Axslnyz, la planète des écrivains
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Axslnyz, la planète des écrivains

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 Mémoire à la dérive ...

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FBF
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FBF


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Mémoire à la dérive ... Empty
MessageSujet: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptyDim 22 Jan - 13:46

Disclaimer :

Tout les persos sont à moi, rien qu'à moi, donc on regarde avec les yeux et les mains en poches ^^

NDA :

L'histoire est un peu noire, certaines propos pourraient choquer les plus sensibles (mais je fais pas dans le gore, je le dis aussi^^).

_______________________________________________________________

Mémoire à la dérive



Chapitre 1




- Tu es toi et je suis moi. Ne change pas pour les autres.

C’est la seule phrase, la seule parole dont je me souvienne. La scène aussi. Comme marquée au fer rouge dans ma mémoire. L’odeur de sang dans le salon, une foule de gens habillés en bleus, les cris, les hurlements, la lumière dans le noir. Moi. Qui ne bougeait pas. Qui ne parlait pas. Comme statufiée.
Ensuite, c’est le trou noir. Plus rien qui ne me raccroche à mon passé. Ce qui me reste, ce sont ceux des autres, ceux qui ont eu pitié de moi. Je les aime, et ils m’aiment. Ce n’est pas cela le problème. Mais je sais qu’au fond d’eux, ils n’ont que de la pitié à m’offrir.

Tu es toi


Je ne suis que néant.

Et je suis moi

Tu as fui.

Ne change pas pour les autres.


Ne me donne pas de leçon à ce sujet.

Plusieurs années ont passé depuis. Enfin, je crois. Je ne me souviens pas. Je ne me souviens de rien. Je n’ai plus jamais vécu. Ombre de moi-même. Ombre de mon ombre. Enveloppe sans âme.
Une personne sonne à ma porte. Encore. Un gamin, sûrement. Une balle perdue. Comme mon cœur, comme ma vie. Je me lève tranquillement. Je sais qu’il gèle dehors. Ma vitre est entièrement gelée. Tant pis pour lui. Il n’avait pas à sortir de chez lui. Je déverrouille ma porte et l’ouvre, juste assez pour pouvoir voir l’importun. Je pose mon regard vers le bas. Je suis grande et eux, ils sont si petits, si minuscules. Je ne vois qu’une paire de baskets en mauvais états. Machinalement, je remarque que c’est du 46.
- Excusez-moi, vous devez regarder vers le haut.
Je me relève et ouvre la bouche, histoire de lui clouer le bec. Mais non. Les mots restent dans ma gorge, coincée. Devant moi, sur mon perron, ce tient un homme. Il n’est pas beau. Disons que je ne devrais pas me retourner si jamais je le rencontre dans la rue. Non. Mais il a un sourire si beau, si mystérieux. Une vieille blessure se rouvre dans mon cœur. Vaguement le dessin d’une bouche moqueuse se profile dans mes souvenirs. Oui. J’en suis sûre. Une personne dans mon ancienne vie avait ce sourire.
- Pardon de vous déranger. Je suis votre nouveau voisin et je suis venu me présenter.
Il a une voix de basse. Pas trop grave, mais un peu rauque. Comme s’il passait sa vie à hurler. Mais non. Je ne dois pas le laisser me distraire. Sur ma table, mon futur m’attend. Je n’ai plus de temps pour ce monde si triste et si noir. Doucement, je referme ma porte. Résistance. Sa main, entre la porte et son chambranle. Beau, mais pas très intelligent.
- Je vous ennuie ? Si c’est le cas, veuillez me pardonner.
Pas de réponse. Je n’ai pas de temps pour lui et ses histoires si primaires. J’ouvre en grand ma porte et je détache méthodiquement ses doigts. Il semble s’amuser, pas moi.
- S’il vous plait, veuillez arrêter. J’ai d’autres choses à faire.
- Vous parlez.
- Pardon ?
- Vous venez d’ouvrir la bouche et de proférer des sons. Vous n’êtes donc pas muettes.
Ses yeux me rient. Malgré moi, je souris.
- Vous me faites entrer ?
- Pourquoi ?
- Parce qu’il fait froid. Je suis gelé, vous refroidissez votre maison et qu’enfin, nous pourrions parler devant une tasse de café.
Je le laisse passer et je lui prends son manteau. Des épaules très larges. Il surprend mon regard.
- J’ai été pendant 10 ans pilier dans une équipe de rugby.
Pas de réponse.
- J’ai arrêté parce que je me suis cassé plusieurs côtes.
- Je ne vous ai rien demandé.
- Mais votre regard me l’a demandé.
Trahie. Par mon propre regard. Je cesse de le fixer et je m’enfonce dans le noir de ma maison. Je le sens plus que je ne le voie. Sa présence semble envahir les ténèbres. Celles que j’avais soigneusement cultivées. Sans être gêné, il s’installe sur un tabouret et commence à scruter ma cuisine.
- Vous vivez seule ?
Pas de réponse.
- Pas même un poisson rouge ?
Pas de réponse.
- Vous êtes malade ?
Silence. Je me tourne vers lui, plus précisément, vers ma table. Dessus, tous mes médicaments. La plupart périmés. Plus rapide.
- Non.
Je lui donne son café et je me retourne, à côté de l’évier. Rester silencieuse et froide comme la glace. Il partira.
- Jolie cuisine. Vous aimez sûrement cuisiner.
- Non.
- Alors un de vos proches ?
- Ma mère.
- Vous n’avez pas hérité de son amour de la cuisine ?
Encore un mot et je le renvoie dehors. Comment hériter d’un trait de caractère d’une personne étrangère ? Impossible. Inconcevable. Toujours pas de réponse. Pourquoi d’ailleurs est-ce que je m’obstine à vouloir lui répondre. Une chaise qui racle le plancher. Des pas. Un rideau qui s’ouvre, d’un coup sec. Je me retourne, prête à lui faire avaler ce qu’il a osé toucher. Il se tient devant la fenêtre, un sourire aux lèvres. Mon cœur saigne, et je ne connais pas la raison.
- Vous avez aussi un très grand jardin … votre père, je suppose … toujours aucun héritage ?
Voix moqueuse. Mon cœur hurle. Un voile se déchire dans mes souvenirs. Un rire. Moqueur. Mal de tête. Vertige. Je m’accroche à l’évier. Je glisse. Je trébuche. Un cri. Le noir complet.

