Cela cessa aussi soudainement que c’était arrivé mais la rue si animée il y avait quelques secondes encore était à présent aussi silencieuse qu’un tombeau. Les gens osaient à peine respirer, dans l’attente apeurée de ce qui allait suivre.
Et lorsque la terre trembla à nouveau, beaucoup plus vigoureusement cette fois, elle prit la décision d’écourter au maximum les adieux.
- Vous m’excuserez Kusanagi ! s’exclama-t-elle soudain avec son plus beau sourire. Il faut que j’y aille ! Dépêchez-vous, partez vite !
L’homme la fixa comme si elle avait soudain perdu la raison.
- Attends ! Qu’est-ce que tu… ?!
Trop tard, déjà la collégienne avait fait volte-face et courrait à toute allure dans le sens opposé à la foule en proie à la panique la plus vive.
Quelques secondes plus tard, elle disparaissait et le militaire jura.
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyVen 28 Avr - 19:48

- Subaru ! Où est-tu ?! Subaru !!
Tentant désespérément de garder son calme, la fillette scrutait frénétiquement les environs. Mais aucune trace de l’amnésique au milieu de tout ce monde. Elle essaya de se raisonner comme elle le pouvait, l’absence de Subaru était plutôt un bon signe, de son côté, elle ne devait en aucun cas céder à la panique.
Prenant son élan, la collégienne bondit dans les airs et atterrit avec souplesse sur le toit du building le plus proche.
Se redressant, elle scanna rapidement les alentours. Là-bas, l’épicentre du séisme était tout proche.
Elle sentit soudain Inuki se presser contre sa jambe, comme pour tenter de l’encourager.
Se concentrant, l’adolescente joignit ses mains et ferma les paupières.
Presque aussitôt son kekkaï se déploya, et engloba la quasi totalité du quartier, le protégeant d’une hypothétique agression.
« Mais pour combien de temps encore ?! » songea-t-elle avec angoisse.
Ce fut à cet instant qu’elle le vit, hébété, au milieu du trottoir à présent vide de ses passants.
- Subaru !
Celui-ci se retourna vivement alors que la fillette atterrissait sur le sol.
- Yuzuriha ! Qu’est-ce que… ?!
- Subaru, vas-t-en d’ici !
- Hein ?! Mais, et toi ?
- Subaru, ne cherche pas à comprendre, il faut que tu t’en ailles et tout de suite ! Essaye de retrouver Kamui !
Subaru s’apprêtait à répondre lorsque la rue déserte fut soudain secouée par un tremblement qui se prolongea, gagnant en violence au fur et à mesure. Un énorme grondement leur vrilla les oreilles alors qu’émergeaient des entrailles de la terre, des centaines de câbles semblables à d’immondes et gigantesques serpents pythons, parcourus d’électricité.
A l’aide d’énormes pinces métalliques, ils s’amarraient aux immeubles qu’ils pouvaient atteindre et les broyaient dans un fracas abominable.
Malgré cela, Subaru parvint à entendre les cris de la collégienne, l’exhortant à s’enfuir.

- Kamui, que t’arrives-t-il ?
Le ton de Daïsuke prouvait son inquiétude mais Kamui ne l’entendait pas, totalement obnubilé par la soudaine vision qui venait de s’imposer à lui, à la fois un miracle de brièveté et d’éloquence.
- … Un kekkaï a été tendu…, marmonna-t-il. Il porta une main à son front, comme en proie à une violente migraine. Il ferma les yeux.
Le jeune maître du vent le fixait, en attente de se qui ne manquerait pas de suivre. Lui aussi percevait l’énergie que dégageait la barrière à présent, même si trop faiblement pour être à même d’identifier son créateur.
- C’est celui de Yuzuriha ! s’exclama soudain le leader céleste et, sans plus de façons, il se dirigea vers l’une des larges fenêtres bordant le couloir.
A ce moment là, une effroyable secousse ébranla le bâtiment, faisant voler les vitres en éclats.
Se hissant sur le rebord, Kamui lança un dernier regard au vieil homme alité puis, se tournant vers Daïsuke qui, visiblement, hésitait du comportement à adopter, lui cria, pour tenter de se faire entendre au milieu du vacarme :
- Je te le confie, fais en sorte qu’il ne lui arrive rien !
Le blond acquiesça, dépassé par les évènements et, s’élançant, Kamui disparut par les airs.

- Je te le demande encore une fois…
Répondre, il fallait qu’elle réponde mais les mots restaient prisonniers, refusant de franchir ses lèvres. Tremblante de panique et de culpabilité, elle leva les yeux vers la jeune femme dont la mince silhouette tressautait irrégulièrement sur l’écran géant et que ce spectacle ne semblait pas émouvoir.
Sa voix, froide et désintéressée, retentit alors, brouillée par la distance et la question tomba, tel un couperet :
- Alors ? Pourquoi ne devons-nous pas tuer d’êtres humains ?
- Mais… Parce que…
Impuissante, la collégienne contemplait avec désespoir sa tortionnaire, qui la dévisageait avec autant d’indifférence que de pitié.
- Alors… Tans pis, murmura Satsuki pour elle-même et aussitôt, des dizaines de connectiques jaillirent de nulle part, s’apprêtant à transpercer cette fillette pleurnicharde.
Mais lorsqu’elle se redressa pour contempler son œuvre, ce ne fut que pour constater que ce n’était pas son ennemie qui gisait à terre, moribonde, mais un immense et superbe chien blanc.

Kamui s’immobilisa soudain. Là, devant ses yeux, le kekkaï cylindrique de Yuzuriha commençait à se désagréger, se dissipant dans les airs comme de la fumée balayé par le vent.
« Le kekkaï s’effondre. Cela signifie… que ce Dragon du Ciel est moribond… »
Dieu qu’il la haïssait, cette voix glaciale qui venait de résonner dans sa tête…
Et soudain, le bâtiment s’écroula dans un fracas épouvantable, entraînant d’autres immeubles dans sa chute, soulevant un nuage de poussière.

Il fendait les airs à toute vitesse, serrant contre lui un petit corps frêle secoué de sanglots.
Il sentait dans son cou la rivière intarissable de ses larmes dégringoler sur sa peau et imprégner son tee-shirt.
Et une petite voix de hoqueter.
- Inuki… Mon Inuki… Au secours…
Il passa une main rassurante dans la chevelure tachée de sang et agitée par le vent.
- Chut… Tout est fini…

- Partez d’ici, ça devient dangereux !
Mais il avait eu beau hurler, personne ne semblait l’avoir entendu, tant la panique s’était propagée rapidement à travers le personnel hospitalier s’affairant autour du vieil homme.
Tentant dans la mesure du possible de garder la tête froide, Daïsuke s’apprêtait à réitérer son avertissement lorsque un brusque éclat de lumière le fit se retourner.
Médusé, il contempla au travers de la fenêtre dépourvue de vitre l’immense éclair à la vague forme de dragon qui montait vers le ciel, la gueule béant en un rictus cruel.
Il disparut aussi rapidement qu’il ne s’était montré seulement le blond savait ce que cela signifiait, il sentit la frayeur le prendre à la gorge.
Se tournant à nouveau, il présuma que personne ne remarquerait plus son absence à présent. D’un bond, il franchit la fenêtre et se laissa tomber dans le vide.
Atterrissant avec souplesse sur les trottoirs pavés, il ne put que constater avec effroi qu’un épais nuage de poussière s’échappait du plus haut building de Shinjuku, voisin de l’hôpital.
- Les Dragons de la Terre…, murmura-t-il pour lui-même, hésitant de la marche à suivre à présent.
Et quelle ne fut pas sa surprise lorsque, provenant de derrière lui, une réponse lui parvint.
- Pas « les »… Celui qui a commis ça était seul…
Le jeune maître du vent se retourna vivement et contempla, hagard, l’adolescent au sourire serein à quelques mètres de lui.
- Qui êtes-vous ?! s’exclama-t-il en tentant de ne pas laisser transparaître sa peur.
Le sourire de l’autre s’agrandit encore.
- Mais nous nous sommes déjà pourtant rencontré pourtant.
Daïsuke plissa les yeux et fixa son vis-à-vis alors que ce visage lui revenait soudain en mémoire, lui glaçant le sang dans les veines.
« Le Kamui des Dragons de la Terre ! »
il sentait déjà l’air affluer autour de ses poings, s’y enroulant à toute vitesse, créant de véritables tornades miniatures mais il savait d’avance que cela ne suffirait pas.
Kamui le contemplait sans mot dire, une lueur amusé dans le regard. Il déclara alors, avec calme :
- La personne la plus importante pour toi… est la princesse yumémi vivant dans les sous-sols de la Diète, n’est-ce pas ?

- Sorata, le kekkaï disparu à Shinjuku était celui de Yuzuriha !
Le moine s’efforçait de garder son sang-froid mais avec l’inquiétude qu’il lisait sur le visage de sa compagne habituellement si silencieuse, il comprit qu’il ne pourrait s’y résoudre.
- Yuzuriha et Kamui vont bien, j’en suis certain.
Prenant la main de sa compagne en une tentative de réconfort qu’il savait dérisoire, il continua, d’une voix aussi calme que possible :
- Nous devons leur faire confiance !
La prêtresse hocha la tête et soudain, s’exclama :
- Mais… Et Subaru ? Qu’allons-nous faire pour Subaru ?!
- Viens avec moi !

