Equilibre. [terminée]

donc, voici un texte qui aurait du passer dans les oneshots, mais euh... il est un tout petit peu plus long que prévu ^^"
ne cherchez pas de sens précis à l'histoire
j'ai pris un peu d'inspiration des mythologies germaniques (Baldur, Loki, Idunn)

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Equilibre.

Partie I

Dragon aimait les soirs d’hiver. Le feu où se chauffer, le salon confortable, sa sœur qui lisait un livre et sa mère qui brodait et son père qui était absent, et Louve. Louve, pelotonnée dans un fauteuil, Louve et sa peau qui prenait des teintes mordorées au rythme des flammes, Louve et ses cheveux noirs qui tombaient en mèche légères sur ses épaules, son front, son dos. Louve et sa beauté tranquille.
Louve et ses grands yeux mousse qui lui renvoyaient son regard.
Lui renvoyaient son regard.
Dragon rougit et détourna les yeux. Oh non. Il l’avait regardée. Et elle avait vu qu’il la regardait. Et…
Un léger rire emplit la pièce, résonnant doucement entre les murs de pierre. Celui de Louve. Dragon sentit ses joues se réchauffer, encore et encore. Sa mère émit un claquement de langue réprobateur, et Louve murmura un semblant d’excuse.
Pas de bruits dans le salon. C’était la règle, et invitée ou pas, elle devait la respecter. Surtout si elle était une invitée, d’ailleurs.
Dragon s’efforça de se tourner vers quelqu’un d’autre. Par exemple, sa mère. Viviane Clairfourreau, vivante image du stoïcisme, se tenait très droite sur son fauteuil, son visage droit et anguleux marqué par une expression indéchiffrable. Seules ses mains, longues et fines et aux doigts agiles, donnaient un semblant de mouvement à son corps, dansant sur le tissu qu’elle décorait subtilement de touches colorées, rouge, bleu, jaune, fleurs, eau, soleil. Au final, Viviane à haute stature était tout sauf quelqu’un à observer.
Le jeune garçon se tourna vers sa sœur. Petite, blonde, grands yeux bleus lui mangeant le visage et cheveux relevés en un chignon maladroit, Alya balançait ses jambes dans le vide, l’air de s’ennuyer à mourir, et ce malgré sa lecture, comme quoi ça n’avait rien à voir. Dragon s’était toujours demandé comment sa jeun sœur, qui n’avait que douze ans et avait soif de vivre et bouger et s’amuser, bref de tout, sauf de rester assise pendant des heures, immobile et concentrée, faisait pour aimer lire. En fait, en toute logique, elle aurait dû fuir tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une longue soirée d’hiver.
Au fond, ça prouvait que, quand il s’agissait de la famille Clairfourreau, plus rien n’était logique.
Comme lui. Quinze ans, cheveux bruns et raides, yeux ambrés, bref ne ressemblant pas, mais alors pas du tout à son père ou à Alya, ou même à sa mère, il était finement musclé, juste assez pour se débrouiller lors des concours de bras de fer sans jamais réussir à vraiment gagner, assez grand, mais trop mince, il ne plaisait pas aux filles, même s’il était plutôt beau. Pour rajouter au tableau, il se débrouillait moyen, très moyen, pour tout ce qui demandait vitesse ou attaque à distance, mais excellait pour tout ce qui demandait épée, poings et agilité.
Bon, en soi, ça n’avait rien de bizarre.
Si il évoquait les trois écailles rouges qui ornaient sa nuque, là, ça commençait à devenir original. Trois écailles rouges, donc, et des pupilles qui se dilataient et s’étrécissaient comme celles d’un chat. Ah, et selon le vieux Gaïus, il avait des prédispositions pour la magie. Ça aussi, c’était bizarre – ça n’était jamais arrivé dans sa famille, même pas chez un arrière-arrière-cousin neveu d’une tante au troisième degré (Ses parents y avaient cru, un temps, mais non, il avait juste repéré un passage secret menant aux cuisines. Pratique.). Oui, enfin il ne les avait jamais vu à l’œuvre, ses prédispositions.
A prouver, donc.
Dragon se détourna finalement de sa sœur pour plonger ses yeux à travers les carreaux embués des grandes fenêtres, hautes, fines, glacées, sûrement. Des flocons de neige tourbillonnaient, du ciel à la terre, de la terre au ciel, difficile à déterminer, et le sol se couvrait peu à peu d’un épais manteau blanc.
Louve dut s’en rendre compte, aussi, car elle se leva doucement et s’inclina devant Viviane.
« - Merci de votre hospitalité, dit-elle. Je dois rentrer maintenant, tant que la neige ne bloque pas le passage. »
Viviane eut un geste vague de la main, sans plus, et se replongea dans son travail. Louve hocha la tête, peu surprise. La jeune fille passa une main dans les cheveux dorés de Alya, qui eut une moue gênée mais avait sûrement apprécié le geste, fit un clin d’œil à Dragon qui se sentit de nouveau rougir, et quitta la pièce.
Dragon hésita à peine une seconde avant de se lever et de la suivre.
« - Où va-tu ? demanda Viviane, paraissant soudain se rappeler qu’elle n’était pas seule dans la pièce.
- La raccompagner, répondit Dragon. Elle habite loin. Ça pourrait être dangereux.
- Prend une arme.
- Hm.
- Et une fourrure.
- Hm.
- Et pas de chevaux.
- Maman…
- Pas de chevaux.
- D’accord. »
Dragon quitta le salon avant de se voir interdire autre chose, comme les bottes à semelles magiques qu’ils gardaient dans le placard, ou l’arc que lui n’utilisait pas, bien sûr, mais que Louve adorait, il le savait.
Louve l’attendait dans le hall, une fourrure de renne négligemment jetée sur ses épaules, une toque posée sur ses cheveux. Adorable.
Dragon rougit de nouveau, secoua la tête et fit un effort pour sourire.
« - Je te raccompagne ? proposa-t-il. »
Louve rit de nouveau.
« - Tu viens de l’affirmer à ta mère, en tout cas.
- Ah… oui… c’est vrai.
- C’était courageux.
- Euh… c’est juste ma mère, tout de même, souffla Dragon. »
Louve secoua la tête.
« - C’est elle, le dragon, pas toi, grommela-t-elle. »
Dragon eut un léger sourire, et ouvrit la porte du fourre-tout. Il en sortit son épée, dont il ceignit le fourreau sans une hésitation, pas tout à fait sur le flanc, pas tout à fait dans le dos. Il se drapa une cape épaisse sur les épaules, la laissant retomber juste assez pour ne pas avoir froid sans pour autant être gêné, et sortit deux paires de bottes. Magiques. A semelles « adhérentes ». Enfin, pas vraiment glissante, disons. Il adorait ses bottes.
Le jeune garçon en tendit une à son amie, qui la mit sans poser de question, et enfila l’autre. Puis il sortit l’arc et se tourna vers Louve.
Les yeux de la jeune fille s’étaient illuminés.
« - Pour le voyage ? demanda-t-elle.
- Oui.
- Dragon ?
- Oui ?
- Je t’adore ! »



