et voilà la suite, où tout ne semble pas se dérouler comme il le faudrait XD (ce qui fut l'un des premiers titres de ce chapitre XD, mais histoire de détendre l'atomsphère j'ai laissé Murphy occuper une bonne place XD
mais je suis pas très satisfaite de ce chapitre, le fait que Nael ne trouve pas le médaillon s'est imposé dans mon esprit (au départ, il devait le trouver >.<) et je voulais pas que certains indices soient révélés aussi tôt non plus >.<
bref, j'espère que vous aimerez plus que moi
Chapitre 4. Où Murphy dérange nos personnages.
Alors que les cinq autres jeunes gens avaient trouvé une pierre, ou se posaient des questions, alors que, dans une caverne d'Ayachorn, les tensions se dissipaient peu à peu, Nael observait tous ces morceaux de métal forgé posés sur le sol. Des clés de toutes tailles, de toutes couleurs, de toutes formes... Il mit de côté celles qui, visiblement, ne pouvaient pas ouvrir l'imposante armoire en bois ancien, les trop fines, les trop récentes, les trop rouillées...
Enfin, il étala devant lui les deux dizaines qui restaient.
Il s'apprêta à prendre la première de la rangée, avant d'hésiter, avec sa chance, il les essaierait toutes avant de trouver la bonne. Il prit la dernière qu'il aurait pris habituellement, et la glissa dans la serrure. Pas la bonne... Une autre, puis la suivante, et encore une... A chaque fois, il la relançait sur le tas dans un mouvement rageur.
Et ce qui devait arriver arriva... Il avait essayé toutes les clés, sauf celle qu'il aurait choisi en premier sans son hésitation...
Sacré loi de Murphy : c'est toujours la dernière clé qui est la bonne...
Enervé, il serra le morceau de métal et fit tourner rapidement la serrure. La porte de la penderie grinça, Nael se dépêcha d'ouvrir l'autre battant, et de les séparer au maximum, laissant la lumière éclairer le contenu.
Des vestes, des pantalons, quelques photos, quelques cahiers... En plus, il allait devoir la fouiller pour vérifier, il aurait été plus simple que, comme par magie, la première chose qu'il voit soit le médaillon. D'accord, il ignorait à quoi il ressemblait, mais il n'avait pas trop envie de fouiller les affaires de son frère.
Soupirant, il souleva ce qui traînait sur le fond de l'armoire, les cahiers, les photos, vidant peu à peu l'endroit, mais il ne trouvait rien, quelques médailles des compétitions de Matt, des babioles en ferraille que son aîné avait jeté là après les avoir gagnées.
Autre loi de Murphy : l'endroit où on trouve ce qu'on cherche est toujours le dernier où on passe.
Après avoir fait les poches des vestes et des pantalons, soulever les t-shirts et les chemises, fouiner dans les sous-vêtements, le brun était bredouille.
Alors tout cela n'avait été qu'un rêve...
Tout ce qui avait été dans l'armoire retrouva plus ou moins sa place, le garçon remit tout, en jetant les affaires au hasard, il ne prit même pas la peine de refermer à clé, ni de ranger les pièces de métal, il quitta la pièce et s'affala sur son lit...
Alors ce rêve était juste le reflet de ses interrogations, de son envie de savoir, personne ne s'évaporait ainsi...
*
**
*
-"Impossible...", souffla Elmyth.
Resté seul, il avait continué d'observer Haern, pour s'assurer qu'il trouverait bien le médaillon, qu'il ne s'arrêterait pas en chemin. Mais il devait l'avouer, le garçon avait fouillé de fond en comble la penderie et n'avait rien trouvé... Pourtant le frère du brun l'avait bien remis là... Ou n'était-ce qu'un artifice pour le faire croire... Dans ce cas... Le pendentif n'était certainement pas à la portée de l'adolescent... Et quelqu'un allait payer pour cela...