L’immeuble était silencieux. Les secousses sans cesse amplifiées avaient fait fuir ses occupants. C’était d’ailleurs une bonne chose, songea-t-il mais il y avait plus urgent, Yuzuriha semblait s’être volatilisé et devait certainement être au plus mal. Quant à Subaru, qu’il avait vu quitter le manoir en compagnie de la collégienne tandis que lui-même attendait Daïsuke… Où pouvait-il bien être ? Allait-il bien ? Comment le savoir ? Il n’avait trouvé aucune trace du jeune homme dans le champ de ruines qu’était devenu Shinjuku, peut-être avait-il fuit, peut-être avait-il trouvé un endroit où s’abriter.
Peut-être que non…
Il lui fallait l’aide de Daïsuke, ils ne seraient pas trop de deux pour espérer les retrouver.
- Saïki, où est-tu ?! Yuzuriha et Subaru ont disparu ! Il faut absolument que…
Il s’immobilisa et le reste de son appel mourut sur ses lèvres tandis qu’il fixait, incrédule, les murs, les pavés éclaboussés de sang et, au centre, la tête de…
- Saï… Saïki…
Comme un zombie, il s’avança à pas lents et, se baissant, il tendit une main tremblotante vers la joue ronde et rouge.
Tellement rouge…
Un bruit sourd de chute vient troubler l’horrible tranquillité du lieu, suivit peu après par des sons, un voix humaine, une série de mots qu’il entendait à peine.
- … Trop tard.
Il leva les yeux. Au dessus de lui, Fuma le toisait, le dominant de toute sa hauteur.
Incapable de faire le moindre geste, Kamui le vit couler un regard méprisant vers le corps décapité du neveu de Seïishiro.
- Je viens de finir…
A présent, de grosses larmes roulaient sur les joues du leader céleste mais la colère se mêlait maintenant à la tristesse.
- Fuma…
Il se redressa lentement, très lentement et fixa sur son ennemi un regard noir de rage.
L’air se mit soudain à vibrer autour d’eux alors que des tremblements de plus en plus violents agitaient par vagues successives le corps de Kamui. Armant soudain son poing, qu’une étrange lueur faisait maintenant briller, il se jeta sur Fuma. La facilité avec laquelle celui-ci esquiva prit Kamui de court et son attaque ne rencontra que du vide et vint frapper la terre, formant une gigantesque crevasse qui s’étira longuement tel un effroyable serpent.
Aveuglé par la rage, sourd au fracas monstrueux que ses attaques créaient, Kamui ne pouvait songer qu’à une chose : lui faire du mal, quel qu’en soit le moyen. Il attaquait à l’aveuglette, ses déflagrations de pouvoir s’amplifiant sans cesse.
Lorsque, mû par une soudaine impulsion, il s’arrêta et contempla, hagard, l’immeuble dont il ne restait plus guère que quelques ruines fumantes, carbonisées par ses soins.
Et, face à lui, Fuma qui souriait.
- Pourquoi donc t’arrêter en si bon chemin, Kamui ? murmura la voix basse et doucereuse.
Alors Kamui voulut tenter de le blesser, vite, pendant qu’il en avait l’occasion mais lorsque la large main de Fuma se referma sur la sienne, crispée sur son sweet-shirt au niveau du cœur, il sentit soudain ses forces l’abandonner.
Le lycéen semblait fixer désespérément le palpitant de son vis-à-vis, comme si son regard eut pu transpercer les chaires.
De sa main libre, Fuma saisit le menton du jeune homme et le leva vers lui, afin de croiser son regard trempé de larmes.
- C’était pourtant si simple Kamui…, murmura-t-il.
Resserrant soudain sa main autour du cou du leader céleste, Fuma le souleva dans les airs et le plaqua rudement contre une roche taillée en pointe de flèche saillant du sol.
Etrangement, elle évoqua à Kamui la forme d’une pierre tombale…

Resserrant avec rudesse sa prise autour du cou fin, Fuma entendit avec un plaisir certain la respiration du garçon aux yeux améthystes devenir erratique. Et dire que Kamui aurait certainement pu le blesser, voir le tuer, si seulement il avait osé lever la main sur lui…
Ces sentiments que Kamui éprouvait pour lui, qu’il éprouvait pour son ancien lui, qu’ils étaient embarrassants… Si seulement il avait pu s’en défaire, même s’ils étaient l’une des seules choses qui le raccrochait à la vie, s’il avait pu les oublier, rien que pour un combat.
Cela commençait à ne plus être drôle.
Plaquant avec force son ennemi contre la roche, il enfonça avec méthode deux morceaux de verre dans les paumes ouvertes du jeune garçon pour le maintenir immobile.
Il sentait contre lui le corps de Kamui se convulser de douleur et sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration saccadée.
Et soudain, quoique plus faible, une autre lui parvint en écho, provenant de derrière lui.
Un petit sourire mesquin joua un instant sur ses lèvres alors que lentement, il se redressait et se retournait pour faire face au nouvel arrivant.

Il cligna des yeux.
Encore une fois.
Mais lorsqu’il les rouvrit, la scène cauchemardesque n’avait pas disparue, bien au contraire, elle lui apparut comme encore plus horriblement réelle.
Il ne pouvait détacher son regard du visage blafard de Kamui, la peur lui nouait le ventre, Kamui ne bougeait pas, il ne voyait pas sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration, seul le vent jouant dans ses cheveux poissés par le sang donnait un semblant de mouvement à son corps inerte.
Tout cela le dépassait mais il n’y pensait pas à cet instant alors qu’il se précipitait vers Kamui et que, comme dans un état second, il arrachait ses entraves en l’appelant pour tenter de le faire revenir à lui.
Les paupières du jeune garçon se mirent soudain à papillonner et celles-ci s’ouvrirent sur un regard voilé par la douleur.
- … Subaru ? murmura-t-il faiblement.
- Ne t’inquiète pas, tenta de l’apaiser le médium avec cependant plus d’assurance qu’il n’en possédait à cet instant.
Tentant de ne rien laisser paraître de sa peur, il releva le lycéen avec l’intention de la charger dans ses bras lorsqu’une voix lui parvint et qu’une main se posait sur son épaule, le faisant frissonner d’horreur.
- Te voilà enfin, mon cher Subaru…
Son corps semblait devenu de plomb, il ne pouvait faire aucun mouvement, il ne pouvait que fixer, tétanisé, le filet de sang qui s’écoulait de la tempe de Kamui, songer à cette main qui agrippait avec douceur et fermeté son épaule, à cette voix effrayante de sérénité qui résonnait dans sa tête.
- Je constate avec plaisir que tu as suivis mes conseils, tu as quitté Shinjuku, tu as couru sans te retourner…
Subaru sentit la prise se raffermir sur son épaule, comme pour monter qu’il eut facilement pu la broyer, une main effleura sa gorge, caressante.
Totalement paralysé, il ne pouvait esquisser un geste, que se fut pour tenter de faire front ou même de s’enfuir.
Il sentit sur sa nuque le souffle chaud du personnage, faisant à peine se soulever ses cheveux.
Derrière lui, Fuma eut un horrible sourire que Subaru ne put voir mais qu’il imagina sans peine, alors que le Dragon de la Terre chuchotait :
- Et bien, puisque tu es là, amusons-nous…
Mais à peine avait-il prononcé ces mots que l’obscurité se fit tout autour d’eux.
Fuma poussa un petit soupir, puis, levant les yeux au ciel, murmura, faussement exaspéré :
- Décidément, il faut toujours que tu viennes tout gâcher…

A suivre…
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[X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 29 Avr - 8:39

Ouiiiiiiiiiiiiii!!!!!! Un nouveau chapiiiiiiitre!!!!!!!!!!
c'est toujours un plaisir de te lire, chaque nouveau chapitre est mieux que le précédent, ta fic est vraiment excellente. En gros, je suis complètement accro^^
Je me demandais quand les problèmes arriveraient, je crois que j'ai la réponse ;p Le pauvre Sub, dès qu'il sort du campus, il faut qu'il tombe sur un Dragon de la Terre, les autres vont finir par l'enfermer! XD C'est trop triiiiiste pour Inuki et Saïki TT_TT Et ce ****** de ******* de ***** de "Kamui", je le [CENSURE]! (je ne suis pas très grossière en général, mais là il le méritait! *fulmine*) Je le déteste, avec son sourire hypocrite et sa voix mielleuse, je le hais!... euh... Excuse-moi, j'étais dans un état second -_-' Subaru va enfin être confronté à la fin du monde, donc aux dragons du ciel, et donc à Seï... intéressant... Et c'est quoi cette fin? J'ai pas lu le tome 13, alors... c'est qui "qui vient tout gâcher" ? *yeux suppliants* *sourire d'ange* (K21: La réponse au prochain chapitre!^^
O: Naaaaaan! c'est trop loinnnnn! TT_TT)
Donc je veux la suite!!!!!! Et vite!!!! je suis déjà en manque! lol
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Mogyoda
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 29 Avr - 12:05

houla il a le chic pour s'attirer des ennuis dès qu'il sort du campus
enfin, il fallait bien qu'il finisse par apprendre ce qui se passe autour de lui et dans quoi il est impliqué
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 29 Avr - 14:36

bien sûr mais si il cessait de s'attirer des ennuis, Subaru ne serait sans doute plus Subaru (faut dire que quand on est aux trousses et qu'on a soit même aux trousses qqun de la trempe de ce cher Seïshiro, les ennuis sont monnaie courante!)
merci pour vos reviews!
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyDim 30 Avr - 12:27

Z'ai tout lu ! Z'ai tout lu ! lol ! Je me suis pété les yeux mais c'est pas graveuh ! XD
Bon, tu veux un comm' plus constructif, j'imagine^^ !? Alors, c'est magnifique ! Tu écris extrêmement bien^^ ! Au début, j'ai été découragée par la longueur des chap (vi, vi, je suis partisante du moindre effort comme dirait mon père... lol ) mais l'histoire est très bien tournée. Tu respectes le caractère de chaque perso (à part Sub mais c'est normal^^) et il y a beaucoup de suspense. J'aime particulièrement les passages Sub-Sei, Fuma-Sei ou Sub (la fille sadique à souhait lol).
J'ai été légèrement déçu par le dernier chap, car venant de lire le 13e tome (eh, vi, j'en suis qu'à là, maudit porte-monnaie ! v.v), je trouvais que tu racontais juste ce tome, donc je savais ce qu'il allait se passer. Mais je sens que la fin du chapitre ne va pas être la même que celle qui se passe dans le bouquin, non ? Et si c'était Seishiro qui intervenait...? ce serait très... explosif ! lol ! (je veux voir un Kamui-Sub-"Kamui"-Sei !!! XDDD Bon, d'accord, je me tais)
Bravooo ^o^
Sukitos^^ !
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyLun 1 Mai - 19:15

[X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 129g trop contente que tu aimes cette fic au point de te brûler les yeux à tout lire d'un coup! ça va, pas trop mal?
oui, en effet, je raconte uniquement le tome 13 ds ce chapitre sans bcp d'innovation (c'est le moins qu'on puisse dire!) mais comme je veux malgré tout respecter le manga du mieux que je peux, il fallait en passer par là pour faire arriver la suite et "insérer" Subaru dans les évènements!
car, tu l'as deviné, la suite s'éloigne vraiment du manga, tu pourras t'en rendre compte au prochain chapitre!
merci de ton commentaire!
K21
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 4 Mai - 13:09

Merci à toutes pour vos reviews!

