Axslnyz, la planète des écrivains
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 Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]

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El Wap
Tit axslnyzien
El Wap


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Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] Empty
MessageSujet: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyMar 6 Juin - 22:36

Bon, bon... cela fait assez longtemps que je passe sur ce site comme une voleuse, me contentant simplement de lire les fics qui m'intéressent. J'ai décidé de sortir de l'anonymat pour enfin me mettre à poster mes créations (parce qu'il y en a plus d'une qui attendent d'être lues)

Je vous souhaite une bonne lecture.


MIROIR BRISE



La reine Zelda était affairée devant son miroir. La fête n’était que dans une heure, mais elle était soucieuse d’apparaître sous son meilleur jour. Elle devait être belle, resplendissante, apparaître au milieu de la salle comme la lune au milieu des étoiles. C’était ainsi. On l’aimait parce qu’elle était la lune au milieu des ténèbres. Elle était la douceur et la lumière à côté de son mari. C’était nécessaire de jouer ce petit rôle. Elle soupira. De puis ces quatre années, elle avait l’impression de porter un masque et s’efforçait petit à petit de l’oublier, mais c’était si fatiguant.

Ses pensées lui firent commettre un geste maladroit. Elle posa son flacon de parfum trop près du bord de la commode, il tomba et se brisa. Après un nouveau soupir, elle tira sur une corde. Dans quelques minutes, Mina, sa femme de chambre personnelle, viendrait nettoyer la tache. Elle se retourna vers le miroir et entreprit de fixer les perles dans ses cheveux. La porte de service s’ouvrit, mais ce ne fut pas Mina qui entra. C’était une femme d’une quarantaine d’années, aux cheveux bruns grisonnant retenus en chignons et dont le visage commençait à se couvrir de rides.
- Vous n’êtes pas Mina !
- Mon nom est…, peut importe. Mina est malade, madame. Elle n’est pas capable d’assurer votre service aujourd’hui et m’a supplié de la remplacer.
- Bon, ce n’est pas grave. Ce flacon de parfum a eu un petit malheur. J’aimerai que vous nettoyiez tout ça avant que le verre brisé ne fasse du mal à quelqu’un.
- Bien Madame…
- Je vous en prie, je n’ai jamais demandé à mes suivantes de m’appeler Madame.
- Permettez moi tout de même de vous appeler de la sorte.
La reine soupira. Inutile de lui apprendre les familiarités, si sa présence ne devait durer qu’un ou deux jours. Lorsque la femme de chambre eut terminé de débarrasser le carrelage des morceaux de verres, Zelda lui demanda de l’aider à terminer sa coiffure, ce que la femme fit en tremblant.
- Du calme, voyons, vous n’arriverez à rien de cette façon. Vous allez finir par me décoiffer.
- Pa… pardon, je n’ai pas l’habitude…
- Mais que faisiez vous donc avant pour être ainsi pétrifiée devant moi ? Je ne vais pas vous manger.
Au lieu de la rassurer, elle la fit paniquer d’avantage. La femme n’osa plus parler. Zelda commença à se poser des questions.
- Pourquoi est-ce que je vous fait peur ? Je n’ai jamais levé la main sur un seul de mes sujets.
- Votre mari, si, Madame.
- Et… qu’est-ce que mon époux a à voir là-dedans ?
- Rien, Madame, je vous en prie, ne posez plus de questions. Je n’aurais jamais dû entrer en contact avec vous, c’est tout.
Zelda fronça les sourcils. Cela devait faire des années qu’on ne lui avait plus sorti ce refrain-là. Cela devait être à l’époque où…
- Vous avez travaillé pour mon mari, c’est ça ?
- Oui Madame, mais je vous en supplie, ne parlez plus. Je vais partir, vous ne me reverrez plus. Je ne dois pas vous parler. Laissez tomber.
- Mon mari ne me cache plus rien depuis des années et plus rien ne me choque de sa part. Parle sans crainte. Quel genre de travail fais-tu pour lui ?
La reine parlait à présent d’une voix douce en tutoyant la pauvre femme terrifiée.
- Rien, rien du tout. Je nettoie juste son laboratoire.
- Ah…
Et la reine se souvint de son unique passage dans le repaire de son mari. Il y avait des odeurs monstrueuses à vous faire perdre l’appétit pendant un mois, en plus d’ingrédients et de repoussants cobayes. L’horreur qu’elle avait éprouvée en contemplant ces créatures la traumatisèrent au point qu’elle perdit l’usage de l’odorat, du goût et de la vue pendant une semaine. Elle s’était juré de ne plus y retourner.
- Je vois… Ce n’est pas grave. S’il t’a interdit de me parler pour que ses expériences ne puissent plus m’indisposer, je te comprends parfaitement. Je suis désolée de t’avoir inquiétée inutilement. Détends toi et tâche de terminer ma coiffure, c’est tout ce que je te demande.
- Ce n’est pas à cause des expériences, Madame… Ce n’est pas de vous que j’ai peur, ce n’est pas de ses préparations… c’est du secret de la voix.
La reine regarda la vieille dame avec étonnement. Cela faisait tellement longtemps qu’on ne lui avait plus apporté de petits mystères à se mettre sous la dent. En face d’elle, la femme de chambre commençait à se détendre. Le fait de pouvoir enfin vider son sac la soulageait.
- Je dois apporter deux fois par jour un repas simple dans un petit placard de bois. Lorsque je viens chercher l’assiette, elle est vide. Parfois, j’entend une voix m’appeler pour me dire d’y déposer du poison la prochaine fois. D’autres fois, je l’entend appeler sa majesté le roi ou vous encore. Quand elle s’adresse à vous, elle n’est que douceur, quand elle s’adresse au roi, elle est moqueuse. Quand elle m’appelle, moi, elle est gentille, ou menaçante. Sa majesté le roi me dit de l’ignorer et de n’en parler à personne. Il paraît que c’est un fantôme qui le hante.
« Sauf qu’un fantôme ne mange pas. Qui est-ce qu’il peut nourrir au fond de son atelier ? »
- Je crois que ce fantôme n’est pas le seul à vouloir le tourmenter. Ne te pose plus de questions à son sujet. Aide moi à finir de me préparer et tu pourras dormir tranquille. Notre discussion n’aura aucune suite.
La réaction de la reine acheva de rassurer la vieille femme. Cinq minutes plus tard, la coiffeuse s’en fut par l’entrée de service. Un peut plus tard, on frappa à la grande porte. Une dame de compagnie vint lui annoncer que le roi l’attendait pour aller saluer leurs invités. Zelda répondit qu’elle était prête et se quitta la salle, oublieuse de la conversation qu’elle venait d’avoir avec la pauvre ménagère.

- Tu es merveilleuse, lui répondit son époux en lui déposant un baiser sur le front. Si je n’avais pas peur de te décoiffer et de chiffonner ta robe…
Mais les douces paroles furent interrompue par une petite voix fluette.
- Veux aller !
Les souverains baissèrent les yeux. Un petit enfant blond aux yeux dorés, tenant à peine sur ses jambes, s’agrippait au pantalon du roi.
- Veux ! Veux voir !
Zelda sourit. Les yeux de l’enfant étaient vraiment attendrissants. Son mari prit le gamin dans ses bras.
- Après tout, nos invités sont ici pour saluer la famille royale. Ils peuvent bien saluer notre fils.
- Pas dans cette tenue ! Qu’il porte autre chose que son pyjama.
La nourrice du petit prince arriva à propos, s’excusant d’avoir laissé échapper son protégé. Quelques minutes plus tard, la famille royale faisait son entrée dans la grande salle de réception du palais. Le Chambellan hurla :
- Sa Majesté le Roi, Sa majesté la Reine, Son altesse royale le prince héritier !
Son annonce fut acclamée par des applaudissement, des « viva », des « longue vie ». Zelda sourit à l’assemblée en inclinant la tête. Sa pose avait depuis longtemps été étudiée et répétée. Un de ses éducateurs lui avait raconté que les premiers pas dans une assemblée déterminaient la sympathie qu’on allait susciter. C’était pourquoi elle avait appris, telle une ballerine avec sa chorégraphie, les gestes qui pouvaient émouvoir tout les spectateurs. Encore cette sensation de masque. Les monarques marchèrent jusqu’à leur trône, le prince dans les bras de sa mère. Une fois qu’ils furent assis, le chambellan entreprit de proclamer un grand discours sur les motifs de la fête. Zelda jeta un regard en coin à son mari. Il cachait avec élégance son agacement pour le protocole.
- … Nous fêtons donc aujourd’hui l’anniversaire de la fin de l’anarchie en Hyrule, le couronnement de nos biens aimés et respectés souverains et leurs quatre années de règne. LONGUE VIE AUX SOUVERAINS !
La salle entière répéta d’une seule voix « Longue vie aux souverains ».
- Nos souverains ont tenu à vous faire part, ce soir d’une autre grande nouvelle. Le prince Taël, ici présent, sera bientôt frère. Votre bien aimée reine Zelda attend une petite princesse qui viendra au monde dans cinq mois.
Taël, tout excité se retourna vers sa mère.
- Vrai ? Vais être frère ? Super !
Puis, d’un air interrogateur, il se retourna vers son père.
- C’est quoi, être frère ?
Plusieurs personnes, dont ses parents, s’attendrirent et rirent de sa question. Sa mère lui chuchota à l’oreille : Ca veut dire que tu vas bientôt avoir une petite sœur sur qui tu vas pouvoir veiller et avec qui tu pourras jouer.
- Et une petite sœur, c’est quoi ?
Mais la reine tendit son fils à la nourrice qui l’emmena se coucher.

La foule, émue par tant d’affection parentale s’exclama : « Longue vie à la Reine Zelda, longue vie au Roi Ganondorf, longue vie au prince Taël, longue vie à leur descendants ! »


Dernière édition par le Mer 3 Jan - 0:48, édité 1 fois
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El Wap
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyJeu 15 Juin - 13:00

- Alors, j’étais comment ?
« C’était très bien, tu auras droit à un su-sucre ».
- Et à part ça ? Je me suis couvert de ridicule lorsque mon fils m’a demandé ce signifiait être frère. Une vraie chochotte !
« Bah, tu auras surtout l’air de ne pas te soucier de ce genre de bêtises. Ca n’a jamais été la tâche des hommes, d’éduquer la progéniture. Laisse l’éducation de tes enfants à ta femme. Elle se débrouillera très bien là-dedans. C’était une excellente initiative de présenter ton fils à tes sujets. Ils l’aiment déjà. »
- Je te l’ai déjà dis des milliers de fois. Je me fiche complètement d’être aimé. Je veux juste être craint et respecté.
« Et je t’ai dit à chaque reprise que c’était pour cette raison que tu avais besoin d’une gentille petite famille. Si tu es capable d’avoir une famille qui t’aime, le peuple te fera confiance et acceptera tout. Le passé ne t’a donc rien appris ? »
- Faut-il rappeler que ce fameux passé, c’est toi qui l’a créé ?
« Et est-il nécessaire de te rappeler où tu serais si je n’avais pas provoqué cette guerre civile ? N’oublie jamais que sans la princesse et moi, tu n’es rien. »
- Je sais ! Sans tes conseils, je n’aurais jamais eu de tels résultats.
« Je l’espère bien, que tu le sais. Et la moindre des choses, après tant de travail, c’est de ne rien gâcher. Continue comme nous avions dit. »
- Les gosses et tout ce cirque de protocole ?
« Les Hyliens y sont attachés. Nous avons déjà changé tant de choses, laisse leur ça comme point de repère encore un moment. Et puis, puisque tu tiens tellement à avoir un culte du roi, ce protocole te sert drôlement, je te signale. »
- Je le trouve débile !
« On le modifiera petit à petit, alors. Mais par pitié, laisse à tes sujets un temps de transition. Ils ne se sont pas encore totalement fait à ta révolution. S’ils prennent vraiment peur, tu vas avoir des ennuis. »
- J’écraserais les révoltes plus violemment, c’est tout. La peur, quoi que tu en dises, c’est ma meilleur arme.
« Et l’image que tu t’es patiemment construite, elle se volatilisera en fumée. N’oublie pas Zelda. »
Ganodorf se calma. Il pensa à sa délicieuse épouse. Ses sourires, son amour, ses caresses… Il devait l’avouer, il ne pouvait plus s’en passer. Il ne voulait pas la perdre après tout les efforts qu’il avait fait. Il avait réussit à lui faire oublier le sauvage qu’il avait été, à lui faire oublier son premier amour. Il ne voulait plus revoir la haine et l’horreur dans ses yeux. Plus que tout au monde, il ne voulait pas qu’elle le considère à nouveau comme un monstre et qu’elle lui échappe.
« Je crois que nous nous sommes compris. Tu as besoin de l’affection de ta femme. Le peuple te fait confiance parce qu’elle le fait. On y est enfin arrivé, ne gâche pas tout. »

***

- Votre altesse, en cet anniversaire de quatre ans de règne, nous pensons qu’il est temps de rédiger les chroniques de votre avènement.
Zelda n’aimait pas l’idée. Cela impliquait de faire allusion à de si douloureux souvenirs. Et elle n’était pas sûre que le peuple apprécierait l’histoire. Il fallait qu’elle fasse avorter le projet.
- Seulement quatre ans… Comme vous y allez. Nous devons prendre beaucoup plus de recul pour rédiger un texte commémoratif. Tout ces événements sont encore si récents. Il nous est impossible de nous en faire une idée précise. Les esprits sont encore échauffés. Chacun a sa version des événements et nous risquons de remuer un couteau dans la plaie.
- Votre altesse… c’est bien pour ça qu’il faut révéler et imposer la vérité.
- Pardon ?
Zelda était mal à l’aise. La vérité, elle n’était pas si glorieuse. La prise de pouvoir de Ganondrof, après tout, était basée sur un très gros mensonge. Si cela venait à se répandre, qui respecterait encore la famille royale ? Cependant, elle commençait à comprendre où son conseiller voulait en venir.
- Vous êtes consciente que vous avez encore des ennemis. On n’est jamais à l’abris de mauvaises rumeurs. Avant que ces ennemis ne lancent une version diffamatoire de votre accession au trône, vous devez imposer votre version des faits.
Bien évidemment. Imposer sa version des faits… et corriger ce malheureux passé. Ce serait enfin une occasion de tirer un trait sur tout ça, toutes ces erreurs, ces trahisons. Elle répondit au conseiller Veirax :
- Vous avez raison. Nous aurions du y songer plus tôt. Je dois en parler à mon époux, mais il n’y aura pas de problèmes… Mais il est indispensable que je raconte moi-même les événements.
- Bien évidemment, vous en êtes le seul principal témoin encore en vie.
- Oui, encore en vie…
Et la reine regarda par la fenêtre. Son regard se perdit dans les champs. Qu’était donc devenu son compagnon d’infortune, Link ?