Zelnar rangea sa hache d’armes. Son arbalète. Sa lance. Son épée. Puis il enleva son armure, lentement, déposant pièce après pièce sur l’étal réservé à cet usage – ses gens viendraient la nettoyer et la ranger.
L’homme passa une main dans ses cheveux blanchis par l’âge et quitta la salle d’armes, retournant vers le château.
Sa femme et sa fille étaient toujours dans le salon, au coin du feu, l’une brodant, l’autre lisant, dans une scène tellement banale qu’elle en paraissait figée.
« - Où est Dragon ? demanda-t-il. »
Viviane parut agacée d’être interrompue dans son travail, mais elle ne lui envoyait jamais de regards désapprobateurs à lui.
« - Il raccompagne Louve, répondit la petite voix flûtée d’Alya. »
Zelnar sourit, hocha la tête d’un air entendu et s’installa dans son fauteuil, le plus grand plus beau plus près du feu.
« - Ça n’a pas l’air de te déranger, que notre fils flirte auprès d’une telle fille… le rabroua Viviane.
- Louve n’est pas si dangereuse que tu veux t’en persuader, répondit Zelnar. Et Dragon et elle sont faits pour être ensembles. »
Viviane secoua la tête.
« - Encore cette histoire de Prophétie ? siffla-t-elle. Ça n’a pas de sens.
- Alors, pourquoi as-tu appelé notre fils Dragon ? demanda Zelnar d’une voix douce. »
Pour la première fois depuis des années, sa femme lui décocha un regard meurtrier.

Une nouvelle fic de Lie-chan!!!! une nouvelle fic de Lie-chan!!!!!

/me saute partout sur le forum en poussant des grands cris

Comme d'hab, j'adoooooooooore ^^
je sais que c'est pas constructif du tout, mais il n'y a pas grand chose d'autre a dire...
en un chapitre, on est déja plongé dans ton univers, et tes persos sont toujours si attachants ^^

bref, c'est génial, poste vite la suite!!!

ah vi c'est trop genial il y a deja du suspens j'arrive bien a m'imaginé le feu la mere (glaçante). C'est bizarre comme ambianceet enfin deja des mystere tu es trop forte
LA SUIIIITE

KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!! *cri suraïgu d'un fan hystérique qui vient de découvrir une nouvelle histoire d'un de ses auteurs préférés*

Une...nouvelle...fic...trop...bien... *ççççççççç*


C'est TROP BIEN !!! ¤____¤ JE VEUX LA SUIIIIIIIIITE !!! Je sais pas comment tu fais pour avoir autant d'imagination, mais c'est fantastique !! L'histoire a l'air génial et je fonds d'impatience !!! ¤_¤
Les personnages sont super top !! La mère je l'aime pas, mais Dragon il a l'air trop cool ! ¤_¤ Et puis j'ai remarqué un petit truc avec les prénoms, mais bon, passons...
LA SUIIIIIIIIIIIIITE !!!!!! >O<

J'ai pas eu le temps de passer hier soir >_<
Cette nouvelle fic à l'air treeees bien partie!! ^^
J'aime beaucoup les prénoms des persos (surtout "Louve", ça me fait penser à une bande déssinée que j'aime beaucoup)
vivement la suite!! ^^

TFC>>>nyah *tombe*
ne crie pas >_<

merci beaucoup ^^
voici la suite
(voui il est bien Dragon hein ? et tu as repéré quoi concernant les prénoms des persos ? é_è)
logiquement, la suite de cette suite arrivera d'ici un ou deux jours ;p

Kaya-chan>>>merci beaucoup
voui (Louve, de Thorgal ? ou bien une autre XD)
(bon alors par contre la fic sera relativement courte, j'aime autant prévenir tout de suite ^^")
___



Dragon et Louve progressaient rapidement vers le village. Grâce aux bottes, chaudes et confortables, la neige ne ralentissait pas leurs pas. Dommage. Dragon aurait voulu que cette promenade dure éternellement.
Il laissa son regard errer sur la jeune fille, son visage aux traits courbes et tendres, à la peau pale, diaphane, qui prenait des tons si variés à la lumière mais devenaient argentée dés que la lune se montrait ; son corps frêle, mais pas fragile – le corps de celle qui n’est pas encore une adulte, mais déjà plus une adolescente.
Dieu, qu’elle était belle !
Qu’il aurait aimé la prendre par la main, maintenant, et l’entraîner loin, très loin, sans se soucier de rien, juste pour rallonger le voyage, juste pour rester avec elle une seconde de plus, et une seconde, et une seconde, et une seconde, jusqu’à l’éternité.
Dragon sursauta quand une main se referma sur la sienne.
Une main couverte d’un gant, mais dont il pouvait presque deviner la douceur satinée.
« - Dragon, tu as vu ? demanda doucement Louve. »
Vu quoi ?
« - Non, souffla-t-il. »
Il n’avait vu qu’elle, rien d’autre. Le paysage autour d’eux avait disparu depuis la seconde où elle s’était trouvé dans son champ de vision.
« - Il y a quelque chose par là, murmura la jeune fille. »
Et elle commença à s’éloigner vers la forêt qui bordait le sentier.
Un moment, Dragon sentit son estomac se nouer. Non. La forêt, c’était une mauvaise idée, une très, très mauvaise idée et ça allait mal se finir et il ne devait pas la laisser y aller.
« - Louve ! »
La jeune fille sursauta et se tourna, visiblement surprise. C’était la première fois que Dragon criait en s’adressant à elle. En temps normal, il rougissait et bafouillait, bredouillait, murmurait, bref n’élevait pas la voix.
« - Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle.
- La forêt… Ce… C’est une mauvaise idée. »
Louve cilla. Hein ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par « la forêt, c’était une mauvaise idée » ? Comment entrer dans cette forêt pouvait-il les mettre en danger ?
« - Dragon, je vis ici depuis quinze ans, et ça fait quinze ans que je vais dans cette forêt… »
Bon, peut-être un peu moins de quinze ans, quand même, il ne fallait rien exagérer, mais ça ne faisait pas une énorme différence.
« - … alors quand même, je la connais. Toi aussi, d’ailleurs ! Il n’y a rien de dangereux, et puis on ne risque pas de se perdre…
- Mais… Il neige trop, protesta le jeune garçon. Si ça continue, on ne verra plus où on mettra les pieds. Il vaut mieux revenir demain.
- Demain, ce sera parti, souffla Louve. »
Elle ne savait pas ce qu’elle voulait dire, mais elle était sûre d’une chose : ils devaient entrer dans cette forêt, ce soir, tous les deux, ensemble. Ce soir ou rien.
« - S’il te plait, Dragon ! Juste un peu, juste pour voir ! Je veux savoir ce que c’était ! On repartira presque tout de suite, promis ! »
Dragon se mordit les lèvres. C’était une mauvaise idée. Il y avait quelque chose de repoussant dans cette forêt qu’il avait pourtant connu depuis toujours.
Quelque chose de maudit.
Dangereux.
Il ne fallait pas y aller.
Mais Louve semblait y tenir, et elle le fixait d’un air suppliant, désespéré, les larmes aux yeux, une légère moue sur les lèvres, et, et, et…
Dragon soupira.
« - Juste quelques minutes. »