L'Absent - Chapitre VII

- … Shinjuku anéanti, Yuzuriha dans la nature, Subaru blessé, Kamui anémié et inconscient… Décidément c’est la totale, il y a de quoi être fier !
- … Ne laissez pas tout retomber sur vos épaules Sorata. Pas alors que nous avons tous notre part de responsabilités.
Un coup sourd, le moine venait d’abattre son poing contre le mur.
- Ce qui est fait est fait, personne n’est capable de remonter le temps, se lamenter ne sert à rien.
- Taisez-vous Karen, où vous allez finir par parler comme la princesse Hinoto !
- … Avouez que c’est tentant.
- Je ne trouve pas ça drôle !
La jeune femme soupira.
- Non, vous avez raison… Mais qui donc se chargera d’alléger l’atmosphère si vous ne vous en occupez pas ?
Ces paroles semblèrent avoir un effet calmant sur le moine de Koya.
- Oui, vous avez raison.
- Je me rends bien compte que ce rôle est de loin le plus ardu à jouer, surtout dans ce genre de situation.
Sorata sourit, un peu jaune et se tut.
- Comment va Kamui ?
- Il est toujours inconscient. Pas étonnant vu la quantité de sang qu’il a perdu… Ses blessures sont superficielles pour la plupart mais suffisamment nombreuses pour entraîner l’anémie.
- Le choc psychologique doit également beaucoup jouer.
- Oui, effectivement, c’est toujours comme ça avec lui.
- Il s’en sortira.
- Comme il s’en est toujours sorti, avec plus ou moins de marques.
Ils se turent à nouveau, un silence pesant s’installa alors jusqu’à ce que Karen demanda, sans préambule :
- Subaru dort-il toujours ?
- C’est très probable. Ses blessures ne sont pas aussi alarmantes que nous l’avons crû, mais il a été sacrément secoué.
- Qui ne l’aurait pas été à sa place ?
- C’est d’ailleurs étonnant qu’il s’en soit sorti aussi bien après une rencontre avec Kamui… Probable qu’il l’ait ménagé en s’apercevant qu’il ne pouvait pas se défendre. Il avait fait nettement moins de sentiments la dernière fois…
- Vous êtes comme Arashi, vous ne pensez pas qu’il aurait pu y être pour quelque chose…
- Elle vous a raconté, à ce que je vois. Mais peut-être qu’il y a erreur, après tout, dans le feu de l’action, il y a beaucoup d’occasion de se tromper !
- D’après la description d’Arashi, j’en doute.
- Vous êtes bien pragmatique.
- Et vous trop léger.
Il y eut un petit silence tendu.
- Quand je pense que nous avons été assez stupides de penser pouvoir le garder en dehors de tout ça… Malgré son amnésie, il reste un Sceau…
Sorata se rembrunit mais acquiesça néanmoins.

Cette conversation, Subaru la suivait d’une oreille à travers la porte fermée, réveillé de son demi-sommeil agité quelques minutes auparavant. Il repoussa du pied le drap et d’un mouvement, tenta de faire basculer ses jambes dans le vide, dans l’idée hypothétique de se lever, avant d’être arrêté dans son élan lorsqu’une douleur fulgurante lui traversa le corps. Il retomba sur le matelas en serrant les dents et attendit quelques instants avant de malgré tout se hisser sur les coudes. Voir son corps à nouveau blanc de pansements à bandages lui donna une désagréable impression de déjà-vu bien que cette fois-ci, la manière dont elles étaient apparues était plus que présente dans son esprit.

// Flash-back//

- Bien…, murmura la voix odieuse de sérénité à son oreille. Puisque tu es là, amusons-nous…
Les doigts passaient et repassaient sans cesse sur sa gorge, légers et caressants mais chaque effleurement le faisait frissonner d’horreur. Inconsciemment, il resserra son étreinte autour du corps de Kamui, dont il ne pouvait déterminer l’état de conscience. Le flot de sang dégoulinant sur sa tempe n’était toujours pas tari.
- Ta gentillesse est remarquable, Subaru-kun mais si tu ne l’abandonnes pas, tes chances de t’en sortir s’amenuisent encore, j’espère que tu en es conscient…
Incapable du moindre mouvement, Subaru ne put que renforcer sa prise sur le corps immobile de l’adolescent. Cela parut beaucoup amuser son tortionnaire.
- Bon et bien, dans ce cas…
Mais à peine eut-il prononcé ces mots que l’obscurité se fit tout autour d’eux.
Fuma poussa un petit soupir, puis, levant les yeux au ciel, murmura, faussement exaspéré :
- Décidément, il faut toujours que tu viennes tout gâcher… Mais enfin, ça ne fait rien.
En une fraction de seconde, ses doigts se firent étau sur la gorge du médium, lui faisant étouffer un cri de douleur, et il le souleva de terre, aussi aisément que s’il eut été un chaton.
Incapable de reprendre sa respiration, Subaru se débattit avec autant de force que lui permettait son corps privé d’air, au point que Fuma dut nouer autour de son cou sa seconde main.
Puis soudain, estimant que la plaisanterie avait assez duré, le leader terrestre le lâcha brutalement. Subaru tomba à terre, suffocant et, levant les yeux, blêmit en apercevant son bourreau poser son pied sur le corps de Kamui, tombé à terre. Il appuya, jusqu’à ce que Kamui se débatte faiblement et gémisse, visiblement amusé par le spectacle de l’exorciste tentant de se relever pour se jeter sur lui.
- Tu es si amusant, Subaru-kun…
Délaissant Kamui, le jeune homme s’approcha de Subaru à pas nonchalants, un sourire amical aux lèvres, et fondit soudain sur lui, tel un énorme oiseau de proie, pour le saisir à bras-le-corps et le plaquer rudement contre une roche saillant du sol, dans une position semblable à celle où Subaru avait trouvé Kamui, quelques minutes auparavant. Se saisissant comme qui rigole des bras qui se tendaient pour le repousser, il les plaqua brutalement au dessus de la tête de son prisonnier. Jugeant amusant de pousser plus loin encore la comparaison avec Kamui, il envoya son genou dans le ventre de Subaru qui se plia en deux sous le choc. Ne lui laissant pas le loisir de reprendre son souffle et le maintenant toujours solidement d’une main, il pressa sa main tendue contre le flanc de Subaru et taillada brusquement ses chairs, lui arrachant un cri douloureusement étranglé.
Son sourire s’agrandit à la vue de Subaru se mordant les lèvres jusqu’au sang comme pour contrer la douleur et il ramena à son visage sa main couverte de sang pour la lécher avec un plaisir évident.
- La souffrance te va si bien…, murmura-t-il en connaisseur. Mais je ne m’amuserais pas à te marquer une nouvelle fois au visage.
Mais étrangement, cette promesse ne semblait pas s’adresser uniquement au médium.
Avec une douceur incongrue, Fuma commença à lentement défaire le bandage cachant l’œil blessé de son prisonnier alors qu’un vent violent et froid se mettait soudain à souffler, faisant s’envoler des nuages de poussière et claquer les pans de son manteau.
Mais il s’y mêlait à présent d’étranges formes flottant dans les airs, aussi légères que les plumes d’un oiseau. Elles étaient de plus en plus nombreuses, d’un blanc semblait-il, immaculé et l’air charriait à présent un entêtant parfum de fleur, recouvrant jusqu’à l’odeur de fumée et de sang.
Sous l’injonction brutale de Fuma, le bandeau céda et fut aussitôt emporté par la bourrasque. Cela sembla sonner comme un signal car, sans aucune raison apparente, une faille se profila dans de sordides craquements sur le sol. Elle passa sous les pieds du Dragon de la Terre et sépara la terre en deux, le forçant à s’écarter de Subaru. La faille devint ravin, le ravin devint fossé et il en jaillit de gigantesques éclats de verre, affûtés comme des lames de rasoir, qui se dressèrent vers le ciel opaque.
Sentant la poigne du Dragon de la Terre sur ses poignets disparaître soudainement, Subaru s’écarta prestement de son échafaud et chercha Kamui frénétiquement des yeux, sans se préoccuper de l’odeur de fleur de plus en plus présente, du vent rugissant et des pétales plus nombreux que jamais.
Lorsqu’il se retourna, il aperçut Fuma qui le regardait avec tranquillité au travers des éclats déformants. Il le vit distinctement lever la main, pointer son doigt dans sa direction… Et il se sentit soufflé par une explosion. Comme déconnecté de lui-même, il se vit partir dans les airs et retomba brutalement sur le sol recouvert de gravats.
Sonné, il ouvrit les yeux mais ne distingua rien, machinalement il leva la main et la passa lentement sur son œil valide.
Il n’eut pas le temps de se rendre compte qu’elle avait brusquement rougie qu’un autre choc le secoua, le projetant brusquement à terre, lui donnant l’impression brutale d’être soudain coupé en deux.
Il entendit vaguement qu’un autre explosion avait eu lieu et que la terre avait violemment tremblé. Mais il l’avait senti jusque dans les moindres fibres de son corps meurtri, le faisant hésiter à ouvrir les yeux, redoutant ce qu’il y verrait probablement.
Un son aigu, de plus en plus fort, comme des dizaines de milliers de cris.
Il entrouvrit son œil valide, à demi fermé par le sang coagulé, mais ce fut suffisant pour apercevoir une nuée d’oiseaux aussi noirs que le ciel plombé au dessus de lui.
Il les vit fondre sur leur cible, qu’il ne pouvait apercevoir dans cette position.
Puis un éclair fendit l’air, illuminant brièvement d’une lueur crue le contour des objets. Les cris stridents se turent aussitôt, comme absorbés par la déflagration.
Il souffrait. Terriblement. Mais il ne pouvait dire de son corps elle provenait, tant elle était diffuse.
Il tenta de se redresser, il fallait qu’il s’éloigne d’ici, la terre tremblait de plus en plus fort, l’atmosphère était lourde et électrique, les explosions plus fréquentes et violentes encore.
Et… Kamui ! Où pouvait être Kamui ?!!
Ayant tant bien que mal réussit à se hisser sur ses jambes flageolantes, il porta d’instinct sa main à sa hanche, tentant maladroitement d’arrêter l’épanchement de sang.
Clignant des yeux dans l’obscurité presque totale, uniquement troublée par des éclairs aussi brefs qu’aveuglants, il essaya de repérer l’adolescent blessé lorsque le sol se déroba sous ses pieds et qu’un souffle puissant le projeta face contre terre.
Tentant de reprendre ses esprits et de ne pas céder à la panique, il sentit soudain une main se refermer sur son épaule et la serrer avec douceur. Une autre main s’enroula autour de son torse et le retourna sur le dos, de façon à ce que Subaru put voir le visage de son possesseur.
- Tu n’aurais pas dû te lever, Subaru-kun…, murmura l’homme au dessus de lui. Tu offres une cible facile.
Ceci disant, l’homme porta une main à son visage, retira ses lunettes opaques, et le regard bicolore ainsi révélé transperça aussi sûrement qu’une lame le jeune homme blessé, tant sa froideur jurait avec le sourire doux et chaleureux.
L’homme avait troqué son manteau gris contre un autre, de cuir noir et lui descendant jusqu’aux chevilles, pour l’heure moucheté de tâches d’un rouge sombre et luisant. Sa voix doucereuse s’éleva alors qu’il murmurait avec amusement :
- Tu as décidément le don de te mettre dans les situations les plus complexes. Il me semblait pourtant t’avoir prévenu que je ne serais pas toujours là pour te permettre de t’en sortir…
L’ironie de la situation fit largement sourire l’homme en noir, au contraire de Subaru.
Mais l’homme n’eut pas le loisir de poursuivre car, d’un pas tranquille, un sourire amusé aux lèvres, Fuma s’approchait déjà.
- Tu sais pourtant que je n’aime pas interrompre nos petites ‘discussions’, Seïshiro-san…
L’interpellé le gratifia d’un regard noir.
Fuma sourit et son regard passa lentement de l’assassin à Subaru.
- Oh, ainsi j’aurais marché sur tes plates-bandes… Tu m’en vois navré.
Tendant soudain le bras devant lui, il murmura quelques mots et une masse d’énergie pure parvint sur eux.
Se levant à toute vitesse et se plaçant en rempart devant le corps de Subaru, Seïshiro parvint tant bien que mal à la repousser en joignant les mains devant son visage.
Les deux sources d’énergie luttèrent férocement entre elles pendant quelques instants, créant une incroyable explosion de lumière. Puis elles parurent s’absorber l’une l’autre et disparurent dans le sol, y creusant un cratère dans un vacarme assourdissant.
Recouvert de poussière et ses mèches noires collées à son front par la sueur, le Sakurazukamori se retourna aussitôt vers Subaru qui, les yeux écarquillés par la peur, tentait de se relever pour s’enfuir.
Sentant la colère le gagner, l’assassin lui saisit alors le bras sans douceur, les dents serrées.
- Est-ce ta façon de me remercier pour t’avoir sauvé la vie ?! grinça-t-il, une menace sous-jacente dans la voix qui n’échappa pas à Subaru.
- Lâchez-le tout de suite, espèce de salopard !
Surpris les deux hommes se retournèrent d’un même mouvement vers l’origine de la voix. L’homme en noir sourit, amusé.
- Vous êtes bien téméraire, Kamui-kun, murmura-t-il tandis que le visage de l’exorciste se décomposait devant l’effort visible de Kamui de cacher sa souffrance.