*
**


Froid. J’ai si froid. Seule dans ces ténèbres. Un lumière. Au fond. Sensation de bien-être. Chaleur. Une voix.
- Vous êtes réveillée ?
Je prends ma tête. Un drap glisse à terre. Un bras, inconnu, le ramasse et me couvre avec.
- Vous claquez littéralement des dents.
- Que c’est-il passé ?
Il me sourit. Mon cœur se réchauffe. Jamais eu cette sensation. Je lui souris en retour, avec hésitation. Mes lèvres n’ont pas l’habitude.
- Vous êtes jolie …
- Pardon ?
J’ai mal entendu. Jamais personne ne m’a dit cela. Juste une fois. Mais il se moquait de moi.
- Vous êtes si jolie quand vous souriez.
Je me sens bien. Mon visage chauffe. Il me sourit encore plus. Je trouve cela si agréable. Je me relève, doucement. Ma tête tourne encore un peu. Mon cœur se soulève. J’ai l’impression d’avoir couru le marathon. Ma tête va exploser. Des flashs. Des bruits. Des odeurs. Je me souviens. Je ne me rappelle pas. Je lève les yeux. Il est là. Il attend. Il semble inquiet.
- Merci …
- C’est normal.
Sourire. A croire qu’il ne sait faire que cela. Mais cela me fait du bien. Cela me réchauffe le cœur. Cela me donne envie de me battre. D’en finir avec mon mal. Je finis par poser un pied à terre. Frisson. Mes pieds sont nus. Il a du me les enlever. Il remarque mon regard. Il sourit. Je lui réponds. Je me rappelle …

Une femme lisait un livre. Je faisais mes devoirs. Elle essuya une larme.
- Maman ? Tu pleure ?
- Oui … enfin, non.
- Pourquoi ?
- Mon livre est bien triste.
- Pourquoi tu le lis ?
- Parce que j’aime cela.
- Je ne comprends pas.
- J’aime lire ce roman, parce que l’histoire est très belle.
- Pourtant tu pleure. Il parle de quoi ?
- D’une femme et d’un homme qui s’aiment.
- Ils se sont dit « je t’aime » ?
- Non. Tout se dit par le regard.
- Je ne comprend pas.
- Tu comprendra.