J’attends depuis si longtemps…
Je suis seule, si seule…
Je ne veux plus vivre…
Je veux juste que cette douleur s’arrête…
J’ai suffisamment payé…
Laissez-les venir à moi…
Laissez-moi partir…



Louve avait pris la main de Dragon, parce que, malgré tout, elle n’était pas si rassurée que ça. Le jeune garçon avait exercé une légère pression sur ses doigts, et à ce moment là, elle avait réalisé qu’il avait peur, lui aussi, ce qui n’était pas fait pour la réconforter.
Alors elle avait pris l’arc en main, et l’avait serré, très fort. Ça, au moins, c’était concret, solide, et ça pouvait l’aider à se défendre.
Comme Dragon le pouvait, en théorie.
En théorie.
On ne savait jamais.
Il y eut un trou dans ses pensées. Elle ne savait pas trop comment l’expliquer autrement. Simplement, une seconde, elle pensait à Dragon, l’autre, elle pensait au cristal qui se dressait devant eux, et entre les deux, elle était passé sur pilotage automatique et avait entraîne Dragon jusqu’ici.
Jusqu’au cristal.
Il devait faire presque deux mètres de hauteur. Deux fois sa taille. Oh, un peu moins, quand même, elle n’était pas si petite que ça.
Dragon, lui, arrivait aux trois quarts de l’objet, et Louve réalisa à ce moment-là qu’il était vraiment beaucoup plus grand qu’elle, maintenant. La seconde d’après, elle chassa cette pensée de sa tête en se promettant d’y revenir dés qu’elle serait au chaud chez elle.
Pour l’instant, se concentrer sur ce qu’elle avait devant elle semblait une meilleure idée.
Parce que ce n’était pas un simple cristal, bien sûr. Outre le fait qu’un cristal se dresse rarement au beau milieu d’une forêt, surtout quand il n’y était pas la veille, celui-ci était plein.
Plein. Elle avait vraiment un don pour trouver les mots qu’il fallait.
Plein par quelqu’un, pour être précise.
Il y avait une femme à l’intérieur du cristal. Il lui fallut un moment pour assimiler ça.
Une femme très belle, du reste. Très, très belle. Très, très, très belle. Bon, d’accord, le terme belle ne convenait pas du tout.
Il était bien trop faible.
La femme avait une peau blanche, lisse, sans la moindre imperfection. Des yeux clos, apparemment en amandes, aux cils longs et fins. Un nez court et droit. Des lèvres légèrement charnues, juste assez pour être tentantes sans être vulgaires. Des pommettes hautes, peu saillantes. Des oreilles pointues. De longs cheveux argentés qui s’étalaient autour de son visage comme les fils d’une toile d’araignée. Des mains au doigts fins et racés, des poignets alourdies par plusieurs rangées de bracelets d’or. Une robe légère, manches longue, décolleté juste ce qu’il faut, jupe fendue, très fendue, et très courte, recouvrant une jupe plus stricte mais encore plus courte, laissant apparaître ses jambes. Des jambes parfaitement proportionnées.
Parfaite. Voilà, c’était le mot qui convenait.
Louve ne put s’empêcher d’être un brin, vraiment, juste un brin jalouse.
Puis elle réalisa deux choses.
D’abord, être jalouse d’une personne encastrée dans un cristal était sans doute la chose la plus puérile qu’elle ait jamais vu.
Ensuite, la personne en question n’avait plus les yeux clos. Deux prunelles dorées fixaient les adolescents.
« - Enfin… enfin… souffla l’elfe. »



Alya s’accouda au rebord de la fenêtre, fixant un moment le paysage. Il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser ce qui se passait.
« - La forêt bouge ! s’écria-t-elle soudain. »
Viviane releva vivement la tête.
« - Ne soit pas ridicule, répliqua-t-elle sèchement. Une forêt ne bouge pas. C’est, et bien, des arbres, et les arbres sont immobiles. Toujours.
- Elle bouge ! insista Alya. »
Zelnar se pencha par-dessus l’épaule de sa fille.
« - Elle bouge, confirma-t-il.
- Non, souffla Viviane. Non, non, non, non. Non.
- La Prophétie est réelle, affirma Zelnar. Pourquoi est-ce que tu refuses de l’admettre ?
- Parce que si la Prophétie est réelle, j’aurais perdu mon fils, répondit doucement Viviane. »
Les yeux d’Alya s’arrondirent, et passèrent un moment de son père à sa mère. Mais il y avait là quelque chose qu’elle ne pouvait pas comprendre.