Malgré la précarité de sa situation, Kamui espérait ne pas montrer sa faiblesse à ce tueur goguenard, alors même qu’il se sentait à nouveau au bord de l’évanouissement.
Il n’était pas question qu’il le laisse à nouveau s’approcher de Subaru !
Alors qu’il réfléchissait à toute vitesse au moyen de combattre Seïshiro dans son état, il sentit soudain l’énergie d’un kekkaï sur le point d’être dressé et ses épaules s’en trouvèrent débarrassées d’un grand poids.
Et visiblement le tueur le remarqua également. Aussi lâcha-t-il le bras du médium, qui tremblait de tous ses membres et réussissait on ne sait comment à demeurer debout.
Tout autour d’eux, le mirage commençait à se dissiper, se désagrégeant dans les airs, laissant le ciel gris réapparaître par endroit.
Dans une ondulation de toile noire, le Sakurazukamori disparut alors dans les airs.

Ce fut la dernière image qu’ils aperçurent alors que, sous eux, la tour s’écroulait et que le brouillard envahissait leurs esprits, les faisant plonger dans le noir.

// Fin du flash-back //
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 4 Mai - 13:10

Enfoncé entre ses oreillers, Subaru fixait l’immense fenêtre aux volets entrebâillés et le mince filet de lumière filtrant au travers de la mince ouverture pour venir s’éparpiller sur le sol.
Les yeux dans le vague, il s’amusa un instant à compter les minuscules grains de poussière scintillants, cette activité ayant l’avantage certain de l’empêcher de penser à autre chose.
Il tendit l’oreille et ne distingua aucun bruit, le Manoir était aussi silencieux qu’un tombeau.
Quelle heure pouvait-il bien être ? Probablement très tôt, à en juger par la pâleur du fin rayon luminescent.
Ce fut alors qu’une sorte de petit grattement se fit entendre, infime tout d’abord puis de plus en plus prononcé. Il tourna la tête vers la large porte de bois, estimant ici son origine.
Il vit alors la poignée s’abaisser avec lenteur et la porte s’ouvrir craintivement, juste assez pour laisser entrer une mince silhouette par l’embrasure. Celle-ci referma aussitôt la porte avec les mêmes maladives précautions, craignant visiblement d’être vu.
Puis, à pas feutrés, elle s’approcha du lit où reposait le médium.
- Subaru ? murmura une voix anxieuse. Tu dors ?
L’amnésique sourit alors que le nouveau venu s’asseyait sur l’extrême bord du lit et que son visage pâle et abîmé par la fatigue fut révélé.
- Peut-être aurais-je fait semblant de dormir si ça avait été quelqu’un d’autre…, répondit-il.
Kamui eut un maigre sourire. Sa blancheur faisait presque peur à voir.
Subaru se redressa avec précaution, constatant avec soulagement que la douleur était moins vive que prévu. Il se mit sur son séant, de façon à être à la même hauteur que l’adolescent.
- Tu as encore mal, n’est-ce pas ?
Subaru acquiesça avec un légère grimace. Cela ne servait à rien de jouer les héros.
Il entendit distinctement Kamui prendre sa respiration et attendit sans bouger qu’il parle.
Mais rien ne vint.
- Yuzuriha n’a toujours pas été retrouvé, pas vrai ? fit l’exorciste, histoire de meubler le silence.
Kamui secoua la tête en signe de négation.
Il y eut quelques secondes de silence puis le lycéen leva ses yeux lavandes vers Subaru et demanda, apparemment peu sûr de lui :
- Je… Je suppose que tu te poses beaucoup de questions, non ?

% % % % %

- Au secou… !
Elle ne se rendit pas compte tout de suite qu’elle avait parlé à voix haute, ni même qu’elle s’était soudain assise dans son lit.
La seule chose dont elle avait conscience était que sa poitrine l’élançait douloureusement.
Au niveau du cœur.
Et que sa bouche était emplie d’un acide arrière-goût.
Repoussant les couvertures, elle apprécia un instant la fraîcheur de l’air sur sa peau en sueur et à présent découverte et tourna lentement la tête pour apercevoir les chiffres luminescents du radio-réveil posé sur sa table de nuit. 5 heures et demi… Il était encore trop tôt pour songer à se lever et partir pour le lycée du Campus.
Ses longs cheveux se collaient désagréablement à son corps, elle tenta d’un geste de les étaler sur l’oreiller pour découvrir sa nuque et finalement, se leva, enfila son kimono pour voiler sa nudité et quitta la chambre à pas de loup.
Elle traversa lentement le long corridor baigné de lueur matinale et entra dans la salle de bain.
Elle se remplit un verre d’eau qu’elle avala d’un trait, tentant de faire disparaître ce détestable arrière-goût qui envahissait sa bouche et lui piquait la gorge puis s’aspergea le visage d’une giclée d’eau froide.
Levant les yeux vers son visage qui se reflétait dans la glace, elle contempla quelques instants avec mépris son visage blanc contrastant avec sa chevelure éclatante de noirceur, et les profondes cernes marqués sous ses yeux rougis.
Elle ne se souvenait pas de son rêve, de son cauchemar plutôt, qui semblait s’être évaporé à son réveil. C’était d’ailleurs sans doute pour le mieux.
Agrippant ses mains au lavabo et fermant les paupières, elle tenta malgré tout de se souvenir de certaines images, de certains sons, de certaines sensations qu’elle croyait s’être échappés.
Mais la seule chose qui lui revint fut l’image de deux grands yeux, agrandis plus encore par la peur et l’effroi.
L’un de ces yeux était étrange, sans regard, d’un blanc laiteux, contrastant avec le second, d’un vert fabuleux et luminescent.
Et, comme pour compenser l’absence d’expression de l’œil sans pupille, on aurait dit que le second montrait l’horreur pour deux.
Elle frissonna. Tant de terreur, tant de blessures, cela la bouleversait plus encore qu’elle ne l’imaginait.
Elle s’aspergea à nouveau, appréciant la fraîcheur de l’eau sur son visage, comme si elle eut pu emmener avec elle tous ses problèmes.
Lorsqu’elle sortit de la pièce, son regard s’arrêta sur la porte close de la chambre de Subaru. L’image de son visage aux yeux écarquillés lui revint alors, la chamboulant de la tête aux pieds.
Presque sans réfléchir, elle s’approcha de la porte et résista à l’envie de l’ouvrir, de constater de visu que ce n’était qu’un délire de son imagination.
Mais la peur de le réveiller l’en empêcha. Au lieu de cela, elle tendit l’oreille et crut un instant percevoir un léger bourdonnement, ressemblant à des chuchotements mais probablement était-elle encore en train de rêver.
Aussi décida-t-elle d’aller s’habiller et de descendre se préparer un bol de chocolat, se sentant absolument incapable de se rendormir à présent.

