[Fic X/1999][Spoilers] Espérance [Terminée]

*tout rattrapé*
géniale apparition d'Hokuto XD elle met un peu de gaieté dans ce monde de brutes, c'est bien XDD
Hokuto, Kakyo... j'espère que tout va se régler pour eux >_< qu'ils soient heureux ensembles é_è
et le futur a été modifié, j'ai hate de savoir comment ^^
Subaru...
qu'est-ce que tu fais dehors avec une blessure pareille, idiot è_é
j'ai beaucoup aimé ce face à face Sub/Sei, d'ailleurs XD

la suite é_è

>>> Onyx : Merci Euh ^^' pour la suite, avec les exams dans 15 jours, ça risque d'être pour juin, gomen -_-'

>>> Lie-chan : ravie que tu aimes toujours ^^ Les réponses vont arriver ne t'inquiètes pas (mais quand ça c'est une autre histoire )

J'essaierai de faire au plus vite promis ! (chapitre 6 à moitié écrit ^^')

Voilà un regain soudain d'inspiration et le chapitre 6 est enfin là ^^
J'espère que vous apprécierez ^_^ !

Chapitre 6

Un ange. Un démon.
Rien ne changeait.
Bientôt les épées s'entrechoquèrent puis l'un d'eux fut couvert de sang avant que le néant n'emporte tout.
"Cela ne finira pas autrement""
Il leva les yeux vers lui.
"Pourtant certains évènements ont déjà été modifié."
Le dragon de la terre l'observa avec attention.
"Je me demande..."
Kamui apparut devant eux semblant rongé par l'inquiétude, les bras encore recouverts de bandages, marques encore présentes de son dernier combat.
Mais il ne les voyait pas. Il n'avait sans doute même pas conscience d'être observé.
" ... Où crois-tu que s'installe la frontière entre réalité et illusion ?"
Le liseur de rêve observa l'image qui s'évanouissait peu à peu tandis que son leader souriait ne semblant même plus attendre de réponse.
"Tu le savais. Que ma capacité à rêver n'était pas fiable. Pas plus que celle de leur Yumemi."
Le sourire doux qui s'était peint sur les traits de Kamui n'avait rien de bienveillant, au contraire, il accentuait l'étrangeté de son regard.
"Je connais le souhait de la Terre et vos rêves ne changeront rien à sa destinée."
Le combat des Kamui reprit lentement forme devant leurs yeux, laissant cette fois apparaître, leur corps drapés d'étoffes sombres et leur visage voilé, les dragons de chaque camps.
"Mais leur destins à eux sont-ils déjà fixés ?"
La question du liseur de rêve resta sans réponse.
Les épées. Le sang. Inlassablement identique.
Un paysage côtier s'installa, le vent marin et le remous des vagues laissant croire qu'un océan s'étalait réellement devant eux.
"Une image a été brisée. D'autres l'ont remplacée." déclara enfin celui qui occupait le corps de l'adolescent.
"Et comme je te l'ai promis, je réaliserai ton souhait, tu auras ce que tu désires à présent."
L'ange se détourna du blond.
"Les souhaits ne changent pas. Ils ne font qu'évoluer avec le destin pour arriver à leur accomplissement."
Il regarda un instant cette étendue d'eau illusoire.
"Tant que Kamui s'accrochera à ce souhait, il ne pourra pas me vaincre. Et la Terre aura son dû."
En un instant, Kakyo se retrouva seul face au décor familier.
Leur leader ne doutait pas du chemin tracé pour la Terre. Mais qu'en était-il d'eux ? Eux qui gravitaient autour de ces puissants leaders. Qu'en serait-il de ce monde ? Finalement, lui aussi était victime du destin et il ne pouvait voir que ce qu'il devait, ce qu'il était censé observer.
Il n'avait même pas pu la voir.
Durant toutes ces années, plongé dans ce profond coma, l'appel d'Hokuto ne lui était jamais parvenu.
Il soupira.
Cela avait paru si réel. Cet instant où il l'avait rejoint et l'avait perdue. Cru la perdre.
Ou réellement perdue ?
Un doute l'habitait encore. Il n'avait pas plus de preuve concrète que ce jour là, juste des mots, des images.
- La frontière entre illusion et réalité..., se murmura-t-il.
Il en était prisonnier et il n'y pouvait rien. Hokuto était réelle. Il ne se permettait pas d'en douter. Elle était son dernier lien avec le monde, celle qui pouvait le sauver, le libérer de son état. Leur situation précaire jusqu'au jour de l'affrontement final évoluerait sans doute bientôt. Mais les rêves étaient devenus plus flous encore, mêlant des évènements avenirs probables à des images qui n'y avaient pas leur place. L'ange était totalement incapable d'y discerner une quelconque vérité. Il s'affaiblissait à vue d'oeil, ces songes semblant l'épuiser en gagnant en confusion. Il avait tant besoin d'elle.
- Hokuto, je souhaite tant te revoir encore une fois...
Il ferma les yeux mais déjà il se sentait absorber par un nouveau rêve. Combien de temps tiendrait-il encore ?

Le sommeil l'envahissait enfin, pour quelques heures il pourrait oublier.
Le téléphone sonna. Il n'eut pas la force ni l'envie d'y répondre.
Après de nombreuses sonneries le répondeur prit le relais.
« - Subaru ? Subaru tu es là ? Je suis certaine que tu es là ! Décroche immédiatement ce téléphone ! Subaru si tu ne le fais pas... »
- Qu'y a-t-il Hokuto ?
Il tentait de garder une voix neutre.
« - Qu'y a-t-il ?! Subaru ! Nous étions mort d'inquiètude et tu oses demander ce qu'il y a ?! Tu as quitté l'hôpital sans prévenir qui que ce soit ! »
- Je ne voulais pas vous inquiéter. J'avais seulement besoin d'un peu de solitude.
« - ... »
- Je vais bien. Ne vous faites plus de soucis.
« - ... »
Au silence de sa soeur, il sentait bien qu'elle n'était pas convaincue.
« - J'arrive tout de suite. »
- Hokuto, ce n'est...
Elle avait déjà raccroché.
L'exorciste posa à son tour le combiné puis pris conscience de ses habits toujours trempés. Il était inutile de l'inquiéter encore un peu plus ; il alla se changer.
C'était tout ce qu'il pouvait faire pour l'instant. Il ne voulait pas qu'elle puisse le voir dans un tel état mais sa douleur était plus présente que jamais. Il n'était pas capable, pour l'heure, de la réfréner.

« ... Subaru Sumeragi... »
Il était plongé dans les ténèbres et cette voix lui parvenait à peine, lointaine, étouffée.
« ... Il faut... le futur... »
Il essaya de se concentrer sur ces quelques paroles mais elles lui échappaient, se transformant en un murmure à peine audible.
L'obscurité se déchira.
Il était dans son appartement, toujours allongé sur le canapé. Finalement, le sommeil l'avait rattrapé.
La pénombre avait envahi la pièce, la nuit était déjà tombée.
Où pouvait-il se trouver à cette heure ? Avait-il encore fait une nouvelle victime ? Leur rencontre, le matin même, restait toujours aussi vivace dans son esprit. Sa tristesse aussi.
- Mais... Hokuto devrait être là ? se rappela-t-il soudain.
Il allait se lever, déjà inquiet, lorsque la jeune femme entra dans le salon et alluma quelques lampes.
- Bonsoir Subaru. Tu te sens mieux ?
Il aquiesça sans grande conviction.
- J'ai changé tes bandages à mon arrivée. Tu as vraiment été inconscient de partir dans un tel état.
Elle s'assit à ses côtés mais il détourna les yeux.
- Subaru, reprit-elle, ton état m'inquiète mais je sais parfaitement que je ne peux rien y faire. Ce serait si simple si je pouvais encore me mettre en colère et puis te voir me sourire à nouveau. Comme avant. Mais cette époque est révolue, n'est-ce pas ?
L'exorciste ne lui répondit pas. Il aurait tellement voulu lui dire qu'elle se trompait, que ce n'était que passager, que bientôt il oublierait. Ce n'aurait été que mensonges.
La jeune femme soupira.
- Bon, je suppose que tu n'as pas encore mangé, dit-elle en se levant. Je...
La sonnerie du téléphone résonna dans le salon. Hokuto décrocha, écoutant son interlocuteur durant quelques instants, puis son expression s'assombrit. Elle déposa le combiné et parla à contre-coeur.
- Subaru, Kamui vient d'affronter un ange, il est blessé. Et... la petite Yuzuriha est introuvable depuis que son kekkaï s'est effondré à Shinjuku, dit-elle un léger tremblement dans la voix.
L'exorciste se releva, évitant de songer à la légère douleur qui se répandait dans son torse. Il n'était plus temps de se lamenter, la bataille pour la fin du monde se poursuivait.
- Retournons au manoir.
Ils quittèrent tous deux l'appartement, reprenant le chemin du campus Clamp d'un pas rapide.
- Il est là, n'est-ce pas ? interrogea Hokuto après qu'ils aient parcouru quelques dizaines de mètres.
- Oui.
Il continuait à les suivre, ne cherchant même plus à cacher sa présence, mais ne semblait pas vouloir tenter autre chose.
- C'est lui qui est responsable de ton départ ce matin ? continua la jeune femme.
Subaru n'avait même pas besoin d'y répondre, elle devait sans doute s'en être déjà persuadé.
- Il ne nous attaquera pas ici, déclara-t-il simplement.
« Il a déjà eu ce qu'il voulait » songea-t-il avec amertume.
Une fois encore la même question s'imposa à lui.
Que cherchait-il vraiment ?