Je lève le yeux. Je plonge dans son regard. Océan. Ses yeux me font penser à l’océan. Pourtant, je ne suis jamais allée à l’océan. Je suis toujours restée ici. A la campagne. Ma tête. Elle explose. Mal. Mal. Je tends la main. Médicaments. Il me faut mes médicaments. Remarque-t-il mon geste ? Je sens une main sur ma joue et me relève le menton.
- Qu’avez-vous ?
- Médicaments …
Il ne dit rien. Rien à dire. Mal. Encore plus mal. Voile qui se déchire. Ma main qui cherche dans le vide. Main désespérée. Main tremblante. Cœur au bords des lèvres. Mal. Froid. Je tombe. Une chose me rattrape. Me fais avaler de l’eau. Des comprimés. Mes comprimés ? Je me sens mieux. Je recrache l’eau. Trop froide. Je tousse. Mes muscles se relâchent. J’ai beaucoup moins mal. Je souris. Je me sens si bien. Dormir. J’ai si sommeil. Aïe ! Je me relève. Réveillée. Je me tourne, la main sur ma joue. Il est là. Il ne sourit plus. Au contraire. J’ai l’impression qu’il veux me tuer. Bah, pourquoi pas. Ce serais bien mieux. Moi morte. Lui derrière les barreaux. Moi blanchie. Lui …
- Pourquoi ?
Pas de réponse.
- Pourquoi ?
Pas de réponse.
- Pourquoi ?
Répondre. Je dois le faire. Non. Il ne comprendrais pas.
- Je suis malade.
Pas de réponse. C’est son tour de ne plus rien dire.
- Je suis condamnée.
Surprise. Incompréhension. Tristesse. Peur. Que de sentiments à la fois. Il tends sa main. Mon visage et ses doigts se frôlent. Pointes de chaleurs aux points de rencontres. Je ne bouge pas. Il pleure. Pas des larmes. Non. Il pleure des mots. Incompréhensible. Je ne veux pas les écouter. Je me lève, chancelante. J’ai encore mal. Il se lève, doucement. Je recule. Il me fait peur. Son regard. Ses yeux. Un cri. Une bouche. Une voix. Tout s’emmêle dans mes souvenirs. Je retombe à genoux. Mon cœur s’emballe. Toujours. Je dois me coucher. Respirer. Une voix. Un chant. Une main. Des bras. Des larmes. Souvenirs ? Non. Il est là. Je suis dans ses bras. Je pleure. Je suis si lâche. Il me caresse les cheveux. Je me sens misérable. Je pleure, contre un homme. Que je ne connais pas, en plus. Pourquoi ? Je ne sais pas. Au coin du rideau de brume qui se soulève, je me souviens d’une personne comme lui. J’ai besoin de cette personne. Mon cœur ralentit. Mes larmes s’arrêtent de couler. Je respire normalement. Je pose ma tête contre son épaule. Je ne veux plus me souvenir. Cela fait trop mal.
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kokoroyume
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptyDim 22 Jan - 14:48

Magnifique ! Mémoire à la dérive ... 129ea
C'est vraiment très beau et on entre dans l'histoire avec une grande facilité! De plus, c'est merveilleusement bien écrit Very Happy !
j'ai vraiment hâte de lire la suite ^^
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meno-chan
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptyDim 22 Jan - 15:11

ah vi c'est trop genial a coupé le souffle vraiment magnifique
j'ai vraiment hate de lire la suite
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Allie-chan
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptyDim 22 Jan - 15:31