***

- Des quoi ?
- Des chroniques… une sorte de légende, chanson de geste, en plus détaillé et qui fait plus authentique.
Ganondorf poussa un soupir et quitta le lit.
- Qu’est-ce qu’on gagne à raconter des fables ?
- Ceux qui contesteront notre version des cinq dernières années ne seront pas crus. Le peuple veut savoir pourquoi a éclaté cette guerre civile et comment elle s’est déroulée et s’est terminée. Nous devons parler les premiers.
- Notre version…
- Ré-arrangée pour qu’elle ne dérange personne, bien-évidemment. On ne peut pas dire au peuple : « Profitant du chaos général, Ganondorf a capturé la princesse Zelda, pris le pouvoir et la princesse l’épousa pour sauver les meubles. »
Devant le feu, Ganondrof resta silencieux. Il n’aimait pas particulièrement lorsque la jeune femme faisait allusion à leurs premières relations plutôt orageuses. Il se rappelait alors de son regard de dédain, de haine, de ses larmes.
- En résumé, réécrire l’histoire et oublier le vrai passé.
- Tu as tout compris.
- Tu es prête à tout oublier ?
- Je veux tout oublier.

Ganondorf retourna s’allonger auprès de son épouse. Il fit glisser sa main sur le corps de la jeune mère. Il pouvait déjà sentir la vie bouger dans son ventre.
- Comment fait-on commencer l’histoire, alors ? Il était une fois un roi qui décida de marier sa fille unique à un enfoiré ?
- C’est un bon début, et en plus, c’est vrai.
- Cet enfoiré était raciste et corrompu. Si la princesse l’épousait, le royaume tomberait au plus bas. Elle décida de fuir le palais et le mariage avec l’aide de son plus fidèle ami, Link-le-vaillant…

***

Château royal d’Hyrule, Dix mois avant le couronnement de la reine Zelda.

C’était un étrange dîner. Zelda n’arrivait pas à saisir l’humeur de son père. Parfois, il prenait une mine sévère, parfois un air de papa-gâteau. En plus, il y avait une troisième place, vide, qui serait occupée quand viendrait l’heure du dessert. Ca sentait la grande nouvelle. Effectivement, au milieu du plat principal, son père pris sa main dans la sienne et regarda sa fille d’un air attendri.
- Ma petite chérie… tu as grandi si vite.
« Bingo ! Ca pue l’idée de mariage. Pourvu qu’il aie enfin reconnu la grandeur de Link à sa juste valeur. »
- Tu as 20 ans à présent… Je t’ai laissée grandir en toute liberté et en toute innocence et tu es devenue le plus beau trésor de notre royaume.
- Papaaa…
- J’ai été le plus comblé des pères, mais tu es à présent en âge de me quitter, de te marier.
« Qu’est-ce que je disais ! ». La jeune fille répondit à son père par un sourire.
- C’est vrai. Mais je suppose que si vous abordez la question, c’est que vous y avez déjà réfléchit et avez déjà des idées sur le sujet.
- En effet… Cela fait quelques mois que j’examine les jeunes hommes qui vivent autour de toi et ai tâché de trouver celui qui serait digne de toi et du trône.
- Père, entre tout vos sujets, l’homme le plus digne de votre confiance, le plus grand et le plus noble est le chevalier Link.
Son père la regarda à présent d’un regard où se mêlaient froideur et regret.
- Je savais que tu allais dire ça, ma puce. C’est un garçon vaillant et loyal, mais il ne fera pas un bon roi. Il ne connaît rien à la politique.
Zelda se recroquevilla dans son fauteuil. Elle avait l’impression qu’on venait de lui jeter un baquet d’eau glacée sur la tête. Son père ne voulait pas de Link, mais elle, elle ne voulait que lui.
- Mais je te vois souvent parler avec ce charmant Arnoldi de Pressec…
« NON !!! Tu aurais pu piocher n’importe qui, même l’imbécile qui ne sait pas fermer une porte, mais pas lui !»
- C’est lui qui cherche la conversation, Père. Moi, je lui trouve un intérêt assez médiocre. Ses sujets de discussions ne sont guère originaux et ses positions politiques…
- Mais lui, il fera merveille…
- Pourquoi ne l’engagez-vous pas comme ministre, ou quelque chose du genre si vous estimez que c’est un fin politicien?
- C’est vrai… mais à quoi bon affecter à un poste de ministre un homme capable de devenir roi.
- Je vous arrête, Père. Je ne pense pas qu’il sera un bon roi. Le peuple ne l’aimera pas. Il a des ennemis, beaucoup d’ennemis et à chaque fois qu’il ouvre la bouche, il en a d’avantage. Il va attiser la haine des peuples vassaux, Gorons, Gérudos et Zoras. Il va nous mener droit à la sécession.
- Je suis heureux de voir que tu prends tes responsabilités en tant que future souveraine, mais ne t’inquiète pas… Il a toujours moyen d’éteindre les haines les plus farouches, et il connaît ces moyens.
- J’ai peur de ne pas comprendre.
- Le royaume subit des tensions séparatistes. Arnoldi saura les calmer en tant que prince royal.
- Si j’ai bien compris, la survie du royaume dépend de mon mariage. Vous n’avez pas trouvé de façon plus romantique de me l’annoncer.
- Les souverains ne vivent pas de romance. Ils assument les responsabilités de leurs sang et de leur place. La vie n’est pas un conte de fée. Je suis désolé, ma chérie.
A cet instant, un page vint annoncer que le marquis Arnoldi attendait dans le couloir. Quand le jeune homme, vêtu d’un ensemble vert-bleu de la dernière mode, entra dans la salle, Zelda crut toucher le fond du gouffre. Avec un air jovial, le jeune homme s’assis à la table, ne regardant que le roi. De toute façon, regarder la princesse ne lui aurait seulement permis de voir le regard noir qu’elle lui portait.
- Alors, votre Majesté, comment vous portez vous ?
- J’ai fait part à ma fille de mon choix quand à son futur époux…
Le jeune homme eut une mine faussement surprise.
« Mais quel comédien de seconde zone… »
- Zelda, aurais-je l’honneur d’entre votre charmante voix confirmer les paroles de votre père ?
- Comme si j’avais quelque chose à dire dans vos magouilles.
- Pardon ?
- J’ignore quels arguments tu as utilisés pour convaincre mon père, mais je doute fort que tu en trouves pour m’avoir moi. Si ce mariage doit avoir lieu, je te prierai d’aller insulter les Zoras et les Gorons dans un autre château. Il n’y aura jamais d’affinité entre nous, jamais !
Et Zelda quitta la salle en furie.

***

- Nous revoilà donc à ta fameuse thèse de complot.
- Il y a eu un complot. Seulement, j’en ai eu les preuves trop tard.
- Avoue qu’à la base, tu n’en savais rien.
- La guerre civile a tourné autour de ça. Au moment de quitter le palais, ce n’était qu’une simple intuition survenue sur le coup de la colère, mais heure après heure, j’en étais de plus en plus certaine.
- Alors on raconte quoi ? Que tu avais intercepté des brides de conversation te renseignant sur la gravité de la situation ?
- Oui. C’est d’ailleurs ce que j’avais raconté à Link.
- Tu as été cruelle avec lui. Tu l’as mené par le bout du nez et tu l’as fait souffrir.
- Et c’est toi qui me dit ça après avoir menacé et torturé tant de gens! J’avais besoin de lui. Je ne pouvais pas fuir le palais toute seule. Il fallait que je le convainque de m’accompagner. Il m’aimait, mais pour m’aider à éviter le désastre du mariage, il fallait plus. Je lui ai dit que j’étais victime d’un complot ourdit par le marquis Arnoldi, qu’il avait attisé la haine dans les provinces pour forcer le roi à lui accorder ma main. Et lorsqu’on est arrivé chez les Zoras, on en a eu la confirmation. Arnoldi avait trois hommes-poisson à sa solde chargés de déverser calomnies sur calomnies au sujet de la famille royale. Il devait faire de même chez les gorons…
- … Et il avait acheté des Gérudos aussi. C’était parce que j’avais l’impression que le roi se fichait du monde que j’ai lancé mon armée sur le royaume.
- Il n’avait pas prévu que ses conneries pourraient aller trop loin.
- Nous sommes d’accord là-dessus. Le marquis Arnoldi de Pressec était un pauvre imbécile qui pensait qu’on pouvait tout régler avec des pots de vins et du chantage. Il avait détruit le royaume de l’intérieur. La guerre civile aurait éclaté tôt ou tard, bourde diplomatique ou pas de la part de ton chevalier servant.
Zelda détourna le regard et resta silencieuse.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je pensais à lui…
- A qui ?
- à Link…
Ce fut à Ganondrof d’avoir un silence gêné.
- Tu l’aimes encore.
- Il est mort.
- On n’a jamais retrouvé son corps.
- Ca fait plus de quatre ans, Ganon, quatre ans. Il ne peut pas les avoir passées à traîner dans la nature. Il serait venu tôt ou tard au château. Il serait venu pour moi. Il ne m’aurait jamais abandonnée. La seule raison possible, c’est qu’il aie été tué dans l’une ou l’autre émeute. Après tout, il avait tout les royalistes sur le dos. Pour Arnoldi et mon père, c’était lui, la menace numéro un.
- Là, je me sens profondément offensé. Mes troupes et mes conquêtes auraient du les perturber d’avantage qu’un chevalier solitaire et désillusionné.
- Et ce fut leur erreur. Ils étaient tellement occupés à vouloir supprimer Link qu’ils n’ont pas réalisé que le royaume était envahi.
- C’est profondément décevant de réaliser qu’on doit sa si simple progression à la sottise de ses ennemis.
Zelda reprit la plume et nota sur le parchemin : « La princesse fut aidée dans sa révolution par deux hommes d’une valeur exceptionnelle, Link le vaillant et Ganondorf, seigneur des Gérudos. Link et Ganondorf, bien que travaillant séparément, contribuèrent l’un et l’autre à la chute de la vieille monarchie pourrissante, se facilitant mutuellement la tâche. Alors que Link s’efforçait de convaincre les ethnies minoritaires de se soulever, il commettait une diversion qui permettait à Ganondorf de faire progresser ses troupes sur le territoire et de rétablir l’ordre partout où il passait ».
- Quand je pense que je dois tout au cheminement hasardeux de ce gamin.
- Merci quand même de reconnaître ses actes à leur juste valeur.
- C’était un freluquet, mais il était tout de même sympathique.
- Et moi, alors, qu’est-ce que je serais devenue si vous n’étiez pas là, tout les deux ? Qu’est-ce que nous serions devenus si tu n’étais pas là pour nous éviter l’anarchie ?
Ganondorf prit sa femme dans ses bras et l’embrassa.
- Cela faisait des années que j’espérais t’entendre dire ça… Que j’étais l’homme de la situation et ton sauveur…
- Sauveur pas très orthodoxe, sauveur barbare et boucher, mais sauveur quand même, répondit-t-elle d’un ton taquin.
Et la conversation se termina là dessus. Les souverains passèrent le reste de la nuit blottis l’un contre l’autre.


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Les *** signifient des changements de partie.
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyDim 18 Juin - 18:27

- Votre « fantôme » ne mange plus, seigneur
- Quoi ?
- Depuis quatre jours, il ne touche plus à la nourriture que je lui apporte. Et il est silencieux.
- Merci de me l’avoir fait remarqué. Tu peux sortir à présent, Maria.
Et la vieille femme sortit sans un mot du laboratoire. Une fois seul, le roi d’Hyrule se dirigea vers le petit placard de bois. Il frappa violemment sur le mur.
- Je sais que tu m’entends ! A quoi tu joues ?
« Laisse moi tranquille. »
- Tu nous fais une petite dépression, c’est ça ?
« Une petite dépression ? »
- Tu ne manges plus depuis quatre jours. Ce jour là… tu nous as écouté, c’est ça ? Tu nous a vu, Zelda et moi, rédiger les mémoires de la révolution.
« Oui, j’ai vu. »
- Et alors quoi ? Ce n’est pas la première fois. Et c’est ce que tu voulais, non ?
« C’était ce que je voulais. Tous mes projets se sont accomplis maintenant. Je n’attends plus rien de la vie. »
- Tu comptes crever comme ça, comme un rat ?
« Je crèverai comme tu voudras, mais plus rien ne me retient ici désormais. Tu as tout réussi et Zelda… »
- Et Zelda est une garce ?
« Elle a le sens du devoir et la politique dans le sang. Elle a hérité du pouvoir de la sagesse. Elle n’est pas faite pour moi. C’est pour ça que je t’ai tout donné. Il me semble qu’on en avait déjà parlé plusieurs fois. »
- N’exagère pas. Elle aime toujours Link.
« Elle aime le souvenir d’un homme qui buvait la moindre de ses paroles et qui était prêt à donner sa vie pour elle. Comme toutes les femmes, elle aime se sentir être le centre du monde et sa clef de voûte. Elle aime le pouvoir et c’est pour ça qu’elle a toujours été faite pour toi. L’autre jour elle l’a quasiment avoué. Je l’ai senti dans sa voix. Link est mort, sauf pour toi.»
- En fait, tu nous fait simplement une crise de jalousie.
« Et toi aussi, tu es jaloux. »
- Possessif.
« Possible. Tu n’imagines pas comme j’aurais aimé passer une seule nuit à ta place. Tu comprends donc pourquoi je n’ai plus rien à faire ici. Je compte partir, et tu ne m’en empêcheras pas. »
- Mais…
« Et ne va pas me dire que je ne peux pas parce que tu as encore besoin de moi. Je t’ai appris tout ce que je pouvais et tu l’as parfaitement enregistré. »
- Tu es un lâche.
« Lâche ? Comment puis-je être lâche où je suis ? Est-ce que j’ai pu fuir la réalité ou mes responsabilités dans l’espace où tu m’as confiné? Je mets un terme à mon aventure, c’est tout.»
- Je… je vais devoir partir. Il y a eu un tremblement de terre dans la région du désert et des bandes de pillards en ont profité pour malmener la population. Zelda doit rester ici. A son stade de grossesse, il faut commencer à éviter les déplacements. Donc…

Au même moment, quelques escaliers plus bas, la brave Maria, au détour d’un couloir, heurte la reine Zelda, lui rappelant ainsi l’étrange conversation au sujet de la voix mystérieuse.