% % % % %

Kamui se tut et leva un regard rendu brillant par les larmes vers l’exorciste qui n’avait pas dit un mot ni esquissé un geste depuis le début de son récit. Kamui prit une profonde inspiration, tentant avec difficulté de contenir son émotion, qui l’avait douloureusement étranglé à l’évocation de Kotori et Fuma.
Constatant la présence du regard doux de Subaru sur lui, il détourna la tête avec honte et s’essuya prestement les yeux d’un revers de main.
Il entendit alors la voix murmurante de Subaru s’élever, pour la première fois depuis que Kamui avait pris la parole :
- … Tu sais que tu peux pleurer, je ne te considérerais pas comme faible, surtout après ce que tu m’as raconté.
L’adolescent leva vers lui ses yeux larmoyants.
- Tu… Tu me crois, n’est-ce pas.
Subaru lui désigna son bras bandé et la bande de gaze qui entourait son ventre.
- Sans tout ça, j’aurais peut-être eu plus de mal à te trouver crédible, avoua-t-il.
Kamui eut un maigre sourire, il s’approcha encore de Subaru et les larmes jusqu’alors prisonnières de ses cils roulèrent sur ses joues.
- Quand je pense… Que je savais, et pourtant…
Ne sachant trop comment réagir face à Kamui qui pleurait à présent ouvertement, Subaru ne put qu’ouvrir ses bras pour accueillir le lycéen secoué de sanglots inaudibles.
Il sentit les mains de Kamui passer dans son dos et s’accrocher avec désespoir à sa chemise et ses larmes venir mouiller son épaule et dévaler sa peau.
Il resserra encore son étreinte sur le corps frêle et encore amaigri par sa convalescence contre lui et passa une main hésitante dans les cheveux ébouriffés.
Ils restèrent longuement ainsi, même après que les larmes de l’adolescent ne se furent taries.
Il sentait le souffle de Kamui se faire plus régulier et son corps se détendre peu à peu au fil des minutes qui s’écoulaient.
Il ignorait combien de temps ils auraient pu rester ainsi enlacés si Kamui ne s’était soudain détaché de lui, les joues un peu rouges.
- … Merci beaucoup, murmura l’adolescent, une certaine gêne faisant vibrer sa voix. Mais… Enfin… Tu n’étais pas obligé.
- Ça t’as fait du bien non ? demanda Subaru.
Kamui haussa la tête, un fantôme de sourire flottant sur ses lèvres.
- Alors c’est tout ce qui compte, murmura l’amnésique.
Le silence s’installa, léger et agréable, où ils se contentèrent de se regarder.
Il se prolongea jusqu’à ce que Kamui ne chuchote, un peu coupable :
- Il faudrait peut-être que je regagne ma chambre…, fit-il en tournant la tête pour fixer la porte.
- Quelle heure est-il ? demanda alors Subaru, curieux.
- Je ne sais pas, avoua Kamui en parcourant la pièce du regard, à la recherche d’un hypothétique réveil ou horloge. Très tôt en tout cas et je devrais être dans mon lit.
- Tu veux te coucher ici ? proposa alors Subaru en tapotant l’espace libre de son lit du plat de la main.
S’en apercevant, Kamui remercia le ciel que la chambre fut si sombre, ainsi avait-il peut-être une chance que Subaru n’ait pas remarqué que son visage avait soudain viré au rouge brique.
- Mais… Heu… Je… Tu… ! balbutia-t-il sous l’effet de l’émotion. Tu es sûr ? ça… Ne te dérangera pas ?
- Tu n’étais pas censé te lever mais tu es pourtant venu jusqu’ici pour me parler de tout ça…
Kamui se demanda un instant si le médium était aussi calme à l’intérieur qu’en apparence.
- Et que tu sois couché ici ou dans ta chambre, du moment que tu l’es, continua Subaru, comprenant que les efforts qu’avait déployé le lycéen pour lui raconter tout cela avaient été considérables.
Tentant de paraître plus détendu qu’il ne l’était en réalité, Kamui se mit alors à quatre pattes sur le lit et s’allongea aux côtés de Subaru, raide comme un piquet et tendu comme un arc.
Mais il sentit soudain sa gêne être balayée alors que l’exorciste rabattait le drap sur son corps avec un doux sourire.
L’ancien Subaru se serait-il permit une telle familiarité avec lui ? L’aurait-il autorisé à l’approcher de si prés, aurait-il eu droit à cette chaleur sans cet incident ?
Il ne pouvait s’empêcher d’en douter, même s’il savait que cette amnésie n’avait fait que mettre à jour une autre facette de lui.
La partie de son être qui n’avait pas été corrompue par le Sakurazukamori.
Il n’avait pas mentionné Seïshiro dans son récit des événements. Il ne s’en était pas senti capable. Il était probable que Subaru ait trouvé étrange de n’entendre parler nulle part de cet homme inquiétant qui l’avait protégé des assauts de Fuma sans aucune raison apparente et qui semblait le connaître bien plus que Kamui ne le pourrait jamais.
Mais il n’avait posé aucune question à ce sujet.
Qu’avait-il bien pu penser en apprenant la situation qui était la sienne avant son accident, leur situation à eux tous, celle de la terre…
Il crût soudain sentir la main de Subaru écarter de son front ses mèches épaisses, caressant ostensiblement ses cheveux. Il se raidit brusquement et ouvrit des yeux confondus autant que effarouchés par cette seule perspective sur Subaru. Celui-ci le regarda, étonné, et Kamui aperçut sa main bien calée sous son oreiller.
- Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il, étonné.
- … Rien, murmura Kamui, confus, se demandant ce qui pouvait bien le mener à imaginer ça.
Se rallongeant, il poussa un profond soupir et tenta de s’endormir, resserrant sa prise autour de son oreiller. Il se sentait si bien tout à coup…

Le visage de l’adolescent était à présent totalement détendu, il avait suffi de quelques minutes pour qu’il ne sombre dans le sommeil.
Parler l’avait appartement apaisé, s’il en jugeait par son visage à présent parfaitement serein.
C’était donc tout cela la cause de cette expression ravagée qu’il arborait parfois, alors qu’il croyait n’être remarqué par personne, cette douleur infinie qui luisait dans ses yeux…
Et après de telles confessions, Subaru serait-il capable de trouver lui aussi le sommeil ?

% % % % %

Il quitta l’immeuble à grandes enjambées, ne se sentant aucunement l’envie de s’attarder.
Et puis les cadavres n’étaient pas vraiment réputés pour leur conversation…
S’arrêtant à quelques pas de l’entrée du bâtiment, il plongea sa main gantée dans sa poche pour en sortir son paquet de cigarette, le maculant par là-même de petites tâches de sang.
L’ouvrant, il constata avec un grognement de dépit que celui-ci était vide.
Ainsi, rien ne pourrait tenter de le calmer et de le distraire de l’énervement et de la colère qui l’habitaient depuis plusieurs jours.
Retirant ses lunettes, il s’approcha d’un adolescent qui, adossé avec nonchalance au mur de la rue sale, exhalait la fumée de sa cigarette à intervalles réguliers.
Le garçon sursauta et retourna aussitôt ses poches pour trouver l’objet de sa convoitise, impressionné par cet homme ombrageux au regard de tueur et à sa demande si directe.
Remerciant le gamin d’un signe de tête, il s’éloigna et s’empressa d’allumer le bout du bâtonnet blanc.
Mais si cela parvint à apaiser son furieux manque de nicotine, il ne parvint néanmoins pas à se calmer.
Soupirant, il quitta le quartier et fixa un instant ses mains rougies.
Il avait l’impression que même cela ne lui apportait plus guère de plaisir…
Traversant le quartier fourmillant de Shibuya, il se jucha un instant sur le bâtiment de béton faisant face au Shibuya 109, son prochain lieu « d’activité professionnelle ».
- Tiens, ton travail est déjà terminé, Seïshiro-san ?
Seul son flegme légendaire lui permit de ne pas laisser transparaître sa surprise et une froide colère l’envahit lorsqu’il reconnut la voix tranquille aux accents amusés.
Il serra les dents, ses poings se contractèrent.
- Toi…


A suivre…
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Shaniah
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 4 Mai - 14:18

Oh ben moi je ne sais pas quoi dire si ce n'est "encore encore ENCORE!!!" je suis une trés mauvaise commentatrice...
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 4 Mai - 19:36

Victoire !!! J'avais raison XDD !
Sei, Sub, Kamui et "Kamui" enfin réunis dans un ménage à quatre...! XDD Quel beau quatuor !!!
Sans blague, ce chapitre est génial^^. L'intervention de Sei, son combat contre "Fuma-Kamui" (je sais jamais comment l'appeler celui-là... v.v') puis la jalousie de Seishiro sont vraiment extra. On ressent très bien la peur de Sub face à des inconnus qui veulent tantôt le tuer, tantôt le sauver. Enfin, Arashi (c'est bien elle, au fait ?! XDD) qui se sent coupable et la scène Kamui/Sub sont très émouvantes...
Tu écris divinement bien et tu laisses passer beaucoup d'émotions.^^
Et, comme Shaniah, j'en veux encore plus...!!! Pllluuus ! *w*
Sukis^^ !
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 6 Mai - 13:21

Oo j'adore^^ Le passage Sub/Kamui est trop mimi et j'adore Seï qui est jaloux et furieux contre "Kamui", même si j'ai du mal à l'imaginer. Le pauvre Subaru, successivement attaqué puis sauvé par deux inconnus qui ont l'air de le connaître... J'imagine bien la confusion! Et Kamui qui lui cache son histoire avec Seïshiro... il a peur de le traumatiser ou c'est pour une autre raison... ? XD (la fille qui s'imagine des trucs tordus lol) Finalement, c'est à se demander si ça l'arrange pas, Kamui, cette amnésie...
Et, euh, dis? *tire K21 par la manche* Tu mets quand la suite? *bouille angélique, grands yeux innocents* Bientôt, hein, dis?
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 6 Mai - 15:42

ils peuvent plus cacher la vérité là...
Sub doit être un peu (beaucoup) dépassé par les évènements, en plus il se coltinent un Sei jaloux et un "Kamui" jaloux, et un autre Kamui collant XDD
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Kestrel21
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 11 Mai - 19:59

Merci pour vos reviews!