- Ainsi donc, elle est revenue, murmura-t-il dans un sourire.
Il se déplaçait rapidement de toit en toit ne lâchant pas sa proie du regard. Bien sûr, ils avaient tous deux conscience de sa présence et cela l'amusait beaucoup. Ce pauvre Subaru avait affiché tant de déception lorsqu'il l'avait quitté qu'il avait trouvé particulièrement intéressante cette idée de le suivre encore un peu.
Et puis, il cherchait également une réponse. Dont il avait obtenu quelques élément d'ailleurs mais ce n'était guère suffisant à son goût.
Un instant, son esprit revint sur cette étrange échange qu'il avait eu avec le Kamui des dragons de la terre.
Il l'avait observé durant son combat contre le jeune Sumeragi, d'ailleurs le voir en si faible position ne lui avait pas vraiment plu, et il avait attendu calmement que celui-ci se termine.
Fin prévisible évidemment. Son leader avait un pouvoir, qui ne résidait pas uniquement dans sa puissance, assez peu commun.
Il l'avait blessé mais sans toucher aucun de ses organes vitaux ; il ne lui aurait sans doute pas pardonné si sa marque était restée présente dans sa chair. Le kekkaï effondré, Kamui l'avait rejoint, sans s'offusquer de son observation attentive de cette bataille. Ses yeux, si particuliers, s'étaient posés sur lui et ils avaient échangés quelques mots.
« - Son souhait est bien plus ancré en lui que tu ne l'imagines. Je me demande lequel de vous deux aura la volonté la plus forte ?
- En douterais-tu ? »
Son ton était restait aimable mais amusé.
Ils avaient échangé un regard puis son leader avait simplement souri, de cette manière si étrange qui lui était propre, et l'avait quitté.
Ces quelques mots le laissaient perplexe.
Evidemment, il connaissait le souhait de Subaru mais il ne pourrait jamais l'accomplir. Après tout, ce souhait n'était basé que sur des illusions.
Les jumeaux atteignirent le campus Clamp et Seishiro arrêta sa progression. Il avait encore du travail ce soir. Et puis, sa présence en ces lieux ne seraient sûrement pas appréciée par les autres sceaux, songea-t-il alors qu'il tournait le dos au bâtiment et qu'un nouveau sourire naissait sur ses lèvres.
Il ne leur restait plus beaucoup de temps mais ce serait parfaitement suffisant.

A suivre...

Bon, le prochain chapitre là risque vraiment d'arriver tard (examens de mai obligent -___-)

nyuu
Kakyoooo è_é ne te laisse pas aller è__é *comme s'il allait m'écouter -_-"*
Hokuto, arrange nous tout ça ! é_è
*comment ça je parle aux personnages au lieu de parler à l'auteur ? XD*

bref, ce chapitre était bien, trèèès bien mais euh...
je commence à appréhender la fin >_< comment est-ce que tout ça va tourner ?
la suite ?

La fin ?
Ca risque de ne pas être simple et pas forcément... XD j'allais spoiler XDD
Merci en tous cas et contente que tu aies aimé ^^

mais Kakyooooo
/me rejoint Allie dans ses encouragements
même si je le comprends, il doit plus trop savoir quels rêves croire ou ne pas croire
en tout cas, y'a toujours de l'embrouille, et je me demande comment tout ça va se dépatouiller

Rien depuis le 1er mai, qu'est-ce que c'est que ce scandale ? è_é
*dixit celle qui s'est tout enfilé en moins d'une heure et sans attendre*
Mais c'est pas ma faute, c'est tellement bien T-T
L'idée d'un futur différent et pourtant si semblable est vraiment terrible, je suis fan *-*
Gambatte Kokoro, la suite !

Merci Mogyoda et KTL ^^
Et gomeeeen ^^'
Je suis vraiment désolée de ne pas avoir publié plus tôt ^^"
Alors voilà le 7ème chapitre !

Espérance

Chapitre 7

Un sourire, comme toujours. Le silence régnant dans le kekkai accentuait la gravité de l’instant. Leur regard ne se quittait plus. Et, même lorsque Subaru entama les derniers mètres qui le séparaient de lui, leurs yeux ne perdirent pas ceux de l’autre.
L’énergie déployée était inimaginable, titanesque ; le plus faible ne s’en sortirait pas indemne.
L’assassin faisait face à sa proie comme à toutes ses précédentes victimes, gardant sa sérénité et semblant tout aussi déterminé que son adversaire.
L’écart qui les séparait encore se réduisait à vue d’œil alors que le Rainbow Bridge subissait le contre coup de ces assauts acharnés.
La lutte semblait interminable. Pourtant, la fraction de seconde qui se révéla décisive ne dura guère plus qu’un clignement de paupière.
Il était en sang dans ses bras, sa main encore refermée sur son poignet.
Un instant plus tôt, Seishiro lui avait sourit, alors que déjà il tentait de retenir vers lui le bras qui aurait dû transpercer son corps, se préparant à recevoir de plein fouet l’attaque qui lui serait fatale. Le visage du chef des Sumeragi s’était soudain éclairé, fait plutôt étrange dans leur situation ; l’un d’eux allait sûrement être emporté par cette bataille.
La suite s’était déroulée d’une manière telle que personne n’aurait pu la prévoir.
La main de Subaru s’était fermement agrippée à son poignet et l’avait obligé à continuer son geste, annulant toute conséquence de son attaque.
Le bras du Sakurazukamori traversait sa poitrine, ce tendre Subaru baignait dans son sang. Et il semblait heureux. Ses yeux pétillaient même alors que sa vie le quittait. Son expression était douce et il souriait à son assassin.
- Comme je regrette que nous en soyons arrivés là Seishiro… Je te l’avais dit pourtant. Tu n’as pas voulu me croire.
Une main s’attarda sur le visage marqué par l’incompréhension.
- Je t’aime Seishiro …
Son dernier souffle de vie venait de le quitter, le voile de la mort recouvrant ces yeux toujours si limpides et sa chaleur l’abandonnant déjà.
Le kekkai avait disparu depuis longtemps, le pont s’effondrait un peu plus à chaque seconde, indifférent à l’homme prostré qui s’y tenait encore, les bras entourant à présent un cadavre.
Seishiro releva enfin la tête et sembla seulement prendre conscience des décombres qui l’entouraient.
Mais s’y intéressait-il vraiment ?
Ses yeux ouvraient une porte vers son âme où ne paraissaient vibrer que quelques mots : peine, douleur, désarroi.
Malgré cela, peut-être inconsciemment, ses jambes le relevèrent et, le corps inerte de Subaru contre lui, le Sakurazukamori abandonna le Rainbow Bridge à son triste sort.
Personne n’était présent pour assister à ce drame, comprendre l’ironie de leur destinée.
Si en fait, il y avait quelqu’un.
Il était d’ailleurs le seul à avoir pu y assister, évidemment, car ce n’était qu’un rêve. Le futur peut-être. Ou une simple illusion.
L’ombre fugitive qui quittait le lieu de la tragédie s’effaça puis la scène entière retourna au néant.
Kakyo ferma les yeux et attendit immobile dans les ténèbres. Puis, dans un douloureux effort, il fit apparaître cette douce plage qu’il aimait tant. Mais déjà de nouvelles visions s’imposaient à lui.
A un tel rythme, son corps ne résisterait plus très longtemps.
Il n’était même plus capable de l’atteindre ; sa fin semblait inéluctable.
- Si seulement ils pouvaient m’entendre…

« Les évènements se sont enchaînés à une terrible vitesse depuis le combat de Subaru. Kamui à dû affronté celui qu’il appelle Fuma à deux reprises ; un jeune homme nommé Saïki, le neveu de Seiishiro Aoki, y a perdu la vie. Mon frère est une fois de plus parvenu à apporter un profond réconfort à cet adolescent qui s’est une fois encore laisser envahir par la culpabilité. Il a su trouver les mots justes, comme toujours. Lorsque je regarde Tokyo, sa désolation me brise le cœur. Comment une ville aussi vivante a-t-elle pu subir tant de destruction ? Mais il n’est pas temps d’y songer, nous devons garder l’espoir en cette sombre période. Peut-être est-ce aussi pour cela que je ressens le besoin de laisser ces mots s’inscrire sur le papier. »
Hokuto releva la tête.
Son bureau se trouvait face aux fenêtres de la pièce, l’emplacement du manoir lui offrant une large vue sur la ville.
La moitié de la capitale ne semblait plus être que ruines.
Un spectacle effrayant.
« Quoi qu’il en soit, la fin de cette bataille approche et les sceaux gardent courage. Le retour de Yuzuriha, et de son nouvel Inuki, m’a réellement soulagé et peut-être permis d’oublier un instant ma propre inquiétude. L’énergie que met ce cher Sorata à attirer l’attention de sa prêtresse m’amuse beaucoup mais je sens que cela n’est pas inutile. Je souhaite vraiment qu’ils puissent être heureux malgré leur destinée. »
Elle hésita un instant avant de poursuivre.
« Subaru est constamment sous la surveillance de Sei mais aucun d’eux ne semble décidé à agir. Si je m’écoutais… Non. Je sais très bien que mon frère désire affronter cette situation seul. Seishiro, même si cela m’est douloureux, est celui qui compte le plus à ses yeux. Bien sûr, je sais qu’il m’aime de tout son cœur mais il pourrait survivre sans moi. Pas sans lui. »
La jeune femme posa son stylo et relut ces dernières phrases.
« Kakyo semble avoir disparu. Je suis vraiment inquiète. J’ai cru l’avoir enfin retrouvé et quelle joie cela a été ! Retrouver cet amour de jeunesse que je n’ai jamais pu oublier. Je n’en ai pas souvent parlé à Subaru d’ailleurs. Pourquoi lui mettre une charge supplémentaire sur les épaules alors qu’il continuait à se sacrifier pour les autres et que son cœur meurtri ne songeait qu’à Sei ? Et puis, je n’ai jamais vraiment su où chercher. Aujourd’hui, je sais au moins vers où me diriger. Grâce à une simple conversation anodine. Au nom de Kakyo, Yuzuriha a fait le lien entre lui et le yumemi des dragons de la terre. Celui que Kamui avait rencontré peu après l’éveil de son étoile jumelle. Qu’il soit un ange m’a surpris mais, finalement, il croyait avoir tout perdu, c’était compréhensible, l’avenir du monde ne l’intéressait peut-être plus. Je ne suis pas certaine de pouvoir vraiment comprendre pourtant. Il m’expliquera n’est-ce pas ? Je vais le revoir. Cette fois, j’ai vraiment besoin de son aide. Je… »
- Hokuto ?
La jeune femme se retourna et sourit à son frère.
- Tu m’as dit que c’était urgent alors j’ai fait au plus vite.
Elle déposa son stylo et échangea quelques mots avec lui.
Subaru ne vivait pas en permanence au manoir, il avait choisi de poursuivre son devoir d’exorciste. Le fait que l’aura du Sakurazukamori disparaissait chaque fois qu’il s’approchait du campus Clamp ne devait pas y être étranger.
Elle lui exposa le plus clairement possible sa situation, voyant l’expression de Subaru passer de l’étonnement à l’inquiétude, puis demanda enfin ce qu’elle désirait.
- Alors c’est lui…
Il sembla réfléchir un instant.
- Très bien, décida-t-il enfin. Je ne sais pas si j’y arriverai mais je peux essayer.
L’exorciste s’assit sur le lit en tailleur et adressa un dernier regard à sa sœur.
- Je n’ai aucune certitude…
Elle lui sourit.
- Je sais, ne t’inquiète pas. Merci Subaru.
Il ferma les yeux et le silence s’installa.
Hokuto reprit sa place à son bureau et griffonna encore quelques mots sur le papier.
« Si lui n’y parvient pas, je devrais me préparer au pire. »