***

Entourée de ses dames de compagnie et de ses invitées, la reine Zelda était comme un coq-en-pâte. Toutes les dames de la pièce se battaient pour lui passer le moindre fruit ou redresser ses coussins. Ce qui était sensé être une visite de courtoisie des dames les plus importantes de la cours était devenu une sorte de concours à celle qui obtiendrait la faveur de la reine.

Le principal sujet de conversation était l’éducation des enfants au sein de la famille, mais la reine s’efforçait de faire comprendre aux dames qu’elle était soucieuse de fournir une bonne éducation à toutes les filles du royaume. Son mari absent, elle pouvait se permettre de civiliser ses sujets. Elle s’intéressait principalement au rôle des femmes. Puisque son mari semblait peut se soucier de la moralité du petit peuple, la reine voulait en profiter pour transférer le rôle de détenteurs du savoir aux femmes. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être féministe. Puisque les hommes allaient prendre exemple sur la nature brutale de Ganondorf, il était normal que l’élite intellectuelle se trouve de l’autre côté. Le roi ne se soucierait jamais de faire attention aux écoles. Elle pouvait agir à sa guise.

La conversation fut interrompue par des petits coups à la porte de service. Zelda eut un mouvement de surprise en reconnaissant la Maria qui lui avait parlé du fameux fantôme.
- Votre majesté… votre mari a… a… vous a envoyé une lettre.
Et en s’inclinant précipitamment, elle tendit une enveloppe cachetée du sceau de la Triforce. La Maria s’en fut comme elle était venue.
- Une lettre, déjà ? Le Roi est vraiment surprenant. C’est si dur d’imaginer qu’un homme aussi brutal et prompt à la violence soit si attentionné pour sa famille.
- Je sais, Comtesse. J’en ai été la première surprise.
- Comme quoi nous l’avions toutes mal jugé. Les apparences sont trompeuses.
- Un masque de rustrerie et de mauvais garçon cache souvent un cœur en quête d’amour.
Et les dames se mirent à discuter en riant de la gaucherie de leurs époux. Zelda se lança dans la lecture de la lettre. Celle-ci était étrange. Au lieu des habituels signes de bienveillance et de regret d’être aussi loin d’elle, il y avait un poème :
« Je viens du ciel,
Et les étoiles entre elles,
Ne parlent que de toi…
Et d’un musicien
qui fait jouer ses mains
Sur un Ocarina…
Et de leur amour,
Plus beau que le ciel autour… »
- Comment… ? Il n’a pas pu…
- Que se passe-t-il, votre altesse ? Vous êtes toute pâle.
Toutes les dames étaient à présent tournée vers la reine et la regardaient d’un air inquiet. Les trois suivantes s’étaient levées pour prendre son pouls.
- La lettre…
- Qu’y a-t-il ?
- Il ne peut pas l’avoir écrite. Ca ne peut pas être lui.
Les dames étaient à présent avides de lire le contenu de la lettre. Le papier passa de main en main ;
- Une chansonnette… On aura tout vu.
- Sa majesté a raison. Si le roi Ganondrof a vraiment rédigé ça, alors nos hommes passent leurs journées dans les champs à cueillir des marguerites.
- Je me souviens de cet air… c’était une poésie chantée par un musicien de Birlène, avant la révolution.
Zelda ne disait rien. Comment Ganondorf avait-il osé lui envoyer cette chanson là ? C’était la chanson de Link. C’était la berceuse que Link lui chantonnait le soir lorsqu’ils étaient en cavale.

***

Ce ne se fut que tard dans l’après-midi que la jeune mère se retrouva seule. Elle retourna immédiatement aux parchemins des chroniques de la révolution. Cela lui faisait du bien, finalement, de remuer ses souvenirs. Elle jeta un coup d’œil à sa progression dans les évènements. Ils étaient arrivés au moment où ils arrivaient à Birlène pour convaincre la communauté Sheïkahs de se joindre à eux. Là aussi, l’histoire n’était qu’à moitié vraie. La vérité était que Zelda était persuadée que sa mère, la reine Anne-Lise-Zelda serait de son côté dans le problème du mariage. La reine était brouillée avec son mari depuis plus de dix ans et s’était retirée à Birlène soit-disant pour profiter de l’atmosphère festive et culturelle de la cité, mais surtout pour s’entourer de l’efficace protection de la communauté des Sheïkahs, fidèles guerriers et magiciens protecteurs du royaume.

Le chemin pour y arriver n’avait pas été facile. Link et Zelda ne voyageaient que de nuit, dormant le jour dans des fourrés et loin de toutes les routes. Ils finirent par se joindre à une troupe d’artistes ambulants, qui se révélèrent vite être des Sheikahs envoyés par la reine pour mettre sa fille à l’abris. Anne-Lise-Zelda avait eu vent du projet de mariage ourdit par le roi et de ses véritables raisons et avait décidé de s’y opposer corps et âme. Les deux amants en fuite restèrent donc deux semaines dans la joyeuse ville, jusqu’à ce que des émissaires du roi arrivent à la résidence de la reine, lui sommant de faire revenir la jeune fiancée à la capitale. La reine répondit à son mari d’aller jouer aux cow-boys et aux indiens avec les Gérudos.

C’est ainsi que commencèrent les prémices de la guerre civile. Ce n’était pas encore les provinces contre la terre-sainte, comme Zelda et Ganondorf avaient décidé de l’écrire, mais une femme agissant dans le seul but de faire rager son détestable époux. Dans un esprit de provocation, la reine imagina de faire jouer à un sosie de la princesse un rôle de jeune fille libertine à Birlène, alors que Zelda, toujours sous la protection de Link, voyagerait secrètement de province en province. Les deux femmes avaient décidé de régler le problème «Arnoldi de Pressec » en ralliant les provinces et établir les preuves du fameux complot. Elles espéraient que cela suffirait à provoquer sa chute et ramener le calme dans les provinces. Link et Zelda quittèrent donc la sécurité de la ville.

Le début du voyage se déroula sans problèmes. Ils furent gentiment accueillis par les peuples des bois qui ne recevaient que rarement des visiteurs et ignoraient tout des tensions politiques du royaume. Ensuite, ils se rendirent chez les Gorons, créatures à l’aspect de roche des sommets enneigés de la province des glaciers. Là aussi, les discutions furent amicales. Le chef des créatures de la montagne, s’étant fait personnellement insulté par le marquis de Pressec, se joignit au mouvement de résistance.

Zelda poussa un soupir, posa la plume et alla contempler le paysage à la fenêtre. Elle repensait à Link. Elle savait à présent que Link avait sa propre vision de la résistance et que déjà chez les Gorons, il avait mis son projet à exécution. Qu’avait-il donc dit au chef des Gorons pour qu’en l’espace de trois semaines, l’anarchie la plus totale règne dans tout le royaume ? Etait-ce le même discours qu’il avait sorti au seigneur des Zoras ?

Elle retourna à la table de travail, mais se ravisa. Elle n’était pas encore prête à écrire la suite. Elle arrivait au moment de sa première rencontre avec Ganondorf .
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Allie-chan
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyLun 26 Juin - 23:35

nyo ^o^ j'ai enfin eu le temps de tout lire (*contente*)
c'est étrange, le couple Ganon/Zelda ne m'étonne pas du tout XD je les imagine très bien couler une vie presque heureuse et presque paisible XD
en tout cas l'histoire est prenante, et j'aime beaucoup ton style
la suite ? é_è
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyJeu 29 Juin - 13:15

Chaîne de montagne Sud-Est du royaume d’Hyrule, entrée de la province Zoralons, huit mois avant le couronnement de la reine Zelda.

Link et Zelda évoluaient à pied sur les sentiers escarpés de la montagne. Dans ces décors majestueux et ce magnifique silence, ils avaient l’impression d’être seuls au monde. Link chantonnait un air retravaillé d’une mélodie populaire de Birlène. Le nom de l’héroïne avait été remplacé par Zelda et « le magicien qui d’un mouvement de main, fait lever le soir » par « un musicien qui fait jouer ses mains sur un ocarina ». Link était un bon chanteur. Les paroles de la chanson pénétraient au plus profond du cœur de Zelda. C’était le genre d’instant que l’on désire qu’il ne s’arrête jamais. Malheureusement, à l’approche d’un pont de corde, des hommes en armure encerclèrent les deux amants.
- Vous retournez au palais, princesse.
Link dégaina son épée et éventra sans difficulté trois hommes. Seulement, d’autres avaient saisi Zelda et menaçaient de lui faire du mal s’il ne se rendait pas.
Zelda avait envie de pleurer. Tout ça, son escapade, sa romance, ses projets ne pouvaient pas être condamnés maintenant, surtout que les hommes envoyés par son père ne semblaient pas avoir d’attentions respectueuses à son égard. Comme ils étaient tous persuadés que la jeune fille avait déjà donné sa virginité à Link, ils avaient l’intention de prendre un peu de plaisir avec la princesse libertine. Ce fut au moment où l’un d’eux entreprit de déchirer la robe de Zelda qu’une flèche vint transpercer le visage du malotru. Une pluie de ces projectiles vint s’abattre sur les agresseurs des amants. Ils furent bientôt les seuls debout. Alors, d’autres hommes apparurent sur les reliefs de la montagne. Ils avaient des tenues faites de tissus légers et leurs armures étaient de simple cuir. Ils avaient la peau bronzée. C’étaient des hommes du désert, des Gérudos. Le mieux bâti d’entre eux, un homme avec une longue chevelure rousse coiffée en une multitude de rastas, sauta sur le sentier pour mieux saluer ses nouveaux protégés.
- Qui êtes-vous ? Demanda Zelda d’une voix hésitante.
- Ganondorf, Seigneur du désert, des Gérudos et ton futur époux.
- Pardon ?
- Tu sais, le bruit a peut-être couru qu’elle préférait épouser un Gérudo plutôt que le marquis de Pressec, mais ça ne veut pas forcément dire que tu es beaucoup plus haut que lui dans le classement des bons partis.
Le chef des Gérudos se détourna de la jeune fille pour avoir une confrontation de regards provocateurs avec Link. Les deux hommes se regardèrent longtemps en silence. Zelda profita de cet instant de répit pour se remémorer ce que Link lui avait raconté sur ces guerriers sauvages. Ces pillards, oeuvrant principalement dans le désert, étaient connus pour leur sauvagerie et leur cruauté, massacrant de préférence les plus faibles, femmes et enfants, pour forcer les puissants à ne leur opposer aucune résistance. Depuis un ou deux ans, le chef des Gérudos commençait à s’intéresser aux trésors sacrés d’Hyrule et la seule personne ayant réussit à le repousser jusque là était… Link. La princesse sentait que cette entrevue avec le voleur du désert ne présageait rien de bon. Le colosse ne laisserait jamais son ennemi partir.
- On peut savoir ce que tu fabriques dans la province de Zoralons ? C’est à l’exact opposé de la province du désert, si je ne m’abuse. Ce n’est pas ta zone de chasse habituelle.
- Je change simplement de politique. Finit les pillages.
- Et tu remplaces ça par quoi ?
- Par de la politique… c’est bien pour ça que je me donne la peine de m’occuper de la jolie petite blondinette.
Zelda n’aimait pas le tour de la conversation. Ganondorf et Link étaient ennemis. Le Gérudo pouvait parfaitement s’en prendre à elle pour atteindre le jeune homme.

Ses craintes furent confirmées quand un des hommes de Ganondorf assomma le garde du corps de la princesse. Elle se retourna vers le seigneur du désert pour le supplier d’épargner son ami. Celui-ci lui répondit que cela dépendrait de sa coopération. La princesse se résigna à se comporter en otage. Link fut alors ranimé sans ménagements et forcé à marcher aux côtés de son bourreau. Zelda était inquiète quand à la suite des évènements, mais le chevalier, profitant d’un arrêt de la troupe pour surveiller un mouvement insolite dans le décor pour faire un écart sur le côté, agripper le bras de Zelda et l’entraîner vers le précipice. Alors que le Gérudo, furieux, lui hurlait de se tenir tranquille car il n’avait aucun moyen de lui échapper, Link prit la jeune fille dans les bras et après lui avoir murmurer de lui faire confiance, sauta avec sa protégée dans le vide, dans le ravin de plus de dix mètres de haut. Zelda hurla.

***

La reine Zelda se révéla toute en sueur. Ce rêve, ou plutôt cauchemar ne l’avait plus réveillée depuis près de trois ans. Ce saut dans le vide… Elle avait cru que Link, par dépit, voulait les tuer pour éviter l’humiliation d’être les prisonniers du seigneur du désert. A sa grande surprise, après une chute interminable, ils tombèrent dans un grand bassin d’eau stagnante. Le chevalier suicidaire fit signe à Zelda de le suivre dans un passage sous-marin, qui les conduisit dans une petite grotte couverte d’huîtres géantes. Link joua un air sur son ocarina, une rangée d’huître se déplaça pour ouvrir un passage. Ils arrivèrent ainsi dans les appartements privés de la princesse Toru, fille aînée du roi des Zoras.

La princesse sourit. Elle se souvenait de sa grande surprise en découvrant l’affinité qui liait Link à Toru. Un instant, elle avait cru que Link avait vraiment une liaison amoureuse avec la belle hybride femme-poisson aux formes parfaites. En fait, ils étaient de grands amis qui avaient fait les 400 coups dans leur jeunesse. Entre eux, il y avait toujours eu un grand lien de complicité.

La reine se remémora ensuite sa dernière rencontre avec la princesse Zora, l’année précédente, lorsqu’elle était venue au palais royal présenter les hommages de son peuple aux souverains d’Hyrule. Toru avait un air triste. Elle avait dit à Zelda qu’elle comprenait son choix, ses décisions, son mariage. Elle lui avait aussi dit qu’elle n’avait pas revu Link depuis un peu plus de trois ans, c’est à dire, peu après le début de la guerre civile. Ce jour-là, Zelda avait définitivement considéré Link comme mort.

La reine tenta de se rendormir, mais son esprit était perturbé. Quelque chose la dérangeait profondément, mais elle ne savait dire quoi.

A cet instant, la porte reliant sa chambre à celle de son époux s’ouvrit. Ganondorf, en tenue légère, entra dans la chambre.
- Tu ne dors pas ?
- Toi non plus ?
- Si je suis debout…
- Bah, tu aurais pu être somnambule et j’aurais pu profiter de la situation.
L’ancien seigneur des Gérudo vint s’allonger près de sa femme.
- Tu n’as pas besoin de ça…
Et il posa un baiser sur sa nuque.

