Bon...
Il était temps que je fasse un bon geste ! xD
S'il vous plaît me jetez pas des cailloux ! >_< J'espère sincèrement que ça va vous plaire... é_è Bonne lecture !
(NB : Nan mais je suis conscient que c'est pas génial ! ><)
Miroir
-¤~ Ce oneshot est dédié à Petitetohru pour son anniversaire.L’alarme perça subitement le silence et la lumière du boîtier écarta les ténèbres de la pièce. Encore une fois.
Lentement, il se vêtit de noir, devant son miroir. Ses yeux gris étaient devenus plus sombres encore dans la pénombre qui envahissait la chambre. Il n’avait pas pris la peine d’allumer. Ses mains ne tremblaient pas en même temps qu’il fermait son manteau, noir, comme ses chaussures, son pantalon, la chemisette qu’il portait en dessous, et ses gants.
C’était l’été. Mais l’atmosphère s’était refroidie en même temps que la nuit était tombée ; en même temps que son cœur s’entourait d’un bouclier. Et maintenant, il se préparait à sortir.
Les rues qu’il choisissait étaient peu passantes ; il se fondait sur les murs, et semblait disparaître loin de la clarté diffuse des lampadaires. Il marchait à grands pas sûrs, progressant rapidement, comme s’il avait déjà fait ce chemin d’innombrables fois. Son regard était déterminé. Son esprit essayait d’étouffer les plaintes de son cœur, qui le suppliait de faire demi-tour.
Enfin, il arriva à l’immeuble. L’ascenseur s’éleva rapidement. Plus il s’élevait, plus il avait l’impression de disparaître dans la masse, écrasé par les innombrables étages qui défilaient, les milliers de lumières qui passaient à toute vitesse devant les yeux, de part et d’autre de l’avenue et allaient en rétrécissant et se multipliant.
L’ascenseur s’arrêta, et la porte s’ouvrit sur un long couloir rouge qui formait un coude. La lumière était allumée. Il s’avança dans le couloir, dépassa un coude, et arriva au bout. Il sortit une clé de sa poche, l’introduisit dans la serrure de la dernière porte et pénétra dans l’appartement. Tout était éteint, aucun signe de vie. Sans faire plus de bruit qu’un chat, il sortit son revolver, et vissa le silencieux. Voilà qui était fait. Il prit ensuite le boîtier dans sa poche — la lumière de l’écran était tamisée maintenant. Il apprit que la chambre était située à l’autre bout de l’appartement, au premier étage. Il abattit tranquillement l’énorme molosse qui se jetait sur lui, d’un seul et unique tir entre les deux yeux. Le corps tomba au sol avec un bruit mat, sans vie.
C’était une charmante demeure, avec de larges baies vitrées qui donnaient sur le vide, et beaucoup de verdure disséminée un peu partout dans les pièces, comme pour donner une impression de nature. Les murs étaient colorés d’un dégradé qui allait du rose irisé à l’orange nacré. Les couleurs d’un coucher de soleil. Et toute la maison respirait la joie et la sérénité. Il monta des escaliers. En haut, plusieurs portes, côte à côte. Il se dirigea jusqu’à la dernière et l’ouvrit.
Un couple enlacé dormait.
Il tira, deux fois, visant la tête pour être sûr de les tuer du premier coup.
Le couple enlacé dormirait pour toujours.
« Je savais que vous viendriez »
Il se retourna brusquement, surpris, braquant son arme devant lui.
« Vous... Ou un autre... »
En face de lui se tenait une fille, avec de grands yeux noirs et de longs cheveux bruns. Elle devait avoir douze ans, tout au plus. Elle était assise sur un tabouret, adossée au mur. Dans ses bras, fermement serrée contre elle, elle tenait une poupée. Sa poupée. Un jouet au corps épais, aux mains potelées et aux boucles blondes. Et elle fixait l’homme de toute l’intensité de son regard.
« Je savais que vous viendriez, répéta-t-elle. Pour assassiner mes parents. Je savais qu’il y aurait quelqu’un... » Sa voix se brisa, et des larmes naquirent dans ses yeux.
« Pourquoi avoir fait cela ? Pourquoi ? Qu’est-ce que mes parents vous ont fait ? Vous êtes si...si... »
Il la regarda un instant, embarrassé, gêné, et inquiet. Le bouclier devenait chaque instant plus faible. Il n’était pas prévu dans le plan qu’il y aurait une petite fille. Est-ce qu’il devait la tuer pour être sûr qu’elle ne parle pas ? Est-ce qu’il pouvait simplement la laisser là ? Quoi qu’il choisisse de faire, il ne devait surtout pas agir inconsidérément... Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Comme s’il avait besoin d’un obstacle supplémentaire ! L’homme se sentit tout à coup extrêmement fatigué, et décida de s’asseoir au pied du lit.