L'Absent - chapitre VIII

Le Sakurazukamori se retourna lentement et croisa le regard de Kamui, assis sur le rebord, les jambes pendant dans le vide, une glace en main, un sourire ingénu aux lèvres.
Sa seule vue donnait envie à l’assassin de se jetait sur lui dans le but non dissimulé de l’envoyer au tapis mais plus le temps passait, plus il doutait de sortir indemne d’un tel affrontement.
Il suffisait de se souvenir de la façon dont son leader avait manqué le mettre à genoux lors de leur dernier combat.
Dire qu’il était sensé se battre à ses côtés et non lui tenir tête pour les beaux yeux d’un jeune homme qui ne lui apparaîtrait jamais que comme un ennemi…
Mais Kamui ne semblait pas lui tenir rigueur de s’être retourné contre lui, au contraire, cela semblait l’amuser.
Mais tout en ce monde paraissait n’être rien de plus qu’un jeu pour lui et Seïshiro supportait mal de le voir s’amuser avec SES jouets en toute impunité…
- Tu m’as l’air bien pensif, Seïshiro-san, murmura son leader, brisant le silence qui s’était installé .
L’interpellé ne répondit pas mais fut incapable de faire comme s’il n’avait rien entendu.
- Tu songes à ton jouet, pas vrai ? murmura alors sardoniquement l’adolescent, paressant lire dans ses pensées.
Seïshiro se retourna brusquement, furibond, et, l’espace d’un instant, l’expression de son interlocuteur lui parût changée.
Ses yeux s’étaient faits plus doux, son expression plus enfantine, plus désespérée également. Ses yeux lui parurent plus grands, plus beaux, il y vit passer une immense tristesse et le soleil y faisait danser de doux reflets verts émeraude.
Pendant un instant, il crût voir… Quelqu’un…
Mais cela s’effaça si vite qu’il parvint par la suite à se persuader d’avoir rêvé.
Il resta néanmoins muet l’espace d’un instant alors que Kamui reprenait, son habituel sourire aux lèvres :
- Et bien, Seïshiro-kun, aurait-tu perdu ta langue ?
Le Sakurazukamori s’avança vers lui, menaçant et se planta face à son leader, le fixant méchamment de son déstabilisant regard bicolore.
- Dire que j’avais espéré ne plus avoir à te croiser pendant quelques temps mais je n’ais finalement pas eu cette chance…, siffla-t-il entre ses dents, menaçant comme un serpent prêt à mordre.
Kamui sourit avec candeur.
- Tu remarqueras tout de même que j’ai eu la délicatesse de te laisser tranquille ces derniers jours. Mais je n’ais néanmoins pas pu résister à l’envie de venir contempler ta mauvaise mine…
Seïshiro serra les poings et jura qu’il lui ferait ravaler sa superbe, avant qu’elle ne le rende fou.
L’adolescent le regardait, visiblement très amusé par le spectacle de l’assassin achevant de perdre son calme, lui qui était réputé pour son attitude hautaine et son impassibilité à toute épreuve.
- Tu ne poseras plus jamais les mains sur lui…, murmura alors Seïshiro d’une voix tranchante après quelques instants d’extrême tension. Plus jamais…
Bien malgré lui, le leader des Dragons de la Terre sentit son calme le quitter. Il fit de son mieux pour n’en rien laisser paraître.
- Est-ce un ordre ou une maladroite tentative d’arrangement, Seïshiro ? demanda-t-il, piquant.
Les yeux du Sakurazukamori lançaient des éclairs.
- Et que se passera-t-il si, par hasard, je refuse ? acheva-t-il, prenant un plaisir pervers à enfoncer le clou.
Mais avant qu’il n’ait eu le temps de reprendre son souffle, les mains de son interlocuteur s’étaient refermées sur son col, y laissant les empreintes sanglantes de ses doigts, Kamui les sentit agitées de tremblements spasmodiques.
Seïshiro faisait visiblement de son mieux pour n’utiliser qu’une faible partie de sa force mais le jeune homme pouvait tout de même sentir son propre corps trembler au même rythme que celui de l’assassin.
Il avait toujours eu conscience de sa puissance phénoménale mais l’avait, en général négligée, ne s’attendant pas à la voir un jour se retourner contre lui.
Et sûrement pas en ces circonstances…
Aussi décida-t-il de n’esquisser aucun mouvement, attendant avec patience que Seïshiro retrouve son calme.
Comme prévu, celui-ci, constatant qu’il n’obtiendrait rien du leader terrestre ainsi, le lâcha, déliant à peine ses doigts crispés par la colère, et lui retourna un regard flamboyant de fureur auquel Kamui répondit par son habituel sourire « Ça-ne-sert-à-rien-de-s’énerver-tu-vois-bien ? ».
Comme pour une tentative de réconciliation, l’adolescent lui désigna son cornet de glace à demi fondu par le chaud soleil de l’après-midi.
- Cesse donc tes enfantillages ! s’exclama-t-il, sur le ton doctoral d’un professeur réprimandant son élève indiscipliné. Goûte-moi donc ça ! Parfum chocochips, c’est délicieux !
Seïshiro eu un ricanement qui se voulait sardonique mais qui fut surtout nerveux.
- Plutôt crever…, grinça-t-il en guise de réponse.
Kamui sourit.
- A ta guise, fit-il en léchant sa crème glacée. Mais crois-moi, tu manques quelque chose !
Le Sakurazukamori ne lui fit même pas le grâce d’une réponse, tourna les talons et le jeune homme le suivit des yeux alors qu’il s’envolait et rebondissait sur le toit des buildings puis disparaissait dans le lointain.
- Et bien, encore une facette de toi que je ne connaissais pas…, murmura l’adolescent, pragmatique.

___________________________________________________________________________

- On imagine pas ce qui se prépare ici lorsqu’on la regarde, comme ça…
- Non, c’est vrai…, acquiesça Kamui en pressant ses paumes contre la baie vitrée.
- Tu n’étais jamais venu ici ? demanda Subaru, les yeux fixés lui aussi sur la baie de Tokyo qui s’étendait devant leurs yeux.
- Jamais, répondit le lycéen en se retournant vers lui. Même ma mère n’a jamais pu m’y emmener. Et ça ne fait pas tellement de temps que je suis de retour ici…
Son visage s’assombrit et il ajouta :
- Même si ça me paraît des années. Et puis, quitte à mourir en l’an 2000, je suis content d’avoir pu monter au sommet de cette tour au moins une fois.
Cela s’éloignait tellement de ce que l’on s’attendait à entendre sortir de la bouche d’un adolescent que Subaru en eut un instant le souffle coupé. Et Kamui paressait si triste, cela lui retourna le cœur.
Il voulut dire quelque chose, quelque chose de consolateur mais comment réconforter un adolescent dont le monde dépendait ? Ce n’était pas la première fois qu’il se posait la question mais la réponse lui restait cachée.
Le silence s’installa jusqu’à ce que Kamui ne consulte sa montre et ne propose, les yeux dans le vague :
- Et si on rentrait ?
Subaru acquiesça et jeta un dernier regard à la ville immense sous ses pieds.
- Ça doit certainement être plus beau encore de nuit, tu ne crois pas ? demanda-t-il, rêveur.
Kamui sourit.
- Tu voudrais revenir ?
- Bien sûr.
- Je ne sais pas si c’est permis mais c’est quand tu voudras !
Subaru sourit à son tour, heureux de voir que ce passage à vide n’avait pas duré. Il avait d’ailleurs ces temps-ci l’impression que sa propre humeur dépendait grandement de celle du jeune homme. Mais il ne parvenait pas à se réjouir de la moindre chose lorsqu’il savait Kamui accablé.
De même, comment ne pas sourire lorsque celui-ci était visiblement heureux, surtout lorsque ces moments se faisaient de plus en plus rares.
Une fois au pied de la tour et tandis qu’il se dirigeait vers la baie, il entendit Kamui le questionner soudain, d’une voix mal assurée :
- Subaru… Tout ce que je t’ais raconté, ton passé… Qu’en penses-tu finalement ?
Le médium fut pris de court et pourtant, ce n’était pas comme si il n’y avait guère pensé depuis la confession de son jeune ami, il se passait même peu de temps sans qu’il n’y pensât, tournant et retournant ses mots dans sa tête, au risque de devenir fou.
Mais c’était pourtant uniquement ainsi qu’il pourrait une idée de l’abyme de folie dans lequel l’adolescent était enfermé jours et nuits.
- Je pense que… Qu’en réalité, je ne suis pas étonné que ce soit toi qui m’ait parlé le premier de tout ça.
- Ah, pourquoi ? demanda Kamui, surpris de cette réponse, bien qu’en lui-même, il formulât déjà la probable justification de l’exorciste.
Oui, car il était Kamui, leur leader, forcément le premier concerné par toute cette sale histoire.
Bien qu’il ne se soit jamais préparé à la déception de l’entendre sortir de la bouche de Subaru.
Mais, pourtant, ce ne fut pas ceci qui vînt.
- Tu étais celui qui se trouvait être le plus proche de moi, non ? Sentimentalement parlant.
Prit de court, Kamui ne sut que répondre, ne pouvant que fixer Subaru stupidement, se demandant ce qui avait poussé l’amnésique à penser cela.
Un instant, il songea à poser la question mais la gêne le fit se taire, il détourna les yeux. Et Subaru ne tenta pas d’en savoir davantage, cela soulagea le plus jeune et à la fois l’embarrassa plus encore. Que devait d’ailleurs penser le médium à cette minute?
Probablement que ce soudain mutisme ambigu ne pouvait signifier qu’une chose, une chose que le pudique Kamui n’osait évoquer qu’à mots couverts.
Mais le lycéen ne parvint malgré tout pas à se décider à rétablir la vérité. Ne serait-ce que parce que la timidité lui nouait la gorge et que la dernière chose qu’il souhaitait était de se rendre une nouvelle fois ridicule devant Subaru, en bégayant une maladroite excuse qui n’aurait sans doute fait que le décrédibiliser davantage.
Et Subaru ne lui demandait rien, Kamui détournait les yeux et ne voyait par conséquent pas son visage, il n’entendait que le bruit de ses pas qui se détachait par dessus la rumeur de la circulation. Le regardait-il ? Quelle devait être son expression ?
La voix de l’exorciste s’éleva soudain, calme et neutre comme jamais, le faisant presque sursauter :
- N’est-ce pas le parc Ueno là-bas ?
Kamui fit glisser son regard dans la direction désignée et reconnût effectivement les hautes grilles de fer encadrant un touffu massif d’arbres, coin de verdure surgi au milieu du béton.
- Comment le sais-tu ? demanda Kamui, un rien surpris.
Subaru croisa son regard, les sourcils haussés, visiblement étonné par la légitimité de la question avant de répondre, désinvolte :
- Je suis passé devant avec Yuzuriha, la dernière fois.
Kamui sentit son cœur se serrer à la pensée de la jeune fille, dont il ne savait même pas si elle était vivante ou morte. Il se sentit mal et n’insista pas, cette dernière fois étant elle-même trop présente dans sa mémoire et proposa :
- On peut le traverser si tu veux. C’est un bon raccourci pour retourner au Campus, si je me souviens bien.
C’est à l’instant où il vit Subaru acquiescer que quelque chose le frappa soudain.
Pendant quelques secondes, ses yeux firent d’incessants aller-retour entre Subaru et les grilles du parc, ne comprenant pas l’étrange impression qui venait de s’emparer de son corps. Quelque chose en lui criait, se révoltait même, à l’idée de passer cette porte, sans qu’il puisse comprendre pourquoi. Mais une autre voix, plus forte celle-ci, la couvrait, délivrant presque le même message, l’empêchant pendant un instant de songer à autre chose.
Plus que tout, il ne devait, ne voulait pas laisser Subaru y pénétrer lui-même.
Mais cela ne l’empêcha pas de suivre le jeune homme malgré tout.
A l’intérieur, une fois passé à l’ombre des cerisiers qui affichaient en cette saison une partielle nudité, au milieu des promeneurs foulant de leurs pieds le tapis feuillu sans cesse plus épais, son sentiment de malaise allait crescendo.
Mais l’endroit semblait plaire à Subaru qui, s’apercevant que Kamui le regardait, lui octroya un petit sourire.
Cela eut un effet calmant sur le jeune Sceau, comme du vent soufflant sur son esprit, chassant et éparpillant son inquiétude latente.
Le silence s’était installé entre eux mais il ne s’y trouvait plus la moindre trace de gêne, celui-ci était bon, calme, un de ces silences doux qu’il partageait exclusivement avec l’exorciste, lui donnant l’impression qu’ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre.