Ce qui dérangeait Zelda lui revint à l’esprit. C’était son mari qui l’inquiétait. Elle se souvint de son mari à l’époque de la guerre civile. Ce n’était pas seulement le chef d’une tribut de voleurs et de tueurs, mais un redoutable sorcier mégalomane. Il l’avait terrifiée et menacée par une série de puissants sorts lors du siège de Birlène. Depuis qu’elle l’avait épousé, elle avait cru que cette tendance à la folie des grandeurs s’était calmée. Elle eut un frisson… de plaisir. Son homme commençait à lui faire des caresses indécentes. Elle revint à ses théories de sorcellerie. Depuis sa nuit de noce, elle avait cru qu’il avait troqué la magie noire contre la magie rouge. Nouveau frisson. La magie rouge, la magie du plaisir… ça, c’était certain, il devait en connaître un rayon pour pouvoir ainsi la tenir en haleine chaque nuit. Elle s’était donc convaincue que son laboratoire lui servait essentiellement a se perfectionner dans ce domaine et que ce n’était pas plus mal, mais depuis cette histoire de voix… Comment un fantôme pouvait-il le conseiller ? Et comment Ganondorf avait-il eu vent de la berceuse de Link ?

Cette fois-ci, elle ne put pas réprimer un cri de plaisir. Ganondorf avait su trouver sa zone la plus érogène… C’était un maître en matière de caresses coquines. Les questions se bousculaient dans sa tête. Elle se remémora sa nuit de noce. Elle attendait, terrifiée, recroquevillée dans un coins de la pièce, songeant même à s’enfuir et à tout abandonner. Puis il était arrivé, lui avait proposé des boissons, lui avait dit de s’asseoir tranquillement devant le feu, de se détendre. Il avait simplement commencé par parler et chanter des airs de son pays. Première surprise, le sorcier sanguinaire savait chanter des chansons populaires sur la brise et les dunes de sables. Le vin avait été assez fort, elle s’était vite détendue, il n’avait pas l’air de vouloir lui faire du mal et de toute façon, il faudrait bien qu’elle lui cède un jour, vu que rien ne pouvait plus la tirer d’affaire. Et finalement, la nuit avait été la plus fantastique de toute sa vie. Mais maintenant qu’elle y pensait, Ganon savait tout ce qui pouvait lui faire plaisir, jusqu’aux parfums et aux caresses. Comment diable avait-il su ? Et si ce fameux fantôme était chargé de l’espionner ?

Pour ne pas éveiller de soupçons auprès de son amant, elle se retourna vers lui pour lui rendre son amour. En excellente comédienne, elle su enflammer son regard de désir et donner à ses caresses une grâce sensuelle. Elle gardait cependant la tête froide. Ganondorf avait changé, soit. Il était devenu un amant parfait, un père attentionné, il avait révisé sa politique de soumission par la terreur pour des méthodes plus diplomatiques en envoyant la jeune femme comme ambassadrice de la paix. Elle était libre de tout ses mouvements, libre d’aller où elle voulait, quand elle voulait, de lui imposer ses points de vue quant à la façon de gérer le royaume. Il avait changé au delà de ses espoirs les plus fous. Mais ce « fantôme »… s’il la surveillait, cela voulait probablement dire qu’il ne lui faisait pas si confiance que ça. Elle voulait en avoir le cœur net.

- Ganon…
- Oui ?
- Tu te souviens du poème que tu m’as écrit il y a trois semaines ?
- Le quoi ? J’ai envoyé… Ganondorf paraissait encore plus surpris qu’elle, mais il se rattrapa rapidement.
- Je pensais que je t’en avais envoyé plus d’un. Duquel tu parles ?
- Mais je n’en ai jamais reçu qu’un.
- Mais j’en ai envoyé plusieurs.
« A quoi il joue ? Il ne dit pas la vérité. Et bien, soit, je vais entrer dans son jeu. »
- « Je viens du ciel et les étoiles entre elles… »
- Ha euh…
- Depuis quand es-tu poète ?
Ganondorf ne tenta même pas de lui répondre. Il lui déposa un baiser sur le front et se leva.
- Désolé, Zelda, celui là, je ne l’ai pas écrit.
Et il quitta la pièce.
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptySam 18 Nov - 16:23

j'admire ta fic est magnifique j'ai tout lus d'une traite
d'abord l'idée est tres original et puis reussir à ecrire sur un jeu video, je trouve cela admirable.
tes personnage sont tres attachants et pourtant ils sont loins d'etre des êtres parfaits.
L'histoire d'amour est genial
Je reclame la suite ^^
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyJeu 7 Déc - 10:58

***
« Je n’ai pas pu m’en empêcher. »
- Tu réalises ce que tu as fait ?
« Tu ne m’as pas laissé le temps de t’expliquer non-plus. »
- Qu’est-ce que c’est que ce poème à la noix ?
« Une chansonnette que Link lui chantait. »
- Encore… mais enfin, qu’est-ce qui t’a pris ? Je croyais que tu voulais qu’elle oublie.
« Souvenirs, souvenirs… Elle m’énervait un peu, avec sa soif de modifier le passé. Mais de toute façon, elle chantonne l’air à longueur de journée depuis qu’elle s’est mise à écrire ces fameuses chroniques. Tu n’auras qu’a dire que tu as interprété l’air à ta manière et que le hasard a fait que ta version correspondait avec celle de Link. Elle prendra ça pour une amusante coïncidence et s’attachera encore plus à toi pour ta ressemblance avec son ancien amour. »
Ganondorf poussa un soupir et se laissa choir dans l’unique fauteuil de son laboratoire.
- J’ai vraiment du mal à te suivre, des fois. Mais à propos des chroniques, est-ce que tu les as lues ?
« Oui. »
- La partie sur les entretiens privés avec le chef Goron ?
« Aussi. »
- Zelda a fait une allusion à un entretien supplémentaire de son chevalier servant avec le chef des Gorons.
« Ca m’aurait étonné qu’elle ne remarque rien. Elle n’est pas idiote. »
- Qu’est-ce que tu as fait dire à Link ?
« En gros, la même chose qu’au roi des Zoras. L’ancien roi d’Hyrule avait sous-estimé le pouvoir de persuasion de notre petit guerrier. Il était tellement convaincant, en brave héros ami des minorités ethniques ».
- Même Zelda n’avait pas vu ce qui se passait vraiment. Qui pouvait croire que…
« … que le premier chevalier d’Hyrule n’était plus qu’une marionnette depuis longtemps. »
- A ce sujet… je t’ai déjà posé la question à plusieurs reprises, mais tu as dévié à chaque fois la question. Quand exactement est survenue la « chute » ?
« Au moment où il découvrit la véritable nature de celle qu’il aimait, son caractère, ses talents de comédienne, son sens du devoir et des priorités... Lorsque la vérité toute nue apparut devant ses yeux, il perdit la foi et le héros d’Hyrule fut perdu. »

***

Zelda sentit son cœur se serrer. Convaincre le roi des Zoras serait une toute autre paire de manche que de rallier les peuples de la forêt et des Gorons. Les Zoras formaient un véritable royaume, une nation. L’Etat était vassal de celui d’Hyrule, il avait été annexé en tant que province, mais les Zoras restaient fiers et assez indépendants. De plus, si les Gorons se sentaient simplement dénigrés, les hommes-poissons, eux, avaient carrément rompus les relations diplomatiques avec l’autorité Hylienne. Ils étaient presque sur le sentier de la guerre. Toru, compatissante, avait expliqué à Zelda qu’ils se sentaient exploités et escroqués par le gouvernement hylien. S’ils avaient acceptés de recevoir la jeune fille, c’était uniquement grâce à l’amitié qu’ils vouaient à Link.

La princesse commença par les salutations d’usages et remercia le roi du Zoralons pour son accueil. Ensuite, elle commença à exposer le sujet de sa visite. Le royaume d’Hyrule était tombé sous la coupe du marquis de Pressec et elle souhaitait former une coalition suffisamment puissante pour le chasser.

Un Zora, premier conseiller du roi, la coupa, répliquant à l’assemblée qu’en réalité, la petite pimbêche voulait chasser son père du trône et comptait se servir des minorités en leur racontant des fables. Zelda ne se laissa pas démonter. Oui, elle voulait tenir tête à son père, qu’elle considérait comme incapable de lutter contre le marquis de Pressec et non, elle n’inventait rien. Le Zora répondit que la seule chose qui importait à la demoiselle, c’était d’échapper au mariage que lui proposait son père. C’est alors que Link prit la parole.
- L’histoire des fiançailles est encore un secret connu de cinq ou six personnes dans la plus haute sphère de pouvoir du royaume d’Hyrule et n’a pris forme qu’il y a moins d’un mois. Pour une personne n’ayant plus de liens diplomatique avec le gouvernement Hylien depuis près de deux mois, je te trouve un peu trop bien renseigné.

Les Zoras ont cette grande particularité d’avoir un épiderme réagissant à la moindre accélération du cœur. Sous le coup de la moindre émotion, un coup de foudre, une gêne, un petit mensonge, la peau prend une teinte rose. La couleur s’accentue selon le degré de nervosité du Zora. Cette particularité a donné la réputation à l’espèce Zora d’être les créatures les plus sages et les plus sereines qui soient. La réalité est que comme ces créatures, comme les autres, ont des petits secrets à cacher, elles ont acquis un art de self-contrôle hors du commun pour dissimuler leurs émotions. Cependant, il arrive que lorsque le choc émotionnel est trop important, les réactions épidermiques s’activent de façon incontrôlables. Le phénomène qui se produisit aux derniers mots de Link est un excellent exemple de ce phénomène : la peau du conseiller Zora devint rouge bordeaux.

***

« Je dois savoir ».
Depuis cette nuit où les doutes s’étaient infiltrés dans son esprit, la reine ne cessait d’y penser. Elle se mettait à voir des espions partout. Les suivantes que Ganondorf lui avait accordé étaient peut-être chargées de surveiller ses moindres faits et gestes. On l’observait de partout. Il devait y avoir des points d’observation secrets dans chaque pièce. Plus qu’aux premiers jours de sa captivité, il y a quatre ans et demi, elle se sentait menacée.
« Link, où es-tu ? Je n’ai jamais eu autant besoin de toi. »
Elle s’allongea sur son lit. Elle avait tant attendu le jeune homme. Lorsqu’elle avait été capturée par Ganondorf, elle espérait le voir bondir dans la pièce pour provoquer son tortionnaire en duel. Elle rêvait de le voir arriver sur un cheval au galop, la prendre en selle et l’emmener loin des Gérudo, des complots, de la guerre et d’Hyrule. Le jour où elle s’était résignée à épouser Ganondorf pour l’empêcher de mettre le royaume à feu et à sang, elle voulait le voir faire irruption dans le temple et l’entendre crier « JE M’Y OPPOSE !». Elle voulait qu’il vienne la prendre dans ses bras, la bercer et lui dire qu’il la protège, qu’il l’aime, qu’il pense à elle. Elle avait rêvé plusieurs fois qu’il était entré dans sa chambre pendant la nuit, et qu’ils avaient fait l’amour jusqu’au matin. Mais à son réveil, elle était seule dans son lit.

Link n’était jamais venu. Il n’était pas intervenu pour empêcher Ganondorf de la tourmenter. Il n’était pas venu s’opposer à son mariage. Il avait disparu. Il l’avait abandonnée.
« Pourquoi, Link, pourquoi ? Que t’est-il arrivé ? Tu me manques tellement. »
Elle se mit à pleurer. Seul son beau et courageux chevalier pouvait la rassurer dans cet instant présent. Comme elle aurait aimé qu’à cet instant précis, il apparaisse et lui dise qu’il veille sur elle.

Une porte grinça. Zelda retint son souffle. Quelqu’un entrait dans la pièce. Elle ferma les yeux, espérant que ses prières soient enfin exhaussée et que l’homme de ses rêves soit enfin près d’elle. Une voix de vieille lui répondit, coupant net ses espoirs.
- C’est Maria. Vous aviez demander à me voir, madame ?

***

« GANON !! RAMENE TOI!! ALERTE ROUGE ! »
La porte du laboratoire s’ouvrit à la volée et Ganondorf entra, essoufflé.
- Qu’est-ce qui te prends d’hurler comme ça ? On t’entend du bout du couloir.
« Il me prend que Maria fait plus de bruit que moi. Elle a vu ta femme. »
- Quoi ?
« Elle a parlé à Zelda d’un fantôme qui te conseille dans ton laboratoire et maintenant, ta femme nous fait une crise de paranoïa. Elle se méfie de tout et de tout le monde, et surtout de toi. »
- C’est pas vrai…
Ganondorf s’effondra sur le fauteuil. Tout ces efforts… Quatre merveilleuses années sur le point de partir en fumée. Il voyait d’ici le regard empli de peur et de dégoût de la femme qu’il aimait tant.
« Il faut faire quelque chose. Commence par éloigner Maria. On ne peut plus se permettre de la laisser divulguer nos secrets. Ensuite, on va trouver une histoire pour endormir sa méfiance… Lui dire que tu t’es créé un double fantomatique pour avoir un confident et apaiser ta conscience.»
- Et si je lui disais simplement la vérité ?
« Hein ? »
- Et si je lui expliquais tout. Au moins, ça me soulagera de toutes ces années de mensonges et ça clarifiera les choses.
« Non mais, t’es malade ? Tu veux notre mort à tout les deux ? »
- J’en ai assez de lui mentir. Je veux être aimé en toute sincérité.
« Je confirme, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ta tête. Rappelle tes chasseurs et allez faire une virée dans le désert, ça te changera les idées. Va humer le vent sec, va galoper dans les dunes, va chasser le lion. Reprends-toi, mon vieux. »
- Je suis sérieux.
« Je crois que je suis plus sérieux que toi. Si tu lui raconte tout, tu nous condamnes à mort. Personne ne nous pardonnera, tout le monde nous persécutera. Zelda ne te pardonnera jamais. Et puis moi alors ? Qu’est-ce qui m’arriverait, hein ? Réfléchis un peu. On peut tout sauver avec une histoire élaborée
- Quand je pense que c’est toi qui me dit ça.
« Et moi, que c’est toi qui veut devenir gentil et honnête. Tu as pris mes cours beaucoup trop au sérieux.»
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyJeu 7 Déc - 20:01

la suiiiiite
mais ce fantome c'est qui Link, pas link >< et où est link?
j'ai hate d'avoir les reponses à mes questions.
bravo
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyVen 8 Déc - 16:19

***

Immédiatement après le démasquage du traître Zora, Toru avait entraîné Zelda dans la salle la plus secrète de ses appartements, celle où elle s’entraînait à pratiquer la magie. La Zora se livrait à la magie élémentaire de l’eau. Elle pouvait faire bouillir ou geler un bassin d’eau en moins de dix secondes, comme elle pouvait la déplacer par télékinésie et s’en servir comme une arme redoutable. Ses pouvoirs lui avaient attiré une certaine crainte et vénération de son peuple et pas un seul Zora, même pas sa mère, n’avait jamais osé mettre les palmes dans son « sanctuaire ». C’était donc le meilleur endroit pour cacher la princesse Zelda le temps que les esprits se calment.