« Vous pourriez au moins me répondre ! dit-elle, interrompant le cours de ses pensées. Vous pourriez me dire ce que mes parents vous ont fait... Me donner...la raison de...tout cela... »
« Rien du tout. Ils ne m’ont rien fait du tout. »
C’était sorti tout seul. Il n’avait pas vraiment pensé à ce qu’il répondait. Il n’avait même pas vraiment voulu le dire. Il ne regarda pas ses yeux, directement. Il craignait d’y lire tout ce qu’il avait toujours redouté : l’horreur, le mépris, l’indignation, la colère... La réaction habituelle des gens devant un meurtrier.
« Rien du tout, répéta-t-elle, d’une voix neutre. Je ne veux pas le croire. S’ils...s’ils ne vous ont rien fait, comment avez-vous pu commettre un tel acte ? » Sa voix tremblait.
« Je suis tueur à gages. C’est mon métier. » Il commençait à paniquer. Il ne tenait aucunement à avoir une discussion philosophique à propos de son emploi avec une enfant révoltée, ni à tuer qui que ce soit pour rien, c’était déjà assez pénible comme ça. Le bouclier se fendait petit à petit. Et en face de lui, la petite fille fit ce qu’il redoutait le plus : après lui avoir jeté un regard terrible, elle éclata en sanglots.
« Non ! Je t’en prie ! Calme toi ! » On courait visiblement à la catastrophe.
« Comment pouvez-vous en plus dire une chose pareille ? Me dire de me calmer alors que vous venez d’assassiner mes parents ! Simplement pour de l’argent... »
« Je n’ai pas le choix. » Sa voix tremblait aussi, sans qu’il puisse l’empêcher. « Je n’ai pas le choix, je vis de ça. Je ne sais rien faire d’autre. »
« On peut apprendre. »
« Ce n’est pas si simple... »
« Si. Tout n’est que choix. Après, il suffit d’avoir la volonté. »
« La vie n’est pas facile. Et tu es courageuse. Moi, je ne le suis plus. »
« Ou alors vous ne l’avez jamais été. Je sais qu’on peut perdre espoir, mais je doute qu’on puisse perdre son courage. »
« On peut tout perdre. Tout. Une fois commencée, la spirale ne s’arrête plus. » Il tentait à tout prix d’empêcher le tremblement de sa voix. Sans succès. Des images enfouies depuis longtemps remontaient en lui, là, devant cette petite fille.
« Moi, je pense que je ne perdrais jamais courage. Et toute ma vie ne sera consacrée qu’à ma vengeance. »
« Ta vengeance ? »
« Oui. Ma vengeance. Sur ce jour. Et sur la personne qui est à l’origine de tout ça. »
« Tu es bien jeune encore pour chercher à te venger, petite fille. Tu ne devrais pas t’encombrer du fardeau de la rancune. Tu dois juste rester forte pour affronter la vie qui s’étend devant toi. Je comprends ce que tu ressens, mais... »
« Vous comprenez ce que je ressens ? » Sa voix n’était plus qu’un murmure sifflant, un feulement effrayant. « Vous comprenez ce que je ressens ? Comment le pourriez-vous ? Vous ne pouvez pas comprendre ! Vous ne pouvez pas ! Vos parents ont-ils été assassinés sous vos yeux ? »
Il posa son arme, et ses épaules s’affaissèrent légèrement ; sa tête se courba. Il y eut quelques secondes de silence. Le bouclier s’était brisé.
« Oui. »
« Alors vous me comprenez. Vous comprenez ce que je ressens. »
« Oui. Mais on ne peut pas sortir de la spirale. »
« La volonté. La volonté change tout. »
« Je n’en ai plus assez. Il est déjà trop tard. »
Le boîtier s’alluma. Sur l’écran s’afficha l’icône indiquant une nouvelle mission.
« Alors vous comprendrez... » Et sa voix n’était plus qu’un murmure.
« Oui... Je comprendrai. Car je me vois... »
Il n’avait même pas entendu le bruit du velcros ; elle était adroite. Il releva ses yeux vers elle et ne dit rien. Sa poupée gisait au sol, le dos ouvert en deux. Sans hésiter, elle tira, deux fois. Et il s’effondra, le sang coulant de son front, tâchant le drap du lit. Elle ramassa le boîtier tombé par terre, et regarda l’écran. Si elle voulait être sûre d’exécuter sa vengeance, son nouvel emploi commençait cette nuit.
« Je vous avais bien dit que la spirale a une fin. Comme chaque chose. »
Je te comprends, car je me vois. Je me vois en toi comme dans un miroir.Me lapidez pas ! >_<