Un fil conducteur. Un son.
Non, rien.
Où était-il ?
Il ne pouvait pas avoir disparu. N’était-ce pas lui qui un jour avait tenté de l’atteindre dans ses rêves ? Ce ne pouvait être que lui.
Il devait se concentrer un peu plus. Trouver son aura. Un dragon de la terre et un yumemi il n’y en avait qu’un.
Pourtant, l’exorciste avançait dans l’obscurité sans repère et sans la moindre ébauche de direction à suivre.
La princesse Hinoto se serait sans doute montrée plus habile que lui à le rechercher mais c’était pour Hokuto alors il le retrouverait. A peine sa pensée s’était-elle fixée sur sa sœur que le voile de ténèbres qui l’entourait commença à se déchirer.
« - Subaru Sumeragi ? »
Une voix familière provenant de cette brèche face à laquelle il se trouvait.
Il avança de quelques pas puis la scène s’imposa à lui dans son intégralité.
Devant lui se déroulait une multitude de combats plongés dans différents lieux, tous assombris par une couleur pourpre omniprésente. Des êtres drapés d’étoffes s’affrontaient sans relâche, des cadavres aux visages masqués gisaient à leurs pieds et le sang recouvrait tout. L’éveil du second Kamui se répétait dans une parcelle de cet univers, les cris de douleurs se répercutant dans l’espace qui l’entourait.
Oui, à présent, cet enfer le cernait de toute part. Tant de batailles et de massacres lui révulsaient l’estomac. L’énergie qui se dégageait de tout ça l’écrasait, sa propre force le quittait.
« - Subaru Sumeragi, c’était une erreur. Je n’aurais pas dû vous appeler. »
Il se retourna et le vit enfin.
Un homme blond au visage doux était affalé contre une façade d’un immeuble en ruine. A son regard, il pouvait sentir à quel point il était rongé par l’épuisement.
« - Votre corps ne résistera pas longtemps à ce chaos. »
L’exorciste s’approcha de lui et déjà il luttait pour que ses jambes le maintiennent debout.
Bientôt, il sentit l’air lui-même devenir assez blessant pour lui entailler les chairs. Son corps ne tarda pas à ressentir les premières coupures acérées atteignant sa peau.
« - Vous devez quitter mon rêve avant qu’il ne soit trop tard. »
Le renoncement et la culpabilité émanaient de l’être entier qui lui faisait face.
« - Je ne le ferais pas. Vous êtes tout ce que je peux lui apporter pour la rendre heureuse. Pour que mon ne départ ne la brise pas totalement. »
Subaru venait de s’agenouiller devant lui, un filet de sang se répandant sur son visage et son corps dans un état tout aussi inquiétant.
« - Kakyo, pourquoi y a-t-il tant de visions dans votre rêve ? »
Le yumemi l’observa apathique puis lui répondit.
« - Je n’ai jamais eu de véritable contrôle sur elles. Je ne peux pas empêcher leur apparition. »
L’exorciste était perplexe. Se pouvait-il… ?
« - C’est réellement ce que vous croyez ? Toutes ces images ne sont qu’illusions. Vos illusions. »
Il regarda autour de lui se concentrant puis la trouva enfin.
« - Seul celle-là est réelle à cet instant. »
Le combat des deux Kamui, épée divine à la main.
« -Toutes les autres n’existent pas. Ce ne sont que des créations de votre esprit. Des fantômes que vous avez façonnés. Je vais les exorciser. »
Il approcha sa main du front de Kakyo.
« - Arrêtez. Si tel est le cas, que vous utilisez vos pouvoirs ici et dans votre état, vous risquez d’y laisser la vie.
- Je ne mourrai pas avant d’avoir accompli mon souhait. »
Subaru lui sourit une dernière fois puis entra en contact avec le liseur de rêves et entama son exorcisme.

- Subaru, réveille-toi ! Subaru si tu m’entends reviens !
Elle retenait ses larmes face à ce spectacle. La peau de son frère était parsemée d’entailles et son souffle s’amenuisait un peu plus à chaque seconde.
Pourquoi était-il allé aussi loin ? Elle lui avait dit d’être prudent, de ne pas tenter l’impossible.
Elle avait fait une terrible erreur. Jamais elle n’aurait dû l’envoyer à sa recherche.
- Je n’ai pas le choix petit frère.
Alors qu’elle savait parfaitement les risques que tout deux encouraient en intervenant, Hokuto posa une main sur la sienne et utilisa son faible pouvoir pour le rejoindre. Il fallait qu’elle y arrive.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, une mer sereine s’étendait devant elle. La jeune femme se trouvait sur cette même plage, le cœur battant, cherchant trace de son frère ou de Kakyo.
Puis elle les vit. Ils étaient là, au bord de l’eau, Kakyo penché sur le corps de son frère.
Elle se précipita vers eux, le cœur serré, priant pour qu’il ne soit pas trop tard.
Hokuto parvint à leur hauteur.
L’état de Subaru lui glaça le sang. Il était inconscient, les entailles qu’elle percevait, plus proches de profondes blessures que de légères coupures.
« - Ne t’inquiète pas Hokuto, il vit. Il m’a sauvé. »
La voix du liseur de rêve brisa le nœud qui s’était formé dans son estomac et elle allait les rejoindre lorsqu’elle l’aperçut.
Une haute stature, les cheveux noirs, un visage doux. Ce n’était pourtant qu’un adolescent mais son étrange regard et son sourire tout aussi étonnant pouvaient en faire douter.
« - Son esprit est bien éloigné de son corps. Je me demande combien de temps il lui reste avant qu’il n’en meure… »
Un rire froid s’échappa de ses lèvres, dur et indifférent à la fois.
La jeune femme sentit à cet instant la peur germer dans son âme.
« - Kamui… »
La voix du yumemi.
Elle se figea.
C’est donc lui… le leader des dragons de la terre ?

A suivre...

Le chapitre 8 est écrit donc je ne tarderai pas à le poster ^^
J'espère que ça vous plaît toujours ^^'

noooooooooooooooooon je t'en suplie kokoro ne tue pas hokotu TT_TT


je peux enfin lire cette fic c'est trooop bien trooop bien trooop bien
je me demande comment ca va finir entre suba et sei.
tu peux mettre la suite pleaaase ><

... *inspire loooonguement, expire, inspire, expire*
J'ai frôlé la crise cardiaque en lisant la scène du Rainbow bridge +.+ Tu n'as pas honte de faire ça à tes lecteurs ?! è_é
Ca s'arrange avec Kakyo, maintenant faut voir du côté de Sub et Seï. L'avenir a déjà changé, mais j'aime pas celui qui se profile TT_TT
"Kamui" entre en scène... Lui niveau entrées dramatiques et surprenantes il est pire que Seï... Un vrai cabotin^^
Donc... LA SUIIIIIIIIIIIIIIIIIITE !!!!!!!!!! (ça faisait longtemps que je l'avais pas dit, ça^^)

Désolée, j'étais certaine d'avoir posté ce chapitre sur le forum...
A vrai dire je n'écris plus sur l'univers des Clamp depuis la fin des vacances d'été ^^' J'espère que ce chapitre vous fera patienter jusqu'au retour de l'inspiration -__-
Gomeeen...

Meno-chan --> Merci bicoup ^^ Voilà la suite et le destin d'Hokuto ^o^!

Onyx --> Tu n'aurais pas aimé cette fin ? XD Bon d'accord, je vais essayé de leur offrir une meilleure destinée... enfin, euh, on verra ? J'espère que la suite te plaira ^^