Les deux jeunes filles, quoique d’espèce différentes, étaient devenues les meilleures amies du monde en moins de deux jours. Elles pouvaient tout se dire, leurs peurs, leurs amours, leurs jugements… et leurs avis étaient souvent similaires.
« Si seulement nous nous étions connues plus tôt. Nous n’en serions certainement pas là », soupirait Zelda

Hélas, depuis l’incident lors de l’entretiens avec le conseil des Zoras, au lieu de se calmer, les esprits s’étaient déchaînés. Des Zoras achetés par l’ennemi… c’était de la faute du monde entier ! D’Arnoldi parce qu’il les avait corrompu, du gouvernement hylien parce qu’ils n’avaient rien fait pour éviter ça, des hyliens en général car ils méprisaient la noble race hybride et se fichaient de leur sort, des Gorons parce qu’ils les avaient laissé tomber et également de Zelda, parce qu’elle était venue les humilier dans leur cité. Link était épargné pour ses nombreux bienfaits. Le roi et ses conseillers voulaient faire subir mille et un supplices à la princesse d’Hyrule pour se défouler. Toru devait faire tout son possible pour sauver sa nouvelle amie.

- Tu ne pourras pas rester ici bien longtemps. Ils finiront bien par savoir où je t’ai cachée et je ne pourrais pas les repousser indéfiniment.
- Tu ne sais pas résonner ton père ?
- Tu as su convaincre le tien de chasser ton marquis adoré ?
- Ce n’est pas la même chose.
- C’est tout à fait la même chose. Mon père a autant besoin du soutien de son peuple que le tien. S’il va à leur encontre, nous sombrons dans le chaos car tout le principe de la royauté se base sur la confiance du peuple en son souverain. Ton père a tout accepté d’Arnoldi parce qu’il ne voulait pas de sang versé et sauver son royaume.
Zelda baissa les yeux. Elle n’avait jamais vu la situation de son père de cette façon.
- Les Zoras sont du genre têtus et fiers. Je ne peux pas leur dire qu’ils se comportent comme des enfants et qu’ils doivent te considérer comme une amie. Quand les Zoras sont en colère, ils sont rouges durant des semaines. Je ne peux pas me montrer autoritaire. Je ne veux pas faire usage de la violence contre les miens.
- Mais qu’est-ce qu’on peut faire, alors ?
Ruto alla s’agenouiller devant son bassin expérimental et contempla les reflets sur l’eau.
- Je peux peut-être… le temple de l’eau !
- Le quoi ?
- C’est un endroit très ancien et oublié. On dit que l’esprit Jabu y vit. On va te conduire là-bas et dire aux autres que tu te soumets au jugement de l’esprit. Tu en reviendras vivante après une semaine et les Zoras, pour cet exploit, te pardonneront.
- Euh… c’est sans danger ?
- Link et moi te rejoindrons par un autre chemin. L’esprit n’est pas agressif, mais des sales bestioles se sont installées à divers endroits. Le seul Jabu qui vit dans le temple est un gigantesque poisson qui donna jadis à Link une des écailles de mytril qui recouvrent son corps. C’est depuis ce jour que notre beau blond est considéré comme un Zora honoraire. On ira demander à Jabu une écaille, tu sortiras de la grotte toute seule et le tour sera joué. Les Zoras seront peut-être même prêts à t’aider à chasser Arnoldi.
Zelda hésita quelques minutes, puis approuva l’idée de son amie. Toru quitta alors la pièce pour mettre le plan à exécution. Aucune d’elle ne savait qu’elles étaient épiées et qu’un homme empêcherait leur plan de fonctionner.

***

La voix s’approcha du miroir magique.
« Montre moi la reine Zelda »
Le reflet se fissura comme s’il s’était brisé, puis les fissures se ressoudèrent, comme si le temps s’écoulait en sens inverse. A la place de l’image de la pièce sombre que le miroir avait l’habitude de renvoyer, on pouvait voir un salon éclairé, garnis de fleurs et de tapisseries, avec un mobilier raffiné, dans lequel évoluaient deux jeunes femmes. L’une d’elle était une simple dame de compagnie à qui on avait donné le rôle de secrétaire. L’autre était la reine d’Hyrule, allongée dans un fauteuil. Elle dictait à sa suivante la suite des chroniques.

La voix eut un rire narquois. La jeune mère était en train de décrire l’épisode du temple de l’eau. Quand il pensait que ce même miroir qui lui permettait d’épier la jeune femme était celui qui avait permis à Ganondorf de faire échouer son plan. Après avoir surpris la conversation entre les deux princesses, le sorcier s’était tranquillement caché dans l’entrée du temple, attendu que la jeune fille se soit engagée et que les Zoras ne regardent plus pour passer à l’action. Il s’approcha d’elle par derrière, l’immobilisa d’un bras et passa l’autre sur la bouche de la demoiselle pour l’empêcher de crier. Ensuite il incanta une formule et ils se télé-portèrent au camps temporaire du seigneur des Gérudos. Lorsque Link et Toru arrivèrent dans le temple, une heure plus tard, ils ne trouvèrent qu’une dague marquée au sceau du sorcier.

Quand ils furent obligés d’annoncer aux Zoras ce qui s’était passé, les hommes-poissons hurlèrent tous à la profanation et à la non-fiabilité des humains. Trois jours plus tard, Link prononçait son fameux discourt où il suggérait aux Zoras de déclarer leur indépendance et la guerre à quiconque pénétrerait sur leur territoire. Par un effet boule-de-neige, les Gorons, les provinces de Birlène et du désert firent de même. Tous se jetèrent sur les armes pour confirmer leurs décisions et se défendre contre les éventuels envahisseurs profitant de l’anarchie. Ainsi commença officiellement la guerre civile.

La voix soupira d’aise. C’est vrai que pour la guerre, tout s’était déroulé exactement comme prévu. Sur le miroir, Zelda avait sérieusement adapté l’histoire. Elle n’avait pas été enlevée par Ganondorf mais par des mages noirs au service d’Arnoldi. Le Gérudo l’avait au contraire sauvée en attaquant le campement des mages noirs. Ils s’étaient ensuite associés pour réunifier Hyrule par les armes.

La voix s’interrogea sur la version de Zelda. Combien de temps la jeune fille avait-elle réfléchi pour raconter cette histoire ? Qu’est-ce qui était vrai et faux dedans ? La voix n’avait pas suivit les mouvements du duo pendant la guerre. Elle était coincée par la déroute de sa marionnette dont elle n’avait plus besoin et dont elle devait trouver un moyen de s’en débarrasser. Que s’étaient-ils dit ? Comment Ganondorf avait-il traité la jeune fille ? Comment avait-il convaincu Zelda de se joindre à lui ? La voix se concentra sur la princesse. Elle aurait tout donné pour savoir ce qui s’était passé dans la tête de la jeune femme.
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meno-chan
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyVen 8 Déc - 18:24

le pantin qui est le pantin est-ce linK
enfin tous ca est tres bien ^^ continu
contente de ne pas avoir attendu
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Emie
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptySam 9 Déc - 0:10

aaah! quel plaisir de te re relire ma chère El Wap (et oui, tu postes sur 3 sites différents!) =)

Moi je connais la fin..mais je dirai rien! Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] 129ea
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptySam 9 Déc - 2:22

Heu... toi, ici? Mais tu me suis partout! C'est de la persécution, on dirait!

Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] 129ma Mais non, je déconne. Contente de te retrouver ici, je me sentirais moins seule.
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptySam 9 Déc - 2:42

mais t'es mon idole!! *yeux qui brillent!* mais nan, j'étais curieuse et j'ai pas pu m'empecher de vanter tes talents^^
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptySam 16 Déc - 16:44

***

Plaine de Birlène, un mois avant l’avènement de la Reine Zelda

La toile de la tente s’écarta et le sorcier aux cheveux roux passa la tête à l’intérieur.
- Allez, petite fille. Sors de là. C’est l’heure de se promener.
Par provocation, Zelda resta assise sur le matelas qui lui servait de lit. Ganondorf ne s’en énerva pas et entra dans la tente.
- Je te permets de sortir voir le soleil et tu refuses d’en profiter ?
La jeune fille ne répondit pas. Le sorcier détourna la tête et dit d’un ton indifférent.
- En fin de compte, tu aimes ça, que je te traite comme une chienne en te faisant sortir en te traînant sur le sol.
Sans dire un mot, elle se leva et sorti devant le Gérudo amusé. Ce petit bout de femme fière lui plaisait drôlement. Elle avait la langue bien pendue quand il s’agissait de lui tenir tête. Voir une femme lui résister était un fait si inhabituel que l’affronter dans des duels verbaux était devenu son jeu favori. Vraiment… il y a quelques semaines il n’aurait jamais cru qu’elle puisse l’intéresser à ce point. Quand il pensait qu’au début, il s’amusait simplement à la terroriser. Son regard terrifié l’excitait, mais il préférait celui de défit. A ce moment-là, il avait simplement besoin d’un otage pour progresser sans être sérieusement attaqué. Maintenant…

C’était une femme intelligente, il l’avait très vite compris. Elle avait immédiatement adopté l’aptitude pour éviter les coups, et en même temps, elle essayait de les contrôler. C’était une fine diplomate et avait réussi à soudoyer ses gardiens pour obtenir un meilleur traitement, sans jamais dépasser la limite et déclencher la fureur de son geôlier. Elle n’avait pas peur de tenir tête et savait s’imposer sans la moindre violence. Elle était impressionnante, vraiment. Il était dommage de détruire une pareille créature. Dans son plan de base, il avait l’intention de l’éliminer dès que ses objectifs seraient atteints. Il avait ensuite changé d’avis pour la garder comme concubine. A présent, il ne savait plus trop… Il connaissait bien le sort qui attendaient les femmes molestées. Pareilles à des fleurs, elles fanaient et dépérissaient de jour en jour, perdant le goût de la vie. Zelda ne méritait pas ce sort là. Une femme aussi exceptionnelle ne devait pas finir comme ça. Qu’allait-il donc en faire ? La fin de sa guerre se dessinait à présent. Il était aux portes de Birlène. C’était l’avant dernière sur sa liste. Une fois que cette ville tomberait, il se tournerait vers la capitale d’Hyrule, le château royal et le trône. Qu’allait devenir l’héritière d’Hyrule ?

« A Hyrule, la lignée royale se transmet par les femmes, ce sont elles qui deviennent les reines. Elles montent sur le trône vierges et pures, puis épousent l’homme qu’elles ont choisit pour devenir roi. C’est elle qui le sacrera dans le temple des milliers d’années. »
Mais pourquoi donc pensait-il à ce stupide extrait de la constitution Hylienne ?
« La lignée royale se transmet par les femmes… l’homme qu’elles ont choisi pour devenir roi…C’est elle qui le sacrera… »
C’est une loi ridicule !
« C’est elle qui le sacrera… »
Mais au fait… il est vrai qu’elle n’est toujours pas mariée et qu’elle est sensée assurer l’avenir du royaume, cette petite fleur. Quel que soit l’homme qui l’épouse, il deviendrait le souverain. Quelle façon plus légitime de prendre le pouvoir, sinon que d’épouser la princesse héritière ? Il eut un sourire amusé qui n’échappa pas à sa prisonnière. En faire sa femme… Il regarda la jeune fille qui faisait mine de l’ignorer. Il n’avait jamais réalisé à quel point elle était désirable. Ses cheveux blonds et sa peau qui devait être aussi douce que le sable fin des dunes, son corps ferme… Un tout nouveau plan se dessina dans sa tête alors qu’il marchait avec sa captive vers les avant-postes de son armée. Trois de ses plus proches compagnons d’armes s’approchèrent.
- Sir, rapports des éclaireurs et des préparatifs.
- Faites.
- Devant l’autre ?
- Quelle importance, elle ne peut rien faire.
Mais plus bas, il lui chuchota : « Elle ira à la ville porter mon ultimatum. Fait lui peur, bluffe s’il le faut. »
L’homme, ayant parfaitement compris le plan de son seigneur, se mit à faire un rapport sur les faiblesses remarquées de l’ennemi, ses plans de défenses présumés, et des sorts et armes préparées pour donner le premier assaut. Il leur fit voir les monstrueuses catapultes, les créatures d’assaut, puis il leur proposa de voir les premières lignes de soldat en préparation. Ganondorf sourit : « Excellente idée ». Et au lieu de s’avancer encore plus vers la ville, ils partirent pour la zone la plus éloignée, où se trouvaient des tentes et des roulottes de fer. Il jeta un œil en coin à la jeune fille. Elle avait déjà l’air assez nerveuse. Elle était bientôt à point. Il suffisait à présent de lui montrer ce qui allait avancer en première ligne. Elle savait déjà à quoi servaient les roulottes de métal pour y avoir été enfermée une semaine entière. Un autre serviteur dévoué du sorcier arriva à propos, lui annonçant que les tentes étaient fin-prêtes pour « l’équipement ». Ganondorf donna l’ordre d’amener cinq « soldats ». On fit sortir d’une des roulottes des hommes âgés de moins de trente ans, encore sains, quoique couverts de blessures et des traces de la captivité. On les conduisit sans ménagement dans une des tentes. Le sorcier y poussa son invitée. On enchaîna les prisonniers au dessus d’étranges symboles lumineux qui se voyaient très fort dans cette tente plongée dans l’obscurité la plus totale. On fit signe au seigneur que tout était en place. Le sorcier s’avança, se débarrassa de son manteau et saisit une étrange fiole verte. Il fit signe aux hommes de se couvrir les oreilles, ce qu’ils firent tous, sans aider la princesse. Il leur ordonna également d’obliger la jeune fille à regarder ce qu’il allait faire.

