Onyx>>> ^o^ merci
alors la ressemblance entre Sakura et Etoile n'est pas du tout voulu, mais c'est vrai qu'elles ont un peu (beaucoup) le même caractère (ça m'arrive souvent, de faire des persos qui se ressemblent "XD)
pour Kisa, le titre du chapitre est "l'une des anciennes", donc logiquement, il y en a plusieurs ;p
et bref, voilà la suite (5 mois en retard >_< gomen)
Lizou>>> kya >_< (et moi qui reviens seulement maintenant "XD pardon)
^^ moi aussi \o/ (c'est pour ça que j'en ai si souvent, des persos comme ça "XD)
tout à fait : si c'est l'une des survivantes, c'est qu'il y en a d'autre !
(ps : le bac s'est passé tout juste \o/ (10,47))
*
Chapitre six : Vieilles amies. Rien n'empêche le bonheur comme le souvenir du bonheur. (André Gide) Saki ne put s’empêcher de sourire en arrivant devant l’imposante bâtisse. Arisa avait toujours su ce qu’elle voulait, dans la vie ; être mannequin avait été une étape comme une autre, un simple intermédiaire.
Un intermédiaire qui lui avait réussi, tout de même. Arisa avait eu un succès phénoménale, s’engageant presque malgré elle dans une carrière mondiale qui lui avait permis de gagner un argent fou.
Et puis, il y avait eu Rui. Rui, le médecin de famille des Soma. Un de ceux qui était au courant de leurs secrets. Celui qui effaçait la mémoire des autres.
Pour toutes ses raisons, Rui vivait dans l’enceinte même du manoir, au cœur du cercle très fermé de l’Intérieur. Avec sa famille.
Dans une maison si grande que c’en était presque indécent.
Saki sonna, et attendit. Elle n’eut pas à patienter longtemps, toutefois. Arisa lui ouvrit, presque immédiatement.
Comme si elle savait que son amie allait venir, alors qu’aucune d’entre elles ne l’avait prévu.
Ça leur était arrivé de plus en plus souvent, à mesure que le temps passait. Trop de souvenirs communs, sans doute. Trop de souvenirs douloureux.
Arisa sourit, la salua, la fit entrer.
Rui était assis dans le salon, à moitié allongé sur un sofa, un livre en main. Son regard se posa sur les deux femmes, et il se releva aussitôt, passant une main dans ses cheveux comme pour les recoiffer, sur sa chemise comme pour la défroisser.
« - Bonjour, Saki.
- Bonjour, Rui. »
Ils n’avaient jamais eu beaucoup de choses à se dire. De quoi auraient-ils parlé ? Le seul sujet de conversation qui aurait pu être commun aurait été la malédiction, mais ça, ils ne pouvaient pas l’évoquer devant Arisa.
« - Tu ne travailles pas ? demanda malgré tout le médecin.
- Toi non plus, répliqua Saki. »
Ils échangèrent un bref regard. Puis Rui haussa les épaules.
« - J’allais y aller. Miru doit bien avoir besoin de quelque chose… »
Il dépassa les deux femmes et sortit sans un mot. Arisa secoua la tête.
« - Qu’est-ce que tu lui as fait, pour qu’il te fuie comme ça ?
- Je n’en sais rien, répondit froidement Saki. »
J’ai voulu lui parler, une fois, une seule, et ça n’a rien donné. Mais elle ne pouvait pas dire ça à son amie, n’est-ce-pas ?
De toute façon, Arisa haussait déjà les épaules, se désintéressant du sujet. Au moins en apparence. Son amie n’était pas bête ; elle devait bien se douter qu’il y avait autre chose.
« - Bah, peu importe, dit-elle. Tu venais me voir ?
- Je voulais savoir si Kyoko allait bien, dit Saki. »
Arisa la fixa un moment. Essayant de lire le sous-entendu derrière ses paroles.
« - Elle va bien, dit-elle après un long moment. Elle est rentrée tard et dans un drôle d’état, mais elle va bien. Pourquoi ?
- Elle a rencontré Keisuke, hier soir. »
Bref silence. Puis Arisa éclata d’un rire ferme – un rire qui n’avait pas changé d’un pouce, en trente-cinq ans.
« - Ouais, il était temps. Il est revenu, donc ?
- Hier soir.
- Elle n’a pas traîné.
- Non. Elle te ressemble beaucoup. »
Arisa éclata de rire.
« - Tu as vu sa nouvelle coupe ? »
Saki sourit.
« - Oui. Elle ressemble vraiment à…
- … Kyoko, compléta Arisa. »
Silence. Cette évocation d’un des fantômes qui planaient toujours entre les deux femmes était inévitable.
Après tout, Kyoko s’appelait Kyoko. Et avec ses cheveux courts, oranges, comment ne pas penser à la mère de Tohru ?
Comment ne pas penser à Tohru ?
Et, comme chaque fois que cette ombre était ravivé par leurs souvenirs, un silence tomba sur la pièce. Un silence chargé de reproches, de culpabilité, et de centaines de mots qui n’avaient jamais eu l’occasion d’être dits.