Chapitre 8

La jeune femme, malgré son trouble, rejoint enfin son frère et le liseur de rêve sous le regard attentif de Kamui.
Elle observa le visage de son jumeau et soupira. Elle l'avait cru plus mal en point, il devait juste quitter ce rêve au plus tôt.
- Subaru ne perdra pas la vie ici, dit-elle à l'attention du leader des anges. J'y veillerai.
Elle se tourna vers lui son visage reflétant autant de détermination que sa voix.
- Hokuto...
Contrairement à elle, la voix de Kakyo était chargée d'inquiétude.
Mais le dragon de la terre ne cilla pas.
Ils s'affrontèrent du regard pendant quelques secondes puis le visage de l'adolescent s'adoucit au grand étonnement de la jeune Sumeragi.
Il posa les yeux sur le yumemi.
- Apparemment ma présence ici n'est plus utile. Il t'a libéré.
L'adolescent se détourna.
- Libéré ?
Kakyo ne comprenait pas, Hokuto non plus d'ailleurs.
- Ton devoir de dragon de la terre s'est achevé. Grâce à lui. N'était-ce pas ton souhait ?
L'ange leur faisait à nouveau face. Un étrange sourire se formant sur ses lèvres.
- Tu te demandes pourquoi je n'essaie pas d'éliminer ton frère, n'est-ce pas ?
La jeune femme tressaillit.
- Je n'ai pas besoin de m'en charger. Ce sceau disparaître bientôt sans mon aide.
Son regard alors qu'il prononçait ces mots lui glaça le sang. Il n'en était pas simplement persuadé, il le savait .
- Hokuto... ?
La voix de l'exorciste lui parvint, au même instant Kamui disparut.
Elle se tourna vers son frère qui se redressait, toujours inquiète pour son état.
- Tout va bien grande soeur, répondit-il comprenant de lui-même la question muette qui s'était glissée dans son regard.
- Je t'avais dit d'être prudent, Subaru, pourquoi ne m'as-tu pas écoutée ?
- Je devais le libérer, pour toi, pour que cette fois au moins je puisse te rendre heureuse, dit-il dans un triste sourire alors qu'il se relevait vacillant légèrement.
- Tu n'as pas...
Elle l'observa un instant alors qu'il n'osait pas plonger les yeux dans les siens et soudain elle comprit.
Ces mots, cette attitude.
C'était un adieu.
Le silence n'était brisé que par le remous fictif des vagues s'écrasant sur le sable.
- Tu as pris ta décision alors. Et je ne pourrais pas t'en dissuader.
La jeune femme pensait s'y être suffisamment préparée mais, en fin de compte, cette séparation lui était presque intolérable.
- Tu veux bien rester avec Kakyo jusqu'à ce que la bataille finale est eue lieu ? Ici tu seras en sécurité. Cela me sera plus facile.
Les bras du yumemi l'entouraient et elle ne parvenait plus à lever les yeux vers son frère.
- Je crois avoir été plus loin que le simple exorcisme, dit-il après quelques nouvelles minutes de silence à l'adresse du liseur de rêves, je crains avoir détruit une part de vos pouvoir, peut-être même votre capacité à rêver. Je suis désolé.
- Ne vous inquiétez pas. Si cela est bien le cas mon corps sera enfin capable de reprendre des forces. Et je crois, selon les paroles de Kamui que vous y êtes parvenu. Merci.
Il y eut encore un silence.
- Hokuto ? Je vais faire venir un membre du clan Sumeragi auprès de toi. Il te ramènera lorsque la bataille sera passée et je pense que, d'ici là, Kakyo aura la capacité de se réveiller.
Le liseur de rêve échangea encore quelques mots avec lui mais elle ne les entendit pas.
C'était si douloureux.
Elle savait qu'elle allait le perdre mais n'était pas capable de regarder une dernière fois son visage, de se résoudre à l'accepter.
- Je t'aime Hokuto.
Elle releva brusquement les yeux pour le voir disparaître peu à peu de ce monde. Dans une tentative desespérée, elle se leva pour l'atteindre et parvint à effleurer une dernière fois ses doigt qui n'étaient qu'une incarnation de ce monde onirique.
- Je t'aime petit frère...
Subaru lui sourit alors que ses larmes troublaient sa vue et qu'elle ne parvenait plus à les retenir.
Son jumeau s'effaça totalement ; elle s'écroula dans les bras du yumemi.
- Kakyo, pardonne-moi, dit-elle à travers les larmes. Je suis si heureuse de te retrouver, et je sais qu'il accomplit son souhait, mais cela me fait si mal ... !
Il la serrait contre lui alors qu'elle était secouée de sanglots et sa présence l'empêchait de perdre totalement pied.
- Tu n'as pas à t'excuser. Je ne te quitte plus, je suis avec toi. Tu n'es plus obligée de te montrer si forte pour l'heure, je suis là pour toi.
Elle lui fut reconnaissante d'avoir de telles paroles car, à cet instant, elle n'avait plus le courage de retenir ses pleurs. Mais, sous sa tristesse résidait pourtant encore un faible espoir, elle croyait encore en lui. En eux.
- Subaru...

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Il observa le visage de sa soeur et effaça la larme translucide qui glissait sur sa joue.
- Sois heureuse Hokuto.
L'exorciste posa un baiser sur son front puis se leva du lit où il l'avait déposée, un peu plus assuré sur ses jambes que quelques minutes auparavant et débarassé du sang qui s'était écoulé de ses écorchures.
Subaru s'apprêtait à quitter la chambre lorsque son regard se posa et s'attarda sur le bureau où s'était trouvée la jeune femme un peu plus tôt.
Une enveloppe à son nom attira son attention.
Hésitant au départ, il finit par la mettre dans la poche de sa veste avant de lancer un dernier regard affectueux vers sa soeur et de s'eclipser du manoir.
Un adieu.
Il s'était résolu à prendre ce départ comme cela. Mais pourtant, les mots du yumemi le faisait à présent douter. En fin de compte, avait-il une maîtrise quelconque sur les évènements ?
Il se devait d'y croire.
N'était-ce pas sa volonté de ne pas avoir imposé cette séparation aux autres dragons du ciel, à Kamui ? N'avait-il pas décidé de lui-même d'ignorer jusque là l'assassin qui l'observait sans relâche ? Et ce serait lui encore qui mettrait bientôt un terme à tout cela.
L'exorciste sentait son regard alors qu'il s'éloignait du Campus Clamp, récupérant progressivement ses forces, et il s'efforçait de resister à cette envie irrépressible de l'obliger à se montrer.
Juste encore un peu.
Il espérait encore. Il voulait voir dans le comportement de l'assassin ce qu'il avait toujours recherché. Bien qu'il se faisait sans doute des illusions.
Subaru entra dans une cabine téléphonique puis composa rapidement le numéro.
« - Bonjour. Résidence Sumeragi, que puis-je faire pour vous ?»
- Bonjour, je souhaiterai parler à ma grand-mère.
« - Un instant, monsieur Sumeragi.»
Il ne dut pas attendre plus de quelques secondes avant d'entendre la voix de l'ancien chef du clan.
Il lui exposa très brièvement la situation puis formula sa demande.
- Pourriez-vous m'envoyer une personne qui serait capable de la ramener ?
Il y eut un silence à l'autre bout du fil.
« - Subaru, vous êtes le mieux...»
- Je n'en aurai sans doute pas le temps.
Un nouveau silence.
« - Très bien, sembla-t-elle se résigner, je vous enverrai quelqu'un dans la soirée.»
- Je vous remercie.
« - Soyez prudent mon enfant, je vous en prie.»
Un sourire triste se dessina sur ses lèvres.
- Prenez soin de vous, au revoir.
Il raccrocha le combiné, sortit de la cabine et observa un instant les lieux.
Pour une fin d'après-midi, les rues étaient encore bondées. Pas autant qu'avant les tremblements de terre mais presque.
Ce n'était pas l'endroit approprié.
Au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans les entrailles de la ville, et par là même se dirigeait vers son appartement, la foule se rarefiait. Finalement, c'est en traversant un parc qu'il se retrouva seul.
Ou presque.
L'exorciste se trouvait face à un cerisier.
Son cerisier.
Encore en fleur malgré l'époque.
Gorgé du sang des cadavres enterrés à son pied.
Il s'était arrêté sans vraiment en prendre conscience et, à présent, il se trouvait dans son dos.
Subaru ne bougea pas, étrangement calme, laissant son regard errer sur les pétales rosées emportées par un vent trop doux pour la saison.
L'homme attendit quelques instants puis se plaça à ses côtés en silence.
Il entendit rouler la pierre de son briquet puis sentit l'odeur âcre de la fumée qui l'atteignait déjà.
- Tu as pris une décision, n'est-ce pas, Subaru ?
Une décision ? En quelque sorte.
- N'as-tu pas déjà décidé pour nous deux depuis longtemps ? répondit simplement le jeune homme, son ton teinté d'amertume, tandis qu'il se tournait enfin vers l'assassin.
Mais il ne croisa qu'un regard dénué de sentiments, un visage impassible, indifférent.
L'exorciste se détourna encore un peu plus amer.
- Tu m'as fui, ou peut-être bêtement ignoré, je ne sais pas lequel est le plus proche de la vérité mais je me doute déjà de ta réponse. Et moi je t'ai cherché, pendant toutes ces années, pour au moins accomplir l'un de mes souhaits. Mais, aujourd'hui, tu continues à jouer avec moi et je n'arrive pas à te comprendre. Pourtant, cette fois...
Subaru leva les yeux vers lui et fut plus troublé qu'il ne l'aurait voulu en rencontrant le regard ambré posé sur sa personne.
- Cette fois, continua-t-il malgré tout, ... il est temps que tout ceci s'achève.
L'assassin n'ajouta rien et resta obstinément à ses côtés semblant à peine concerné par ces mots.
Le cerisier. Le jeune homme l'observait à nouveau. Son statut de proie, pensa-t-il avec un peu d'ironie, ne lui donnait donc même pas la plus petite influence sur l'homme ? Apparemment non, se résigna-t-il en fermant les yeux.
A peine cette évidence s'était-elle imposée à lui qu'il sentit les doigts de son aînés lui soulever le menton.
Il ouvrit les yeux en tentant de réprimer un frisson sans y parvenir, ce qui était sans doute la réaction à laquelle s'attendait l'assassin puisqu'il souriait satisfait. Et moqueur.
A l'instant, Subaru venait de sonner le glas de leur dernier combat et lui ne trouvait guère mieux que de se moquer de lui. Le désir de le combattre à l'instant même naquit en lui.
L'expression soudainement froide du Sakurazukamori l'en dissuada.
- Tes espoirs sont vains Subaru.
La phrase s'abattit sur lui, chargée de ce ton glacial et de ses yeux ambrés qui le transperçaient, comme le couperet d'un guillotine. Il tint bon et soutint son regard avec autant de détermination qu'il le put. Le sourire moqueur reprit sa place sur ses traits et il relâcha délicatement son menton.
Seishiro entama un geste de départ avant de jeter sa cigarette et de se tourner vers lui.
- Demain, je détruirai le kekkai du Rainbow Bridge. Libre à toi de tenter de m'en empêcher, déclara-t-il sans se départir de son sourire.
L'assassin disparut de son champ de vision dans la seconde qui suivit. L'exorciste ne tenta pas de le suivre du regard.
Finalement, réalisait-il, il y était parvenu, son souhait, au détriment de ses véritables désirs, avait une chance de se voir réaliser.

A suivre...

Déjà ce chapitre n'est plus terrible (ça se ressent bien à l'écriture T_T) J'espère pouvoir vous livrer une suite digne d'intérêt au plus tôt mais je ne sais vraiment pas quand...

Alors... euh... Pour Kakyo et Hokuto... C'est fini ? Ca se termine bien ? Ca fait tout bizarre...

Citation :

Demain, je détruirai le kekkai du Rainbow Bridge. Libre à toi de tenter de m'en empêcher

Dans le genre rendez-vous déguisé, y'a plus subtil...
Bon, maintenant on va enfin savoir que les rêves de Kakyo se trompent ! (parce qu'ils se trompent, n'est-ce pas ?! è_é)
La suite bientôt ?

Voui, je sais, ça fait longtemps ^^'
J'espère néanmoins que vous aimerez ce chapitre, je pense que j'ai retrouvé un peu de ma capacité à manier ces personnages mais j'ai besoin de votre confirmation >_<

Onyx --> la fin approche mais toutes les questions ne trouveront pas encore réponses tout de suite (même pour Hokuto et Kakyô é_è), j'espère que la suite te plaira !

Chapitre 9

« Reste calme, ne panique pas », se disait-il.

« Ce n’est rien de plus qu’une entrevue et une mission banale. Enfin, pas si banale que ça à vrai dire. »

Le jeune homme se passa machinalement une main dans ses cheveux noirs corbeaux tentant, une fois de plus, d’affronter cette situation en tout sérénité.