« - Enfin… enfin… souffla l’elfe. »
Ses lèvres n’avaient pas remués, mais les paroles étaient parvenues distinctement aux oreilles des deux jeunes gens. Malgré elle, Louve recula d’un pas. La voix était faible et angoissée, et ne collait pas du tout à la femme qu’elle avait en face d’elle, non, pas une seule seconde, c’était impossible.
La voix n’était pas parfaite.
Elle était triste et brisée, comme un vent doux qui se serait égaré, charriant avec lui le froid du nord, toute les larmes versées pour des causes perdues, toute la douleur du monde.
Dragon, lui, avait gagné en assurance, et il fit un pas vers la femme. Maintenant qu’ils étaient au cœur du mystère, c’était lui qui était attiré. Lui qui avait un rôle à jouer. Pas elle.
De nouveau, Louve ressentit ce pincement au cœur, cette amertume infime. Déçue et jalouse. Elle aurait voulu garder ce lien privilégié avec « ça », quel que soit ce « ça ».
« - Approchez, mes enfants, approchez… N’ayez pas peur… Ne fuyez pas, je vous en prie… souffla l’elfe. »
Louve voulut reculer, et découvrit, non sans étonnement, qu’elle avançait, finalement. Vers Dragon et l’elfe. Vers son destin qui l’attirait vers la chute inévitable.

Dragon s’accroupit devant le cristal et, en un regard, comprit ce qu’il devait faire. Mais pas sans elle. Pas sans Louve. Jamais sans Louve. Le jeune garçon tendit la main en arrière, vers son amie. Il sentit la paume de Louve se glisser contre la sienne.
Enfin, il se permit d’effleurer le cristal, très, très légèrement, comme s’il risquait de se briser au moindre contact.
« - Qu’attendez-vous de nous ? demanda-t-il à voix basse.
- La délivrance… J’attends depuis si longtemps… Aidez-moi… Aidez-moi…
- Comment ? poursuivit Dragon. »
Il avait l’impression étrange de reprendre un dialogue répété des années auparavant, de suivre une scène dont les moindres mouvements avaient été programmés au détail près.
Leur scène.
Leur futur.
« - Trois épreuves… souffla-t-elle. Vous devez prouver que j’ai racheté ma faute… Je peux vous emmener sur le lieu des épreuves… mais pas contre votre volonté. Je vous en prie… aidez-moi…
- Je vous aiderai, promit Dragon. »

Je vous aiderai.
Et, pour la troisième fois en très peu de temps, Louve fut jalouse de cette femme.
« - Je viens aussi, dit-elle malgré tout. »
Un instant, elle cru voir un sourire pale flotter sur les lèvres de l’elfe.
Puis une vive lumière émana du cristal, et elle se sentit disparaître.



« - Nous le savons depuis sa naissance, fit remarquer Zelnar.
- Ça ne change rien, répondit Viviane. C’est mon enfant. Je ne veux pas le perdre. »
Zelnar pressa une main sur l’épaule de sa femme. Alya venait d’être envoyée au lit, et le couple était maintenant seul dans le salon.
Seul pour une explication qu’ils auraient dû avoir des années plus tôt.
« - Tu les sous-estimes, dit Zelnar. Ils sont ensembles. Ils s’en sortiront. »
Mais Viviane secoua la tête.
« - Tu ne comprends pas. Je sais qu’ils s’en sortiront. Mais ça ne sera plus pareil. Il ne voudra pas rester ici après avoir connu ça. Et il partira.
- Si c’est le prix à payer pour que cette femme connaisse enfin la paix… Je crois que j’y suis près, souffla Zelnar. Elle nous a sauvés, tous. Elle mérite qu’on lui rende enfin la pareille. »
Viviane fit un hochement de tête théoriquement affirmatif. Mais ça ne changeait rien au fait qu’elle pleurerait beaucoup, cette nuit.
Et toutes les nuits qui suivraient.

nyahaaaaaa c'est magnifiquement genial j'adoooore des elfes du fantastiques *___* je t'adoooore allie d'ecrire des truc aussi geniallisime ><
(ça me rappel vaguement une autre de tes histoire ^_<)

j'adoooooooooooooooooooooooooooooore!!!!!
ton style d'ecriture est vraiment sublime, tres prenant... tes descriptions permettent de vraiment bien imaginer la scene
enfin bref, c'est genialissime
/me attend la suite

Meno-chan>>>nyo merci =^o^=

Citation :

(ça me rappel vaguement une autre de tes histoire ^_<)

tiens, quelle surprise ;p

Mogy>>>merci ^_^
*j'ai fait des efforts pour les descriptions XD*
la suite très bientôt, dés que j'ai fini de découper ça en chapitres en fait ^^;

Je n'ai qu'un mot à dire : bravo !! ¤_¤
C'est prenant et génial, et on VEUT connaître la suite !!! ¤_¤
Donc, en fait, j'ai un autre mot à dire : la suiiiiiiiiiiiiite !!! >O<
KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!
(et pour finir, le cri du fan en délire ! xD)

Allie-chan a écrit:

voui (Louve, de Thorgal ? ou bien une autre XD)

ouiii ^o^ Tu lis les Thorgal toi aussi? j'adoooooore cette BD (toute mon enfance *w*)

J'adore ce nouveau chap >_< cette fic est vraiment géniale *o*
pas grave si elle est courte du moment qu'elle est aussi géniale XD
Bravo!! je veux la suiiiite ><

*-*
J'adore !
Ton style est encore meilleur dans tes histoires originales ^-^
C'est un plaisir de te lire !
Tes personnages me plaisent beaucoup, mention spéciale pour les parents de Dragon XD
("Non. Non, non, non, non et non." XDDDD Viviane est géniale)
Tout ceci m'intéresse beaucoup ^^
A quand la suite ?