Tohru.
Tohru et cette force qui n’appartenait qu’à elle. Qui les avaient tous sauvés, tous…
Tohru qui, trente-cinq ans après, manquait encore à ses deux amies.
Ça ne lui aurait pas plu. Elle aurait préféré que ses amies parviennent à oublier, à atténuer la souffrance, ou simplement à passer à autre chose.
Mais malgré tout…
C’était un souvenir qui ne s’effaçait pas.
Une ombre qui planait sur tous leurs moments de bonheur…
Rui fut soulagé de quitter la maison. Bien sûr, il n’avait rien contre Saki, mais depuis maintenant quinze ans… depuis quinze ans, il avait l’impression qu’elle lui en voulait toujours.
Pour un simple effacement de mémoire, un seul, celui d’une amie de son fils.
Rui secoua la tête, sortit son paquet de cigarette, en alluma une et exhala un long nuage de fumée. Fumer. C’était une manie fréquente, dans sa famille proche. Son père, sa mère fumaient ; trois de ses cousins directs fumaient. Et Rui n’avait que quatre cousins directs.
Jusque récemment, ça n’avait pas posé de problème, mais Arisa avait tout récemment décidé que la fumée nuisait à la santé de Kyoko. Rui n’y croyait pas, pas une seule seconde, mais comme il tenait beaucoup et à la bonne humeur de sa femme, et à la bonne santé de sa fille, il avait cessé de fumer dans la maison.
Dés qu’il sortait, en revanche…
Rui sourit. Dés qu’il sortait, il allumait une cigarette, ce qui était idiot : il sortait généralement pour voir Miru, qui était la seule membre de la famille qu’il consultait à domicile. Et Miru habitait trop près pour qu’il ait le temps de finir sa cigarette. Et Miru avait une santé assez fragile sans en rajouter, merci.
Finalement, la santé de Kyoko était peut-être un simple prétexte pour le pousser à arrêter. Si c’était le cas, Arisa en serait pour ses frais…
Ce qui ramena ses pensées à Saki, totalement involontairement.
Quinze ans, donc. Quinze ans depuis ce jour où Keisuke avait heurté une amie à lui, une autre Soma dont Rui ne savait même plus le nom.
S’en suivait tout ce qui allait avec la malédiction : transformation, et oubli, et colère, et Saki qui était entrée dans une colère noire.
A cette époque, Rui n’avait pas compris.
Effacer la mémoire des gens était une chose naturelle, pour lui qui côtoyait les maudits depuis sa plus tendre enfance… oui, enfin, un peu plus tard tout de même.
C’était normal, c’étaient les règles, c’était comme ça. Il n’y avait qu’à les suivre.
Seulement maintenant qu’il était père…
Et si quelqu’un avait effacé la mémoire de Kyoko ?
Et si sa fille était venue à lui en pleurant parce que ses amis ne se souvenaient plus d’elle ?
Alors oui. Maintenant, il comprenait.
Mais il n’était sûrement pas près à l’admettre.
Rui écrasa sa cigarette du talon.
Il était arrivé – chez Miru.
*
**
Kira était parti depuis près d’une heure quand on sonna de nouveau. Kisa sourit, vérifia que Tsukasa était toujours occupé à peindre, et alla ouvrir.
Et son visage s’éclaira.
Juste à l’heure, comme toujours.
Yûka trépignait déjà d’impatience en se levant, le matin. Aujourd’hui était un jour spécial : c’était l’anniversaire de son cousin Tsukasa. Il avait deux ans ; deux ans, c’était un âge fantastique ! Bon, Yûka ne se souvenait pas du tout de ses deux ans, mais c’était forcément un âge fantastique.
Mais surtout, l’anniversaire, c’était l’occasion d’une visite. Et Yûka aimait rendre visite à Kisa et Tsukasa.
Il y avait toujours des bonbons, des jouets et des gâteaux, là-bas.
« - Yûka-chan ? Tu viens ? »
Seulement trois mots, et déjà la fillette s’était levée d’un bond et avait rejoint sa mère. Dernière inspection, pour vérifier qu’elle était prête – elle l’était : ses cheveux auburn s’étaient à peine décoiffés depuis ce matin et elle n’avait même pas froissé sa jupe.
Puis elles étaient parties.
Et maintenant, elles étaient sur le pas de la porte, et Yûka trépignait toujours. Elle allait revoir les deux femmes qu’elle avait toujours considéré comme ses tantes…
La porte s’ouvrit.
« - Kisa oba-san ! »
Kisa s’était penchée pour recevoir la fillette dans les bras.
« - Yûka-chan ! Tu as l’air d’être en forme.
- Comme toujours, répondit une troisième voix. »
Kisa releva les yeux.
Restée un peu en retrait, derrière sa fille adoptive, se tenait la seule et unique survivante de l’ancienne génération, Kisa exceptée.
Elles étaient les seules, les seules à avoir supporté le renforcement de la malédiction, les seules à avoir tenu…
« - Bonjour, Kisa.