C’était peine perdue.

Ils allaient se faire face. Pas de manière incongrue ou dans un pur hasard, non, il l’attendait.

Il frappa timidement sur la porte close. Son appréhension était palpable.

Presque aussitôt, elle s’ouvrit et il le revit enfin. L’unique fois qu’il l’avait aperçu, dix ans plus tôt, il lui avait semblé voir un ange à l’aspect fragile mais terriblement puissant. Aujourd’hui, il ne savait même plus comment le qualifier.

Se rendant soudain compte qu’il le fixait avec fort peu de politesse, il se courba devant lui.

- Bon… Bonsoir, Monsieur Sumeragi. Je vous prie de m’excuser. Votre grand-mère m’a envoyé vous rejoindre pour que je puisse veiller sur Mademoiselle Hokuto.

- Bonsoir. Entrez.

Sans faire grand cas des convenances, l’homme lui tourna le dos et s’enfonça dans l’appartement. Se sentant un peu ridicule, l’invité se redressa et le suivit.

- Comment vous appelez-vous ?

- Excusez-moi, Monsieur Sumeragi, rougit-il en comprenant qu’il ne s’était pas présenté. Je m’appelle Hisaki.

L’exorciste sortit deux petites bouteilles d’eau du frigo et se tourna vers Hisaki, un léger sourire aux lèvres.

- Il n’est pas nécessaire de faire autant de cérémonie avec moi, Hisaki, je ne suis pas ma grand-mère.

Il lui tendit une bouteille qu’il accepta et l’invita à s’asseoir.

- Appelez-moi simplement Subaru.

Il hocha la tête puis, dans un dernier léger sourire, Subaru Sumeragi aborda les raisons de sa venue.

ooooooooooo

- Bonsoir, Subaru, déclara encore un peu timidement le jeune homme.

- Bonne nuit, Hisaki.

La porte se referma derrière lui.

Le chef des Sumeragi respira enfin. A présent, il savait que sa sœur ne risquait plus rien.

Ce jeune homme ne devait guère avoir guère plus de dix-sept ou dix-huit ans mais son aura était impressionnante, il pouvait compter sur lui. Le lendemain matin, Hisaki se rendrait au Campus Clamp. Il protègerait Hokuto, transmettrait son message aux autres sceaux, à Kamui et à la princesse Hinoto également.

Son regard se posa sur la dernière chose qu’il n’avait pas encore accomplie avant de ne se consacrer qu’à lui : sa lettre. Abandonnée négligemment sur la table basse face au sofa, la lettre de sa sœur l’attendait.

Il l’attrapa et l’ouvrit.

Subaru parcourut rapidement les quelques mots puis sourit avec mélancolie. Hokuto était vraiment une sœur unique, il n’aurait jamais pu espérer sœur plus aimante.

L’exorciste laissa la lettre en état sur la table et se dirigea vers sa chambre. Bien qu’il savait que la nuit serait longue, il n’avait jamais été plus déterminé à réaliser son souhait.

Sur la feuille blanche délaissée dans le salon on pouvait lire ces quelques mots, reflets parfaits de leur ancienne insouciance :

« Je suis certaine que tu n’en as fait qu’à ta tête mais je suis avec toi. Cette fois Sei ne t’échappera pas !

Ps : Et tu as intérêt à m’inviter à votre mariage !!!

Avec tout mon amour, Hokuto. »



Le Rainbow Bridge, enfin.

Et il s’y trouvait déjà. Subaru avait pourtant imaginé être celui qui attendrait l’autre. Il n’était décidément toujours pas apte à le comprendre.

Le jeune exorciste se posa en souplesse sur le pont, à bonne distance de son aîné, dont les lunettes noires masquaient les yeux, et l’observa en silence.

Il fumait encore. Néanmoins, le regard du Sumeragi se durcit lorsqu’il prit conscience que son autre main était couverte de sang.

Un léger sourire se forma sur le visage de l’ancien vétérinaire alors qu’il n’avait jusqu’à présent même pas réagi à son arrivée. Le Sakurazukamori se débarrassa de sa cigarette et s’avança vers lui jusqu’à parvenir à sa hauteur. Puis, de sa main ensanglantée, il prit la sienne et la porta à son propre visage ; le sceau se laissa faire malgré son malaise.

- Mes actes te dégoûtent et t’emplissent de colère. Pourrais-tu donc encore m’affirmer qu’à cet instant c’est toujours le même souhait qui t’anime ? demanda-t-il d’un ton railleur.

- J’ai parfaitement conscience de ce que tu es, et ce depuis longtemps maintenant, ça ne change rien.

Le sourire se résorba quelque peu et il relâcha sa main sans pour autant s’éloigner.

Ils restèrent immobiles encore quelques instants avant que Seishiro n’ôte ses lunettes. Cette fois le dragon du ciel en était certain, il y avait quelque chose de différent dans ces yeux dorés. Un léger mécontentement, peut-être. De l’assurance et de la confiance, sans aucun doute. Et un éclat d’intérêt et de satisfaction, bien que cela lui semblait moins probable – son esprit interprétait sûrement mal cette dernière observation.

- Bien. Il me semble donc qu’il n’y ait qu’une façon de mettre un terme à ceci, déclara l’assassin alors que son expression s’adoucissait à nouveau.

D’un simple ofuda noir, il fut celui qui engagea le combat.

Subaru réagit sur l’instant et se défendit à l’aide de ses shikigamis avant de contre-attaquer. Il avisa cependant d’une ouverture pour tendre son kekkai.

Et leur affrontement reprit.

Les coups étaient violents ; un simple instant d’inattention aurait été suffisant à laisser une nouvelle marque dans les chairs de l’adversaire.

L’exorciste se concentrait tant qu’il le pouvait sur le duel mais les derniers mots de Kakyô étaient plus que jamais présents dans son esprit. Sa dernière prédiction en quelque sorte.

« Je ne sais pas si je peux me fier à ce que mes rêves m’ont dévoilé jusqu’ici mais, pourtant… Mes songes m’ont révélé un certain nombre de possibilité, votre destin et celui du Sakurazukamori semblent voués à une fin inattendue et sans doute tragique. »

Ces mots semblaient les lier à un futur immuable.

L’idée même le rebutait. Il ne voulait pas être le jouet d’une quelconque destinée. Et cette certitude prenait ses graines dans ces instants passés auprès de son adversaire. Son propre futur n’avait-il pas cherché jusqu’au dernier instant à quitter cette voie toute tracée ?

Subaru évita de justesse une branche de cerisier. La seconde lui effleura toutefois les côtes d’un peu trop près.

Les deux combattants ne s’accordaient pas de répit et le Sakurazukamori prenait doucement l’avantage.

Le jeune sceau finit par être submergé par ses assauts et l’homme le captura facilement dans les branches de son cerisier.

- Tu te débats en vain, je te l’ai déjà dit, Subaru, lui souffla-t-il à l’oreille en gardant un rictus familier.

L’exorciste brisa sa prison à l’aide d’un sort et quelques gouttes de son sang repoussant ainsi l’assassin.

Il ne ferait toujours que jouer avec lui comme l’on s’amusait d’un oiseau en cage. Mais le treizième chef de son clan s’était déjà fait à cette idée ; toute l’amertume qu’il pouvait en ressentir n’était rien face à sa détermination.

Il envoya de nouvelles vagues de shikigamis contre Seishiro qui les contra avec les siens.

Il n’abandonnerait pas. Même s’il était couvert de blessures, même s’il sentait ses forces le quitter, même s’il acceptait l’idée que l’assassin soit réellement tel qu’il se montrait devant lui.

La fin de leur combat approchait.

En était la meilleure preuve, cette accalmie qui s’était soudainement imposée, dans le vaste kekkai, au milieu du pont dévasté.

Ils s’affrontaient du regard, le Sakurazukamori lui souriant toujours – comme il haïssait ce sourire mais comme il lui était précieux…- et lui se contentant d’une expression neutre mais déterminée.

Et puis ils s’élancèrent, sans signe annonciateur, sans hésitation, de toutes leurs forces.

Rien.

Ils se faisaient face, emportés par leur élan, et pourtant aucun d’eux ne levait le bras pour supprimer l’autre.

C’était absurde.

Alors, Subaru le fit. Parce que tout cela n’avait que trop duré. Parce qu’il fallait un vainqueur. Au moment où il entrèrent en contact, il s’empara du bras de son adversaire pour que cet affrontement se termine.

Il avait cependant présumé de ses forces. Et de la réaction de son aîné. Le coup ne l’atteint pas assez violemment pour le tuer sur le coup. Néanmoins ce fut suffisant pour briser le kekkai.

Le jeune Sumeragi se retrouva dans les bras de l’ennemi de son clan, à peine conscient du Rainbow Bridge qui s’écroulait sous la répercussion du choc.

- Tu te doutes bien que je ne pouvais pas accepter une telle fin, n’est-ce pas ?

Le dragon du ciel avait mal et pourtant il ne sentait que la chaleur de son compagnon, n’entendait que sa voix, ne voyait que son expression sereine et dénuée d’inquiétude. Il se sentait bien.

- Mais dis-moi, Subaru, que cherches-tu donc ? continua-t-il.

- Tu le sais déjà, Seishiro.

Oui, depuis ce jour, il savait.

- Je souhaiterais que cette fois cette réponse se résume à plus qu’un simple mot, contra-t-il avec une légère moue boudeuse qui sembla tout à la fois être parfaitement décalée et en même temps tout à fait à sa place dans cette situation.

L’exorciste ne se faisait pas d’illusion, s’il restait dans cet état et que personne ne tentait de l’aider, il n’allait pas tarder à mourir. Il pouvait au moins répondre à ça, une demande, une véritable demande de la part de Seishiro.

Le sceau sourit un peu malgré lui.

Il avait fallu qu’ils en arrivent si loin pour qu’il puisse enfin percevoir une vraie curiosité dans ces yeux dorés, une marque d’intérêt qu’il n’accordait pas aux autres, se permit-il d’imaginer.

- Je voulais seulement rester à tes côtés. Et continuer à croire qu’un jour tu m’accepterais et m’écouterais. Que tu me verrais-

Il toussa et cracha un peu de sang sous le regard de l’ange qui lui sembla presque bienveillant. L’approche de la mort était donc capable de brouiller ses sens à ce point ?

- Que tu me verrais, que tu me considèrerais comme autre chose qu’un objet que tu pourrais briser en toute indifférence, continua-t-il en dépit de la douleur.