Il se plaça devant un des captifs qui le regardait d’un air terrifié, ne sachant pas ce qui l’attendait. Ganondorf ouvrit le flacon et en versa le contenu sur le prisonnier. Le cri d’horreur et de douleur qu’il poussa glaça Zelda jusqu’à l’os. Elle ne l’oublierait jamais. Le liquide vert et gluant se répandit, telle une créature visqueuse vivante, sur la moindre parcelle de peau. Une fumée s’en dégagea. Le corps du malheureux brûlait et le pauvre n’en hurlait que de plus belle. Le liquide se mit à entrer dans sa gorge. Les cris furent étouffés. A un moment donné, l’homme arrêta de se tortiller. Il s’affaissa, inerte. Le liquide disparu. A la place, il y avait un corps décharné et calciné, mais qui respirait encore en poussant un râle sinistre. Ganondorf récita une formule magique et le corps du martyr se redressa, tel un automate. Il poussa une longue plainte. Ce cri là aussi, la princesse n’allait pas l’oublier. Il était strident et terrifiant, semblant porter les cris de douleur et de désespoir de tout les êtres humains. Le seigneur des Gérudos jeta un regard furtif à la princesse. Elle était pétrifiée. Il y était peut-être allé un peu fort.

Les serviteurs de Ganondorf lâchèrent la jeune fille pour saisir des grandes perches et pousser le zombie dans une roulotte. Le sorcier saisit une autre fiole et se dirigea vers le deuxième prisonnier qui était également terrifié par ce qu’il venait de voir.
- NON !
La jeune fille se jeta sur le sorcier et lui agrippa le bras. Ganondorf sourit. Elle marchait. Il déposa la fiole saisit la jeune fille par le bras et le lui tordit pour qu’elle se tienne tranquille.
- Arrêtez ça ! Laissez les !
- Et pourquoi ça ? Ces créatures seront parfaites pour l’infiltration de la ville. Tu as entendu les plaintes de mon « effroi » ? Imagine une centaine de ces créatures se répandant dans Birlène. Personne n’osera résister. Ils seront tous pétrifiés comme tu l’as été et se rendront sans résistance. Il n’y aura pas d’effusion de sang.
Le sang… il lui avait déjà fait démonstration de sa cruauté lors du siège d’une ville commerciale. De nombreux vieillards, femmes et enfants avaient été sauvagement éventrés, alors que les hommes avaient été emmené en captivité pour servir d’esclaves… ou de futurs zombies. Les prisonniers que Ganondorf torturait en ce moment venaient de cette ville infortunée de Nane-Sy. Le regard de la jeune fille devint résolu.
- Il y a d’autre moyens, encore plus pacifiques…
Le sorcier se retint de sourire. Il avait réussi.
- Si la ville se rend, si elle dépose les armes…
- Si « elle se rend », mais elle ne se rendra pas.
- Laisse moi aller leur parler. Ils se rendront, ils n’opposeront pas de résistance. Tu les épargneras dans ce cas là ?
- Mais qui me dit qu’ils ne se redresseront pas contre moi dès que j’aurais le dos tourné ?
- Je t’en donne ma parole, je te jure sur ma vie et sur le royaume que plus personne ne s’opposera à toi, si tu cesses d’utiliser tes monstres et de torturer tes prisonniers pour étendre ton pouvoir. Je ferais tout pour instaurer la paix.
Ganondorf sortit pour faire mine de réfléchir. Zelda le suivit. Au bout de quelques minutes, il se retourna.
- Trois heures… On te déposera à la porte de la ville. Tu auras trois heures pour obtenir la soumission de la cité et m’amener les hauts responsables pour signer les accords. Après ce temps, je viendrai te chercher avec les troupes qui me plaisent.
La princesse accepta, le visage grave.

Deux heures et demie plus tard, la jeune fille sortait de la cité avec quatre Sheïkahs et sa mère.
Ils signèrent et acceptèrent toutes les conditions du sorcier, trop soulagés d’éviter le cruel siège. La ville fut démilitarisée, la magie limitée aux arts du spectacles, des guerriers Gérudos s’installèrent dans la ville pour la surveiller et des proches des responsables de la ville envoyés en otages à Ganondorf. Parmi eux, il y avait Anne-Lise Zelda, la reine. Ganondorf les envoya dans un de ses châteaux en bordure du désert pour les isoler du reste du monde. Lors d’un entretien privé avec la reine, il obtint la main de sa fille et sa coopération pour l’unification et la pacification totale du royaume. Deux semaines plus tard, les armées Gérudo étaient installées devant la capitale.

***

Ganondorf vida son cinquième verre de whisky. L’alcool lui montait bien à la tête, mais cela ne lui faisait pas oublier ses tourments. Il poussa un soupir de désespoir. Il était perdu. Que pouvait-il faire à présent ? Quelle histoire pouvait-il raconter à sa femme pour qu’elle l’aime encore ? Il se resservit un nouveau verre. Si seulement l’ivresse pouvait faire disparaître sa douleur. Il avait mal. Il aimait et en retour, il était haï. Il se sentait abandonné. Il perdait toutes ses forces.

Il pensa à sa femme, à la merveilleuse créature qui l’avait transformé en un brave petit chiot. Durant toutes ces années, il avait appris à faire le beau, à faire les tours et les yeux qui lui plaisaient, rien que pour la voir sourire et accepter de lui prodiguer ses douces caresses. Il avait été le maître du monde, le sorcier le plus puissant et le plus redouté de tout le pays et de bien d’autres contrées. A présent, il n’était plus qu’un faible petit animal prêt à tout pour un regard affectueux de sa maîtresse. Quelle ironie.

Quand il pensait qu’il désirait l’inverse lorsqu’il avait décidé de l’épouser. Il voulait qu’elle se courbe devant lui, se livre comme une fille docile et comble ses moindres caprices. Il attendait avec tant d’impatience le moment où il deviendrait le seul homme sur terre à avoir de droit de la toucher et enfin pouvoir exécuter les fantasmes qui le hantaient. Mais l’autre était venu… et lui avait fait comprendre que ce petit jeu ne pouvait pas durer longtemps et qu’elle se donnerait la mort en moins d’un mois et qu’à cet instant, la paix que la jeune fille avait réussit à lui apporter sur un plateau s’effondrerait. Il lui avait dit qu’il devait la séduire, qu’il devait se faire aimer d’elle et qu’il était prêt à l’aider à y arriver. Ganondorf avait accepté la proposition et l’autre lui fit découvrir la magie qui lui avait si bien réussi : la magie rouge.

Quelle magie enivrante que la magie rouge ! Ganondorf pensait avoir atteint le sommet en faisant venir les ténèbres, créer des zombies et faire trembler la terre, mais quand il découvrit les propriétés de la magie rouge… C’était un art tellement mystérieux, subtil et raffiné. Il y avait ces gestes et ces sorts qui pouvaient damner les âmes les plus pures. Il y avait ces gestes qui pouvaient apaiser les âmes les plus hostiles, les plonger dans des transes et les réduire à l’état de marionnettes. Il y avait tout ces sorts qui pouvaient faire naître les émotions les plus diverses dans les esprits les plus complexes. C’était une redoutable arme pour un homme politique. Il avait ainsi pu soumettre sans grande difficulté ses opposants et s’ouvrir une voie royale jusqu’au trône. Il avait ainsi acheté le peuple d’Hyrule qui ne le voyait plus comme un pillard sanguinaire mais comme un homme fort, vaillant et déterminé et comme le plus grand héros de leur temps. La population de la capitale d’Hyrule, à son arrivée, s’était rebellée contre le roi et le marquis de Pressec et avait fait entrer Ganondorf et sa jeune fiancée en libérateurs.

Le sorcier poussa un soupir. C’était vraiment le bon temps. Que pouvait-il faire à présent ? Réutiliser la magie pour plonger la jeune femme dans une béatitude éternelle ? Il pouvait le faire, il en avait le pouvoir. Il pouvait aussi les utiliser pour modifier ses sentiments, mais est-ce que cela en valait vraiment la peine ? Avec le temps, il avait appris à la respecter et à désirer mériter son amour. S’il se servait encore une fois de ses pouvoirs sur elle, il sentait qu’il ne serait plus digne d’elle.

Il se remplit un verre qu’il vida d’un trait, avant de s’effondrer comme un sac de pomme de terre sur son canapé.
Une personne contemplant un miroir se dit : « Mais il touche vraiment le fond, ce type. Qu’est-ce que je vais faire d’un ivrogne, moi ? Ca ne peut plus durer ! ».
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptySam 16 Déc - 23:09

ouah ca decoiffe, tres beau chap.

pour zelda empruntons les mots de souchon dans caterpillar:
Les filles nous font pas peur
Parce qu'elles sont toutes petites
Mais elles nettoient dans nos cœurs
A la dynamite


la suite ^^
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El Wap
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyVen 22 Déc - 2:58

Zelda, confortablement installée dans un siège roulant, recevait une délégation de Nane-Sy. De jeunes gens venaient lui remettre une vaisselle de porcelaine finement ouvragée qu’elle avait commandé il y a six mois. La jeune reine avait décidé de reconstruire la ville ravagée par son mari encore plus belle et plus riche qu’avant et avait personnellement encouragé l’artisanat à s’y développer. Le mobilier royal ne provenait plus que de cette ville. La reine était contente d’elle. La reconstruction de la ville avait été un franc succès. Elle poussa un soupir. Elle se demanda si son mari était capable d’éprouver ce genre de satisfaction pour ce genre d’acte. Elle le reconsidérait de plus en plus comme la brute qu’il était à ses débuts. Leurs relations avaient d’ailleurs commencé à se détériorer. Ce n’était rien de bien grave. Il évitait juste de trop souvent la regarder et lorsqu’elle pouvait lire dans ses yeux, elle y voyait de la lassitude et de la tristesse. Qu’est-ce qui s’était donc encore passé ? Est-ce qu’il sentait qu’elle ne lui faisait plus confiance ?

- Votre Majesté ?
Zelda revint à la réalité. Les jeunes gens étaient étonnés de constater qu’elle avait l’esprit ailleurs. La jeune reine s’excusa et demanda à ses hôtes de continuer la présentation de la vaisselle. Tout en s’efforçant de rester concentrée sur la réalité, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui se passait chez Ganondorf. Qu’allait-il se passer si leurs relations continuaient à se dégrader ? Une profonde peine commençait à l’envahir. Elle n’avait pas envie de faire souffrir le sorcier. Elle avait finit par s’y attacher. Elle avait finit par y découvrir un cœur faible et hésitant qu’il fallait soigner et protéger. S’il la surveillait, finalement, c’était peut-être qu’il s’inquiétait pour elle et qu’il voulait trouver un moyen de lui plaire? Elle eu un faible sourire qui ne passa pas inaperçu.

La suite de l’entretien se passa sans incidents. Les jeunes apprentis remirent leur précieuse livraison à des domestiques, saluèrent la reine et sortirent. Le dernier d’entre eux, le plus jeune, resta un instant dans la salle. Lorsqu’il fut sûr qu’il était seul avec la souveraine, il lui lança.
- Je suis sûr que vous pensez à lui, Madame. Je suis sûre que vous pensiez à Link-le-Vaillant.

Zelda cru que son cœur s’était arrêté de battre. Comment ce gamin… Il ne lui aurait pas jeté ce nom à la figure s’il n’avait pas un secret sur la conscience. Elle lui fit signe de s’approcher.
- Pourquoi penserai-je à lui, jeune homme ?
- Parce que… moi, je ne fais que ça.
- Tu l’as connu ? Tu l’as vu récemment ? Sais-tu des choses sur lui ?
L’adolescent prit un air grave.
- Je ne pourrais jamais oublier notre dernière rencontre, Madame.
- Mais quand l’as-tu vu ?
- Deux semaines avant votre couronnement, Madame.
Elle poussa un soupir. Ca remontait très loin.
- J’avais dix ans et j’accompagnais ma grande sœur à la recherche de fruits sauvages. Lorsque nous sommes arrivés prêts d’un bosquet, nous entendîmes des bruits étranges. Un homme était en train de rire, de rire comme un dément. Nous nous sommes approchés en nous cachant dans les buissons. Il y avait un homme qui marchait à quatre pattes, en hurlant et riant comme un possédé. Il s’est mit à se rouler par terre, puis s’est mit à genoux et a commencé à crier des injures à un personnage imaginaire. Il l’insultait, il le traitait de traître, d’assassin, de lâche. Puis il changeait d’intonation et il se moquait de lui. Il riait encore. Il parlait de spectacles, de marionnettes et de galerie des glaces. Il disait au personnage imaginaire que s’il se regardait dans un miroir, il ne se reconnaîtrait pas. Il le mettait même au défit de se contempler dans un miroir. C’était quelque chose de démoniaque. Moi et ma sœur ne savions pas comment réagir. Nous n’avions jamais vu ce genre de chose auparavant. Nous étions fascinés. Après, il a dit qu’il ne se laisserait pas faire, qu’il l’empêcherait de lui faire encore du mal. Ses cris étaient mélangés de cet horrible rire. Il a ramassé une épée et a crié qu’ « il » ne l’aurait pas! Il a commencé à se poignarder. Ma sœur a poussé un cri d’horreur. Il s’est arrêté et nous a regardé. Oh, par tout les dieux, comme j’ai eu peur. Il avait les yeux rouges, un regard si fou, si démentiel. Il a sourit et il nous a dit : « Allez, les jeunes, il ne faut pas avoir peur. La mort est la seule amie qui ne vous trahira jamais et qui vous attends toute votre vie. » Et il a continué. Nous sommes partis en courant et n’en avons jamais parlé à personne.
- Pourquoi me parle tu de ça ? Quel lien avec Link ?
- Mais Madame, au moment où l’homme m’a regardé, je l’ai reconnu. C’était Link !