*o* superbe
l'histoire est fascinante (*pas réussi à m'en détacher*)
vivement la suite >_<
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FBF
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptySam 28 Jan - 19:42

Merci merci

*en pleure *

Je vous préviens (i vous n'êtes aps au courant^^) que je risque fort de ne plus trop venir pdt un long moment. Mes études me prennent décidément trop de temps et mon cher pc m'est enlevé pdt ce (trop) long moment TT__TT


[color:9062=red:9062]
Chapitre 2


Mal. Dans le cou. Dans tous mes muscles. A croire que je viens de faire un marathon. Jamais été douée pour ce genre de truc. Allez, faut se lever. Un œil … Non ! Lumière. Pourquoi j’ai oublié de fermer les rideaux ? … Stop. Pourquoi y aurait-il de la lumière ? La fenêtre de ma chambre est occultée par un grand drap noir. Personne ne peux y toucher. D’un coup de rein, je me relève. Le salon. Je suis dans mon salon. Couchée. Un drap enroulé autours de mes jambes. Dans la cuisine, de la vaisselle en mouvement. Une jambe dépasse du chambranle et une voix d’homme.
- Bien dormis ?
Bien dormis ? Comment cela ? Moi, j’ai dormis ? Je regarde machinalement l’heure. S’il est tôt, je hurle au satyre ….
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
- Du café ?
Pas de réponse. Il est 4 heures. De l’après-midi. Comment ? Pourquoi ? Je le fusille du regard. Il me sourit.
- Qui êtes-vous ?
Sourire. Il ne fait que sourire. Il m’énerve !
- Vous ne vous souvenez pas ?
- Je ne me souviens que de ce qui est important.
- Je suis votre voisin. Pour faire très court, je suis venu me présenter et vous vous êtes évanouie.
Pas de réponse. Evanouie. Je prends mon sac à main et farfouille. J’y prends mes comprimés. Un. Deux. Trois. Avaler. Sans eau, c’est pas facile. Mais les effets ne seraient pas garantit si de l’eau diluait mes médicaments. Ma tension baisse. Mon cœur bat régulièrement. Je me sens mieux. Bon. M’occuper de l’importun. Regard de glace. Il fait fuir n’importe qui.
Sourire.
Allez … enfuis-toi !
Lueur d’amusement.
Pas même l’ombre d’un recul. Bon, d’accord. Tu te crois fort ? Je vais te prouver le contraire. Je me lève. Mal. Aux jambes. Elles trembles. Douées de vie propres. Médicaments. Ma main, tâtonne et les frôle. Vide. Il est là, près de moi. Je sens son odeur. Musquée. Avec une odeur de bois. Il semble fâché. Je n’ai rien fait.
- Vous devriez vous recoucher.
Pas de réponse. Pas de compte à rendre. Jamais. A personne. Il me prends le bras. Me force à m’asseoir. Je ne veux pas !
- Je vous en prie …
Demandé ainsi, qui pourrais refuser ? Même pas le dame au cœur de fer. Docilement, je m’assied. Je tends ma main. Mes comprimés. Il les met en poches.
- Donnez-les moi.
- Non.
- Vous voulez ma mort ?
- Je veux vous voir vivre.
Pas de réponse. Si on continue ainsi, on y reste pour la vie. Sourire de sa part. Grimace de la mienne. Il s’accroupit. Ses yeux faces aux miens. Ils sont bleus. Je voudrais tant m’y perdre.
- J’aime vos yeux.
- Pardon ?
- Vos yeux ont une couleur indéfinissable. Un mélange de bruns et de jaune. Des yeux de félins.
Je détourne la tête. Ces mots. Cette dernière phrase. Je l’ai déjà entendue. Mais où ? Qui ? Quand ? Pourquoi ? Je ne me souviens pas. Jamais je ne me souviendrais. Mal à la tête. Toujours.
- Pourquoi ? … Pourquoi faites-vous cela ?
- Vous ne pourriez pas comprendre.
- Essayez.
Sourire. Dernière leçon de mon père. Tout peux venir à vous, si vous souriez.
- S’il vous plait.
Petite mine de sa part. Mon cœur fait un bond. Il dérape. J’ai mal dans la poitrine. Comme quand ma mère est morte. Mais ici, c’est chaud.
- En fait, je en sais pas moi-même. Peut être parce que vous êtes la voisine la plus charmante que je connaisse.