Les yeux levés vers la cime des arbres et le ciel achevant de se couvrir, Subaru avait néanmoins une conscience aiguë de la présence de Kamui à son côté mais, lorsqu’il le regarda, il lui sembla que l’adolescent n’était soudain plus ici, avec lui. Ses yeux étaient vagues et son expression, triste et mélancolique.
Quels souvenirs douloureux ce parc pouvait-il bien lui évoquer, il le vit soudain secouer la tête, comme pour en chasser ses réminiscences. S’apercevant que Subaru le fixait, Kamui ouvrit de grands yeux et s’excusa d’un maigre sourire.
Cela attrista le médium, de le voir ainsi tout garder pour lui…

* clac *
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 11 Mai - 20:01

le petit bruit sec d’une branche se brisant les fit se figer et ils l’entendirent alors se répercuter une dizaine de fois tout autour d’eux, claquant à leurs oreilles et s’amplifiant sans cesse.
Et lorsque le silence se fit à nouveau, il était écrasant.
La rumeur lointaine de la circulation, celle des tranquilles conversations, le sifflement du vent entre les branches, le moindre pépiement d’oiseau, tout cela s’était tut.
A tel point qu’ils pouvaient chacun entendre la respiration de l’autre qui, au fil des secondes qui paressaient être autant de siècles, se faisait plus rapide et plus oppressée.
Ils se regardèrent un bref instant, s’arrêtant. Tout autour d’eux, le paysage paressait frissonner, trembler même, à la manière de la ligne d’horizon goudronnée un jour de canicule. Il se faisait flou…
Kamui sentit l’angoisse le prendre à la gorge.
- … Partons, fit-il au médium, les yeux fixés sur la grille de sortie maintenant apparue devant eux.
Subaru hocha la tête alors qu’un frisson lui parcourait l’échine. Lui aussi désirait soudain quitter cet endroit rapidement. Il y avait quelque chose ici qui ne lui plaisait pas.
Regardant devant lui pour tenter d’apercevoir la sortie, il s’aperçut que l’allée qui jusque là s’étendait sous ses pieds avait disparu, laissant la place à un paysage horrible de noirceur. On aurait dit qu’une dense fumée venait de l’envelopper.
« Qu’est-ce qu’il se passe ?! »
Désemparé, il tourna un instant sur lui même, à la recherche de Kamui mais partout il ne voyait que du noir. Lorsque soudain, devant lui, se découpa lentement la silhouette d’un arbre immense. Subaru resta saisi de stupeur alors que l’écran de fumée qui l’entourait se révélait être des milliers de pétales rosés soulevés par une brise qu’il ne sentait pas pour autant.
L’arbre était immense, jamais il n’en avait vu de semblable. Il était amarré au sol par d’énormes racines, semblables à des serpents pythons qui jaillissaient hors de terre pour s’enrouler autour de son tronc épais.
Cette vision avait quelque chose de monstrueux et pourtant, Subaru ne pouvait s’empêcher d’être subjugué.
Quelque chose bougea au milieu des branches chargées de fleurs et Subaru aperçut une silhouette sombre et longiligne qui se découpait au milieu de cette neige végétale.
Comme mût par une force invisible, l’esprit soudain vidé, il s’approcha.
Il y avait en réalité deux personnes dans l’arbre, il leva le regard vers la cime, sans oser entrer en contact avec le tronc noueux de ce cerisier qui lui inspirait autant de fascination que de répulsion trouble.
Soudain, quelque chose attira son attention, quelque chose avait changé, une odeur âcre flottait dans l’air, lui nouant la gorge, lui soulevant l’estomac.
Son origine était un filet rouge et chaud dévalant le tronc, s’insinuant sous l’écorce, absorbé par elle…
« Du sang ?! »
Il leva la tête.
Et croisa le chemin de deux yeux couleur or.
Un jeune homme d’une vingtaine d’années le fixait, adossé contre une branche épaisse, un sourire moqueur aux lèvres.
Et dans ses bras se trouvait une petite fille, inerte, comme une splendide poupée de porcelaine. Son buste pendait dans le vide et ses longs cheveux étincelants de noirceur étaient maculés de rouge.
Son visage rond d’enfant était pâle au point d’en paraître transparent et ses yeux étaient vides, tellement vides…
Du sang coulait de sa bouche entrouverte et, sur sa robe bleu ciel, au niveau de la poitrine, une tâche brune grossissait.
Grossissait.
Les mains du jeune homme étaient rouges, elles aussi.
Il les porta à son visage et, en fixant ostensiblement Subaru, lécha le fluide vital avec délectation, en maculant son menton.

« Que ce passe-t-il ?! »

Un vent violent se mit soudain à souffler, accélérant la danse des pétales autour de lui. Sa vue fut bouchée. Affolé, il tenta sans succès de les disperser, la pensée de la disparition de Kamui tournant dans sa tête en une danse aussi affolée que les fleurs autour de lui. Lorsque soudain, le silence. Tellement subit qu’il en devint oppressant.

Inquiet, il regarda autour de lui, constatant le décor avait changé. L’obscurité était toujours aussi présente. Quelque chose bougea à quelques mètres de lui. Malgré la noirceur de la pièce, il distingua une personne, accroupie, la tête entre ses genoux. Il perçut après quelques instants d’écoute attentive des faibles sanglots de désespoir. Soudain, la personne releva la tête et fixa sur lui deux billes emplies de larmes. C’était une femme, ses longs cheveux noirs et emmêlés retombaient sans grâce sur son visage humide et ravagé, encore jeune pourtant. Presque malgré lui, le médium s’approcha, tout en restant malgré tout à une distance respectueuse. Qu’est-ce qui pouvait donc rendre cette femme si visiblement malheureuse... ?
- Que vous arrive-t-il ? demanda-t-il avec un calme qu’il était pourtant loin d’éprouver.
La femme le regarda soudain comme si elle venait juste de s’apercevoir de sa présence. Lentement, sans le quitter des yeux, elle se leva en s’aidant du petit meuble à côté d’elle. Elle tremblait de tous ses membres.
Elle semblait décidée à s’approcher de lui, Subaru vit sa main frémissante attraper maladroitement quelque chose sur le meuble, son poing se referma sur l’objet sans qu’il puisse l’identifier.
Quelque chose n’allait pas, il ne savait pas de quoi il s’agissait mais il sentait qu’un danger planait au dessus de lui, une épée de Damoclès prête à se détacher à tout moment. Les yeux de la femme étincelaient d’une lueur folle, malsaine, elle chancelait sur ses talons hauts. Son visage n’était plus qu’une hideuse grimace et elle brandit l’objet qui étincelât malgré l’absence de lumière alors qu’elle le dévoilait, levé au dessus de sa tête, pointé vers lui.
Son sang ne fit qu’un tour. Elle tenait un scalpel.
- … Vous… Vous, vous pourriez… lui donner… lui donner… pour mon fils…
Subaru se rendit compte qu’elle fixait son bassin avec une expression proche de la concupiscence.
Brandissant son arme, elle se précipita sur lui.
- Un rein… juste un rein… pour Yuya… pour mon fils…
Paralysé, il vit la lame dangereusement affûtée s’abattre sur lui, pour trancher sa chair, par n’importe quel moyen.
Il s’entendit hurler.
Mais il ne se passa rien.
Ouvrant les yeux, qu’il avait fermé sans s’en rendre compte, il réalisa que quelqu’un venait de s’interposer, un homme à la carrure impressionnante.
Une main forte se referma autour de son bras, comme pour le dissuader de bouger.
L’homme repoussa violemment son agresseur, lui assénant un coup capable de la tuer. Elle s’effondra à terre dans un bruit sourd et le scalpel cliqueta sinistrement en tombant sur le sol.
La poigne de l’inconnu se relâcha soudain et il se retourna vers Subaru qui, hébété, le fixait de tous ses yeux sans pouvoir s’en empêcher.
L’homme avait appliqué sa main sur son œil droit que la lame destructrice avait rencontré, pour tenter d’épancher un important flot de sang. Pourtant, il ne montrait aucun signe de douleur ou de défaillance. Droit comme un I, il fixait sur le médium son œil valide où brillait une étincelle ironique et moqueuse.