***

- Tu as l’air tellement soucieuse, Zelda. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Ils étaient installés tout les deux près d’un feu, tel un vieux couple qui remâche ses souvenirs.
- Que se passe-t-il, Zelda ? Je vois bien que ça ne va pas depuis quelques jours.
La jeune femme respira un grand coup. Il était temps d’abattre les cartes et d’avoir une conversation sérieuse. Elle en avait plus qu’assez de vivre dans le mensonge et dans la peur.
- J’ai eu des nouvelles de Link.
Ganondorf eu un regard des plus surpris.
- Vraiment ? Tu sais où il se trouve en ce moment ?
- Non, rien de cela. Un enfant m’a juste dit l’avoir vu quelques semaines avant mon couronnement. Il serait devenu complètement fou et se serait suicidé de façon des plus morbides.
Ganondorf remarqua que les yeux de son épouse se retenaient de pleurer. Le roi poussa un soupir. Lui aussi était fatigué de jouer la comédie.
- Zelda, pourquoi as-tu accepté de m’épouser ? Ton cœur bat toujours pour lui.
La jeune fille ouvrit des yeux ronds. Elle ne s’était jamais préparée à ce genre de question.
- Parce que… pour plusieurs choses, en fait. D’abord, tu ne me laissais pas beaucoup de choix. Ensuite parce que j’avais décidé d’assumer mes responsabilités de princesse royale. Toru m’a un jour fait comprendre que j’avais un devoir envers mon peuple et qu’il passait avant ma propre vie. Je devais régner pour le préserver. Ce n’est pas toi qui me dira le contraire. Ce sont les arguments que tu as utilisé de façon détournée. Et puis, j’avais simplement envie d’être reine. J’attendais ce moment depuis ma plus tendre enfance. Et enfin, tu n’étais pas si mal que ça.
Ganondorf eu un faible sourire.
- Et si Link était toujours là ? Si tu savais qu’il était vivant et qu’il pouvait surgir à tout instant, est-ce que tu aurais agi autrement ?
Zelda hésita. Si Ganondorf lui posait des questions pareilles, c’est qu’il avait des choses à lui dire, lui aussi, à propos du chevalier.
- Si Link était là… Je ne sais pas trop. La décision aurait été beaucoup plus dure à prendre, c’est certain. Parce qu’il avait disparu, j’avais renoncé à l’idée que quelqu’un puisse un jour s’opposer à toi. Mais s’il était venu… Je ne sais pas, je ne sais absolument pas. Je me demande même si je me serais mariée un jour. Je l’aimais, mais un homme qui déclenche en quelques phrases une sanglante guerre civile est-il un bon époux et un bon roi ? Je ne sais pas si je l’aime jusqu’à en faire mon mari. Pourquoi tu me poses cette question. Tu me fais une crise de jalousie post-mortem ?
- Je ne crois pas que tu le connaissais vraiment.
- Et pourquoi ça, je te prie ? Je l’ai côtoyé plus longtemps que toi.
- Pourtant, tu n’as rien remarqué.
- Qu’est-ce que j’aurais du remarqué ?
- Il était fou !
- Il n’est pas fou ! C’est toi qui l’a rendu fou en le séparant de moi.
- Dès notre première rencontre dans le désert, j’ai eu l’occasion de constater qu’il souffrait d’un dédoublement de personnalité. Un gentil, calme et empli de noblesse, l’autre diabolique, cruel et sournois. Il changeait d’attitude et de visage en plein milieu des combats, et ça donnait une combinaison de techniques assez efficace.
- Menteur ! Tais toi !
- Avec le temps, la partie violente a pris le dessus. La scène à laquelle ton témoin a assisté était l’ultime confrontation entre les deux personnalités.
- Tais toi ! Tu ne sais rien de ce qui s’est passé.
La jeune fille s’était levée et avait saisit une statuette pour frapper le diffamateur. Ganondrof restait calme et résigné.
- Je sais très bien ce qui s’est passé ce jour là. On m’en a parlé aussi.
- Et bien évidemment, tu ne m’en as rien dit.
- Ben voyons ! Pour quelle raison t’aurais-je dit qu’il était tombé aussi bas ?
- Pour me le faire oublier, tiens !
- Et j’ai essayé, d’ailleurs. Ecoute. Assied toi et écoute. Je te dirais tout ce que j’ai toujours su sans rien te dire.
Elle lâcha la statuette mais ne s’assit pas. Le roi n’y prêta pas attention.
- Il n’est pas mort ce jour là. Quelques jours plus tard, il est arrivé sous ma tente. J’ai tout de suite vu qu’il n’était plus comme avant. La partie maléfique était désormais sa seule et unique personnalité.
- Qu’est-ce que tu en a fait ?
- J’ai fait ce qui était en mon possible pour le sauver et l’ai conduit dans le seul endroit où je disposait des moyens pour le calmer, dans mon laboratoire.
Zelda eu l’impression qu’un orage venait d’éclater. La voix…
- Je ne l’ai jamais tué. Je l’ai gardé en vie dans l’espoir qu’il redevienne un jour lui-même. Mais il était hors de questions de l’en faire sortir. Il était dangereux pour tout le monde, pour les hommes, pour toi, pour moi, pour lui-même. Je l’ai emmuré. C’est pour cette raison qu’on ne plus le voir, seulement entendre sa voix étouffée par le mur. Avec le temps, il s’est effectivement calmé et s’est accommodé de cette vie. Il m’a même offert ses services pour m’aider à régler toutes sortes de problèmes. Seulement, il n’a jamais vraiment guéri. Son mauvais côté est toujours là, et de temps en temps, il me fait des crises de démence bien plus effroyables que les hurlements d’un effrois.
- Je ne te crois pas le moins du monde.
- Si tu y tiens, tu n’as qu’à aller vérifier. Voici la clef du laboratoire. Elle ouvre la première porte de fer comme toutes les autres clefs. Ensuite, tu dois la brandir devant le mur de briques blanches pour te mener à sa « chambre ».
Zelda resta silencieuse. Pourquoi lui en parlait-il maintenant ? Ce qu’il lui racontait ne pouvais pas être possible. Link, fou ? Non, jamais ! Elle l’avait vu si calme, si empli de sang froid, si bon, si généreux. Il ne pouvais pas être réduit à l’état d’aliéné. Ganondorf lui avait jeté un sort pour le faire disparaître.

Elle en aurait le cœur net. Elle pris la clef et se dirigea vers la porte. Ganondorf la rejoint et lui glissa une dague dans les mains.
- Prends ça… on ne sait jamais avec lui. Si jamais tu dois te défendre…
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyVen 22 Déc - 20:35

OO la suite ¤_¤
trop de suspens
j'adore
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyMar 26 Déc - 17:40

Plaine d’Hyrule, sous les remparts de la capitale, huit jours avant le couronnement de la reine Zelda.

Ganondorf n’en croyais pas ses yeux. Devant lui, il y avait un jeune homme aux cheveux blonds, sales et long. Ses vêtements étaient en guenilles. Ses yeux étaient rouges comme le feu et habité d’une lueur démentielle. Il reconnaissait le misérable intrus. Il n’aurait jamais cru le voir dans cet état, quoi qu’il s’attendait à un événement de ce genre. Que venait-il faire ici, à présent ? Est-ce qu’il allait se battre ?
- Ca faisait longtemps, dis-moi.
- Cinq mois et 22 jours. J’ai attendu ce moment.
- Tu en as mis du temps, à venir.
- Pas prêt, pas au point.
Le regard de psychopathe disparaissait progressivement du visage du chevalier déchu.
- Et tu espères que tu pourras m’affronter comme ça, alors que j’ai plus de trois milles hommes à portée de main pour te neutraliser ?
- Je ne suis pas venu pour te faire la peau.
- Tu es venu pour quoi, alors ?
- Pour Zelda, qui d’autre ? Tu as vraiment l’intention de lui faire subir les tourments du mariage ?
- Elle me l’a proposé elle même. C’est qu’elle y est parfaitement résignée. Elle est prête à m’offrir le royaume et son corps. Vois-tu, j’ai hâte de pouvoir partager son lit.
- Pauvre idiot. Tout ce qu’elle espère, c’est pouvoir sauver un maximum de gens avant de mettre un terme à ses souffrances. Elle est au bord du suicide.
- Et alors ?
- Tu veux qu’elle meurt ?
- Tu espères quoi, au juste ?
- Que tu ne la tues pas à petit feu. Je l’aime encore assez pour souhaiter lui éviter toutes ces souffrances.
- Elle a choisi sa voie. Elle a accepté de devenir la femme d’un homme qu’elle a en horreur.
- Ca peut changer, et ça ne tient qu’à toi.
- Qu’est-ce que tu inventes, toi ?
- Je peux t’aider à t’en faire aimer. Je l’ai séduite, j’ai séduit des peuples entiers, je peux te donner ce don.
Ganondorf partit d’un grand rire. Il appela ses gardes pour faire enfermer le jeune homme.
- Et pourquoi tu ferrais ça ? Donne moi une seule raison de te croire.
- Je ne veux pas qu’elle souffre, c’est tout. Quant aux talents que je suis prêt à t’enseigner, tu y a déjà été confronté. Ce sont eux qui m’ont permis de provoquer ce déchaînement de violence et d’endormir la méfiance de tes gardes pour venir jusque dans cette tente. Imagine juste qu’en une seule phrase, tu peux pousser des milliers de gens à hurler « à mort » ou « Vengeance » ou encore « Vive le roi ».
Ganondorf ne voulait pas écouter les propos du chevalier. Il l’avait déjà eu par la ruse dans le passé. Cela pouvait encore être un piège. C’était certainement un piège, d’ailleurs. D’un autre côté, les pouvoirs dont il lui parlait étaient assez intéressants. De plus, s’il pouvait vraiment transformer la séduisante princesse en douce amante… Un viol brutal ne serait drôle qu’une fois, mais des étreintes passionnées, il ne s’en lasserai jamais.
- On verra ça… après le siège.
- Le dégoût qu’elle éprouve pour ta personne n’en serra que plus grand et le peuple ne t’en haïra que d’avantage.
- Et bien sûr, tu connais les moyens de faire en sorte que je passe pour un héros et qu’elle me tombe dans les bras ?
- Oui, et ces moyens s’appellent la patience, l’humanité et la magie rouge.

***

Zelda gravit les marches de la haute tour. Ganondorf n’avait fait aucun geste pour l’empêcher d’aller le voir. Pourquoi ? Il savait qu’elle libérerait Link et qu’elle annoncerait au monde entier que…
Elle réfléchit. Elle ferait quoi, au juste ? Elle divorcerait, elle chasserait Ganondorf et épouserait le malheureux captif ? Absurde. Il pouvait peut-être lui annoncer la vérité, mais la laisser le chasser de sa vie, certainement pas. Le peuple avait accepté Ganon comme libérateur et sauveur. Il ne permettrait pas qu’on change de souverain comme on change de vêtements. Et est-ce qu’elle voulait vraiment épouser Link ? Elle avait certes envie de le serrer dans ses bras, de guérir ses blessures, mais l’épouser ? Après s’être donnée corps et âme à son pire ennemi et avoir porté ses enfants ? Est-ce qu’il lui pardonnerait ? Et elle pensa aussi à son fils Taël. Elle aimait l’enfant, même s’il était le fils d’un imposteur. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle chassait son père et lui en imposer un autre. Chasser Ganondorf, c’était détruire la vie et le royaume qu’elle s’était construits.

Elle arriva devant la fameuse porte. Elle regarda un moment la clef. Peut-être que ce n’était pas la bonne et qu’il l’avait donnée pour gagner du temps ? Non, c’était la bonne clef. La reine entra sans efforts. Le laboratoire avait bien changé depuis son dernier passage. Il y avait bien une bonne dose de flacons et d’alambics, mais tout était propre et rangé. Il n’y avait plus ces monstrueuses expériences. Rien que d’agréables odeurs de fleurs et de passions. Elle se fit violence pour ne pas s’attarder à les respirer et s’approcha du fameux mur dans lequel était encastré la fameuse armoire. En quoi brandir les clefs pouvait-il lui permettre de passer ? Elle exécuta le geste. Les pierres se mirent à remuer, à tourner, à pivoter. Elles se déplacèrent pour laisser un passage de la taille d’une porte normale. Zelda inspira et s’approcha du passage. La pièce dans laquelle elle entrait était plongée dans la pénombre. Elle pouvait voir que l’espace était assez grand, qu’il y avait un miroir et un lit… et que quelque chose bougeait sur le lit. La chose se redressa brusquement et la regarda d’un air incrédule.
« Zelda, c’est toi ? »
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyMar 2 Jan - 0:41

Ganondorf but un nouveau verre de whisky. Tout était finit, maintenant. Zelda allait le chasser. Elle ne lui pardonnerait jamais d’avoir caché Link pendant toutes ces années, de lui avoir menti… Et elle finirait sans doute par savoir qu’il avait utilisé de la magie rouge pour qu’elle s’attache à lui. Elle allait le détester. Tout était définitivement perdu. Elle ne l’aimait plus. Elle ne l’avait peut-être jamais aimé. Elle aimait ce pauvre fou qui ne l’aimait plus depuis une éternité.

Un instant, son ancien « lui » lui suggéra de prendre les choses en main pour éviter la catastrophe. Il fallait enfermer la reine dans sa chambre, prendre son propre fils en otage pour qu’elle se tienne tranquille et supprimer définitivement ce chevalier schizophrène. Le roi chassa rapidement cette idée. Elle lui aurait semblé la meilleure il y a quelques semaines encore. A présent, il doutait de sa réussite. Oui, il pouvait menacer la jeune femme. Ca pouvait très bien marcher s’il voulait simplement qu’elle lui obéisse. Mais en faisant cela, il ne ferait qu’attiser sa haine. Il la savait intelligente. Elle était capable d’organiser un complot pour se délivrer, voir le supprimer. Enfin, il l’aimait. Il ne voulait pas la voir pleurer et souffrir.

Il pensa également à Link, fidèle compagnon de ses ténèbres. Il ne l’avait jamais détesté. Le chevalier avait toujours été son meilleur adversaire. Bien que ce gamin l’ai terriblement gêné, il éprouvait du respect pour lui et savait pertinemment que sa disparition serait une des pires choses qui puissent jamais lui arriver. Ganondorf soupira. Perdre son plus proche confident, sa némésis, était-il pire que de perdre la femme qu’il aimait ?

Il se rappela ensuite les nombreuses nuits passées avec ce guerrier déchu emmuré dans son laboratoire. Il avait été fasciné par cet étrange être aux deux visages. Il y avait le côté gentil, qui s’efforçait de lui inculquer le respect de la vie et la vraie signification de l’amour, puis le côté maléfique qui, avec sa magie rouge, considérait la terre entière comme un spectacle de marionnettes dont il tirait les ficelles. Il traitait même sa moitié paisible de pantin dont il se servait pour exercer en toute tranquillité ses sorts de magie rouge les plus vicieux. Le Link maléfique, bien qu’il se croie le maître de la partie, était, malgré lui, influencé par son double. Au bout de deux ans, le prisonnier lui parlait plus de miséricorde et d’admiration que de répressions sanglantes et de terreur. Cela avait soulagé le seigneur des Gérudos de savoir que son vieil ennemi récupérait son humanité. Au bout de trois ans, il eu l’impression d’avoir retrouvé le jeune sot qui avait pris l’habitude de se dresser entre lui et l’objet de ses convoitises. De temps en temps, un accès de folie lui rappelait la cruelle déchéance du chevalier.