TFC>>>XDDD merci ^^
voilà la suite, ça tombe bien

Kaya-chan>>>voui, enfin je n'en ai pas lu beaucoup ^^'
merci ^^ (voui courte, encore 4 ou 5 chapitres je pense)

KTL>>>merci =^_^=
XDD oui je me suis bien éclatée avec les parents de Dragon

___

et là, on arrive au moment où j'ai un peu perdu de vue le début de l'histoire, donc désolée si c'est pas clair >_<

___



Cela dura une seconde. Ils étaient devant le cristal, et puis la lumière, une impression étrange, entre le vide et le bien-être, et l’arrivée, sur une terre ferme, dure, du roc, sans doute.
Dragon se redressa et se rapprocha de Louve. Les deux jeunes gens échangèrent un regard, puis jetèrent un œil autour d’eux.
Personne. Pas même un oiseau, une mouche, un chat, n’importe quel animal qui aurait pu se trouver là. Après réflexion, ils se rendirent compte, toutefois, que peu d’animaux étaient susceptibles de se trouver en haut d’une tour.
Car ils étaient bel et bien en haut d’une tour. Une tour haute, au sommet plat, et surtout sans aucune espèce d’entrée que ce soit.
Nouvel échange de regard et, d’un commun accord, ils décidèrent d’attendre encore un peu avant de paniquer…
« - Je vous attendais. »
… bon, d’accord, raté pour ne pas paniquer : Louve avait sursauté, Dragon aussi, la jeune fille avait poussé un cri et agrippé le bras du jeune homme qui avait aussitôt reculé d’un pas.
Un vieil homme était apparu devant eux. Comme ça, tout d’un coup. Ça avait de quoi surprendre, surtout quand on est en haut d’une tour apparemment sans entrée.
D’autant plus que l’homme, ridé, cheveux blancs, courte barbe, courbé et s’appuyant sur une canne, ne semblait pas vraiment capable d’escalader la tour.
Une seule conclusion s’imposait : il y avait une entrée invisible. Non, deuxième solution : le vieil homme en question était un magicien.
Quoiqu’il en soit, Louve n’aimait pas ça, mais alors pas du tout. Dragon, lui, était trop occupé à détailler l’homme pour se demander si ça lui plaisait ou pas.
Parce que l’homme, il le connaissait, et pas qu’un peu.
« - Seigneur Gaïus… souffla-t-il.
- Pas de seigneur, ici, répondit Gaïus. Juste des hommes. Et des femmes.
- Dragon, tu le connais ? demanda Louve
- C’était mon professeur de…
- De bien peu de choses, j’en ai bien peur, soupira Gaïus. En tout cas, bien peu de choses que tu n’ai pris la peine de retenir. »
Dragon grimaça, et Louve ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire.
« - Et… grand-père… commença-t-elle
- Gaïus.
- Gaïus, est-ce que, euh… Vous savez pourquoi… »
Louve fit la moue. Elle ne savait pas vraiment comment elle pouvait formuler ça. D’une certaine façon, « pourquoi nous sommes ici », lui paraissait assez vague.
« - Pourquoi vous êtes ici ? demanda Gaïus. »
Pas si vague que ça, apparemment. Louve hocha vivement la tête.
« - On nous a parlé d’épreuves, précisa Dragon.
- Je sais. Je suis là pour vous expliquer une ou deux choses, et pour vous guider vers les épreuves. »
Un sourire bienveillant éclaira le visage du vieil homme.
« - Vous avez mis du temps, tout de même. Venez. J’ai beaucoup de choses à vous expliquer, et très peu de temps pour ça. »



Dragon n’aurait pas su expliquer le moyen étrange par lequel Gaïus les avaient fait entrer dans la tour, n’aurait pas su expliquer l’impression de déjà-vu qui le titillait depuis qu’il était dans le bâtiment, et n’aurait sûrement pas su retrouver la sortie sans aide.
La tour était un labyrinthe.
La pièce dans laquelle le vieil homme les avait menés était grande et confortable. Ils s’étaient assis l’un à côté de l’autre, avait bu le vin servi par Gaïus, et maintenant, ils attendaient.
Gaïus les scruta longtemps, immobile, silencieux, plongé dans une réflexion étrange dont personne n’aurait pu deviner l’objet.
Puis sa voix s’éleva, plus forte qu’elle ne l’avait été quelques instants auparavant.
« - Idunn a besoin de votre aide, dit-il. »
Louve ouvrit des yeux ronds, et Dragon était sûr de faire à peu près la même tête. Tout de même, il se passait des choses étranges – pour employer un bel euphémisme -, mais de là à apprendre qu’ils devaient aider Idunn, il y a des limites.
« - Idunn, répéta Louve. Mais c’est…
- La déesse de l’immortalité, compléta Gaïus. Oui, c’est bien ça.
- Et elle a besoin d’aide ?
- Oui.
- De notre aide, à nous ?
- Oui.
- Pourquoi ? demanda Dragon.
- Parce que vous êtes les seuls à pouvoir l’aider, expliqua Gaïus Vous êtes le produit de sa faute. »
Un silence stupéfait suivit cette déclaration, d’abord parce que vraiment, ça faisait beaucoup pour une seule nuit, ensuite parce qu’ils n’étaient pas sûrs de comprendre ce que le vieil homme voulait dire, exactement.
« - Il y a des années… non, des décennies, corrigea Gaïus, Idunn a chassé Loki d’Arbilane.
- Oui, tout le monde connaît l’histoire, coupa Louve, impatiente.
- Mais ce que les gens ignorent, c’est qu’elle n’en avait pas le droit. Loki et Baldur devaient tous deux errer sur Arbilane, pour veiller à un maintien de l’équilibre. Mais Loki était trop cruel et trop violent. Idunn à refuser d’y rester indifférente et elle a chassé le dieu.
- Elle a sauvé Arbilane, souffla Dragon.
- Elle a menacé l’équilibre, corrigea Gaïus. Pour eux, c’était tout ce qui comptait. Baldur a dû quitter Arbilane à son tour. Mais ce faisant, c’est l’équilibre entre le monde terrestre et le monde céleste qui s’est trouvé brisé.
« Et Idunn a été punie pour ça. Elle a été enfermé dans un lieu hors du monde et du temps, et son essence à été dispersée.
- Je ne comprends pas, coupa Dragon.
- Moi non plus, admit Louve.
- Bien… Pour faire simple, disons qu’elle a eu une seconde chance. Si elle parvenait à prouver que l’équilibre pouvait être maintenu sans la présence de Loki et Baldur dans le monde terrestre, elle serait libérée. Et vous êtes là pour apporter cette preuve. »



Trois épreuves. C’était ce qu’ils devaient faire. Passer trois épreuves, pour démontrer que les humains avaient encore le pouvoir de créer leur propre équilibre.
Dragon ne pouvait pas prétendre avoir compris. Gaïus avait vaguement évoqué une raison de « jumeaux opposés », mais ça n’était pas vraiment une explication.
Pourquoi eux ?
Pourquoi, parmi tant d’autres, devaient-ils apporter cette preuve ?
Dragon secoua la tête. Ça n’avait sans doute que peu d’importance : ils ne pouvaient plus reculer, maintenant. Et c’était tout ce qui comptait.
Le jeune homme jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Louve accéléra légèrement le pas pour le rattraper.
Et, ensemble, ils franchirent la première porte.