Sourire de sa part. Chaud. Lumineux. Sincère. Je me sens bien. Il range ma boite. Il me tend en échange sa tasse de café. C’est froid. Il ne semble pas l’avoir remarquer. Il me fixe. Ce n’est pas désagréable. Un frisson. Dans mon dos. Mon cœur bat plus vite.
- J’aimerais me lever.
Pas de réponse.
- Votre café est froid.
Pas de réponse.
- La maison brûle.
Réaction. Il a cligné des yeux. Ceux-ci se sont obscurcis. Un peu. Assez pour avoir eu un changement notable dans son comportement. Il tends sa main vers la tasse. Il semble remarquer le problème. Stupeur. Il se mord la lèvre inférieur. Belles dents.
- Je suis navré. Je vous en rapporte de suite.
Cours. Dérape. Trébuche. Se fait mal. Enfin, je crois. Moi, si je m’étalais ainsi, je hurlerais à la mort. Enfin, je suis une femme et lui un homme. C’est ce que dirais une personne sensée. Je ne suis pas sensée. Il revient, doucement. Une tasse de café fumante. Il s’assied en face de moi. Sourire. Je réponds.
- Que faites-vous dans la vie ?
Pas de réponse. Il n’a pas à savoir.
- D’accord. On va faire ceci. Je dis une chose que je fais et que j’aime et vous faites de même. OK ?
Pas de réponse.
- Je suis architecte.
- Je suis peintre
Silence. Il n’a pas l’air de me croire. Tant pis pour lui. Je vide ma tasse. Le sucre est au fond. Gourmandise. Je le prends du bout de ma cuillère. Il me regarde. Ses beaux yeux me sourient. J’ai mal. Au cœur. Pas une mauvaise sensation. J’ai l’impression qu’il va exploser.
- Peintre … nature morte ?
Pas de réponse. Juste un sourire, pour lui.
- D’accord. Voyons … j’aime les raisins. Blancs. Les noirs sont .. bizarres.
- J’aime les pommes.
- Péché originel.
Silence. Il me sourit. Amusé ou intéressé ? Je ne vois pas le rapport.
- Je suis désolée, mais je ne vois aucun rapport.
- Aucune importance. J’aime le son de votre voix. Elle est si basse et si douce. Elle vous va à ravir. Comme vos yeux.
Pas de réponse. Que lui répondre ? Je ne sais pas. Mes mains s’agitent. Mon cœur explose. De joie ? Il s’approche. Ses yeux face aux miens. Ses lèvres si proches des miennes. Son souffle se mélange au mien
- Connaissez-vous votre réputation dans le quartier ?
Pas de réponse. Mon cœur s’affole. Mon souffle s’accélère. Je n’arrive plus à répondre.
- Que vous êtes folle … et je partage leur opinion…
Je retrouve la raison. Quel salaud ! Il s’approche encore et encore. Qu’il continue et il verra qu’être un homme ne tiens pas à grand chose.
- Oui, vous êtes folle … follement tentante, comme un fruit défendu.
Ma bouche se referme. Pas toute seule. Il a plongé sur moi. Je ne peux plus bouger. Je ne veux pas bouger ! Si bien, si heureuse, en sécurité. Ma main sur son cœur. Il bat vite, si vite. Comme le mien. Comme relié. Il me lâche. Essoufflé. Comme moi. Je le regarde. Il me sourit. Je détourne la tête. Je ne veux pas qu’il voit mon sourire. Si « beau » soit-il.
- C’est de vous ?
Je me retourne. Je ne l’avais pas vu se lever. Il regarde une très vieille toile. Elle date. Si vieille que je ne m’en souvient pas. Dans les ténèbres de ma mémoires, un rire. Un jappement. Un jardin. Des fleurs. Saccagées.
- C’était mon chien, Alejandros.
Alejandros ? Mon chien ? Je n’ai jamais eu de chien. Je regarde encore une fois le portrait du berger allemand. Non. Si. Si, dans un autre vie. Plus belle. Plus rose. Remplie d’amour. J’avais un chien. Ce chien. Je l’avais peint, pour mon père. Mon père ? Je ne me rappelle plus de lui. Une ombre. Grande. Très grande. Avec une voix très basse. Très gentille.
- Vous avez un sacré coup de pinceau.
Silence. Je le regarde. Il semble ne plus me voir. Et moi …