Ganondorf fut sur le point de se resservir un troisième verre quand un doute affreux lui traversa l’esprit. L’apparition soudaine de Zelda dans sa cellule ne risquait-elle pas de provoquer une nouvelle crise ? Il se releva en un bon et se rua dans le couloir. Seule avec une dague, la jeune femme ne saurait pas se défendre contre le dément.

***

- Dégage, petite sotte !
- Link, écoute moi, tu es sous l’emprise d’un sort de Ganondorf. Laisse moi t’aider à t’en délivrer.
- Il ne m’a rien fait, stupide femelle. C’est moi qui l’ai empoisonné, jour après jours, mois après mois, année après année.
- Réveille toi Link, laisse moi t’aider.
- Je n’ai pas besoin de ton aide. Je n’ai besoin de personne.
- Ganondorf s’est servi de la magie rouge contre toi, Link. Je sais qu’il la manie. Il t’a trompé comme il m’a trompée, moi.
- Il n’a pas pu me tromper, idiote ! Crois-tu vraiment que je lui aurai enseigné cet art si je ne connaissait pas un moyen de m’en prémunir ?
- Quoi ?
- Ah, mon cher élève n’a pas osé te parler de notre petit pacte ?
Le dément se redressa et tira Zelda dans le laboratoire.
- Regarde tout ces flacons, ces bouteilles, ces alambics, ces fioles… Que d’exquis parfums, n’est-ce pas ? Ca ne te rappelle rien ? Ca ne te rappelle pas les crèmes que j’utilisais pour « détendre mes muscles » ? Regarde mieux… Tiens, celui-là… je l’avais emmené avec nous dans notre fuite. Il a été très utile. Pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu ne comprends toujours pas ? Pourquoi crois-tu que tout le monde aimait Link-le-vaillant ? Pourquoi possédait-il ce charisme indéfinissable ? Je vais te le dire. Il possédait une collection impressionnante de charmes de séduction et d’envoûtement qu’il utilisait comme parfums. Il envoûtait tout le monde, même son ennemi juré, Ganondorf, même la petite princesse si farouche d’Hyrule. Il a trompé tout le monde. Il a triché. Il n’était ni gentil, ni beau parleur, ni courageux. Il avait simplement un « parfum » qui touchait ses interlocuteurs au plus profond de leur âme.
Il obligea la jeune fille à respirer le contenu d’une petite fiole.
- Celui-ci aussi j’en suis fier. J’en ai glissé l’essence dans des cadeaux que je faisait aux chefs des diverses cités que nous visitions quand nous nous promenions en cette veille de la guerre. L’odeur provoque une montée d’égoïsme peu courante. L’odeur s’est imprégnée dans leur cœur et le moment venu, ils se sont tous déchaînés, comme je le voulais.
- Link… arrête ! Reprends toi. Pourquoi aurais-tu fais ça ? Tu n’aimes pas la violence. Tu rêve d’une terre de paix.
- Mais tais-toi donc ! Qu’est-ce que c’est que la paix ? Une période où les armées ne circulent plus ? Où les morveux se multiplient et les granges se remplissent de blé ? C’est une idée stupide qui germe dans la tête d’un grand nombre d’individus et qui dit qu’il ne faut plus se battre ? C’est idiot ! Parce qu’il suffit qu’une seule personne pense le contraire pour qu’elle écrase tout les crétins qui n’ont pas pensés à se défendre. Ca n’existe pas, la paix ! L’autre idiot pensait que c’était possible, jusqu’à ce qu’il t’entende lui raconter une histoire toute faite de complot pour te pousser au mariage. Tu l’as terriblement déçu, tu sais, petite idiote.
- Toi, tais-toi. C’est à Link que je parles. Je parle à celui que j’aime et qui m’aime.
- Mais aucun de nous ne t’aime ! On te déteste, on te méprise. Tu nous dégoûte ! Petite salope qui se tortille de plaisir dans les bras de son bourreau. Il n’avait mis que quelques gouttes d’aphrodisiaque dans ton verre de vin et comme tu y es allée. Tu aimais ça, hein, de t’envoyer en l’air avec cette bête de sexe ! On t’a vu. On t’a vu crier de plaisir. On t’a vu jouir et le faire jouir.
- Link, voyons !
- Oh, j’ai choqué sa maaajesté…
- La ferme, toi. Je veux parler au Link que j’ai aimé.
- Mais il t’as menti, pauvre sotte. Il ne t’aimait plus… Il ne … ne voulait pas que tu souffres. C’était mieux pour tout le monde que tu épouses Ganondorf. Il ne te déplaisait pas, et il pouvait te protéger et t’apporter tout ce que tu voulais. C’était pour ça que j’ai voulu l’aider. Il était la solution au problème d’Hyrule. Ne nie pas, Zelda.
La jeune fille resta silencieuse. Le chevalier avait enfin repris une voix normale. Il était redevenu lui-même.
- Il avait l’armée, il avait le pouvoir, il avait la volonté. Il avait tout ce qu’il fallait pour nettoyer le royaume et rétablir un pouvoir fort. Je n’aurais pas pu le faire, Zelda. Je n’aurais pas pu. J’ai vu que tu faisais des merveilles pour obtenir la soumission dans le royaume. J’ai vu que vous formiez une équipe gagnante, tous les deux et je ne comptais pas, là-dedans.
- Ne racontes pas n’importe quoi, Link. Peut importe d’avoir une équipe qui gagne. Tout ce qui m’importe, c’est que nous soyons heureux, toi et moi.
- Justement, Zelda. C’était très bien comme ça. J’ai vu que tu commençais à l’aimer, que lui t’aimais et prenais bien soin de toi et de ton royaume. Regarde. Tu as même eu des enfants. Tu aimes ton fils. J’ai vu que tu l’aimais, que tu lui chantais des chansons et lui racontait des histoires pour le bercer. J’ai vu que tu le prenais dans les bras pour le chatouiller, pour le cajoler. Tout marche parfaitement. Ne gâche pas tout ça. Je suis bien où je suis, loin de ce monde que je n’aime plus assez pour le défendre.
- Mais tu es loin de moi et j’ai besoin de toi. Je t’aime, Link. Pendant toutes ces années, je n’ai cessé de penser à toi et rêvé de nos retrouvailles. Pardonne moi d’avoir abandonné. Au bout de quelques mois après mon couronnement, entendant que tu avais disparu dans la nature, j’ai commencé à croire que tu ne reviendrais plus. Si seulement je savais que tu étais si près. Je n’aurais pas renoncé…
- Mais renoncer à quoi, petite idiote ?
Zelda frémit. La partie maléfique avait repris le dessus. Les yeux rouges s’étaient rallumés. Il la saisit par le bras et la força à s’agenouiller sur le sol.
- Tu ne gâcheras pas mes projets, tu m’entends ? J’ai fait de Ganondorf un agneau. Ce royaume n’est un qu’un royaume de pantins qui dansent devant les masques qui les gouvernent et c’est mon œuvre Si le peuple pouvait se regarder dans mon précieux miroir, il verrait les fils, il verrait la scène! Tu ne détruiras pas ça ! Tu vas retourner dans ta chambre, tu vas dire à Ganondorf de te faire l’amour et tu joueras encore ton rôle de déesse de l’amour incarnée. Tu continueras jusqu’à la fin de ta vie d’être la marionnette de mon œuvre ! A présent, rampe ! Rampe comme la petite langue de vipère que tu es et fais les tours qu’on t’ordonne de faire.
Une larme roula sur la joue de Zelda. Ganondorf n’avait pas menti. L’homme qu’elle avait aimé était vraiment fou. Arriverait-elle à le calmer ? Elle se rappela que son mari s’y était efforcé durant des années et qu’il n’y était pas encore parvenu. Aurait-elle la patience et l’amour pour le sauver ?
- C’est une bonne fifille, ça. Maintenant, pour me montrer que tu vas être sage, tu vas lécher ma botte.
La jeune reine regarda le monceau de cuir pourri qui servait de botte au schizophrène du laboratoire. Non ! Elle ne s’abaisserait pas à ça.
- Fait le ! Cria le fou en la frappant au visage.
- Non ! Je ne suis pas une marionnette et je n’ai ni fils, ni masque, ni clochettes. Je mènerai la vie qui me plait et tu ne décideras pas de ce que sera ma vie. Tu n’es pas un metteur en scène.
- Oh si, je déciderai. Ton mari est en mon pouvoir. Ton fils et l’enfant que tu portes sont en mon pouvoir. Pour eux, tu seras bien obligée de jouer le rôle que je t’ai écrit. Tu ne tiens pas à ce que l’être qui se développe en toi vienne au monde à l’état de cadavre, n’est-ce pas ?
Zelda frémit. Il n’allait tout de même pas oser…

Le dément fracassa une fiole sous le nez de Zelda. Il poussa la tête de la jeune fille juste au dessus de la flaque.
- Tu seras obligée de respirer, ma petite. Et lorsque l’essence entrera dans ton corps, elle détruira cette chose qu’on appelle enfant.
Zelda se retint de respirer. Elle devait résister… Mais la douleur lui faisait perdre ses forces. Elle n’arrivait pas à se débattre. Elle commençait à suffoquer…

Soudain, la main de son tortionnaire se retira de sa nuque. Une voix tonna :
- Ca suffira, monsieur le-metteur-en-scène. Retourne dans ton monde de ténèbres.
C’était la voix de Ganondorf.

***

- Pourquoi m’as-tu laissé le voir, Ganon ?
- Qu’aurais-tu fais, si je ne l’avais pas fait, si je t’avais menti ?

Les deux époux étaient à présent dans la chambre de Zelda. La jeune reine était allongée sur son lit, alors que son mari veillait au correct fonctionnement du feu. La jeune femme était encore tremblante. Elle ne se remettait pas des évènements.
- Merci…
- De quoi ?
- De m’avoir dit la vérité, de m’avoir laissé choisir, même s’il était évident que je ferais le mauvais choix.
- Je crois qu’il était nécessaire que tu le voies. Sinon, tu aurais continué d’attendre ton héros toute ta vie et moi, de me sentir le mal aimé.
- Tu te sens toujours mal aimé ?
- Plus que jamais. Je sens que ton cœur bat pour un être incapable de comprendre le moindre de tes sentiments, et le mien alors ? Songe-tu un seul instant à le sonder ? Essayes-tu seulement de sentir la douleur qui le ronge ?
- Que vas-tu faire de lui ?
- Link ? Je n’ai pas envie de le tuer. Je l’ai apprécié comme mon propre reflet dans le miroir. Après toutes ces années, nous ne sommes pas loin de cette métaphore. Et toi, as-tu envie qu’il meure ?
- Non, bien sûr que non. Je l’aime encore, même si je sais que ce n’est plus possible. Je veux qu’il vive, je veux continuer d’espérer qu’il retrouvera la raison mais je ne l’épouserai jamais, ne t’inquiète pas. Je crois qu’il me ferait trop peur.
- Et moi, je ne te fais plus peur ?
- Cela fait des années que je ne te crains plus. Tu m’a montré que je pouvais te faire confiance et me reposer entre tes bras en toute tranquillité.
- Merci.
- De quoi ?
- D’enfin me dire que j’ai un bon côté. J’en ai douté si longtemps.
Le souverain d’Hyrule vint s’asseoir à côté de son épouse. Il était fatigué. Cette nuit avait été si riche en émotions.
- Par toutes les déesses, qu’est-ce qu’il lui est arrivé pour qu’il devienne ainsi ?
- Je suppose qu’il n’avait plus confiance en personne et que sa peur et sa déception l’ont perdu.
- Il a tout de même cru à quelque chose pendant toute sa vie. Avant de sombrer, c’était le meilleur homme du monde.
- Je pense qu’il croyait en toi et en un monde meilleur. Mais quand tu as fait usage de tes charmes pour le convaincre de t’aider à échapper à Arnoldi, il a dû être sérieusement ébranlé.
- Tu crois que c’est de ma faute ?
- Je crois qu’il a toujours douté et que les tourments de son esprit sont venus de là. Tes paroles n’ont été qu’une pierre qui roule et qui entraîne les autres dans sa chute. Il a eu la force de lutter contre son mauvais côté et le dissimuler durant des années, mais cet événement a rompu l’équilibre.
- Si seulement je l’avais aidé à être plus fort…
- Des gens croient en la religion, en des dieux qui les protègent et les jugent à la fin des temps. D’autres croient à la force, au pouvoir, à l’argent. D’autres croient à eux-même, à un idéal qu’ils se sont fixé. Ca ne donne pas de mauvais résultats, en général. Ceux qui ne croient en rien n’ont pas la force et la volonté qu’ont les autres pour résister à cette cruelle épreuve qu’est la vie. Lorsque Link a perdu ses croyances, il a perdu sa meilleure arme contre son côté maléfique et c’est ce qui l’a perdu.
- Est-ce que tu crois à quelque chose, toi, Ganondorf ?
- Il y a cinq années, je croyais au pouvoir et à moi-même. Je pensais que j’était né pour être le maître de l’univers. J’avais la force, j’avais le pouvoir, j’avais la volonté. Puis tu es entrée dans ma vie et grâce au bon côté de Link, j’ai commencé à croire que l’amour était encore mieux. Je crois à l’amour, grâce à Link et à toi.
- Il avait raison, finalement. Il a fait de toi un agneau.
Ganondorf grogna et détourna la tête, vexé. Zelda ne put s’empêcher de sourire.
- Mes ancêtres en mourraient de honte s’ils ne l’étaient pas déjà. Mais ce n’est pas si terrible que ça, finalement. C’est même très bien. J’ai l’impression d’avoir accomplis un exploit qu’aucun d’eux n’a jamais eu le courage d’accomplir. Et toi, tu crois à quelque chose ?
- Je crois aussi à l’amour, à la paix entre les hommes, à l’avenir de nos enfants, à la guérison de Link par l’amour et à nous deux…
Et les deux époux s’embrassèrent.

Dans une salle sombre, derrière un miroir, une voix répondit : « Je crois aussi à vous deux et à votre amour. Le reflet du miroir ne ment pas. Mais c’est pour cette raison que je ne dois plus en faire partie. »
Le chevalier déchu se leva, brisa la glace du miroir magique, saisit un des morceaux et se trancha la gorge.

FIN
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] EmptyMar 2 Jan - 16:15

c'est finis vraiment oo
le chapitre etait tres bien et link est vraiment ...pervers.
quel fin!
c'etait une fic super ** bravooooo
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MessageSujet: Re: Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée]   Miroir Brisé (sur Legend of Zelda) [terminée] Empty

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