Lin sourit et se leva.
« - Ils arrivent, dit-elle à ses sœurs. Je vais y aller en premier ».



Ils s’étaient attendus à beaucoup de choses. Se retrouver face à un géant, un colosse, un monstre, un basilic, pourquoi pas ? Devant Loki, dans le pire des cas.
Mais ça, ça les surpris tous les deux.
Parce que devant eux, il y avait une jeune fille, plus petite et plus menue que Louve ; plus jeune, aussi, et nettement moins armée.
Bizarre, vraiment. C’était elle qui devait les mettre à l’épreuve ?
« - Bienvenue, les salua-t-elle. Je m’appelle Lin. Je viens vous guider vers votre deuxième épreuve. »
Dragon et Louve échangèrent un regard perplexe.
« - Mais… Nous n’avons pas encore… passé la première ? s’étonna le jeune homme. »
Lin rit.
« - Je sais, oui. Mais pour passer la première, et bien… il faut réussir à me suivre jusqu’à la deuxième. »
Et, sans autre explication, elle partit en courant.

suuuuuuuuuuuuupeeeeeeeeeeeer un nouveau chap youpiiiii >_<
il est super j'adooore
la suiiiite please

Super chap! ^^
J'adore toujours autant (j'ai vraiment hate de voir quelles seront les epreuves ><)
Bravo!!

*o*
Trop bien ^o^
J'adore ^^
Tes personnages sont vraiment bons, et j'ai hâte de lire la suite ^^
Bravo Lie-chan !

Meno-chan>>>merci beaucoup ^o^

Kaya-chan>>>voui merci ^__^
(arf, les épreuves : le truc qui me pose problème XD)

KTL>>>merci beaucoup ^o^
(persos vraiment bons... comme d'hab ? XD)

__

la suite arrivera... un jour, sûrement, c'est à dire quand j'aurais retrouvé l'inspi pour cette histoire, ce qui m'arrive à peu près toutes les semaines ^^"

Allie-chan a écrit:

KTL>>>merci beaucoup ^o^
(persos vraiment bons... comme d'hab ? XD)

Oui, mais là c'est différent, ils sont moins, leur caractère est plus fouillé (en plus, on ne les oublies pas, je veux dire, pour Negaeri, j'ai quand même lu trois fois la première partie pour garder les peros en tête XD)
(et c'est moi qui dit ça, alors que j'ajoute tellement de perso dans R&C que je m'y perds XD)

KTL>>>voui c'est vrai (euh pour le nombre ; pour le caractère je suis pas sûre XD)
voui d'ailleurs moi je ne m'y perds pas, na ;p

___

Partie IV

Au début, ils avaient cru que ça serait facile. Il suffisait de la suivre, c’était simple, et puis elle ne devait pas aller très vite, elle semblait tellement fragile…
Mais si elle n’allait pas vite, elle se déplaçait avec une facilité incroyable sur le terrain accidenté, volant là où les deux jeunes gens trébuchaient, traversant les obstacles quand eux peinaient à les escalader, flottant presque au-dessus du sol.
C’était fou, ce qu’on pouvait trouver dans une tour.
Quand ils arrivèrent devant un lac, ils comprirent qu’ils n’étaient plus dans le bâtiment, justement.
Impossible de dire exactement quand ils étaient sortis.
Lin se tourna vers eux et hocha la tête d’un air satisfait.
« - Bien, bien, approuva-t-elle. Maintenant, vous allez devoir vous séparer. »
D’instinct, la main de Louve saisit celle de Dragon, et le jeune garçon sentit la fierté emplir son cœur en même temps que le rouge lui montait aux joues.
« - Pourquoi ? demanda la jeune fille, visiblement sur les nerfs.
- Je ne peux pas répondre.
- Mais… Je croyais qu’on était censés passer trois épreuves.
- C’est le cas. Mais pas ensemble. L’un d’entre vous doit passer par le lac. »
Son regard se posa un moment sur Dragon, avant de se poser de nouveau sur la jeune fille.
« - Et toi, tu prendras par la forêt. Allez tout droit, toujours. C’est tout ce que je peux vous dire. »



Attendez et rêvez.
C’était ce que leur avait dit Gaïus avant de les laisser. C’était ce que leur avait dit Lin avant de disparaître.
Attendez et rêvez.
Dragon s’assit en tailleur au bout du lac. L’étendue d’eau était vraiment immense, il ne pourrait sans doute pas la traverser à la nage. Pas de pont, pas de barque, pas de rochers, rien n’affleurait la surface de l’eau.
Pourtant, il devait bien y avoir un moyen d’atteindre l’autre berge, parce qu’après tout, on ne leur aurait pas confié des épreuves impossible à réaliser…
N’est-ce-pas ?
Dragon fixait l’eau sans ciller. Depuis que Louve l’avait quitté, s’enfonçant dans la forêt entourant le lac, il était mal à l’aise. L’éloignement de la jeune fille l’élançait comme une dent cariée*. Il avait besoin d’elle.
Dans tous les sens du terme, semblait-il.
Il était certain que Louve, eut-elle été à sa place, aurait bien trouvé un moyen de franchir ce lac.
Lui ne savait vraiment, mais alors vraiment pas comment faire.
Attendez et rêvez.
Très bien. Il allait attendre, et rêver, et imaginer, ce ne serait pas très compliqué, ce que ferait Louve si elle était là. Déjà, elle ne serait pas restée assise, non, elle se serait levée et elle aurait arpenté la berge du lac jusqu’à trouver quelque chose. Elle aurait essayé de le longer, puis de le traverser, puis de construire une barque ; elle ne serait pas restée là à attendre que quelque chose se passe.
Bon. Plus la peine d’imaginer ce que ferait Louve.
Mieux valait essayer d’imaginer ce qu’il ferait, lui. Parce que c’était lui qui devait franchir cette épreuve, pas elle.
Lui et lui seul.
Le jeune homme tourna ses prunelles dorées vers le ciel. Quelques corbeaux volaient, haut, très haut.
Volaient.
Voler, ça aurait été tellement simple. En quelques battements d’aile, il aurait atteint l’autre rive.
Attendez et rêvez.
Si seulement cela avait pu suffire.
Fermer les yeux et imaginer l’air sifflant entre les plumes, le portant légèrement, l’aidant à atteindre son objectif.
Ça ne marchait pas comme ça, malheureusement.
Ça… ne…
Dragon rouvrit les yeux.
Pourquoi est-ce que le sol lui paraissait soudain beaucoup, beaucoup plus bas ?