- Bonjour, Kagura. Et bienvenue. »
Yûka et Tsukasa avaient sorti les jouets. Elle parlait, lui se contentait d’écouter et de l’observer bouger les figurines, fasciné comme par un spectacle de marionnette.
C’était un spectacle attendrissant comme Kagura aurait aimé en voir plus souvent. Les deux enfants étaient les cadets de la nouvelle génération, et c’était une bonne chose qu’ils s’entendent aussi bien – pas comme certains.
Kisa avait servi du thé, bien sûr, parce qu’elle servait toujours du thé, comme par réflexe ; mais elle avait aussi posé sur la table une bouteille de sirop de fraise qu’elle gardait spécialement pour les visites de Kagura.
Cette dernière sourit et s’en versa un verre.
Kagura n’avait jamais aimé que deux hommes, avec une passion et une tendresse égale. Kyô, l’ancien maudit du chat, et accessoirement son amie d’enfance. Quand elle avait compris que ses sentiments n’étaient pas partagés… il lui avait fallu du temps pour accepter, oublier, passer à autre chose.
A Tsurugi. Elle ne l’avait connu que trois semaines, mais ces trois semaines avaient sans doute été les plus belles de sa vie. Elle l’avait aimé de toutes ses forces, jusqu’au bout.
Jusqu’à découvrir la vérité.
Lui, non,
eux, ils n’avaient fait que jouer avec la vie et les sentiments des maudits. Tout ça pour empêcher la malédiction de disparaître…
Tsurugi ne l’avait jamais aimé.
Elle le savait.
Elle ne pouvait pas l’accepter.
Kagura leva son verre, et sourit. Tsurugi n’avait jamais bu que du sirop de fraise.
Kisa avait vite compris, en voyant le regard de son amie se faire distant, que Kagura s’était plongée dans ses souvenirs.
Alors elle s’était tournée vers les deux enfants, pour éviter de la fixer, pour éviter de la ramener au présent.
Inutile de briser cet instant trop vite. C’était tellement rare…
En fait, l’instant fut brisé par l’arrivée triomphale de la dernière personne qu’ils attendaient. La porte d’entrée s’ouvrit en grand, un rire traversa la pièce, et ses quatre occupants se tournèrent d’un même mouvement.
Une femme aux cheveux châtain clair, coupés courts, et aux yeux noirs se tenait dans l’encadrement de la porte, un immense sourire aux lèvres.
Et, avant que quiconque n’ait pu l’arrêter, elle se jeta sur Tsukasa, qui se transforma aussitôt.
« - Joyeux anniversaire, Tsuka-chaaan ! s’écria-t-elle, serrant fort le petit agneau contre elle. »
Kagura et Kisa poussèrent un même soupir accablé.
« - Ne l’étouffe pas, Hina-chan, conseilla Kagura.
- Oh non, s’il te plait, renchérit Kisa. »
Hinata* éclata de rire, reposa l’agneau sur le sol, et se tourna vers Yûka.
« - Et Yûka-chan ! rit-elle. Je ne t’avais pas vu depuis longtemps ! Tu as bien grandi, dis-moi. »
Yûka sourit, très fière d’avoir grandi et très fière que Hinata l’ait remarqué.
Hinata passa une main dans les cheveux de la fillette, se releva et se dirigea finalement vers les deux adultes.
« - Bonjour, Kagura ! Bonjour, Onee-chan ! »
Kisa sourit. Hinata avait commencé à l’appeler grande sœur longtemps avant – avant même qu’elle n’épouse son grand frère Hiro.
Puis Tsukasa se retransforma, et Kisa le rejoignit pour l’aider à se rhabiller. Kagura se tourna vers Hinata.
« - Tu es en forme, remarqua-t-elle. Je suppose que…
- Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! répondit Hinata. J’ai un époux formidable, une fille épatante, et aucun fantôme dans mon placard, merci. »
Kagura sourit. Kisa les rejoignit et servit du thé à Hinata.
« - Tu ne devrais pas te jeter sur lui comme ça, tu sais ? dit-elle. Tu n’es pas censée être au courant, pour la malédiction. Si quelqu’un te voyait…
- Qui ? demanda Hinata, souriante. Il n’y a que nous, ici ! Tu ne vas pas me dénoncer, hein, Onee-chan ?
- Mais non.
- Et Kagura-san non plus.
- Non, répondit Kagura. Yûka et Tsukasa non plus, inutile de leur demander.
- Alors, tu vois ! triompha Hinata.
- De toute façon, Miru s’en moque, remarqua Kagura.
- Elle ne s’en moque pas, répondit Kisa. Elle préfère juste faire semblant de ne pas le savoir.
- Même. Elle ne demandera pas à Rui d’effacer la mémoire d’Hinata, jamais. Alors Rui n’effacera pas la mémoire d’Hinata, jamais. C’est aussi simple que ça. »
Kisa but une longue gorgée de thé, et frémit malgré elle.
« - Miru ne demandera rien à Rui. Mais
elle pourrait le faire. »
*... honte à moi : j'avais oublié qu'il y avait aussi une Hinata dans Negaeri ^^"