L’exorciste sourit encore, un peu avec amertume, en songeant à la naïveté de ses propos mais il alla jusqu’au bout de ses aveux.

- Je voulais être « spécial » à tes yeux…

Le jeune homme aux yeux verts sentait qu’il ne tarderait plus à perdre connaissance – à mourir – mais il avait tout dit et, à ce stade, il n’espérait même plus une réponse de l’homme.

Des doigts parcoururent sa joue et l’assassin se pencha vers lui, mêlant leur souffle durant une fraction de seconde sans pourtant effleurer sa peau, puis lui souffla quelques mots à l’oreille.

- Tu as toujours été « spécial » pour moi, Subaru.

Ce dernier n’eut cependant pas le temps de voir l’expression du Sakurazukamori que déjà il s’enfonçait dans les ténèbres. Mais il n’y avait plus une once de sérénité en lui. Allait-il vivre ou mourir ? Etait-ce la vérité ?


Seishiro observa le visage de sa proie.

Ainsi ce dernier combat s’achevait de cette manière.

- Ne devrais-je pas enfin en terminer ?

Il passa les doigts sur ses lèvres et se sourit à lui-même.

- Je me serai finalement tenu à la décision que j’ai prise ce jour-là ? Qui aurait pu imaginer que nous en arriverions là ? Certainement pas moi avant d’avoir passé cette année à tes côtés. Le leader des dragons de la terre l’avait certainement devinait. Et lui aussi car je ne doute pas qu’il l’ait espéré.

Le Sakurazukamori effleura le visage de son cadet et écarta quelques mèches de cheveux noirs de son front.

- Subaru… Il a changé les règles de notre jeu et je me demande qui en sort finalement gagnant ? Peut-on réellement dire que nous en sommes à la fin ?

Il observa quelques instants le pont qui cédait sous l’amassement constant des décombres.

Seishiro se décida enfin. Il installa Subaru entre ses bras et évita les blocs de béton qui menaçaient de les ensevelir avant de se percher au sommet de ce qui avait été un jour le Rainbow Bridge, ce fameux pont qui avait relié Shibaura à Odaiba. Un nouveau lien venait d’être rompu pour Tokyo. Et plus que ça sans doute.

- Aah, tu n’as donc jamais abandonné ? Il t’aurait été tellement plus facile de me haïr, Subaru. Que vais-je bien pouvoir faire de toi à présent ?

A suivre…

Alors ? Alors ? C'est potable ? Ca ressemble à quelque chose ou je suis totalement à côté de la plaque ?
Dîtes-moi, siou plaît T.T

A bientôt (peut-être...)

Bien sur que c'est potable, *_*. c'est même trop bin comme version du tome 16, et j'ai vraiment hate de savoir ce que le sakurazukamori va bien pouvoir faire avec suba (huhu)**

"the visions dancing in my mind"
"am i awake or do i dream"
"the strangest pictures i have seen"
"It's either real or it's a dream"
(generique de densha otoko)

Merchi Meno-chan
Je suis ravie que ça te plaise ^^
Tu auras la réponse à ta question dans ce chapitre !

Chapitre 10

- …agi ? Mademoiselle Sumeragi ?

Elle se détacha légèrement du liseur de rêves, posa sa main sur l’herbe fraîche pour prendre son appui et se retourner. Elle n’avait pas rêvé, n’est-ce pas ? Quelqu’un essayait bien d’entrer en contact avec elle.

- Je pense qu’il s’agit d’un membre de ton clan. Il est puissant. Mais moins que ton frère. Il ne lui est pas simple d’atteindre ton esprit, termina Kakyo en tournant son regard vers le corps à peine visible d’un jeune homme.

Ce dernier sourit légèrement, sans doute soulagé d’avoir atteint son but.

- Je m’appelle Hisaki Sumeragi, je suis…

Hokuto l’écouta, un léger aux lèvres, partagées entre sa tristesse et le bonheur d’être dans ce monde – même si, en partie, il n’était qu’illusion – auprès de celui qu’elle aimait. Et, aux paroles que cet Hisaki lui adressait, la jeune femme savait que bientôt elle n’aurait plus besoin de créer un immense parc sorti de ses souvenirs pour qu’ils puissent croire qu’ils se trouvaient dans le monde réel.

L’ancien dragon de la terre l’attira un peu plus à lui.

Elle pourrait bientôt lui montrer toutes ces choses dont il avait rêvé. Ils pourraient enfin être réellement ensemble. Grâce à Subaru.

Avait-il finalement atteint son but ?

Elle l’espérait tant…



Il ouvrit les yeux et essaya de se redresser. L’exorciste n’y parvint pas et retomba lourdement sur les draps blancs.

Des draps blancs ?

Son regard erra sur le plafond et les abords du lit.

Certes, l’ensemble était des plus banals mais il était certain qu’il ne se trouvait ni au manoir ni à l’hôpital. Pourtant, des bandages recouvraient son torse et ses côtes.

Subaru se hissa contre les oreillers, pour retrouver une position un peu plus stable, malgré la douleur qui s’amplifiait à chaque mouvement. Toutefois, il remarqua que ce simple effort n’avait pas été sans conséquence : le sang commençait à traverser les bandages sur son côté droit.

Une porte fut ouverte puis refermée.

- Tu devrais éviter de bouger. A moins que tu ne tiennes vraiment à te vider de ton sang.

L’exorciste leva la tête pour croiser le regard de Seishiro. Il souriait.

Alors c’était vraiment lui qui l’avait arraché aux bras de la mort ?

- Ne sois pas si surpris, je t’ai dis que cette fin ne me convenait pas, il me semble.

L’assassin vint jusqu’à lui et s’assit au bord de lit sans détacher ses yeux des siens. Subaru ne réagit pas.

Pourquoi était-il ici ?

Bien sûr, il avait souhaité que les choses changent entre eux. Mais il avait toujours su que cela était utopique. Leur nature, leur place, leur rôle ne permettaient pas d’imaginer un quelconque futur à deux, ensemble. Il n’avait attendu de ce combat qu’un dénouement. Alors pourquoi n’était-il pas mort ?

- Tu aurais dû me laisser là-bas, dit-il enfin en détournant les yeux.

Il sentit ses phalanges effleurer sa joue et ferma un instant les paupières, se laissant griser par la chaleur de ses doigts.

- Ce n’était pas ce que je souhaitais.

- Alors que souhaites-tu ? riposta-t-il en le fixant soudain avec un peu de colère.

Pourquoi donc ne parvenait-il jamais à comprendre ses intentions ?

Le Sakurazukamori pris sa main entre les siennes et posa ses lèvres sur le pentagramme inversé qui y brillait.

- Que tu vives.

Un pli amer se forma sur ses lèvres du plus jeune. Vivre, bien sûr. Pour qu’il puisse continuer à jouer avec sa proie.

- Et s’il faut pour cela que nous soyons ensemble, je me plierai volontiers à ce désir, dit-il en relevant les yeux vers lui.

Cette expression charmeuse ne le laissait définitivement pas indifférent, il le reconnaissait mais, en l’attirant de la sorte, elle s’était déjà montrée, pour lui, particulièrement destructrice. Et cependant…

- C’est impossible, se força-t-il à répondre. Nous sommes ennemis. Nous…

- N’est impossible que ce que le l’on définit en tant que tel. Quand à ce qui nous oppose… cela n’est qu’une question d’heures avant qu’une partie de ce conflit ne trouve son terme.

L’ancien vétérinaire se releva, apparemment pas plus contrarié que cela par son manque de compréhension, passa une porte qu’il laissa entrouverte – celle de la salle de bain – puis revint avec une boîte à pharmacie. Il prit une chaise abandonnée dans un coin de la chambre et s’installa à ses côtés.

- Qu’entends-tu par terme ? Kamui n’a pas encore choisi la manière dont il allait affronter Fuma.

- Vois-tu, Subaru, en une journée à peine, un ange est mort et deux sceaux ont failli suivre le même chemin. Quant à nous, peut-on dire que cette bataille nous concerne encore ?

Il prépara quelques bandages et désinfectants.

- Les choses se sont accélérées depuis notre combat. Le Kamui des dragons de la terre est devenu plus impatient. La fin ne saurait tarder.

L’exorciste sentit l’inquiétude monter en lui. Puisqu’il vivait toujours, il ne pouvait abandonner Kamui et, même s’il les avait confiés à Hisaki, il devait être là pour protéger sa sœur et son compagnon.

Il essaya une nouvelle fois de se lever mais il ne réussit qu’à se faire plus mal et un gémissement de douleur lui échappa. L’une des blessures qui avait commencé à cicatriser devait s’être rouverte.

- Je t’avais prévenu, tu n’es pas en état de bouger. Tu ne peux plus rien pour eux.

Le jeune Sumeragi serra les poings face à cette réalité – son impuissance – et détourna les yeux. Il haïssait l’indifférence qui avait repris sa place sur les traits de son aîné.

- Mais peut-être serons-nous, nous aussi, emportés par ce destin.

Il entendit à sa voix qu’il souriait de nouveau. Cette possibilité ne semblait pas vraiment le toucher.

Seishiro reprit simplement sa tâche, il s’approcha et défit ses bandages. L’exorciste serra les dents lorsqu’il épongea le sang autour des blessures qui saignaient encore. Il sentait, malgré tout, ses mains sur son corps, il se montrait très doux et cela semblait atténuer la douleur. Et pourtant, ses plaies étaient loin d’être superficielles ; il avait vraiment échappé à la mort de très peu.

Son travail effectué, il mit son matériel médical de côté.

Le silence s’installa ; Subaru ne relevait toujours pas la tête vers lui, même s’il savait qu’il l’observait.

Le jeune homme finit par desserrer les poings et laissa la tristesse remplacer sa colère. Que pouvait-il réaliser dans son état ?

Il se décida à accorder son attention au plus âgé. Ce dernier lui souriait comme il le faisait dans sa jeunesse, quand il n’était encore qu’un adolescent et lui le simple vétérinaire.

- Que fait-on, maintenant, Subaru ?

- Je… Il faut que je sois à leur côté, emmène-moi là bas…

Il ne pouvait pas s’y résoudre. Il ne les abandonnerait pas. Ils avaient b-

Une sensation.

- Il est déjà trop tard, déclara l’assassin.

Subaru observa le Sakurazukamori qui souriait presque d’un air satisfait. Il l’avait ressenti lui aussi.