Le sage se déplaçait rapidement dans les cavernes, quelqu'un s'était moqué de lui, quelqu'un qui allait le regretter.
Là, dans un coin, une silhouette blonde fixant les immenses colonnes peuplant une pièce vide.
-"VOUS !", hurla Elmyth, "COMMENT AVEZ-VOUS OSE ?"
Son interlocuteur ne bougea pas de sa contemplation. Cet affrontement devait arriver tôt ou tard, il n'aurait pas pu y couper.
-"Le médaillon devait revenir à Haern !"
-"M'avez-vous pensé suffisamment stupide pour le remettre dans cette armoire ?"
-"A cause de vous, Ayachorn ne sera pas libéré."
-"Je suis désolé de vous contredire, mais c'est votre seule faute. Au lieu d'attendre l'hypothétique arrivée de sauveurs, vous auriez dû agir..."
Le blond ne cachait pas ses idées. Ces gens-là n'avaient même pas tenté de se libérer par eux-mêmes, parce qu'ils pensaient que des gamins le feraient à leur place. N'importe quoi ce monde...
Une flopée d'insultes atterrit dans ses oreilles. Une voix féminine finit par les interrompre.
-"Que se passe-t-il encore entre vous ?", fit la princesse, visiblement exaspérée.
-"Le médaillon n'était pas dans l'autre monde.", répondit le vieillard.
Un léger sourire s'afficha sur le visage du second homme.
Finalement, peut-être avait-il réussi à modifier un peu le destin, l'absence du pendentif ne semblait pas être prévue... Et il ne pouvait que s'en réjouir, cela éviterait sans doute à de jeunes gens de se faire tuer pour une cause qui n'était pas la leur.
-"Ecoutez..."
Le ton de Leela se fit conciliant.
-"Si vous nous le donnez, nous pourrions..."
-"L'envoyer à Nael ?", finit le blond.
-"Bien sûr ! Il existe pour cette raison.", termina le sage.
-"Croyez-vous vraiment que je vous le passerai ? Nael est très bien là où il est."
-"Haern doit..."
-"Ces gosses ont des prénoms, arrêtez de les appeler ainsi... Et débrouillez-vous seuls..."
Ces quelques mots finirent la discussion, le blond préférant quitter au plus vite ses interlocuteurs.
La princesse et le sage se regardèrent un moment, ils devaient prendre une décision.
Leela ne pouvait qu'acquiescer aux sages paroles du blond.
Et pourtant elle faisait totalement confiance à la prophétie énoncée par sa mère mourante.
*
**
*
Léna allait, elle aussi, témoigner d'une loi de Murphy. Elle avait finalement tenté de revenir dans l'étrange monde de son rêve, et n'y était pas parvenue. Après tout, on ne pouvait déclencher un songe par sa propre volonté, elle le savait mais avait tenté sa chance.
La rousse avait alors laissé tomber, et se contentait de garder la pierre verte dans un petit sachet autour de son cou, parce qu'elle sentait qu'elle devait l'avoir sur elle.
Certaines choses arrivent quand on ne les attend pas, là où on ne les attend pas...
La jeune fille marchait sur le trottoir de son avenue, elle slaloma entre les trous creusés par les ouvriers, les déjections canines, les passants, accéléra devant la vitrine de la boulangerie pour ne pas être tentée par les pâtisseries délicieuses en exposition. Elle serait juste à l'heure pour le rendez-vous avec ses amis. Elle tourna dans la rue Liberté, et stoppa net.
Ça, ce n'était pas le paysage de la rue Liberté... Elle ferma les yeux, se pinça, les rouvrit mais le square de la rue n'apparut pas.
Elle se trouvait désormais dans une ruelle poussiéreuse semblable à celle qu'elle avait déjà vu. D'accord, elle avait voulu revoir cet endroit, mais là elle ne dormait pas... Ou alors elle avait rêvé qu'elle prenait le chemin pour rejoindre ceux qui l'attendaient...