Gaïus sourit doucement.
« - Idunn… Tes deux Enfants sont prêts, maintenant. Lui s’est déjà trouvé ; pour elle, ce n’est plus qu’une question de temps. »
Le vieil homme plongea son regard dans un cristal.
« - Ils ne retourneront pas chez eux, souffla-t-il. Après ça… Il ne voudront plus rentrer… »
Là encore, c’était un mal pour un bien.
L’éternel équilibre.



Louve avait commencé à courir dés qu’elle avait posé le pied entre les arbres. Quelque chose, l’instinct peut-être, un instinct animal et primitif qui lui avait sauté à la gorge, l’avait poussée à se lancer dans cette course effrénée, sans but précis. Elle ne savait même pas où elle allait.
Elle était simplement consciente d’être suivie.
Puis Louve s’arrêta.
Elle ne savait pas d’où ça venait. Elle ne savait pas ce qu’il se passait. Elle ne savait pas ce qu’elle avait à faire.
Elle savait qu’elle n’avait plus à s’en soucier.
Quelqu’un, quelque chose, la partie sombre de son être, peut-être, celle qui expliquait sûrement sa fascination pour la nuit et la lune et la forêt, était en train de prendre le contrôle.
Et elle ne voulait pas le repousser.
Elle n’avait pas à le repousser.
Elle était là pour prouver quelque chose. Elle était là pour prouver aux dieux que les humains pouvaient créer leur propre équilibre.
Qu’il était possible d’avoir un mal pour un bien.
Un mal pour un bien…
Louve se souvenait des anciennes légendes, celles que son grand-père lui racontait, avant que le froid et la maladie ne l’emportent, celles que Dragon avait sûrement entendues, lui aussi.
Des légendes pleines de magies où les chevaliers sauvaient les princesses de mauvais sorciers. Souvent.
Et où revenaient deux créatures…
Un dragon et…
Louve n’avait plus conscience de rien.
Elle savait simplement qu’elle courait, non, en fait ce n’était plus elle, pas vraiment.
Elle avait quatre pattes.
Elle vivait avec la forêt.
Et elle avait passé la seconde épreuve.



Lan hocha la tête. Ces deux là étaient doués. Surtout elle. Elle avait rapidement compris ce qu’ils étaient… et ce qu’ils pouvaient faire.
Tant mieux.
Ou tant pis.
Tout dépendait d’eux et de leur choix.[/center]

trop super mais ca me fais peur ce bien ce mal qui est le bien qui est le mal enfin la suite nous apportera des reponses.
j'aime beaucoup la remarque de dragon XD le sol beaucoup plus bas
/me evite d'y penser
il a pas le vertige le chanceux!
louve fais un peu peur en bete sauvage.

Oooooh *o*
super les transformations >< (la chance, pouvoir voler *x*)
gne veux lire la suite
Bravo! ^^

j'adore toujours autant *o*
l'episode de la tour m'a fait penser au seigneur des anneaux, pour un peu je n'aurais meme pas été etonnée que le magicien leur dise "je m'appelle Gandalf" XD

La suite Lie-chan ^^

HS: Pour les fans de Thorgal, connaissez vous le CD de chansons inspirées de la BD?? si non, allez l'ecouter, il est vraiment tres chouette ^^

MDR, si quand même XD

J'adore ^^
C'est vraiment passionnant, cette histoire est très belle, bravo !
*repart toute contente*

Meno-chan>>>merci ^^
mdr, mais non, faut pas avoir peur, c'est pas une histoire sadique cette fois ^^;
(oui, moi je l'aurais eu, le vertige >_<)

Kaya-chan>>>voui ^^ (mais d'un autre côté, même si j'aimerais pouvoir voler... c'est haut >_<)
merci ^^

Mogy>>>merci ^o^
XDDD mince, j'ai raté quelque chose là, j'aurais dû l'appeler Gandalf !
(tiens d'ailleurs, c'est peut-être ça, l'histoire toute mignonne pour rattraper Negaeri ? ^__^)

KTL>>>voui si tu le dis...
merci beaucoup =^_^=
___

Partie V

Len s’était assise en tailleur et attendait, flottant à un mètre au-dessus du sol, devant le signal magique qu’ils ne pourraient pas manquer, en tout cas pas s’ils avaient réussi la seconde épreuve.
Parfaitement sereine, la jeune femme attendait leur arrivée.
Celle de Dragon et de Louve.
Celle du bien et du mal.
Len sourit légèrement et ferma les yeux. Il faudrait qu’elle pense à remettre le terrain en état, après.
Elle rouvrit les yeux, pencha la tête sur le côté, et disparut. Ils arrivaient ; mieux valait ne pas rester là. Elle surveillerait la suite d’un lieu un peu plus sûr…



La louve arriva la première, plus silencieuse qu’une ombre, se glissant doucement dans l’herbe un peu humide, vers le signal qu’elle avait senti. C’était là.
Elle savait que c’était là.
Elle savait aussi qu’un dragon approchait. Et elle savait ce qu’elle aurait à faire, le moment venu…
La louve s’étendit paisiblement dans l’herbe, à quelques centimètres du signal. Elle ferma les yeux, mais tendit l’oreille – elle ne devait pas manquer son arrivée.
Elle serait prête.
Elle était prête.

Le dragon se posa lentement, avec toute la majesté inhérente à sa race, dans la plaine. Sur le lieu de la troisième épreuve.
Il était prêt.
Il savait qu’elle était prête.
Ils allaient pouvoir commencer.
Mais quelque part, en lui, la partie de sa conscience qui était humaine protestait violemment. L’humain était fort et intelligent, et il comprenait enfin ce qui se passait. Mais c’était trop tard. Maintenant que lui et son antithèse avaient pris le contrôle…
Le dernier jugement d’Idunn pouvait commencer.