- Ca a commencé, n’est-ce pas ? Les épées divines ont enfin obtenu un résultat à leurs appels. Les Kamui viennent de se rencontrer pour leur dernier combat…

Il eut un bref flash des deux dragons s’opposant sur la tour de Tokyo, il pouvait ressentir leur affrontement. A l’expression plus sérieuse de Seishiro, il pouvait dire qu’il en était de même pour lui.

- Leur destin va s’accomplir.

Comme il haïssait ce mot ! Il ne pouvait se faire à l’idée que la voie de chacun n’était que tracée par la fatalité. Et le courage et la force de Kamui ne l’avait que plus poussé à croire que le futur n’était pas décidé.

- Je crois en lui, souffla-t-il plus pour lui-même que pour son compagnon.

Les minutes s’écoulèrent ; ils gardaient le silence.

Subaru avait la sensation de sentir le sol trembler et d’entendre les épées s’entrechoquer. Et il ne savait pas s’il s’agissait de la réalité ou bien si cela était dû au lien qui unissait chaque dragon aux acteurs principaux de ce combat.

Un instant, il perçut tout le désespoir de Kamui et son cœur se serra pour l’adolescent. Son adversaire prenait doucement l’avantage. Il se concentra sur tout la confiance qu’il avait en lui, espérant de toute son âme que ce sentiment puisse l’atteindre. Il était persuadé que, là où ils se trouvaient, les autres sceaux devaient essayer de lui communiquer cette même foi qu’ils avaient en lui.

Le temps s’égrainait et la bataille continuait. La détermination du leader des dragons du ciel était plus présente que jamais.

Il sentit soudain quelque chose se briser en lui. Puis il sut que l’énergie positive des kekkais avait été libérée car il lui paru presque, qu’un instant, elle avait vibrée en harmonie avec son corps.

- C’est terminé.

La voix de Seishiro lui sembla lointaine.

Kamui.

Tout cela avait trouvé son aboutissement.

Il avait sauvé cette capitale mais n’y avait-il qu’une part de son souhait qui s’était vue réaliser ?

Ils étaient morts tous les deux. L’exorciste le savait. Mais il s’interdit de verser la moindre larme parce que sa raison lui disait que, oui, même si ce n’avait été qu’un instant fugace, l’adolescent avait atteint son but et que, finalement, il avait changé l’avenir.

Parce que sa sœur vivait toujours – s’il lui était arrivé malheur, il était persuadé qu’il l’aurait su.

Parce que Seishiro était là et que son cœur – au contraire de sa raison – lui soufflait qu’une vie était encore possible pour lui…

Le chef des Sumeragi sentit l’odeur de la fumée et son attention revint sur l’assassin ; il souriait à nouveau.

- Cette ville a finalement eu droit à un sursis.

Il écrasa sa cigarette à peine entamée dans un cendrier sur la commode à côté du lit – un verre d’eau y avait également était posé.

Le Sakurazukamori s’approcha de lui et attrapa son menton d’une main pour réduire la distance entre leur visage. Le plus jeune retint un frisson d’appréhension.

- Mais la plupart de ses habitants continueront à vivre leur vie sans se soucier de leurs semblables, reprit-il alors que son regard se faisait perçant et froid. Tu continueras pourtant à les protéger, n’est-ce pas ? Même s’ils ne s’en préoccuperont pas plus qu’avant. Et je tuerai encore.

Il ne faisait que lui répéter l’évidence, Subaru n’était pas naïf au point de penser que leur rôle pourrait changer. Ca ne l’empêchait pourtant pas de le regarder avec amertume et colère.

- Je continuerai à ne voir en eux que des objets inanimés et tu en souffriras, à chacun de mes meurtres, pour chacun d’eux.

- Arrête, grinça-t-il en tentant sans grande conviction de se dégager de sa poigne.

L’assassin écarta son poignet, vint vers lui et le rejoint sur le lit. Il plaça ses mains de chaque côté de sa tête tout en l’observant alors qu’il se maintenait au dessus de lui. Un sourire carnassier et dangereux apparut sur ses lèvres.

- As-tu seulement la moindre idée de ce que signifie aimé le Sakurazukamori et être aimé par lui ?

- Etre… aimé…

C’était ce qu’il avait espéré sans y croire mais sa pensée s’était toujours arrêtée là parce que s’imaginer un futur bercé d’illusions l’aurait meurtri un peu plus encore, blessé plus qu’il n’aurait pu le supporter.

Alors l’exorciste y songea. A tout ce que cela pouvait impliquer, à toutes ces morts qui le détruiraient lentement mais qu’il ne pourrait pas empêcher. A Hokuto, à son clan, aux sceaux restants qu’il éviterait pour ne pas les mettre en dangers. Et puis, à toutes ces vies et toutes ces âmes aussi qui, parce qu’il aurait enfin trouvé sa place, ne reprendraient que plus d’importance à ses yeux, qu’il s’efforcerait de secourir car c’était son devoir, car il s’était déjà montré assez égoïste. Parce que ces êtres aussi avaient leur place dans ce monde.

Un léger sourire se forma sur les lèvres de Subaru, mélange de désillusion, de confiance, de tristesse et d’espoir. L’ampleur de sa tâche était sans limite. Et pourtant… L’assassin se rendait-il compte à quel point sa simple présence était apte à lui rendre ses repères ? A lui rappeler que la moindre personne aidée en valait la peine ? C’était pourtant assez contradictoire…

- Tu as choisi, lui souffla l’ancien vétérinaire en s’approchant encore comme-ci il avait pu suivre le fil de ses pensées.

Il ne répondit pas ; au fond de lui, il savait qu’il avait déjà fait ce choix depuis longtemps.

L’exorciste se laissa se perdre dans ses yeux dorés, envelopper par les fragrances de son corps puis se fit docile sous le chaste baiser qu’ils échangèrent. Ses lèvres simplement posées sur les siennes. Comme une promesse. Non pas d’un amour pur et sincère ou d’un bonheur éternel. Simplement celle d’un avenir – éphémère, peut-être – à ses côtés.

Seishiro s’écarta et lui sourit. Mais il y avait dans cette expression quelque chose de tellement sincère, bien plus que tous les masques qu’il avait déjà revêtus devant lui, qu’il ne put s’empêcher de lui sourire en retour.

L’homme se releva, semblait-il presque à contrecoeur, tout en effleurant sa joue au passage.

- Je vais te laisser te reposer. Il serait dommage que nos ardeurs rouvrent des blessures à peine cicatrisées, tu ne crois pas ? ajouta-t-il taquin.

- Seishiro…, se contenta-t-il de soupirer presque involontairement en sentant néanmoins une certaine chaleur lui monter au visage.

Le Sakurazukamori rit simplement devant son expression et se dirigea vers la porte.

- Sur certains points, tu n’as vraiment pas changé, Subaru.

Il lui lança un dernier regard amusé puis quitta la pièce.

Le jeune homme se sourit à lui-même. Plus que de ne pas avoir changé, c’était plutôt face à lui qu’il restait toujours le même.

Son expression se ferma légèrement.

Il avait encore tellement d’inquiétudes en tête au sujet de ses proches.

Au sujet de leur avenir.

Il lui avait fait comprendre qu’il l’aimait. Mais quel genre d’amour Seishiro Sakurazuka pouvait-il donc lui porter ? Etait-il aussi semblable au sien qu’il l’imaginait ? Il lui restait à le découvrir.

Les mois et, il l’espérait, les années avenirs pourraient lui apporter un peu de bonheur. Le lien qui s’était tissé entre eux ce jour-là, alors qu’il était si jeune, devant le cerisier, s’était renforcé avec le temps et continuerait à s’amplifier. Et c’était pour cela qu’ils n’avaient pas besoin d’échanger de grands serments ; leurs actes étaient suffisants pour définir leur relation.

Son regard passa d’un air distrait sur le cendrier et il se dit, comme une évidence, qu’il devrait le convaincre d’arrêter de fumer. Peut-être la pensée était-elle de moindre importance toutefois elle cachait derrière elle des obstacles bien plus réels, des difficultés qu’il savait beaucoup plus dures à surmonter.

Mais Subaru n’allait pas abandonner, il avait garder l’espoir de voir son avenir changer jusque là et, même si d’une certaine façon un nouveau combat se profilait devant lui, il se sentait prêt à reprendre la lutte. Parce que c’était Seishiro.

Parce qu’à ses yeux, il était spécial.

A suivre…

Voilà enfin le dénouement :') (comme je l'avait déjà imaginé à l'époque de la première partie "Le dernier Sakurazukamori")
J'espère que ça vous a plu (pour ceux qui seraient déçus, je rappelle que cette fic n'a qu'un faible rating et que c'est le ton que je voulais garder, gomen -_-") , il ne reste plus qu'un chapitre (déjà écrit!) qui servira plus d'épilogue qu'autre chose... La suite ?

est-ce que vraiment tout est bien qui finis bien ? (nan je suis pas pessimiste de nature mais bon avec ces fic là, il faut ce mefier)
bon c'est triste pour nos kamui, mais comme il y a la joie de voir enfin suba et sei >< aaah trop bien
qu'est ce que tu nous prepares pour la fin ?

Merci Meno-chan d'avoir continué à suivre cette fic jusqu'au bout ^o^
En voilà maintenant la conclusion !
Voici enfin le tout dernier chapitre de cette fic, j'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !



Chapitre 11

2007, un banal appartement de Tokyo.

L’homme était assis devant le bureau, l’ordinateur face à lui, et ses doigts pianotaient machinalement à quelques centimètres du clavier. Soudain, l’inspiration sembla lui venir et ses mains s’envolèrent sur les touches.

« Nous sommes toujours ensemble.
Beaucoup d’évènements se sont produits depuis que la bataille des dragons du ciel et de la terre s’est achevée, mais la plupart d’entre eux sont déjà relatés ici. Des expériences dures ou plus agréables, des caps que nous avons passés, des mots que nous avons échangés. Certains que je ne pourrais jamais oublier – cette mission si violente et pourtant si révélatrice, le mariage de ma sœur, chaque nouvelle étape qui a jalonné notre relation – et d’autres, devenus si habituels, qu’il me serait bien difficile de les replacer dans le temps et dans l’espace.

Et pourtant, il ne m’a pas encore quitté ; je n’ai, quant à moi, pas plus tenu compte des mises en garde de mon clan que dans ma jeunesse.

J’ai souffert de notre relation.

J’en souffre toujours.

Les années n’ont rien changé à cela, chaque fois qu’il tue, je me sens un peu plus coupable encore.