Elle fit demi-tour, retourna dans ce qui aurait dû être son avenue, mais ne regagna pas son monde.
Pourquoi fallait-il que cela arrive maintenant ? Elle détestait arriver en retard...
Murphy semblait avoir rendez-vous avec nos personnages. Quand vous pensez que cela ne peut être pire, la situation dégénère.
Léna ne croisait âme qui vive, le village semblait déserté, et aucune porte ne s'ouvrait. Elle était perdue dans un monde inconnu, sans contact, sans connaître le moyen de rentrer chez elle. Elle avait tourné dans toutes les rues un nombre incalculable de fois, et sa soif ne faisait qu'augmenter alors que le soleil semblait rester au zénith. Pas d'ombre, pas de fruits, pas de plantes, pas d'eau, les rares fontaines ou puits croisés étaient à sec.
Elle se laissa glisser contre un mur gris. Attendre... Il ne lui restait que ça à faire... Attendre quoi ? Attendre qui ? Elle l'ignorait.
Elle patienta, ce qui lui sembla être des heures, mais rien ne lui indiquait réellement le temps qui passait.
Et puis un bruit léger, de plus en plus forts, de sabots sur le sol, comme la première fois...
Elle ne releva même pas la tête, ne bougea pas, si c'était encore ces étranges montures et ces soldats, elle préférait ne rien voir de ce qui adviendrait.
Et puis le bruit s'arrêta, un silence pesant régna sur la ruelle, une botte ferrée apparut dans son champ de vision, suivie de sa jumelle, juste là, sous ses yeux, les pieds tournés vers elle. Une main gantée de cuir, puissante, se referma sur son épaule, et la força à se lever.
Tremblant, elle releva lentement la tête vers celui qui la tenait, seuls des yeux rouges perçaient du casque de métal. Les mêmes soldats que la dernière fois, enfin, les mêmes armures...
-"Qui êtes-vous ? D'où venez-vous ?"
Encore une fois, les sons qui résonnaient dans ses oreilles lui semblèrent incompréhensible, alors que son cerveau formulait correctement la question.
Mais là, elle était visible, palpable... Et elle ignorait si la faculté qu'elle avait de comprendre ces gens fonctionneraient dans l'autre sens.
-"Je... Léna... D'une rue un peu plus bas..."
Le guerrier la cogna contre le mur.
-"Mensonge... Vos vêtements ne sont pas d'ici..."
Ah, oui... Pour ce qu'elle en avait vu de son premier séjour, elle n'était absolument pas à la mode de l'endroit. Devait-elle se sentir rassurée d'être comprise ?
-"J'ai voulu tester mes talents et me créer de nouvelles fringues..."
Un simple grognement lui répondit, avant qu'elle ne soit relâchée. Tant mieux... Mais cela ne dura guère. Le soldat l'attrapa violemment par le bras, lui tordant légèrement le coude, et la tira vers les montures.
Léna traîna des pieds, tout son être lui disait qu'elle devait s'en dépêtrer, s'enfuir, mais la poigne se resserra.
-"Notre Maître décidera de votre sort... Et s'assurera que vous n'êtes pas un de ses ennemis..."
Ce n'était vraiment pas bon signe, elle avait vu ce qui était arrivé à cette femme ayant conservé de la nourriture, elle n'osait imaginer le sort qui lui serait réservé, à elle, étrangère à ses lieux.
Pourvu qu'elle se réveille...
Mais Murphy était toujours là, ce n'était pas un songe, ou alors elle ne se réveillerait pas par sa bonne volonté...
La rousse fut jetée en travers de la monture, alors que le museau de la bête se tournait vers elle, dévoilant sa magnifique mâchoire aux canines proéminentes, carnivores...
Et la troupe reprit le chemin par lequel elle était arrivée, avec son passager involontaire.