*
**



Une semaine. Une semaine que cela dure. Il viens chez moi. De 8h00 du matin. Jusqu’au soir. Tard. Très tard. Je m’en plains pas. Mais cela deviens gênant. Il m’apporte des croissants, de la musique, des journaux de mode. Et quand je lui demande quand il doit travailler, c’est toujours le même refrain.
- Je suis en vacances ..
Et il change de sujet. Mais il est si beau. Toujours joyeux. Cela me réchauffe le cœur. J’ai moins mal. Moins triste. Moins vide. Aujourd’hui n’échappe pas à la règle. Il est assit face à moi, rigolant de tout et de rien. Surtout de rien. Il m’a apporté des pommes vertes. J’en mange une, mais sans grand appétit. Ces derniers temps, je mange peu, si peu. Envie de vomir. Mais je mange. Pour lui. Pour qu’il me sourie. Qu’il soit content.
- Et voilà le fin de mot de mon périple ! Depuis, je n’ai plus jamais mit un pied dans une voiture.
- Vraiment ?
De qui me parle-t-il ? Je lui souris, encore. Je n’ai rien suivit. Trop absorbée par le mouvement de ses lèvres. De ses cheveux toujours en bataille. De sa chemise entrouverte. Sa chaîne en or. Sa chaîne en or ? De loin, elle est si fine, qu’on la croirait collée à même la peau. Un phénix. Au bout de la chaîne. Il brille de mille feux. Mal à la tête. Vertige. Pas maintenant. Pas aujourd’hui. Pourquoi ? Une femme. Un sourire. Des rires d’enfants. Une bague. Un pendentif. Des murmures.

- Qui es-tu ?
- Je suis ta nouvelle maman.
- Je n’ai qu’une maman.
- Bien sûr … et je te présente ton frère, Alexandre.
- Je n’ai pas de frère.
- Maintenant, si.
- Il est gentil ?
- Très. Maintenant, allez jouer.


Noir. Odeur acre. Sensation de brûlure. Blanc. Cris. Pleurs.

- Que c’est-il passé ?
- Ma fille … jouait dans le jardin … tombée …
- Tombée ? On croirait qu’elle s’est jetée dans le vide.
- C’est ma faute, je lui ai dit qu’elle pouvait voler.
- Ce n’est rien, mon fils. Elle vivra. … Elle doit vivre.
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kokoroyume
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptySam 28 Jan - 22:06

J'aime ^o^ ! Encore !!!
Quel dommage de couper là alors que l'on se pose de plus en plus de questions et qu'on découvre des débuts de réponses
> _ < ...
En tous cas, même si ce n'est pas pour toute suite, j'attends le prochain chapitre avec impatience Mémoire à la dérive ... 129oa !
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mogyuki
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptyDim 29 Jan - 14:54

Supeeeeeeeeeeeer!!!!!
/me se demande comment elle a fait pour rater le premier chapitre...

franchement, j'adore ^^
c'est a la fois tres beau et doux, et pourtant on sent une violence et une histoire tres noire se dessiner derriere ses souvenirs...
et quel est le role de cet homme dans tout ca... si il l'a connue avant, pourquoi ne le dit-il pas...

bref, la suite!!!
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meno-chan
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... EmptyDim 29 Jan - 21:44

tout a fais d'accord avec mog ><
pourquoi les profs nous hote le bonheur de ta fic (je t'en prie viens nous donné des reponses de temps en temps)
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MessageSujet: Re: Mémoire à la dérive ...   Mémoire à la dérive ... Empty

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