« C’est un cauchemar ! »

Il attrapa soudain son épaule et, avec violence, retourna Subaru de façon à ce que le médium lui tourne le dos. Celui-ci, trop déconcerté pour éprouver de la panique, ne chercha pas à résister et retint un cri de terreur en apercevant son sauveur devant lui.
La poigne sur son épaule avait disparu et Subaru savait instinctivement que si il se retournait, il ne trouverait que du vide.
L’homme devant lui porta une main à son visage et retira sa paire de lunette de soleil en un geste lent et son regard asymétrique transperça l’amnésique aussi rudement qu’un sabre.
Le vent soufflait à nouveau mais le jeune homme ne s’en rendait pas compte, cloué au sol par l’intensité de ce regard de prédateur, à la fois calculateur, glacial et amusé de sa détresse.
Ses tempes pulsaient avec violence, il avait envie de se jeter à terre, de se boucher les oreilles et de fermer les yeux, et d’espérer que lorsqu’il les rouvrirait, tout serait fini.

« Il est temps de mettre un terme à notre pari… Subaru Sumeragi… »

- Non… laissez-moi…

Un gémissement pitoyable, un chiot qui se noie.

Maintenant il n’entendait plus rien. S’était-il mit les mains sur les oreilles instinctivement ? Tans pis, cela n’avait aucune importance.

Il se sentait bien à présent, la boule d’angoisse qui lui nouait le ventre avait disparu.

Il ouvrit les yeux.

La première chose qu’il vit fut un plafond. Blanc. Uniformément blanc.
Il se redressa comme monté sur ressort et, stupéfait, contempla la pièce autour de lui.

« C’est impossible ! »

Il se passa une main sur le visage et se leva d’un bond.

Etais-ce possible ? Complètement dérouté, il fixait la pièce autour de lui, pièce pour le moins familière étant donné qu’il s’agissait du salon jouxtant la cuisine du Manoir Imonoyama.
Sa respiration ne s’était toujours pas calmée, il porta une main à sa poitrine, sentant son cœur palpiter à un rythme infernal. Il dressa l’oreille, essayant tant bien que mal de se concentrer.
Il n’était pas seul ici, il percevait des voix dans la pièce attenante, des cris même.
Comment diable avait-il pu atterrir ici ?! Et où était Kamui ?!!
Tentant de rassembler ses esprits, il embrassa de nouveau la pièce du regard, comme espérant trouver sur les murs ou les meubles une hypothétique réponse à ses questions.
Ses yeux se posèrent soudain sur la fenêtre grande ouverte de la pièce, dont les rideaux légers se soulevaient avec la lenteur et la régularité d’une respiration sous l’effet du vent, puis sur la table basse.
Une enveloppe en papier kraft de taille moyenne s’y trouvait, posée là dans l’attente de son destinataire. Sans réfléchir, il s’en saisit et la décacheta rapidement.
Malgré sa taille, l’enveloppe ne contenait qu’une mince feuille de papier et… Subaru fut saisi de stupeur lorsqu’une minuscule et odorante fleur de cerisier s’échappa à son tour.
Les cinq gracieux pétales qui l’ornait était rouges à leurs extrémités. Et quant à son parfum, rien ne s’éloignait davantage de l’odeur habituelle de ces plantes…
Tentant de réprimer la nausée qui lui montait à la gorge, il posa avec une délicatesse qui le surprit la fleur délicate sur la table de verre et porta à hauteur de ses yeux le mince feuillet, support d’une écriture fine et serrée.

« Je suppose qu’à présent, tu serais incapable de reconnaître cette écriture qui, pourtant t’as tant marquée… »

Subaru plissa les yeux.

« Tu aimerais savoir qui je suis, n’est-ce pas ? J’en suis certain, je te connais assez pour savoir que tu es resté le même malgré tout… Mais si tu es décidé à le comprendre par toi-même, voilà une raison de plus de ne parler de ce mot ou de ton aventure du parc à personne.

Au cas échéant, je crains qu’il n’arrive malheur à la personne en question, car je serais ennuyé de te faire du mal. Et si jamais la mort de cette personne te causait du malheur, sache que je serais aussi très mécontent de voir qu’elle a pu ainsi gagner ton affection… »

La menace à peine voilée fit grincer des dents au jeune homme, il tomba assis sur le canapé.

« Mais pardonne-moi pour ceci, je sais pourtant mieux que personne que tu es trop intelligent pour que j’ai besoin de te menacer.
Au Rainbow Bridge, dans trois jours, je pense qu’il est inutile de te donner une heure.
Ne sois pas en retard.

A toi,
S.S »

Subaru leva les yeux au plafond, n’osant jeter un autre regard à la missive entre ses mains, n’osant penser à ce qu’il y avait vu écrit, à ce que cela signifiait.
Mais déjà, en un geste purement instinctif, il replia la lettre avec soin, la plongea dans sa poche avant de se lever pour faire disparaître l’enveloppe et la fleur.
Ce fut à cet instant que les cris se firent plus forts de l’autre côté de la porte.
Abaissant la poignée, il l’ouvrit à la dérobée et s’étonna de l’étrange scène se déroulant sous ses yeux. Devant lui, inconscient de sa présence, Kamui et Sorata étaient en pleine dispute.
Mais hélas, avant qu’il put en saisir la cause, ils se retournèrent vers lui d’un bloc, se taisant soudain.
En les observant qui le regardaient, visiblement gênés d’avoir été surpris, Subaru sentit soudain de la colère enfler en lui.
- … Subaru ? appela sans conviction le moine, soutenant le regard désobligeant du médium. Je… Tu… Kamui, dis-lui toi !
L’interpellé ne sembla même pas l’entendre, ses yeux fixaient Subaru avec presque de la détresse, que l’amnésique fit semblant de ne pas voir, même si cela lui coûta.
- Bon, OK, je vois…, marmonna Sorata. Subaru, il faut qu’on parle.
Subaru renifla avec mauvaise humeur, tandis que les épaules de Kamui s’affaissaient.
Il aurait voulu quitter la pièce en leur claquant la porte au nez mais l’arrivée brutale de Karen les surpris tous.
La jeune femme ne chercha pas à comprendre les raisons de ce silence crispant régnant entre les trois garçons et se tourna vers l’exorciste.
- Venez tous. Subaru, il y a quelqu’un qui… demande à te voir.

A suivre…
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Kestrel21
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyJeu 11 Mai - 20:05

message qui n'a pas grand chose à voir:

si ça ne dérange personne, je romps le cours de cette histoire pour faire une petite annonce publique (ben quoi, c'est mon topic!):

je signale à mon aimable lectorat que j'ai publié également d'autres histoires originales, des one-shots, ils se trouvent répartis entre la section "originale" et "one-shots"!

voilà, c'est tout, n'hésitez pas à me laisser des commentaires!^^

15

K21
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Onyx
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptyVen 12 Mai - 20:34

Oo Seï est jaloux?
Citation :
Seïshiro supportait mal de le voir s’amuser avec SES jouets en toute impunité…
ptdr ça fait toujours plaisir^^ J'adore la haute estime qu'a Seïshiro de Subaru...
J'aime beaucou le mirage de Seï avec toute cette mise en scène... Du grand art! (Mais j'aurais bien vu un ou deux pendus dans le cerisier... non? lol) Et Subaru semble être très attaché à Kamui maitenant, et Seï ne s'y est pas trompé! m'enfin c'est pas avec des menaces qu'il va regagner son amour!
Oo on veut voir Subaru?! C'est pas Seï, il a déjà rdv avec lui au Rainbow Bridge! Alors Fûma? Je veux savoir!!!!!!!!!!
Tu nous fait des fins de chapitres à la CLAMP, là! Pourquoi tu coupes au milieu!!!! C'est pas juste!!!! Les auteurs y sont méchants avec moi!!!!!! TT.TT XD
La suiiiiiiiite!!!!!! Et que ça saute!!!! Viiiiiite!!! *hystérique (mais ça change pas beaucoup de d'habitude^^)*
/va hurler ailleurs.
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Alea
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MessageSujet: Re: [X1999] L'Absent (terminé)   [X1999] L'Absent (terminé) - Page 2 EmptySam 13 Mai - 10:53

*o*
C'est magnifique^^ ce chapitre est génial^^ la confrontation Sei/"Kamui" m'a beaucoup marquée, elle est très vivante et nous montre une facette de Seishiro qu'on ne connaissait pas : il peut s'énerver XDD
Citation :
Seïshiro supportait mal de le voir s’amuser avec SES jouets en toute impunité…
Ouaah ! Possessif ET mauvais caractère... v.v
Citation :
Tu songes à ton jouet, pas vrai ?
mdr *sans commentaire*
Citation :
Tu ne poseras plus jamais les mains sur lui…, murmura alors Seïshiro d’une voix tranchante après quelques instants d’extrême tension. Plus jamais…
C'est à partir de là que j'ai vraiment été touchée. La carapace de glace de Sei se brise et il commence à montrer ses vrais sentiments... (SEEEIIII *w* !!! xD)
Citation :
Bien malgré lui, le leader des Dragons de la Terre sentit son calme le quitter.
Encore un qu'on n'imaginait pas pouvoir perdre son sang-froid^^ (je ne suis pas sûr que ce soit le smiley le plus approprié XDD)
Bref, à part ce passage vraiment super, j'ai beaucoup apprécié le mirage et la lettre... les menaces à peine déguisées... Seishiro va enfin mettre son plan à execution *o*
Et... qui est ce mystérieux visiteur ???
C'était vraiment un chapitre sublime que tu nous a offert... merci !!^^
La suite ?é.è
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