Gaïus frémit. Il la sentait comme jamais auparavant, cette tension dans l’air, oppressante, angoissante, presque palpable.
Dragon et Louve s’étaient trouvés. Et maintenant, le bien et le mal s’affrontaient dans une ultime tentative de trouver un équilibre.
Si l’un d’entre eux mourrait ce soir, alors Idunn aurait perdu. Et elle disparaîtrait à jamais. S’ils trouvaient un autre solution, la déesse serait libérée.
Mais eux risquaient d’y perdre une partie de leur être. Et rien ne pourrait rattraper cela.



Louve était inconsciente. Ou presque. Quelque part, elle sentait encore ce qui se passait ; sentait la louve qu’elle était devenue se redresser, se tourner vers le dragon, et montrer les crocs, mais…
Ce n’était plus elle.
Ça ne comptait plus.
Elle se sentait bien. Elle n’avait plus à s’occuper de rien. Elle n’avait qu’à laisser l’autre prendre le contrôle, et tout irait bien…

Dragon aurait dû être inconscient. Quand l’entité du bien qui le possédait, le dragon, s’était enfin montré, il aurait dû s’éloigner, dérivant loin…
Hors de portée du monde.
Mais quelque chose avait mal tourné, et il était encore là, ne pouvant qu’être témoin de la scène…
Et pourtant si proche…
Encore un peu, un seul effort, et il pourrait intervenir…
Et il pourrait…

Le combat faisait rage. Pourtant ni le dragon, ni la louve n’avaient bougé. Ils se contentaient de s’observer, immobiles, menaçants, attendant quelque chose qui ne viendrait peut-être jamais.
Attendant un signal.
Puis le dragon redressa lentement le cou, et la louve compris qu’il était temps de commencer. Elle se ramassa sur elle-même, prête à bondir.
Et la forme de son adversaire s’estompa.
Et un jeune homme apparut à la place du dragon, jetant un regard désorienté autour de lui. L’entité maléfique qu’était la louve poussa un cri d’exultation, et elle s’apprêta à se jeter sur cet être vulnérable, mettant définitivement fin à ce duel absurde.
Et l’humaine qui était en elle hurla.

Dragon ne bougea pas quand la louve se jeta sur lui. Il ne trembla pas devant les crocs découverts de la bête.
Il avait confiance en Louve.
S’il avait pu revenir, elle en ferait autant. Parce que, il pouvait bien se l’avouer maintenant, elle était nettement plus forte que lui. Surtout dans ce genre de situation – encore qu’il ne pouvait pas vraiment en être sûr : ce genre de situation était rare.
Il ne bougea pas.
La mâchoire de la louve claqua à quelques centimètres de sa gorge. Dragon cilla.
Et, lentement, les contours de la louve se brouillèrent, jusqu’à disparaître complètement, laissant place à la jeune fille qu’il connaissait depuis des années.
Louve tomba à genoux et poussa un long soupir.
Puis elle leva vers Dragon un regard hésitant.
« - Nous avons réussi ? souffla-t-elle. »
Dragon sourit.
« - Je crois bien, oui. »



Len sourit et tendit une main vers les deux jeunes gens. Ils se réveilleraient au village. Ils se souviendraient mais…
Len soupira. Peu importe.
Leur destin ne la concernait plus.
Elle devait rejoindre ses sœurs tout de suite.
« - Ils ont réussi ? »
Len sursauta et fit volte-face. Le vieux Gaïus se tenait derrière elle ; elle ne l’avait pas entendu approcher.
« - Oui, répondit-elle. »
Le vieillard soupira de soulagement.
« - Bien, dit-il. »
Il y eut un moment de silence. Puis Gaïus reprit :
« - Ils ne rentreront pas chez eux, n’est-ce-pas ?
- Non, confirma Len. Et c’est une bonne chose. Les humains ont été très paresseux, ces dernières décennies. Il est temps que certains d’entre eux recommencent à voyager. »
Gaïus sourit.
« - Il me semble que j’ai assez voyagé, non ?
- Mais ça n’a rien à voir, lâcha Len avec un haussement d’épaules. »
Elle ferma les yeux et se volatilisa. Gaïus laissa échapper un léger soupir.

Len reprit corps au sommet de la tour, entre ses deux sœurs qui l’attendaient patiemment. Elle prit aussitôt leurs mains et, Lin à droite, Lan à gauche, Len au centre, se tournèrent vers le ciel.
Elles étaient les juges.
Celles qui témoignaient des épreuves soumises aux hommes.
Celles qui avaient le pouvoir de libérer définitivement Idunn, ou de l’enfermer à jamais.
Lentement, calmement, Len prononça les paroles qui permettraient à la déesse de retrouver son ancien statut.



Viviane se réveilla tôt, ce matin-là. Elle perçut aussitôt le changement, se leva, alla jusqu’à la fenêtre.
Un vent léger soufflait sur la forêt. Les rayons du soleil caressaient doucement la cime des arbres, annonçant le début d’un nouveau jour.
Les arbres étaient verdoyants, pleins de vie.
La neige avait disparu ; on se serait cru un matin d’été.
Idunn était revenue.
Protéger la terre et les hommes.

Louve se réveilla la première. Elle mit un moment à comprendre qu’elle était à l’auberge, dans une des chambres stéréotypées que son père louait habituellement aux voyageurs.
Un moment de plus à comprendre que c’était Dragon qui la serrait dans ses bras. Louve sourit doucement et referma les yeux.
Elle était bien, dans les bras de Dragon.
Elle se sentait en sécurité.
La jeune fille chercha la main de son ami et se blottit contre lui. Plus tard, plus tard, ils auraient bien le temps de parler de tout ça.
Bien le temps de décider de leur avenir.
Pour l’instant, elle était bien comme ça.
Dans les bras de celui qu’elle aimait.



C’est ainsi que tourne le monde.
Il y aura toujours un Il et une Elle pour maintenir l’équilibre.
Un bien pour un mal.
Une mort pour une vie.
Une Louve pour un Dragon.

Fin

(j'avais dit que ce serait court (pour une fois ^^"))

"Une vie pour une vie. Ma dette est payée."
(Mulan XD)
Désolée, pas pu m'en empêcher MDR

J'ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle ^^
Elle est très jolie, un peu courte (oui, c'est noraml, c'est une nouvelle XD), mais très poétique ^^
Bravo Lie-chan ^^