N’est-ce pas mon devoir de l’en empêcher ?

J’ai essayé, une fois ; si j’en avais à nouveau l’occasion, j’essaierai sans doute encore.

Mais je n’ai apparemment pas la capacité de faire changer le Sakurazukamori. C’est bête à penser, pourtant, je n’ai même pas réussi à le faire arrêter de fumer. Il fume moins, néanmoins.

Est-ce qu’il tue moins également ? Je ne lui demande pas. Et, finalement, même avec moi, il reste discret sur son « travail » ; ça me convient assez.

De mon côté, je continue à apporter mon aide aux habitants de cette ville.

Bien qu’officiellement je sois toujours le chef de mon clan, et qu’il m’incombe encore d’effectuer les missions les plus dangereuses, c’est Hisaki Sumeragi qui en gère les relations. Ma grand-mère n’a plus la force d’administrer tout cela et, moi, je m’approche le plus rarement possible du clan.

Pour leur propre sécurité, parce que je reste l’amant d’un assassin.

Pourtant, Sei, pour moi qui le connaît – sans pour autant toujours le comprendre, n’a jamais moins ressemblé à un meurtrier que durant ces dernières années. Il m’accompagne même, parfois, dans mes « bonnes actions du jour », comme il les appelle. Ce sont des aides les plus diverses, du simple garde-malade à l’exorcisme improvisé, en dehors de mes missions.

Si je prends les obligations du clan Sumeragi comme un devoir auquel je ne voudrais pas me soustraire, tant celui-ci est indispensable au bien-être d’autrui, ce bénévolat n’est qu’un désir de ma part. Un besoin d’aider les autres qui ne m’a pas encore quitté.

Lorsque Seishiro m’accompagne, il accomplit ses tâches parfaitement même si, comme il me l’a parfois rappelé, il ne considère cela que comme un jeu et une occasion d’être un peu plus à mes côtés.

Hokuto – je ne l’ai vue que deux fois depuis son mariage – m’a dit un jour que j’étais le seul être capable d’apporter au Sakurazukamori ce qu’il recherchait, qu’il avait besoin de moi.

Ses paroles sont souvent justes.

Cependant, je pense, aujourd’hui encore, qu’il pourrait survivre facilement à ma disparition. Certes, j’ai vécu assez longtemps à ses côtés pour savoir qu’il en serait touché – sans savoir dans quelle mesure – toutefois, sans moi, je l’imagine sans trop de difficulté retourner à sa vieille indifférence.

C’est sans doute ce genre de certitude qui freine par moments notre relation.

Je devrais lui poser ces questions un jour, pour pouvoir passer au-delà. Mais je crains un peu sa réponse, s’il se trouve que ma chère sœur à tort, je ne pourrais plus me faire d’illusions. »

L’exorciste s’arrêta et relu ses derniers mots à l’écran ; c’était loin de représenter ce qu’il ressentait vraiment.

Le martèlement des touches reprit.

« Je l’aime.

Et il m’aime aussi, à sa façon.

Le temps où nous avons dormi ensemble la première fois est déjà bien loin. Je n’ai jamais épilogué là-dessus et je ne le ferais pas aujourd’hui. A l’époque, ses gestes envers moi étaient patients et chastes, il me laissait toute occasion de m’éloigner de lui – ce que je n’ai pas fait souvent.

Puis notre relation a évolué naturellement. Même si l’on peut dire que nous sommes un couple un peu atypique.

Depuis la dernière fois où j’ai fait le point sur notre vie, nous avons déménagé deux fois : le Sakurazukamori évite de rester au même endroit trop longtemps. Les seuls lieux fixes que nous avons reste mon petit appartement et cette maison à l’ambiance particulière où il m’a emmené une fois, lors d’une période trouble de notre vie, la demeure de sa mère.

Je ne vais que rarement dans cet appartement que ma grand-mère a tenu à m’acheter, un peu après la reconstruction de Tokyo. Et je n’ai plus jamais remis les pieds dans le domaine de Setsuka Sakurazuka.

Nous vivons pour l’instant dans un petit duplex près d’Inogashira, avant c’était Ikkeburo.

Ca ne me dérange pas. Le lieu où je vis m’importe peu tant que je peux rester avec lui.

Parfois, nos travaux respectifs nous amènent à nous séparer quelques jours – voir semaines – mais nous finissons toujours par nous retrouver, que ce soit au détour d’une rue, à la sortie d’un parc ou dans notre demeure.

J’ai besoin de lui, il le sait. Et, au risque de me contredire, j’aime croire qu’il a lui aussi besoin de moi.

Nous avons surmonté des épreuves, des décès, des désaccords, et j’imagine que l’avenir nous en réserve encore, mais je continue à y croire.

Et tant que j’y crois, je peux voir un futur se dessiner devant nous.

Espérance XV, Subaru Sumeragi, une journée pluvieuse de l’été 2007. »

Il enregistra le document dans un dossier qui en comportait déjà de semblables, éteint son portable, laissa sa chaise pivoter vers les grandes portes vitrées et observa la ville.

En sept années, la capitale avait retrouvé sa grandeur, gagné en technologie et vu sa population s’accroître davantage.

L’exorciste aimait cette ville.

Même si elle se montrait parfois bien cruelle avec ses habitants, ils devenaient plus forts et meilleurs pour elle. Pour la générosité et l’humanité qui se cachaient en son sein. Bien qu’il était conscient que ses qualités n’allaient pas sans ses défauts, c’est ainsi qu’il voyait les choses et il était heureux de constater, qu’au fil des ans, la mégalopole avait pu cicatriser ses blessures.

- Encore à l’observer ?

Il sentit les mains de Seishiro descendre sur son torse. Il aimait percevoir la chaleur de sa peau à travers ses vêtements et se laisser envelopper par son parfum.

- J’aime sa force, répondit-il en détournant les yeux.

Subaru venait d’apercevoir le Rainbow Bridge – reconstruit depuis quelques années – et en avait ressenti le même effet, la même certitude qu’à chaque fois : si le Sakurazukamori devait un jour retourner sur ce pont, il terminerait son travail.

Il se leva pour ranger son ordinateur. Son aîné le retint gentiment par la taille et laissa ses lèvres se poser sur sa gorge. L’exorciste frissonna ; il répondait toujours aussi facilement à ses caresses.

Il sentit l’assassin sourire contre sa peau et le plus jeune pris l’initiative de s’emparer de ses lèvres. Ses mains se perdirent dans ses cheveux tandis que Seishiro maintenait sa nuque et sa hanche. Ce fut un baiser comme ils en avaient souvent échangés, profond et aimant, avide et pourtant doux.

Lentement, ils se séparèrent et les lèvres de l’assassin descendirent vers son oreille.

- Tu n’as vraiment plus rien de l’innocent garçon que j’ai rencontré, Subaru…

Il se sentit légèrement rougir à ces mots. Trente ans passés et il rougissait encore devant cet homme.

- Ou peut-être que si, finalement, se corrigea-t-il en l’observant, un sourire aux lèvres.

Bien qu’il pensait avoir l’habitude de ce genre de remarque, lorsque l’homme les lui adressait, il se sentait toujours inexplicablement jeune et inexpérimenté face à lui.

Seishiro se détacha de lui et rangea son ordinateur à sa place.

- Encore un rapport pour les Sumeragi ? interrogea-t-il, sans paraître très affecté par l’idée.

- Non. Je me disais juste que ces écrits méritaient d’être mis à jour, dit-il en partant en quête de sa veste et d’un parapluie.

- Ah ! Oui, ces fameux mémoires pour ton clan. Tu n’as toujours pas choisi à qui tu allais les confier ?

Il lui tendit le parapluie qu’il avait déjà préparé. Le temps était maussade mais ils avaient décidé qu’ils dîneraient ce midi au restaurant.

- Pas vraiment. Hisaki serait sans doute un bon choix, j’imagine. Je me déciderai bien un jour.

- S’il est celui qui devra affronter le prochain Sakurazukamori, c’est sans doute le meilleur choix.

L’ancien vétérinaire avait déclaré cela sans ciller, son expression ne changeant pas d’un iota. Il n’aimait pas lorsqu’il faisait ce genre de sous-entendu.

- Certainement. Mais n’as-tu jamais songé que tu pourrais être le dernier, le dernier Sakurazukamori ? questionna-t-il en sondant le regard doré.

C’était le genre de sujet qu’il préférait éviter mais, comme parfois, il se persuada qu’il voulait une réponse même si celle-ci aurait pu le blesser.

Le sourire de son compagnon s’épanouit un peu plus.

- Je y ai déjà pensé, avoua-t-il. Ce ne serait pas impossible.

Il posa les lèvres sur celle de son cadet en une simple caresse.

- Nous y allons ?

Subaru sourit à son tour, d’un air confiant - comme les années lui offraient de plus en plus souvent la possibilité de le faire, avec soudain un peu plus de bonheur, et moins d’amertume, dans le cœur, puis ouvrit la marche.

Il ne vit jamais l’étrange regard que Seishiro posa sur lui, ni le sourire si évocateur de ses pensées qui se dessina sur son visage. Mais, même s’il s’en était aperçu, cela n’aurait rien changé à leur avenir ; Subaru Sumeragi, depuis bien des années, ne tenait plus seul les rennes de sa destinée.

Après tout, le Sakurazukamori ne pouvait-il pas, lui aussi, avoir ses espérances ?

FIN

Enfin le dernier chapitre ! Je termine cette petite saga, débutée avec "Le dernier Sakurazukamori", et qui me tient assez à coeur puisque l'entierté de cette histoire fait partie de ma toute première véritable fanfic à chapitres ^^

Il pourrait éventuellement y avoir quelques ones qui traiteraient de périodes de leur relation dont je n'ai pas fait détails (à vrai dire j'ai déjà deux idées assez précises en tête depuis un certain temps é.è) et donc, s'il y a certains passages que vous voudriez voir approfondis, n'hésitez pas à me le dire :')
(même si je ne peux pas promettre de forcément en faire le développement que vous en attendriez ni dire dans quel délai ils seront publiés...)

J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à lire cette histoire que j'ai pu en prendre à jouer avec ses pauvres petits persos XD

Bye !

Ps : j'ai entamé une autre fic X/1999, voudriez-vous la voir arriver sur le forum ?

/me a pas compris les esperances du sakurazukamori
/me fremis

quelle belle fin ^^ aaaah, le style de subaru est très beau. Et je suis preneuses en ce qui concerne les ones ** et les fic ¤¤.
BRAVO